Les petites lignes de bus victimes de l’adaptation temporaire du réseau RTM
Des lignes de quartier ont été momentanément rayées du réseau de transport pour permettre à la RTM de renforcer son offre sur les plus chargées, en raison du contexte sanitaire.
Crédit photo : Emilio Guzman.
“Ils vont devoir marcher, pendant 2,5 km, le long d’une route extrêmement fréquentée avec des passages piétons plus qu’approximatifs et des trottoirs en pointillés.” Nathalie Pentcheff-Boyer a fait une découverte désagréable pour ses deux enfants. La ligne 51, qui dessert le collège Le Ruissatel (11e arrondissement) a disparu. Cette petite ligne qui traverse notamment le centre commercial La Valentine, passe par le château de La Buzine et dessert quelques résidences, est tout bonnement sortie du réseau RTM.
“Après la ligne de bus secrète pour les plus aisés (le spécial MDM) voici la ligne fictive des laissés-pour-compte : mais où est donc passée la ligne 51 ?”, s’agace-t-elle. On en trouve trace dans une info trafic de la régie des transports métropolitains publiée fin août. La 51 fait partie d’une sélection de neuf lignes de bus dont “le service n’est pas assuré”. Cela dure en réalité depuis plusieurs mois. Elles n’ont jamais été déconfinées. On y trouve trois lignes de nuit (B3, 509, 582) et d’autres lignes de quartier (35T, 39, 88, 95, 95S).
À Saint-Mauront (3e), alors que des travaux de voirie ont lieu dans le quartier, le 88 est ainsi un minibus qui se balade le matin entre le métro National et la place Cadenat en passant par la butte Bellevue. “C’est une petite ligne qui sert par exemple pour aller faire les courses place Cadenat. Comme d’habitude, on ne nous dit pas quand ça s’arrête, on ne nous dit pas quand ça recommence”, s’agace Claude Tabet du CIQ Saint-Mauront. Citons aussi la 39, qui relie Malpassé aux Olives, et la 35T, bien connue des croisiéristes pour rallier la Joliette.
“Conséquence de la crise sanitaire”
Pour toutes ces lignes, aucune date de remise en service n’est apportée sauf pour les 95 et 95S, à l’Estaque, qui devaient redémarrer ce lundi après une mobilisation locale. Contactée pour davantage d’explication la direction de la RTM et la présidente de son conseil d’administration Catherine Pila n’ont pas donné suite. La métropole, autorité organisatrice des transports, évoque “un contexte persistant de tension sur les moyens humains et matériels et de besoin de renforts sur les lignes les plus chargées”.
Nathalie Pentcheff-Boyer a eu une réponse un peu plus développée en passant par le service client de la régie. C’est en fait une “conséquence de la crise sanitaire”, lui explique-t-on. Entre-temps, la régie a préféré communiquer sur le renforcement des lignes les plus fréquentées. “À partir de lundi [21 août], le service augmentera sur l’ensemble du réseau”, écrivait même Catherine Pila à la maire de Marseille Michèle Rubirola le 17 août dans un courrier, publié sur son compte Twitter.
Voici le courrier que je viens d’adresser à @MicheleRubirola et @AudreyGatian en ma qualité de #Présidente de la #RTM @MartineVassal @AMPMetropole Henri Pons pic.twitter.com/DGzEzylV7w
— Catherine PILA (@PILACatherine) August 17, 2020
Dans la réponse déjà mentionnée, le service client précise la situation : “Le choix a été de recentrer notre personnel là où il y en a le plus besoin. Ne pas remettre pour l’instant les lignes les moins fréquentées permet de réaffecter des chauffeurs sur les lignes les plus chargées”, a expliqué ce porte-parole auprès de l’usagère. Il confirme que la situation pourrait durer tant que la situation épidémique le nécessite : “Il n’y a pas de dates arrêtées à ce jour quant à la reprise de la ligne 51 mais ces décisions sont bien évidemment amenées à évoluer”, indique-t-il aussi.
Commentaires
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On a l’impression que la Metropole ne pense pas, ne planifie pas, les besoins. Et que la RTM gère au coup par coup avec des moyens limités.
Et puis, selon les quartiers, le CIQ, les elus locaux, la mobilisation (et la réputation) des habitants, on fera ou on ne fera pas, c’est selon….
Il y a clairement un pb de gouvernance, de compétences et de moyens !
