Pourquoi Marseille n’aura peut-être pas de maire dimanche soir
Combinaison de huit scrutins différents, l'élection municipale à Marseille est toujours riche en scénarios. La configuration du second tour, entre retraits et quadrangulaires multiples, rend même incertaine la désignation d'une majorité franche ce 28 juin. Marsactu vous présente quelques pistes parmi les multiples possibles.
Pourquoi Marseille n’aura peut-être pas de maire dimanche soir
L'enjeu
Chacun des 8 secteurs envoie au conseil municipal entre 8 et 16 élus. Il faut en réunir 51 pour s'installer dans le fauteuil de maire. Si personne n'atteint ce seuil, une majorité relative gouvernera.
Le contexte
En 2008, Jean-Claude Gaudin a été élu en l'emportant dans quatre secteurs. Une configuration impossible cette fois-ci avec l'éparpillement des candidatures.
Michèle Rubirola ravira-t-elle à Bruno Gilles ses 4e et 5e arrondissements ? Le général David Galtier va-t-il ravir les 13e et 14e à Stéphane Ravier à l’occasion d’un duel inédit ? Julien Ravier perdra-t-il sa mairie des 11e et 12e, affaibli par une quadrangulaire et l’affaire des procurations ? À trois jours du second tour des municipales à Marseille, les jeux restent ouverts dans la plupart des secteurs. Or, la composition du conseil municipal sera issue du mélange de ces huit scrutins séparés (voir notre tuto sur l’élection du maire de Marseille). “Avec deux hypothèses dans chaque secteur, sauf peut-être un, cela fait déjà 128 combinaisons possibles”, illustre Bruno Gilles, candidat divers droite qui s’invite dans l’équation dans trois secteurs.
Sur ce large éventail des possibles, Marsactu en a étudié plus précisément une douzaine. Le résultat confirme le rôle de faiseur de roi du sénateur et dissident LR dans de nombreux scénarios où ni Martine Vassal ni Michèle Rubirola ne disposeraient de forces suffisantes pour former une majorité. Souvent évoquée, cette possibilité d’un second tour dont ne sortirait aucun maire ne s’est jamais concrétisée depuis 1989, date de ce découpage électoral. Après le premier tour du 15 mars, la combinaison de plusieurs facteurs lui donne cette fois-ci du corps.
Les grands partis absents d’un ou plusieurs secteurs
L’élément le plus inédit est le retrait de la gauche dans les 13e et 14e arrondissements, celui de LR dans les 15e et 16e et sa non-qualification dans les 4e et 5e. Cette absence prive leurs listes respectives de quelques élus qui pourraient manquer cruellement au moment des comptes. À cela s’ajoute, comme en 2014, la qualification du Rassemblement national pour le second tour dans l’ensemble des secteurs. Les listes emmenées par Stéphane Ravier devraient ainsi obtenir des conseillers municipaux dans plusieurs secteurs. Dans trois secteurs, ce sont même quatre listes qui peuvent prétendre à envoyer un ou plusieurs représentants au conseil municipal. Une dispersion des sièges qui réduit la moisson des candidats arrivés en tête.
Concrètement, la règle classique selon laquelle on pouvait espérer emporter la Ville avec quatre secteurs sur huit, comme Jean-Claude Gaudin en 2008, n’est plus valable dans cette configuration. Même en conservant les bastions des 6/8, 9/10, 11/12 et en y ajoutant le 13/14, Martine Vassal n’atteindrait pas le seuil des 51 sièges. Il faudrait même qu’elle réalise de bons scores pour que les quelques élus des listes Bruno Gilles suffisent. En cas de victoire de Samia Ghali dans les 15e et 16e arrondissements, la sénatrice ex-PS pourrait en revanche permettre une majorité, ce sur quoi elle ne s’est pas exprimée dernièrement.
À défaut, c’est une majorité relative, c’est-à-dire allant au candidat totalisant le plus de partisans au conseil municipal, qui s’installerait à l’hôtel de Ville, avec le risque d’être mis en minorité sur certains dossiers.
