Retour en grâce pour les vélos Decaux
Retour en grâce pour les vélos Decaux
Les Vélos bleus sont de retour. La barre des 10 000 abonnés au système de vélos en libre service a été franchie en avril et la progression se poursuit. Ce niveau jamais atteint tranche avec la situation décrite dans notre article de 2011. Cette année-là, le service stagnait à 5000 pratiquants réguliers, alors qu’il avait su en attirer près du double lors des mois qui ont suivi son lancement en janvier 2008. “Il y a eu un effet de mode au démarrage, tout le monde a voulu tester ce nouveau mode de déplacement. Après, il y a eu une chute normale d’autant plus que Marseille a connu beaucoup de travaux, ce qui perturbe les habitudes”, explique encore Robert Assante, vice-président de la communauté urbaine délégué aux transports.
L’essoufflement de l’engouement initial, mais aussi la météo, était déjà invoqués en 2011 par Marseille Provence métropole. Mais elle évoquait aussi le service de son délégataire Cyclocity – filiale de JC Decaux – avec qui elle a signé un contrat pour 15 ans moyennant 38 millions d’euros. “Nous avons eu beaucoup de plaintes des usagers, puis nous avons fait un gros travail avec des contrôles à l’aveugle et l’entreprise s’est considérablement reprise. Mais il y a eu un réel laisser aller”, confiait-on à Marsactu. Les plaintes concernaient notamment l’état des vélos ainsi que la fiabilité des bornes de réservation.
Un effet Marseille-Provence 2013 ?
Il faut croire que le rappel à l’ordre a porté ses fruits. Depuis décembre 2011, la reprise a été franche et constante : 2000 abonnés reconquis en 2012, 3000 en 2013 (voir notre graphique).
Plus fluctuant en fonction de la saison, le nombre d’abonnements de courte durée se relève plus lentement et n’a pas rattrapé les niveaux des deux premières années. “C’est surtout Marseille Provence 2013 qui a relancé ça”, estime Robert Assante, qui mise sur le mimétisme : “Les Marseillais ont vu que des millions de personnes venues de l’extérieur, déjà habituées à ce mode, l’utilisaient.”
Le service s’est aussi étoffé. Finis les tickets en carton qui, après avoir souffert dans la poche de pantalon, n’étaient plus reconnus par la machine. Celles-ci distribuent désormais des identifiants à taper en complément de son code confidentiel. Finie aussi la multiplication des cartes, l’abonnement au Vélo pouvant se charger sur une carte Transpass. 1500 personnes ont aussi souscrit à l’abonnement couplé RTM/Le Vélo, proposé pour un euro de plus. Fini enfin le couvre-feu de minuit à 6 heures : depuis mai 2013, les noctambules peuvent aussi emprunter une bicyclette. Selon les mois, cette plage horaire représente entre 4 et 8% des locations.
Pour autant, les responsables politiques ne semblaient plus vraiment nourrir de projets pour Le Vélo. Pour Pierre Semeriva, vice-président EELV chargé du développement durable sous la précédente mandature, le système avait eu son utilité pour amorcer la progression de l’usage du deux-roues à Marseille, mais il était nécessaire d’engager d’autres braquets. Si le plan de déplacements urbains voté fin 2013 prévoit de “favoriser le développement de systèmes de location de vélos”, en particulier dans d’autres communes de MPM (Marignane et La Ciotat), il ouvrait la porte à “un fonctionnement différent du système actuel, et porté par différents types d’opérateurs (associatifs, Maisons du Vélo, …)“. La collectivité s’est aussi tournée vers l’accompagnement de l’essor du vélo électrique : installation de “stations de recharges multi-modales” (servant aussi pour les voitures et les scooters) et enveloppe expérimentale de 80 000 euros de subventions pour aider les ménages à s’équiper.
Du côté de la nouvelle majorité, Robert Assante compte poursuivre cet élargissement de la politique vélo : les aides à l’achat seront reconduites lors du prochain conseil communautaire (40 000 euros de budget) et il réfléchit à la question du stationnement, à l’image du relais vélo de la gare d’Aix. “Avec le prix du matériel, il faut qu’on puisse les parquer dans des lieux sécurisés. Si on arrive à trouver le bon système, on aura un engouement supplémentaire.” Pour les pistes cyclables, on l’aura compris, ce sera plus difficile. L’élu n’entend pas pour autant délaisser Le Vélo, surtout avec le regain d’intérêt qu’il suscite.