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Les moyens, s’ils suppriment les subventions que la Métropole alloue au ascenseurs à yachts, ils en trouveront. Tout est une question de répartition des richesses. Même chose pour le budget “com” qui veut montrer une gestion à la pointe de l’efficacité mais qui ignore les besoins réels des habitants. Faire rêver la classe moyenne+, c’est tout ce qui compte.
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Certes, les moyens de la RTM ne sont pas illimités. Mais ils pourraient probablement être utilisés plus efficacement.
Je sais que je vais me répéter. Mais les trois autres plus grandes villes de France ont fait le constat que l’architecture de leur réseau de bus, imaginée dans les années 1970 ou 1980 – comme celui de Marseille -, était dépassée : la ville a changé, les rythmes de vie ont changé. Elles ont donc tout remis à plat : le tracé des lignes, les horaires, les fréquences, les amplitudes… Histoire d’adapter les services aux besoins.
Et ici ? Rien. A part des replâtrages ponctuels qui ne sont pas à la hauteur de l’enjeu : rendre le réseau de bus plus efficace et plus attractif.
Il serait temps que la RTM et la métropole se réveillent !
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Et embaucher des chauffeurs, ça ne leur viendrait pas à l’idée ?
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Il faut bien régler les indemnités de l’armée mexicaine du conseil d’administration en sus des dépenses de communication.
Rappelons nous qu’il y a quelques années la RTM avait reçue la palme de la communication remise par la revue Ville et Transports , mais pas celle de la qualité du serviceOn se demande encore pourquoi ?. Il y a certaines des choses qui perdurent à Marseille Communiquons, cons, cons .
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Le 35T qui reliait le terminal croisière (porte 4) à la Joliette ne manque pour l’instant à personne : les croisiéristes ne sont pas de retour. Davantage qu’une véritable ligne,c’était surtout un service rendu au port autonome qui n’en a pas vraiment besoin : il peut l’organiser sur fond propre.
Au delà de cette remarque je souscris totalement au message plus haut sur la nécessaire remise à plat du tracé des lignes (et des arrêts car il en existe à moins de 100 m l’un de l’autre sur plusieurs lignes sans raison aujourd’hui) et des fréquences
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Je vous confirme que la réflexion sur le tracé des lignes de bus inclut la question du nombre d’arrêts, de leur emplacement et de la distance qui les sépare.
L’augmentation de la distance moyenne entre deux arrêts permet d’accroître la vitesse moyenne de circulation des bus, ce qui rend le réseau plus attractif (et, accessoirement, plus productif, puisque les véhicules parcourent plus de kilomètres dans la même journée).
Par exemple, avenue de Mazargues, les arrêts de bus des lignes 23 et 45 sont espacés d’environ 200 m en moyenne. C’est beaucoup trop peu. La “norme”, sur les lignes urbaines, est plutôt située entre 300 m et 500 m.
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…
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Il faudrait arrêter de répéter que les habitants du littoral sud sont des privilégiés ou des nantis. A ce que je sache, la cité de la Verrerie ce ne sont pas des propriétaires de yachts qui y habitent, et il y a aussi un certain nombre d’ouvriers, de retraités, de personnes qui n’ont pas nécessairement de revenus élevés ou simplement moyens à la Madrague de Montredon, à Samena, aux Goudes.
Le fameux bus “spécial MDM” avait pour principal défaut de ne pas être officialisé pour tous. Mais il permettait aux habitants, aux salariés habitants de ces quartiers, pas seulement aux touristes, de rejoindre plus rapidement le métro et le tramway, et donc de laisser au repos leur voiture.métro ou le tramway
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Comme d’habitude à Marseille, une gestion moins bonne qu’ailleurs…
https://www.ccomptes.fr/fr/documents/29514
Mais tout est lié, la faiblesse d’un développement urbain maitrisé entraine des bouchons dans lesquels les bus sont pris (peu de voie réservé) ce qui limite le taux de rotation de ses derniers et nécessite d’avoir plus de bus et personnel pour service indentique…l’analyse est complexe mais la conclusion reste malheureusement la même: un manque de compétence!
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PierreLP ,
bien sûr que les quartiers sud ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité supposée.Mais néanmoins , ne tombons pas dans cette mode des soi-disant stigmatisés , dernier mot à la mode. Ouin-Ouin à la région ne veut pas que PACA soit stigmatisée , Samia la madone du Roucas avec villa , piscine et jardin non plus, Rubirola itou, les quartiers Nord et les quartiers Sud de même, sans oublier ceux de l’Est. Concernant l’Ouest, cela fait un moment que nous y sommes !
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