Des parents vont bloquer l’école de la Castellane pour dénoncer les multiples intrusions
À plusieurs reprises au cours des dernières semaines, des intrusions ont eu lieu dans l'école Saint-André-La Castellane (15e). A chaque fois, un individu a pénétré dans les bâtiments en pleine journée et a dérobé des effets personnels appartenant aux professeurs. Un petit manège permis par des fenêtres défectueuses. Des parents ont annoncé qu'ils bloqueraient l'école ce jeudi.
L'école Saint-André la Castellane. (Image LC)
Alors que plusieurs écoles marseillaises se plaignent en ce début de période hivernale de l’absence de chauffage, à la Castellane, c’est un autre courant d’air qui sème la panique dans le groupe scolaire. Depuis plus d’un mois, les enseignants et élèves de l’école Saint-André-La Castellane, juchée au-dessus de la cité du même nom dans le 15e arrondissement font face à une situation inédite. À trois reprises dans l’école élémentaire, et une fois supplémentaire dans l’école maternelle, les bâtiment ont été visités. À chaque fois, un individu s’est introduit dans les locaux, en pleine journée. Pour les enseignants comme pour les parents d’élèves, s’il a pu entrer à plusieurs reprises, c’est en passant par les fenêtres du premier étage, qui ne se verrouillent pas et accessibles grâce à un banc qui a été retrouvé après-coup. Ce jeudi, des parents d’élèves prévoient de bloquer l’école pour dénoncer la situation.
“J’ai peur pour mes enfants, dénonce Chaera Merakeb, déléguée des parents d’élèves. Depuis le temps qu’on demande des fenêtres sécurisées, ça fait des années. On nous avait annoncé des travaux pour 2018, et rien”. Elle ira donc bloquer l’école jeudi matin avec d’autres parents : “je ne laisse pas rentrer mes enfants dans l’école comme ça”. Selon des témoignages qui lui ont été confiés, mardi, des parents d’élèves auraient vu un individu s’échapper de l’école avec un couteau à la main, voire “un sabre” selon les témoignages. Du côté des enseignants, la question d’avoir recours au droit de retrait se pose, sans qu’une décision n’ait été prise jusqu’ici. “On est quand même quelques-uns à être angoissés, à chaque fois qu’on ouvre une porte. On se sent en insécurité dans l’école”.
Ils sont eux aussi victimes de ces intrusions : “Pendant la récré, une collègue a ouvert sa classe et un homme fouillait dans son sac, il s’est enfui quand il l’a vue”, témoigne une professeure sous couvert d’anonymat. “À la maternelle, l’argent de la vente de photos a été volé, le téléphone d’une enseignante et le portable de l’école. En élémentaire, des sacs ont été fouillés aussi”, ajoute une collègue. La dernière intrusion aurait eu lieu mardi. L’individu s’était rendu au deuxième étage où des enseignants étaient réunis pendant la pause méridienne et a pris la fuite quand il a été aperçu. “Ce qui nous a refroidis, c’est de voir que cette personne vienne sur les temps scolaires, entre midi et deux, à la récré, commente une membre de l’équipe éducative. Qu’on puisse entrer dans cette école même quand les portes sont fermées, c’est ça qui est choquant.”
La Ville annonce des travaux en urgence
“Il y a 24 fenêtres au premier étage qui ne se verrouillent pas. Cela fait partie de la liste traditionnelle que l’on transmet à la mairie depuis plusieurs années. Dès leur installation on a vu qu’elles ne pouvaient pas être verrouillées, on l’a signalé”, déplore une membre du personnel qui évoque aussi “un portail qui tient avec du scotch” ou encore un trou dans la toiture qui cause des inondations à chaque pluie. De type “Pailleron”, l’école Saint-André-La Castellane est vouée à la destruction à court terme et aurait du être englobée dans le projet de démolition-reconstruction en partenariat public-privé, qui est à ce jour, suspendu par la justice. “À chaque fois on nous répond ça, que de toutes façons on ne peut pas tout changer parce que l’école va être détruite”, souffle une enseignante.
La question a été posée lors d’une réunion avec des élus de secteur la semaine dernière, sans réponse immédiate. Interrogée mercredi, la Ville de Marseille annonce qu’une intervention en urgence va être menée concernant “la sécurisation” des fenêtres. Et, “d’ici la fin de l’année” deux portails vont être remplacés ainsi qu’un visiophone, annoncé depuis plusieurs mois. À la mairie, responsable du bâti des écoles, on glisse tout de même qu’il faudrait que “l’État assume sa mission régalienne de sécurité”. La préfecture de police n’était pas disponible mercredi en fin de journée pour confirmer que les forces de l’ordre ont été sollicitées à plusieurs reprises au sujet de ces intrusions. Fin 2016, l’autre école du quartier, Saint-André-Barnier, avait été squattée à plusieurs reprises en dehors des périodes de classe.
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. Gaudin farouche défenseur de la liberté des collectivités locales et de la décentralisation n’assume pas ses responsabilités. Ces « problèmes » de fermeture de fenêtres, n’ont rien à voir les missions régaliennes de l’État. Il s’agit simplement d’un défaut d’entretien normal, ainsi que d’une nouvelle preuve que depuis 25 ans la ville de Marseille néglige l’entretien du patrimoine communal. De toute façon que l’argent provienne des impôts locaux ou des impôts de l’État, il sort toujours de la même poche : la nôtre. Certes l’interception du voleur est du ressort de la police d’État. Toutefois ses effectifs sont-ils suffisants pour qu’elle puisse remplir toutes ses missions ? N’aurait-il pas été plus rationnel d’augmenter les effectifs de la police d’État, plutôt que de financer une police municipale richement dotée, par le biais de la dotation globale de fonctionnement. On sait d’ailleurs que cette police municipale a perdu l’essentiel de sa mission : la pose de PV sur les pare-brise, depuis que cette opération a été confiée à une boîte privée
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