Quand 10 000 Marseillais s’abonnent à un service, ils ont droit à notre considération.
Cyclocity travaille ainsi à des évolutions du site internet “pour faciliter l’accès au service” et “le Vélo lui-même va s’améliorer pour prendre en compte les remarques avec un panier plus pratique et une selle plus confortable”. En revanche, pas de deuxième vague d’installation de stations en prévision, mais du coup par coup, à l’image des ouvertures au Mucem et sur le périmètre Euroméditerranée de la Joliette. Robert Assante évoque “une dizaine de plus au maximum dans les années à venir”. Elles devraient majoritairement épouser les contours des extensions de réseau de transports en commun. “C’est complémentaire, c’est là que les stations sont les plus utilisées.”
Vélo des plaines, vélo des collines
Reste un enjeu auquel aucun système de vélos en libre service n’échappe : le bug des stations vides ou pleines. Rien de plus rageant pour l’utilisateur. Depuis l’ouverture de ces données par Decaux, l’exercice d’évaluation mené en 2011 par Marsactu est bien plus aisé, de même que les comparaisons. Selon les statistiques d’Étienne Côme de l’IFSTTAR, un institut de recherche sur les transports, Marseille se situe plutôt en queue de peloton pour ce type d’incidents : en moyenne 8% de stations pleines et 17% de vides, contre respectivement 6% et 12% à Toulouse ou encore 7% et 15% à Paris.
Grâce aux compilations d’Étienne Côme, on peut aussi retracer les journées de chacune des 123 stations marseillaises, avec un point d’étape toutes les 12 minutes. Il est ainsi possible d’identifier celles qui posent vraiment problème. En voici la carte, en se basant sur les 16 800 instantanés récoltés depuis début avril :
En bleu, les stations pleines. En rouge, les stations vides. Méthodologie complète en fin d’article. Voir en plein écran
Les hauteurs de La Plaine vides de vélos quand il est difficile de trouver un emplacement libre aux abords du Vieux-Port : le résultat ne surprendra guère. “Le délégataire le sait aujourd’hui : les points bas sont remplis, les points hauts sont vides”, commente Robert Assante. Au-delà de cette analyse sommaire, Decaux devrait pour lui être capable d’ajuster davantage les flux. “Dans la grande distribution, on est capable de savoir combien de clients il y aura à telle heure – et même ce qu’ils vont acheter – pour prévoir du personnel.” À elles seules, les 13 stations souvent vides de notre carte représentent un quart des incidents de ce type.
En réponse à nos remarques, Robert Assante assure que MPM se montrera vigilante : “C’est notre travail de mieux contrôler”. Faute de quoi, peut-être les Bruxellois de “Where’s my Villo ?” ferront-ils des émules. Créé pour faire pression sur Decaux en soulignant ses carences à partir de ses propres données, ce site a obligé à des ajustements : augmentation des capacités des stations très courues et même 10 minutes gratuites pour les courageux qui ramènent un vélo dans une station perchée.
Méthodogie : Nous avons repris l’indicateur utilisé par Where’s my Villo. Une station est comptée vide lorsqu’il n’y a qu’un seul vélo ou aucun. De même une station est pleine lorsqu’il ne reste qu’une place ou aucune. La raison de cette méthode qui donne un résultat surévalué est que lorsqu’il n’y a qu’un seul vélo ou une borne pendant une longue période, ceux-ci sont souvent cassés. Par ailleurs, cela permet de prendre en compte le fait que beaucoup d’utilisateurs voyagent à plusieurs. Les chiffres sont livrés bruts à partir des données de Decaux et ne tiennent pas compte d’éventuelles fermetures de stations.
Commentaires
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Utilisateur de Le Velo, en raison de voisins antivelo (crevaisons et degradations diverses), je me felicite de l’existence de ce reseau.