Avec la moitié des secteurs, Martine Vassal ne pourrait pas gouverner sans alliance
La donne serait évidemment toute autre avec cinq secteurs, c’est-à-dire en cas de victoire de Sabine Bernasconi ou Solange Biagi, distancées par le Printemps marseillais le 15 mars. Selon les scores, Martine Vassal aurait ou non une majorité absolue avec sa seule liste.
Si c’était plutôt Bruno Gilles qui réussissait son pari dans les 4/5, voire les 2/3 avec Lisette Narducci, une réconciliation des droites marseillaises permettrait alors à une majorité d’émerger. Bien que Bruno Gilles assure s’être “éloigné définitivement” de Martine Vassal…
À défaut, c’est une majorité relative, c’est-à-dire allant au candidat totalisant le plus de partisans au conseil municipal, qui s’installerait à l’hôtel de Ville, avec le risque d’être mis en minorité sur certains dossiers.
Pour gagner, le Printemps marseillais doit prendre six secteurs
Du côté du Printemps marseillais, les conditions sont bien plus drastiques. En cause, la configuration des secteurs où les listes de Michèle Rubirola sont en bonne position pour l’emporter, c’est-à-dire les 1/7, 2/3 et 4/5. Avec 42 élus, ces trois secteurs centraux auxquels s’ajoute le 15/16 sont moins cotés que les quatre autres, qui en totalisent 59. Hors de portée avec quatre secteurs, la majorité absolue n’est pas atteinte même avec cinq, par exemple en cas de victoire dans les 6/8 ou les 11/12. Là encore, et même avec les élus de la liste de Samia Ghali, seul l’apport éventuel d’élus de Bruno Gilles permettrait au Printemps de bâtir une majorité absolue aussi courte qu’improbable politiquement.
Ainsi, il faudra presque un sans faute, soit six secteurs sur les sept où le Printemps marseillais est présent, pour conquérir une majorité autonome. Et encore, seules de belles performances – ou plutôt des scores très faibles de certains concurrents dans les triangulaires et quadrangulaires – le dispenseraient de l’appoint de Samia Ghali et/ou d’Yvon Berland.
Élection après élection, Jean-Claude Gaudin a toujours balayé ces calculs, secteur par secteur, convaincu que les Marseillais choisissent leur maire dans un élan collectif, qui fait la différence dans les endroits serrés. Dans un portrait récent publié par Vanity fair, le maire sortant se montre moins affirmatif : “Je ne sais pas si ce sera le chaos mais je suis de l’ancien régime, celui qui gagnait les élections sans tant de difficultés”, lance-t-il. De ce point de vue, sa succession s’annonce comme une petite révolution.
Commentaires
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Une chose me semble certaine : Vassal ne peut pas être le prochain maire, il y a un sentiment énorme de rejet de l’équipe Gaudin dans la ville. Exemples : sur la Provence, qui fait une campagne active pro Vassal, les commentaires des articles la concernant sont quasi unanimement négatifs Sur son Facebook, elle est obligée d’avoir en permanence une équipe de collaborateurs (payés ?) pour “noyer” les commentaires négatifs à coup de “Bravo Martine !” L’équipe sortante est acculée sur la défensive, pas de projets tangibles, bilan désastreux et comportements crapuleux pour la triche aux procurations.
Reste aux marseillais à ne pas se faire tromper par les énormes ambiguités des équipes Ghali et Gilles, toutes prêtes dès lundi prochain à la “combinazione” si l’occasion leur en est donnée
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La candidate qui arrivera en tête, que ce soit Vassal ou Rubirola, ne disposera donc sans doute que d’une majorité relative. Le ralliement permanent de Ghali au Printemps Marseillais étant aussi improbable que celui de Gilles à Vassal, on peut imaginer qu’ils s’abstiendront pour l’élection de la maire, laissant la candidate en tête s’installer dans le fauteuil tout en se gardant la possibilité de la mettre en minorité à tout moment.
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Pas du tout d’accord Laurent,
Si une victoire (même relative) de la droite est permise par leur apport, Gilles et ses élus se rallieront, ils feront payer très cher ce ralliement et ne renonceront certainement pas à une part du butin.
