D'un procès à l'autre, les errements de la défense d'Andrieux
Les faits sont têtus. Sylvie Andrieux vient d'être à nouveau condamnée pour détournement de fonds publics et plus lourdement qu'en première instance où, déjà, les juges étaient allés plus loin que les réquisitions du procureur. Mais les quatre ans de prison (dont un ferme) n'entament pas la détermination de la députée sans étiquette. Par la voix de son avocat, elle a annoncé son intention de poursuivre le combat devant la Cour de cassation, confirmant une information confiée la veille à La Provence qui publiait une interview sur ce thème le jour de la proclamation du délibéré. En attendant cet ultime rendez-vous sans doute prévu pour 2015, Marsactu revient sur les multiples rebondissements de ce chemin de croix judiciaire.
Si la députée a toujours maintenu la même ligne de défense dans sa communication avec la presse, cela n'a pas toujours été le cas dans et autour des prétoires. Ainsi, lors de son premier procès, en mars 2013, elle avait mis en place une véritable machine de guerre médiatique.
La "cellule riposte" comptait notamment Laurent Davenas, ancien procureur d'Evry.
Dans le prétoire, les rôles étaient bien répartis. Souriante et disponible, Sylvie Andrieux devait camper l'élue bafouée et laisser sa batterie d'avocats monter au créneau en développant une stratégie à plusieurs niveaux.
A l'ouverture de son premier procès, Andrieux sourit et ses avocats crient au complot.
Lors de la première semaine d'audience, les ténors multiplient les attaques tant sur la forme que sur le fond. Ils sont bien aidés en cela par les autres prévenus qui font preuve d'une belle unanimité.
Les têtes de réseau chargent l'ancien assistant parlementaire d'Andrieux, Roland Balalas, absent du procès pour raison médicale.
Le second axe de leur défense consiste à imputer le détournement des 740 000 euros de subventions régionales dévolues à la politique de la ville à la désorganisation du conseil régional.
Pour comprendre comment fonctionnaient les services de la région à l'époque, Marsactu vous propose un schéma.
Dans leur volonté de disséquer le fonctionnement des arcanes régionales, les avocats de la députée ont été épaulés par d'anciens élus et des fonctionnaires, prévenus comme elle. Mais cette stratégie n'avait pas réussi à convaincre les juges lors de la confrontation avec Michel Vauzelle, président de la région.
A la barre, Michel Vauzelle vante l'élégance de son ancienne élue tout en rappelant les "mauvaises habitudes" prises sous la présidence Gaudin.
Le véritable tournant du procès est aussi un coup de théâtre. Victime d'un accident vasculaire cérébral qui faisait immédiatement suite au décès de son fils dans un accident de voiture, Roland Balalas était finalement disponible pour répondre aux questions des juges.
Amoindri, Roland Balalas charge son ancienne patronne au grand dam des avocats qui crient à la mascarade.
L'emportement de Serge Haïk, pénaliste de renom, les exclamations de Gérard Bismuth finissent par agacer la présidente qui les reprend vertement. Malgré ses difficultés d'élocution, le message de Balalas passe et balaie la belle unanimité des autres prévenus. Les plaidoiries des avocats n'arriveront pas à inverser la tendance. Le réquisitoire du procureur est sans appel. Quelques semaines plus tard, le jugement va plus loin et condamne la députée à un an de prison ferme.
Condamnée à trois ans de prison dont un ferme, la députée fait appel. Marsactu évalue les conséquences politiques de ce jugement.
En septembre 2013, entre les deux procès, le rapport de la chambre régionale des comptes sur le conseil régional est scruté avec attention. Consacré en grande partie aux subventions versées aux associations, il élargit la critique à d'autres domaines que ceux que gérait Sylvie Andrieux.
Associations : la région ne sait toujours pas où va l'argent, titrait Marsactu
En juin 2014, la cour d'appel d'Aix-en-Provence accueille les protagonistes de l'affaire Andrieux qui ont décidé de faire appel. On y retrouve notamment les têtes de réseaux associatifs, Benyoub Same, Boumediene Benamar et Abderrazak Zeroual. Mais plus de trace de la cellule riposte et de la pléthore d'avocats. Ils ne sont plus que deux à défendre la députée lors de ce nouveau procès.
Second procès, la députée est la 1ère entendue. Toujours combative, elle fait profil bas en se décrivant comme une élue fantôme.
Ce changement de stratégie de défense ne permet pas de rebattre les cartes de l'affaire Andrieux. Elle s'oppose à nouveau à l'intransigeance des juges. Les autres prévenus, coupables en première instance d'escroquerie, ont également du mal à changer de défense. Seul Zeroual fait volte-face, charge la députée et dénonce les pressions subies de la part d'autres prévenus. En revanche, les excuses tardives de Boumediene Benamar adressées aux contribuables ne suffisent pas à émouvoir le procureur.
Le procureur dénonce "un système dont Sylvie Andrieux avait les clefs", les avocats de l'élue évoquent "un procès en sorcellerie".
