Les archives départementales sur courant alternatif
Une panne électrique a plongé le bâtiment des Archives départementales dans le noir pendant une semaine. Un arrêt qui a aussi touché les systèmes de température et d'humidité nécessaires pour conserver les pièces historiques conservées dans ce lieu. Deux groupes électrogènes ont pris le relais pour assurer une solution provisoire. Pas de quoi rassurer en interne où l'on s'interroge sur le manque de communication du conseil départemental.
Le parvis des archives départementales des Bouches-du-Rhône avec sa chalets pour les fêtes de Noël. Crédits : Rémi Baldy
L'enjeu
Depuis deux semaines, les Archives départementales sont alimentées par un groupe électrogène de secours. Une solution provisoire sans date de fin prévue.
Le contexte
La mémoire du département se trouve dans les archives avec des pièces datant du 13e ou 14e siècle. Ces objets nécessitent d'être conservés à un niveau de température et d'humidité spécifique.
Jour de fête samedi sur le parvis des archives départementales (3e), la patinoire qui vient d’être montée va être inaugurée. Au programme, spectacle de danse, sono qui crache les tubes du moment et chalets de Noël. Le soleil est au rendez-vous, mais il semble chauffer un peu trop fort. La glace se dissimule en effet sous une grande flaque d’eau. “Un générateur de froid est défaillant”, glisse un technicien. On pourrait presque croire à une malédiction électrique qui frapperait les archives des Bouches-du-Rhône. Trois semaines plus tôt, c’est le bâtiment tout entier qui a été plongé dans le noir pendant une semaine complète.
Pour apprendre cette fermeture il fallait se rendre… sur Facebook où une publication du 25 novembre évoque “des problèmes techniques”. Un nouveau post le 2 décembre annonce lui la réouverture. Entre-temps, la centaine de salariés qui occupent les locaux, répartis entre les archives, la bibliothèque et un pôle événementiel, ont donc été invités à rentrer chez eux sans avoir d’explication. “C’est arrivé un dimanche, nous n’avons pas pu travailler toute la semaine et nous n’étions au courant de rien, même les responsables de collections n’ont rien su”, raconte l’un des agents des archives sous couvert d’anonymat. Les différentes personnes que nous avons pu interroger confirment ne pas avoir été tenues au courant de ce qu’il se passait. Le syndicat de la FSU assure avoir pris connaissance de la situation “en discutant avec les agents de maintenance”. Il s’agissait d’une défaillance du poste de haute tension. Ce que nous a confirmé le département.
La directrice des archives, Marie-Claire Pontier n’a pas souhaité nous répondre faisant état de son droit de réserve. Mais en interne, l’absence de communication passe mal. “La collectivité ne daigne pas nous informer”, lâche, amer, un autre agent. Cet incident se produit alors que des syndicats se plaignent depuis plusieurs mois d’une mise en retrait de la politique culturelle par le département. La FSU assure avoir signalé à plusieurs reprises les problèmes de maintenance sur le bâtiment et estime que les postes de haute tension auraient dû être remplacés depuis longtemps.
Du patrimoine fragile
Au-delà de la fermeture du bâtiment, l’absence de système électrique dans un lieu tel que les archives départementales pose un problème pour la conservation des documents. Ces pièces extrêmement fragiles doivent se conserver sous une température entre 16 et 20 degrés ainsi qu’un taux d’humidité compris entre 45 et 55%. “Il faut aussi éviter les changements brutaux de ces paramètres” ce qui “suppose donc des installations techniques opérationnelles et un suivi constant”, appuie le département.
Un enjeu essentiel pour ne pas menacer de disparition la mémoire des Bouches-du-Rhône. “Nous avons un des dépôts les plus important de France”, souligne-t-on en interne aux archives. On trouve notamment des documents issus des institutions et des habitants sur près de 1000 ans d’Histoire, des archives hospitalières qui renseignent sur les conditions de vie des malades de l’époque ou encore les activités administratives des communes au 13e et 14e siècle. “C’est du patrimoine“, s’exclame-t-on à la FSU. Récemment, le partie communiste local y a également versé ses réserves documentaires.