Dans ce cas Ghali négociera également si ce n’est une ralliement au moins une position de neutralité bienveillante.
Réciproquement, si le PM se trouve être le plus fort groupe, un apport, là aussi durement négocié, des élus de Ghali est très probable.
Samia Ghali et ses amis sont dans une position “centriste”, s’ils gardent le 15-16, ils sont en situation de peser sur le camp majoritaire en lui apportant leurs voix, quel que soit ce camp.
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Je ne prends plus aucun pari sur ce que sera l’attitude de Bruno Gilles. Tout le monde pensait qu’il se coucherait avant le premier tour. Puis tout le monde s’accordait pour dire qu’il fusionnerait entre les deux tours. Et maintenant, tout le monde voudrait qu’il rallie Vassal in extremis. Rien n’est moins sûr vu le niveau d’avancement du conflit. Ceux qui veulent y croire me font penser à cet homme qui s’était jeté du 14e étage et aurait dit en passant devant le 6e “jusqu’ici tout va bien”
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D’accord avec Laurent Malfettes. L’attitude de B. Gilles est bien plus complexe que celle vous décrivez M. Weygand. Par ailleurs, dans le 11-12, il est très improbable que si R. Assante est élu, il apporte sa voix à Martine Vassal. Et, comme je le dis plus bas, le 11-12 sera beaucoup plus serré que ce que le sondage exprime. Perso, je vois un final entre Allisio et Assante qui sont tous deux en train de récupérer d’un côté les voix des LR “durs” et de l’autre ceux des LR “centristes”. Par ailleurs, les supporters de Ghali, d’EM et certains écolos vont sans doute bouger d’ici samedi. Donc grande méfiance quant à l’annonce de la victoire de Ravier/Boyer dans le 11-12.
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Je suis d’accord sur les incertitudes pesant sur la quadrangulaire du 11/12.
En revanche, à qui Gilles et Assante peuvent-ils présenter l’addition ? Le seul endroit où il y ait un acheteur de leur rapport de force c’est … chez eux, dans leur camp de droite. Ils obtiendront leur réintégration sans problème… peut-être même que la droite ira jusqu’à couper la tête de Vassal pour les récupérer.
Vassal battue, ou très mal élue, son leadership déjà fragile est mort.
N’oublions pas que les perdants sont rarement reconnus comme victimes, les autres tendances de leur camp auront vite fait de jeter Vassal aux chiens pour conjurer le mauvais sort et je vois mal Moraine où les élus de droite du Département se précipiter pour la protéger du règlement de compte.
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toujours pas compris le retrait du PM dans les 13/14.
Quelqu’un pourrait m’aider à comprendre leur stratégie? pourquoi se passer d’un ou deux conseillers municipaux dans ce secteur?
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+1, et +beaucoup à marseille! stratégie individuelle/personelle de la tête de liste PC de ce que j’ai lu, qui pourrait avoir des conséquences majeures dimanche. Erreur stratégique majeure en ce qui me concerne
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c’est une couillonnade terrible, j’espère que bacchi s’éloignera de la politique pour de bon. il faut une bonne fois pour toute arrêter ces conneries de retrait pour laisser la place à lr.
dans le sud lr et le rn sont quasiment les mêmes partis
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Pourvu qu’on n’ait pas à le regretter cruellement dimanche soir…
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Je pense qu’au-delà d’une position de principe défendable, ils ont calculé que Ravier (hélas) gagnerait facilement une triangulaire dont ils porteraient la responsablilté, et qu’il gagnera aussi son duel avec Galtier (quels électeurs du PM, UNIR, Ghali et même Berland vont voter Galtier?).
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Opiniâtre je comprends encore moins alors, parceque si désistement du PM ou pas c’est Ravier qui gagne dans le 13/14, alors il fallait se maintenir, récupérer qq élus et espérer changer le destin des quartiers Nord de la mairie centrale!