Bemols :
– un perimetre trop etroit, ne couvrant meme pas celui du metro ;
– des velos et des bornes mal entretenus ;
– des amenagements cyclables qui n’ont pas suivi.
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J’utilise le service depuis le début, et ça a été une immense déception de voir qu’en 6 ans, les aménagements cyclables n’ont pas suivi. Je l’utiliserais bien plus si certains endroits avaient été sécurisés pour les cyclistes.
Il était quand même logique de penser qu’un tel investissement financier aurait été accompagné d’aménagements permettant d’utiliser le service dans les meilleures conditions. Beaucoup plus de gens s’abonneraient à Le Vélo s’il y avait plus de pistes.
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Utilisateur depuis 5 ans, il est vrai que le service s’est amélioré, mais il a été lamentable.
Bémols :
Les week-end impossible de toucher un vélo sur une station périphérique…
– Depuis bientôt 2 ans, le téléphone du service a changé, mais les vélos et les bornes mentionnent toujours l’ancien numéro, lorsqu’on est pressé et qu’on n’a pas forcément de stylo pour noter le nouveau numéro dicté au répondeur, c’est la galère
– Quand le système bugue, et ça arrive souvent, personne au téléphone à la pause déjeuner, et très tôt le soir, alors qu’il s’agit d’une plateforme téléphonique nationale…
– les emplacements des stations obéissent à des objectifs publicitaires, voir par ex les stations sur le bd de la Libération où il est criminel de laisser rouler les vélos, et rien sur le bd Longchamp parallèle, un des rares à être équipé de voies cyclables
– Les habitants des quartiers Nord et Est paient très très cher en impôts ce service à Decaux, sans pour autant bénéficier d’une seule station…
– Zéro pointé à nos élus gros culs dans leurs bagnoles chauffeurs et vitres teintées pour ne quasiment rien faire pour favoriser ce mode de déplacement excellent à tous points de vues : la pollution, la rapidité, la fluidité, le silence, le coût, la santé…
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L’objectif de lancement de Cyclocity était de 50 000 abonnés, atteindre 20 % de l’objectif au lieu de 10 % il y a 3 ans semble encore un peu tôr pour pavoiser…
Certes quelques points pratiques cités dans l’article se sont améliorés.
Par ailleurs évidemment en l’absence d’amélioration des aménagements cyclables sur la même période, c’est quand même toujours, et durablement, une emplâtre sur une jambe de bois, et qui ne couvre qu’une grosse moitié de la superficie de Marseille.
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BON A SAVOIR
Je me félicite aussi de l’existence de ce réseau qui prend ses abonnés pour des imbéciles.
Mon expérience personnelle:
Abonné depuis la création, on me vole récemment un vélo que j’avais fixé à un poteau dans la rue. Au bout de quelque temps, en téléphonant (ils ne m’ont jamais tenu au courant de rien), le vélo est retrouvé en parfait état. Résultat : ils m’ont piqué 35€ en prélèvement. Et si le vélo n’avait pas été attaché, ça aurait coûté une centaine d’euros !
Je crois me rappeler qu’ils appellent ça une “pénalité”. On est donc puni de s’être fait voler un vélo, même s’il est retrouvé rapidement et en parfait état !
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J’utilise comme d’autres le Vélo depuis sa création. La situation s’est clairement détériorée ces derniers temps avec des vélos hors d’usage (pneus dégonflés) restant plusieurs jours dans le même état et surtout comme cela a été noté beaucoup de stations soit vides soit pleines. A titre d’exemple, je vais du centre ville vers le boulevard Jean Moulin. Le matin aucun problème, j’ai un vélo et peu le garer à la station Jean Moulin. Par contre redescendre vers le centre ville vers 12h30 – 13h est difficile, les stations du centre sont pleines. Remonter vers Jean Moulin ne pose aucun problème en redescendre vers 18h est problématique du fait de la rareté des vélos sur les 4 stations du boulevard Baille.
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Il faudrait ajouter à cet article le comportement délirant de quelques uns de ces utilisateurs de Velib qui roulent comme des fous au Vieux port intersection Quai des Belges / Quai de Rive Neuve en ne respectant jamais le feu rouge permettant aux piétons de traverser ! Comme si les vélos avaient priorité sur les piétons traversant sur un passage protégé et avec le feu rouge pour les voitures (qui elles s’arrêtent au feu heureusement et ce en dépit des embouteillages).