Pour Jean François Gast, responsable CGT, la principale menace “est le risque d’incendie qui est un grand classique dans les bibliothèques”. Face à ce risque et à un taux d’humidité qui montait de manière continue durant la panne électrique, un groupe électrogène a été installé le long du bâtiment du côté du boulevard de Paris. “Le bruit ça va, mais c’est extrêmement polluant à l’heure où l’on nous parle d’écologie en permanence”, tacle un agent déjà cité précédemment.
Pas de date de remplacement
Aucun coût n’a été communiqué sur cette solution de remplacement. La société Energie Loc qui loue le groupe électrogène (mais pas celui de la patinoire) a précisé ne pas s’occuper de la maintenance, ni du ravitaillement en carburant. Ce dernier point représente le principal poste de dépense. Les groupes électrogènes ont entre vingt et un peu moins de quarante heures d’autonomie. “Avec les grèves, il ne faudrait pas que le ravitaillement ne puisse pas être fait”, s’inquiète-t-on aux archives.
“Un nouveau poste haute tension doit être raccordé et sera opérationnel dans les prochains jours”, assure de son côté le département sans donner de date précise. Il ne faudrait pas que la loi des séries se transforme en loi de Murphy.
Commentaires
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En espérant que la solution ne prenne pas autant de temps que celui pris pour la station de métro Capitaine Gèze
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Le Frioul alimenté par des groupes électrogènes pendant des mois.
Maintenant les archives départementales.
L’éclairage n’a toujours pas été remplacé au parc Borély.
Sur l’avenue Mendès-France voisine, les lampadaires à LED flambants neufs en panne, se sont vus adjoindre des projecteurs anciens modèles en remplacement, dans une esthétique de bric et de broc ridicule.
L’incurie est maximale.
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Pas la moindre remarque sur l’aberration environnementale d’une patinoire en véritable glace alors même que celle des Terrasses du Port, à deux battements d’ailes de gabian de là, est en résine et donc produit 0 carbone…Aucun mot non plus sur les pratiques managériales du lieu, qui ont pourtant déjà fait couler beaucoup d’encre, le bâtiment étant employé depuis Guérini pour y éloigner du siège les personnels devenus indésirables, mais que le statut de la Fonction Publique empêche de licencier…
Dommage, ça en aurait peut-être intéressé certains…
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Ça sent la fin de règne, le problème est que cette odeur persiste depuis des décennies
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Extrait du site de campagne de la Martine , allez y faire un saut c’est franchement hilarant :
“Il n’y a pas de fatalité J’ai la volonté de changer les choses. Pourquoi des villes comme Lyon Bordeaux y arrivent et pas nous ?”.
Cela fait 20 années qu’elle est au pouvoir mais elle ne se pose pas la question du pourquoi et du comment.
Je ne peux pas m’empêcher de vous en citer une ou deux de plus : “Faire des agents du service public des agents qui soient au service du public”,”Modifier les modes de livraison pour ne plus engorger le centre ville avec des camions mais plutôt avec des triporteurs électriques”, dommage que Darry CAWL soit décédé car entre comiques ils se seraient bien entendus
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Dans un genre beaucoup moins drôle, au chapitre “La mise en ordre de Marseille” : “Recourir aux moyens du 21e siècle : vidéo protection, intelligence artificielle, drones”… Le rêve de la droite dure, donc : une surveillance généralisée de chacun et de chacune, comme Muselier a cherché à l’installer à l’entrée de lycées avec de la reconnaissance faciale, avant de se faire retoquer par la CNIL.
Ce “projet” de Mme Vassal a toutefois un sérieux goût de réchauffé : c’est le fameux “big data sécuritaire” développé par la Ville en toute discrétion vis-à-vis de la même CNIL (https://www.nextinpact.com/news/106369-big-data-securitaire-a-marseille-ni-autorisation-ni-declaration-a-cnil.htm). Promettre ce qui existe déjà, ou reprendre des promesses d’il y a 6 ans, c’est pas cher.
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Et je passe sur cette phrase d’un autre chapitre : “Amplifions la lutte contre l’habitat insalubre qui devient très vite indigne donc inacceptable au 21e siècle dans notre société”, dont je me demande si elle a été écrite dans une rédaction d’élève de 6ème, vu son côté ingénu et yakafaukon.
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Le droit de réserve n’existe pas. Dans la fonction publique, en tout cas, on est soumis au “devoir de réserve”. Il s’agit pour le fonctionnaire de ne pas mettre en difficulté son administration. Donc, ça veut tout dire.