Désormais la députée doit compter sur un vice de forme suffisamment probant pour que la Cour de cassation accepte d'examiner cet ultime recours. En cas de refus ou de jugement négatif, elle devra porter le bracelet électronique, un aménagement de peine accepté par la cour d'appel. Dans ce cas, la Cour de cassation confirmerait également la condamnation solidaire de tous les prévenus à payer 740 000 euros de dommages et intérêts. Inéligible, la députée serait immédiatement déchue de son dernier mandat ouvrant la voie à une élection législative partielle dans le 13e et 14e arrondissements. A gauche, à droite et à l'extrême droite, cette perspective aiguise déjà les appétits.
Commentaires
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Que fait le PS local ??
Que fait le PS national??
Que fait vals???
Que fait Hollande ???
Oú est la république ireprochable ???
Cette affaire démontre dans quel état se trouve le PS et ces donneurs de leçon !!!!
Ni PS ….. Ni Fhaine
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Une suite de rappels bien utiles,et merci à marsactu pour le suivi de cette “affaire”. Une des conséquences politiques,parmi les plus graves mais rarement évoquée,de ce genre d’affaires (en fait la continuation du système defferriste) est le discrédit jeté sur la vie associative dans l’opinion publique marseillaise. Les marseillais deviennent de plus en plus “anti associations” et sous estiment réellement les services rendues à la société par cette “spécificité” française. Ils en ignorent souvent (relativement bien sur) le potentiel de volontés, de dévouement,d’imagination et même de solutions à nos difficultés sociétales.Tout cela à partir de ce genre d’affaires,où pourtant il s’agit,précisément de non-associations (fictives) ou d’affaires concernant des associations écrans,créées de toutes pièces par les élus,pour le déroulement (couleur “citoyenneté) de leur carrière (voir affaire en cours Zéribi,et ses agora,forcément démocratiques et expérientales,de quartiers.En dernier lieu,un petit rappel supplémentaire s’impose : cette députée,ne représentant plus rien sinon elle (et encore) siègera encore donc à l’assemblée,et cela comme vous dites,sous l’étiquète “sans étiquète” ! Mais n’oublions pas tout de même,qu’élue au second tour sans étiquète,elle s’était qualifié au premier tour sous l’étiquète P”””S”””,parce que le dit P”S” n’avait pas eu le temps de retirer le matériel électoral, affiches,bulletins de vote (dixit les responsables de ce parti! ),tant leur décision de retrait d’étiquète avait été…tardive,hésitante,hasardeuse,aléatoire… Oui,décidément,cette affaire en dit bien plus long sur la réalité du système politique,du defferrisme,du P”S”,du P”S” marseillais… que sur le mouvement associatif réel de notre pays.
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aie aie aie je ne crois pas a l ‘enrichissement personnel mais je pense plutot que l ‘ecole de son papa (antoine, un grand monsieur) n’est plus au gout du jour et elle en paie les pots cassés meme si je ne lui donne pas raison. Fini l ‘epoque ou l’ argent coulait a flot et les politiques puisaient dans la caisse (tout bord compris) Elle s ‘est crue au dessus pas des lois mais des controles. Cherchez SEMADER sur google beaucoup de nos politiques actuels en sont sortis indemnes. mais pas elle . et l avenir est sombre
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ALLEZ OUSTE AU SUIVANT GUERINI SVP A LA BARRE !!!!
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Et si on parlait des anciens elues et candidats recycles dans le personnel municipal … Venturini et botey au cabinet , childeric, zayan , sans parler des personnes remercies avec un poste de conseil durant la mandature
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de temps en temps la justice semble vouloir ? pouvoir ? faire enfin son boulot … elle dérouille pendant que d’autres bien plus hauts placés rigolent et magouillent à tour de bras ! pauvre de nous, peuple si faible …
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Reconnaissons qu’un des mérites de HOLLANDE est de laisser la justice faire son travail sans intervention de l’exécutif.
Quant à ANDRIEUX, on touche du doigt avec cette affaire l’immoralité de certains élu(e)s et la nocivité à la fois de ces dynasties marseillaises d’un autre âge, du clientélisme marseillais et accessoirement du cumul des mandats.
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La bourgeoise de gauche n’aura pas un bracelet en diamant cette fois…
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Tout de même,et les historiens-plus tard- le relèveront,les juges de ce tribunal viennent d’ouvrir une nouvelle étape de l’histoire de la cinquième république : celle où des députés se rendent à l’assemblée nationale avec leur “bracelet”; vu le calendrier judiciaire,ça risque de devenir trés tendance. Si la prochaine étape du cauchemar éthique voit le “retour” de sarkozy,on peut espérer qu’il privatisera la fabrication de ces “bracelets”. Outre que les porteurs devront les payer,ce qui fera des “économies” pour la fiction bruxelloise,ces messieurs dames pourront afficher leur préférence et leur identité re-lookée,dans le genre: t’as vu mon bracelet louis vuitton? oh ton dior est magnifique ! qui plus est,ça ouvrira un nouveau marché,pour le profit de tous bien entendu… Cela montre tout de même,contrairement aux propos des râleurs qui exigent de passer à la sixième république,que la cinquième a encore du potentiel,continue d’évoluer,de se moderniser ( versus,comme le disait Eric Hazan:”changement de propriétaire;la guerre civile continue”).
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