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La perversité de cette loi PLM qui a séparé l’élection de conseillers municipaux en huit secteurs pour des raisons “démocratiques” apparaît pleinement. Ces guerres picrocholines, ces alliances à courte vue font oublier que le but de l’élection n’est pas d’élire un maire de secteur qui n’a aucun pouvoir, mais d’envoyer des conseillers en mairie centrale ET à Marseille Provence Métropole dont le rôle devient de plus en plus important. La loi PLM permet qu’un petit baron très local qui serait inexistant sans elle puisse prendre le risque d’empêcher un renversement de politiques municipale et communautaire sur une décision personnelle sans consultation de ses colistiers. Triste.
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Dans le 11-12 les choses sont beaucoup plus complexes que se qui est dit. Les 2 listes qui sont en train de profiter de l’affaiblissement du duo Ravier/Boyer sont les listes Allisio et Assante (ce qui est simplement logique). Et cette tendance pourrait bien rebattre totalement les cartes dans ce secteur.
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Oui, il y a un risque réel de bascule de ce secteur au RN
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25 ans au pouvoir c’est trop, l’alternance est indispensable Madame Vassal et ses comparses ont grand besoin de faire une cure d’opposition. Espérons que les pensionnaires des EHPAD n’auront pas oublié que le mur de Berlin est tombé il y a 30 ans. Rappelons aussi à Madame Vassal que les seuls chars qui défilent sur la Canebière sont les chars du régiment de cuirassiers de Carpiagne à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet. Quant aux « Rouges marseillais » on les imagine mal avec un couteau entre les dents.
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Le niveau d’abstention va conditionner beaucoup de choses, on le sait. L’équipe de vassal s’est quand même mis dedans à cause de l’abstention, ils ont bien analysé que l’épidémie desservait leur camp, car nombre de leurs clients sont âgés, et ne sont pas allés voter au premier tour… Et cela risque de se reproduire, sans parler que maintenant, tous les yeux sont braqués sur les fameuses procurations. Ça me paraît difficile de de gratté de ce côté ci pour la patronne…et vu sa champagne désastreuse, elle ne convaincre que ses groupies, pas plus.
Pour ma part, le PM ayant déja créé la surprise au premier tour, je me dis qu’il peut le refaire, et confirmer… Il a fait une très belle campagne, ça peut jouer aussi. Cela serait bien la première fois, depuis que j’ai le droit de vote (cela fait exactement 25 ans), que la gauche l’emporterait…. Bien que le plus difficile serait à venir, comment gérer la ville avec une coalition d’intérêts si hétéroclites ?
En attendant, ne boudons pas notre plaisir, et autorisons nous une seule chose… Rêver. Jusqu’à dimanche…
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Espérer est une forme de résignation.
Attendons le choix des électeurs-trices dimanche soir si tout se passe bien. Y aura toujours un/des excités pour mettre le bronx dans un/plusieurs bureau de vote…!
Puis les états-majors iront selon leur moral dans les deux sens du mot, négocier les sièges en fonction du nombre de voix acquit avec à la clef vote du budget, place dans les commissions, sous-commissions et autres joyeusetés qui font le charme de la ”démocratie” et l’ignorance des petits votants que nous sommes.
Curieux ces plans sur la comète. Ça m’rappelle les sondages pour 2022.
À chaque jour suffit sa Plaine !
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Avec Gilles qui va à la soupe, c’est inquiétant… Continuer l’incurie dont il également responsable est tout simplement effrayant…
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On mesure encore plus à quel point ce retrait du PM dans le 13/14 est un véritable obus dans le pied. En toute logique, ça devrait précipiter la fin de carrière de Bacchi. Qu’il reste à son poste de secrétaire départemental, ça lui ira très bien au “petit-fils de résistant” de fuir le combat politique…
Quoi qu’il en soit, ça nous prouve une fois de plus l’hérésie qu’est ce stupide système PLM, dont il faut mettre fin au plus vite pour plus de démocratie, et moins de clientélisme.
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Bien d’accord avec vous, dans la plupart des cas de majorité relative LR s’associeront avec le RN, c’est dans leur gênes. Donc le désistement me laisse très dubitatif… par ailleurs le rdv en février avec Sylvie Andrieux me laisse plus que sceptique sur sa clairvoyance politique.
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