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Exactement. Il y a une coquille dans l article. Il s agit bien d un devoir, qui a ete rappelé récemment aux agents, pour qu ils ne l ouvrent pas, ne denoncent rien (toutes les aberrations de la gestion départementale…) A moins que la directrice des archives ait totalement integré les pressions de sa hierarchie et de son employeur (le département, et à sa tête Martine Vassal) et pense avoir à se protéger des médias en invoquant un “droit de reserve” ??
Il y a beaucoup de choses à aller voir dans les structures gérées par le département, et en particulier dans ce bâtiment qui abrite archives départementales, bibliothèque départementale de prêt (qui chapote les petites bibliothèques municipales du département), et un pôle culturel tout nouveau tout creux….
De plus, ce bâtiment est aujourdhui sur un lieu stratégique…au coeur du “nouveau quartier” euromediterranee…
Fouillez marsactu, fouillez… il y a du lourd…
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Aurions nous là aussi l’influence de FO comme à la bibliothèque municipale à Marseille ?.
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est-ce le même bureau d’étude que celui en charge de la station capitaine géze ?
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Cher 8e , en allant jusqu’au bout il est vrai que l’on passe très vite de l’hilarité au rire nerveux face au cynisme de cet individu(e). Pour mémoire ,”le cynisme c’est l’égoïsme qui avoue, qui ne se gêne pas, qui se vante; la scélératesse qui médite son œuvre et qui s’applaudit” . Voilà bien définie en quelques mots la Vassal dans son programme.
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L’abandon des archives démontre bien le seul intérêt du département pour la culture bling bling mettre une patinoire devant c’est une insulte . C’est comme ces pauvres plantes posées sur la canebiere et qui sont en train de crever car pas arrosées. C’est pas la reine de Provence qu il faut appeler vassal mais Catherine de Russie tout dans la façade !
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Elle a revêtu son manteau blanc sur les affiches électorales… on va l appeler la tsarine 😉
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La tsarine du 8 ieme ça lui va comme un gant !
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Quelle idée d’installer une patinoire sur le parvis des archives départementales. N’aurait-il pas été préférable d’implanter dans ce quartier populaire une piscine pour que les minots puissent apprendre à nager ? Certes si l’eau recouvre la glace, sur le parvis, élu-ci est devenu à la fois un petit bain (à défaut d’un grand bain) ainsi qu’une patinoire. Quoi qu’il en soit voici encore un bel exemple de l’incurie des équipes municipales, départementales et métropolitaines sous l’égide de Gaudin le suzerain de Vassal la bien nommée. La ville est endettée de 2 milliards d’euros, après 25 ans de « gestions » par Gaudin. Les ultralibéraux ,come lui n’ont aucun ses des priorités : Leur doctrine c’est laisser faire Ils laissent ainsi péricliter le patrimoine public, qu’il s’agisse des écoles communales, dans les quartiers populaires, des immeubles frappés de péril imminent qui ont été préemptés, des trésors des archives départementales. Les transports collectifs sont toujours aussi défaillants, mais on a trouvé l’argent pour paver, notamment le cours Lieutaud, rendant ainsi la circulation encore plus difficile au moment des fêtes de fin d’année, tout en favorisant la pollution atmosphérique On se croirait à Paris chez Hidalgo mais au moins là-bas les transports en commun ne manquent pas-il . La priorité c’est de repeindre lignes blanches et de colorier en orange les bus de la RTM. Quant à patinoire de Marseille a déjà coûté « un pognon de dingue », soit 56,7 millions d’euros et continue à coûter cher aux contribuables. . Selon la chambre régionale des comptes de Provence-Alpes- Côte d’Azur.( source: Le Nouvel Observateur )« La décision de construire a été prise sans réflexion suffisante sur sa fréquentation potentielle et son coût d’exploitation« La chambre s’étonne de l’indemnité versée à l’ancien occupant du terrain ( 2 millions d’euros, 10 fois plus que le montant conventionnel auquel il avait droit), fustige « l’insuffisance de fréquentation » et « la gestion de l’activité évènementielle défaillante ».Chaque année, l’addition de la patinoire de Marseille s’alourdit de 1,5 million d’euros supplémentaires.
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Fidèle lectrice des archives, je veux saluer le travail de grande qualité accompli par les personnels qui facilitent grandement les recherches. Merci à eux.
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