Fibre Excellence : l’État appelle à la reprise d’activité mais le conflit social s’enlise

Actualité
le 29 Sep 2020
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Piquet de grève à l
Piquet de grève à l'usine Fibre Excellence de Tarascon le 26 septembre 2020. DR.

Piquet de grève à l'usine Fibre Excellence de Tarascon le 26 septembre 2020. DR.

Par un communiqué, la préfecture des Bouches-du-Rhône a fait un point mardi sur la situation dans l’entreprise Fibre Excellence s’adressant indirectement aux salariés. Depuis une semaine, l’usine de pâte à papier de Tarascon est en grève. “Sa mise à l’arrêt par une fraction minoritaire des salariés a un impact économique très significatif sur l’activité forestière régionale”, dénonce d’emblée la préfecture, alors que des tentatives de médiation ont été lancées.

Selon le syndicat majoritaire FO, les grévistes restent pourtant majoritaires parmi les 270 employés. Ils protestent contre un plan de réduction de la masse salariale, visant à faire des économies. “L’actionnaire est un riche milliardaire et il dit qu’il n’a pas les moyens d’investir ici ?”, interrogeait fin septembre dans Marsactu le syndicaliste Hervé Galibert. Fibre Excellence appartient au groupe canadien Paper Excellence, lui-même possédé par l’indonésien Jackson Widjaja dont la famille est à la tête du géant Asia pulp and paper (APP). La préfecture évoque quant à elle le “contexte économique particulièrement difficile” que traverse l’entreprise. “L’État appelle donc toutes les parties prenantes à prendre leurs responsabilités afin que, dans le consensus, l’activité puisse redémarrer […] tout en permettant la poursuite du dialogue social dans un contexte constructif”.

Conciliation de l’État

Aussi par un communiqué, FO rejette la responsabilité de la situation actuelle sur la direction, en regrettant l’absence de volonté de dialogue de sa part : “Nous n’avons de cesse de demander à la direction l’ouverture de véritables négociations avec la garantie qu’aucune sanction ni menace judiciaire ne serait faite aux grévistes.” Jean-François Guillot, président de Fibre Excellence réitère quant à lui ses menaces d’arrêt de l’activité. “Je prends sur moi de ne pas aller au tribunal de commerce dès à présent pour y déposer le bilan. Mais je le ferai à la fin de la semaine si rien n’évolue d’ici là”, déclare-t-il à La Provence. Pour tenter de dégripper le conflit, un représentant de l’État a engagé des discussions avec les deux parties. “L’Etat sert de facilitateur. On a commencé à négocier avec un délégué de Bruno Le Maire, le ministre de l’économie”, affirme Yannick Farré, le délégué FO de l’usine, joint par Marsactu.

Alors que Fibre Excellence est connu pour être le plus gros pollueur du bassin du Rhône et que son procès pour pollution a été reporté en janvier, la préfecture souligne sa participation au projet “d’installation d’une nouvelle turbine sur le site contribuant à des conditions d’approvisionnement en énergie aidant au maintien d’une activité industrielle pérenne.” Projet sur lequel le syndicat FO attend du concret tout en ne se résignant pas à voir les conditions salariales régresser. “Ils auraient pu régler le problème depuis le premier jour de grève. On va leur faire comprendre que l’on est organisés et que l’on peut durer”, avertit Yannick Farré. Le plan social comprend entre autres un gel des salaires pendant cinq ans, la baisse de différentes primes ou encore la division par trois du budget du comité d’entreprise.

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Commentaires

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  1. BRASILIA8 BRASILIA8

    comme disait Coluche on est tous égaux mais il y en a qui sont plus égaux que d’autres
    exemple Fibre Excellence a le droit de polluer de réduire les salaires
    les travailleurs ne doivent par faire grève pour se défendre car ils mettent en péril un patron indonésien, on va bientôt parler de prise d’otage de la filière bois
    il me semble que le Préfet est très compréhensif quand il s’agit de pollution comme on l’a vu avec les boues rouges

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