J’ai déjà failli être percuté plusieurs fois et jai décidé de m’en faire un la prochaine fois pour lui faire comprendre le sens des mots civisme et respect. Avis aux amateurs je fais 1 m86 pour 88 kgs de muscles, ceinture noire de karaté.
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Pour faire bref: ce “réseau” ne couvre même pas la moitié de Marseille et est quasi inexistant dans la plupart des arrondissements. Et ça concerne aussi des arrondissements relativement proches du centre comme les 3e et 4e arrondissements.
Le “service” est complétement aléatoire: la station Cadennat, indiquée en bleu sur la carte, était pendant des semaines complétement vide. Comme ce système ne peut que fonctionner lorsqu’il tourne (si en rentrant votre station est pleine et la prochaine à Saint Charles, autant laisser tomber tout de suite), ça n’a aucun intérêt. Et si Decaux se fait financer son réseau en partie par de l’argent public, il devrait y avoir aussi quelque chose comme une obligation de service. La situation actuelle est tout simplement inadmissible.
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L’implantation des stations me semble bien discriminatoire, on peut comprendre le maillage serré pour la desserte du centre ville, mais la desserte asymétrique des bords de mer, avec deux stations dans les quartiers sud-est, à la Pointe Rouge/Montredon et Pastré ,et plus surprenant, bien évidemment…..rien au sud- ouest à l’Estaque … Bravo à la société Decaux qui craint pour ses bécanes !……
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Pour la question des stations vides ou pleines, il est très surprenant de constater que régulièrement lorsque je souhaite rendre mon vélo le samedi soir vers minuit à la Joliette, toutes les stations de la Joliette, Dunkerque, Républiques et Dames sont complètes (!!!!). J’ai même été obligé de déposer mon vélo,face à la gare Saint-Charles où les stations en revanche sont toujours vides. Pratique de mettre 1 heure pour rentré chez toi et d’être garé presque aussi aussi loin que de là d’où l’on vient !!
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Bonjour,
Je tiens à rassurer M. Assante, la faiblesse de l’utilisation des vélos en libre-service est du à une qualité de service à la limite de l’imaginable. C’est bien simple : j’utilise le vélo une fois par jour (il n’y a rien à faire, c’est le plus rapide, le moins cher, le plus agréable) et je peux vous dire que c’est une catastrophe : si j’ai un incident par jour (une borne libre-service qui ne marche pas, un vélo qui parait non défectueux mais auquel il manque une pédale, un problème de restitution à cause d’une défaillance de bornette donc appel au 0800 801 225…) c’est un miracle ! En moyenne je tourne à 3 incidents par jours pour deux trajets. Je ne parle pas de l’application qui bugue. Insupportable : On fait un trajet et on arrive devant une station pleine alors que l’appli indique des disponibilités.
Et sinon, merci Mars actu pour cette carte que je confirme par mon utilisation : j’habite à la Plaine et je descends la colline pour prendre un vélo, et lorsque je vais au Vieux-Port je fais la montée Breteuil–>rue Sainte pour le poser à la rue Grignan.
Je crois que nous oublions que le Vélo est payé par nos impôts.
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Le poids + l’état des dérailleurs et vitesses des vélos (sur certains, impression de traîner une charrue) + le fait de n’en trouver quasi jamais sur les stations en hauteur m’ont fait abandonner le réseau. Dommage, car pouvoir déposer à des stations sans plus se préoccuper de possible vol, en théorie c’est un excellent système.
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Merci d’expliquer à tous ces nouveaux cyclistes que les trottoirs sont réservés aux pietons. Se promener sur les trottoirs de la corniche devient un calvaire et quand on fait remarquer aux gens qu’ils doivent aller sur la chaussée on se fait insulter. RAS LE BOL.
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le hic est qu’il est suicidaire de faire du vélo dans les rues de Marseille. Il est donc logique que ces vélos de location soient très très peu utilisés (un peu autour et dans le parc Borely).
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