Les poids lourds du département entrent dans l'arène des sénatoriales

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le 19 Juin 2014
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Les poids lourds du département entrent dans l'arène des sénatoriales
Les poids lourds du département entrent dans l'arène des sénatoriales

Les poids lourds du département entrent dans l'arène des sénatoriales

C'est une des rares manifestations publiques d'un scrutin très discret. Ce vendredi, les conseils municipaux des grandes communes du département désigneront leurs délégués en vue des élections sénatoriales. En plus des élus, ces citoyens éliront les huit sénateurs du département le 28 septembre prochain. A Marseille, afin de tenir compte du poids démographique de la ville, le corps électoral comprend les 101 élus du conseil et 1025 délégués supplémentaires soit dix par élus.

Ceux-ci auront bien sûr été triés avec soin, histoire de réduire au maximum le secret de l'isoloir. "C'est sûr qu'on ne va pas prendre un président de l'amicale de je ne sais quoi du Panier ou un employé de je ne sais où du conseil général", s'amuse un socialiste. La référence vise ici explicitement la candidature de Jean-Noël Guérini qui, désormais à l'écart du PS, présente une liste qui devrait regrouper des édiles issus des deux côtés de l'échiquier politique.

Gaudin, Ghali, Guérini…

Le président du conseil général n'est pas le seul poids lourd du département à se lancer dans la bataille. Il affrontera notamment Samia Ghali pour le PS, et surtout le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin pour l'UMP. Dans la foulée de municipales en forme de raz-de-marée, la droite part en position de force dans le sillage d'un maire de Marseille qui, s'il a défendu la création de la métropole, a su le faire avec suffisamment de modération pour ne pas catalyser les critiques des opposants. Président du groupe UMP à la chambre haute, il ne devrait pas rempiler à ce poste. "Par contre, il peut légitimement espérer, en cas de bascule à droite, un poste de vice-président du Sénat", juge Bruno Gilles, sénateur UMP sortant qui se représente en troisième position.

Le secrétaire départemental du parti vise "quatre ou cinq sièges. Le huitième siège à attribuer peut atterrir chez nous, au PS, chez Guérini ou au Front".  Si le résultat haut est atteint, la conseillère générale Anne-Marie Bertrand (4e) et Patrick Boré le maire de La Ciotat (5e) deviendraient pour la première fois parlementaires, un statut considéré comme un véritable bâton de maréchal pour un élu local.

Guérini râtisse large

Derrière l'UMP grand favori, les cartes à gauche sont bien plus floues, la faute à un Jean-Noël Guérini qui, malgré les affaires dans lesquelles il est mis en examen, garde une forte influence dans les Bouches-du-Rhône. Le conseil général sait en effet se montrer généreux avec les petites communes pour la plus grande joie de leurs représentants. Lesquels savent parfois le remercier quand ils coiffent la casquette de grands électeurs.

Maire des Pennes-Mirabeau, vice-président du conseil général et potentiel colistier de Guérini, Michel Amiel n'en disconvient pas : "Les politiques publiques au conseil général ont toujours été faites en direction des maires." Cela fait parfois naître des amitiés étonnantes : il n'est pas rare qu'un maire choisisse de partager les voix qu'il contrôle entre plusieurs listes, histoire de ne fâcher personne.

Guérini entend ratisser large sur le plan politique puisqu'il devrait être secondé par la maire de Meyrargues, Mireille Jouve, plutôt marquée à droite quoiqu'officiellement sans étiquette. "L'objectif, c'est de faire le maximum. La question idéologique de droite ou de gauche est un peu battue en brèche et dans ces conditions, ça rend les pronostics bien compliqués. Dans une campagne de ce type, on verra au dernier moment", souffle Amiel qui a lui-même rendu sa carte du PS à l'été 2013.

Risque de zéro pointé au PS

Avec des résultats catastrophiques aux municipales et face à cette dissidence handicapante, le PS conduit par la sortante Samia Ghali sait que la troisième claque de l'année est inévitable. Les délégués des communes constituent la grande majorité des votants pour les sénatoriales, à côté des autres élus (conseillers généraux, régionaux, parlementaires). Le parti compte aujourd'hui quatre sénateurs, son premier secrétaire fédéral Jean-David Ciot n'est même pas sûr de récolter un siège. "Sans Guérini, on faisait trois sièges malgré nos mauvais résultats, souffle-t-on dans l'entourage de Samia Ghali. Là on va en perdre 2 voire 3 avec un sénateur FN."

Pour s'accorder un peu de marge, Ghali aimerait obtenir le ralliement du parti communiste et des écologistes mais rien n'est acquis. Les écologistes locaux ont fait acter par les instances nationales du parti le principe d'une forme de veto sur les fusions et, pour l'heure, ils sont quasi unanimement hostiles à rejoindre la liste à la rose. En cause : les prises de position clairement anti-métropolitaines des deux têtes de liste, Samia Ghali et Rolland Povinelli qui ont échaudé les Verts, seul parti favorable à la métropole.

Restent les communistes, courtisés par le PS mais aussi par Guérini, qui n'ont encore pas arrêté leur choix. "On en saura plus à la fin du mois, estime le secrétaire départemental du PCF, Pierre Dharréville. La décision se joue sur deux niveaux, local et national. Pour l'instant, on étudie toutes les possibilités." Une gauche divisée favoriserait mécaniquement le Front national. Un Front qui, avec ses vingt conseillers municipaux, élira 200 délégués ce vendredi au conseil municipal de Marseille. Pour être assuré d'obtenir un poste, il lui faudrait, comme aux autres, glaner 440 voix en septembre prochain. Un objectif à leur portée qui enverrait pour la première fois dans la Ve république un élu frontiste à la chambre haute.

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Commentaires

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  1. Manipulite Manipulite

    Scrutin opaque pour désigner des sénateurs inutiles et coûteux.
    Guérini et d’autres continueront à bénéficier de l’immunité parlementaire en bonus.

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  2. Anonyme Anonyme

    Il est temps que Ghali reçoive un signe fort de désapprobation.
    Les grands électeurs du département vont la sanctionner,ensuite elle fera tout pour prendre la place aux législatives de Jibrayel.

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  3. Anonyme Anonyme

    Le casse brique instauré par Guerini est redoutable, Ghali est cuite, le PS aussi.
    La faute à qui ? à Solférino bien sur !

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  4. jdeharme jdeharme

    Guerini Gaudin Ghali
    Qu’ont ils fait pour Marseille depuis tant d’années pour les 2 premiers et depuis 6 ans pour la dernière Rien Enfin soyons justes une fois par an ils emmènent un petit groupe de marseillais au Sénat et ils osent encore se représenter devant vous alors qu’ils ne font rien. D’ailleurs avez vous remarqué que vous n’êtes pas dignes de voter vous mêmes ils ont réussi à s’auto élire Elle est pas belle la vie

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  5. Anonyme Anonyme

    ça y est, suis grand électeur!!!

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  6. Anonyme Anonyme

    Appelons-les comme il convient : des parasite.

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  7. Toine Toine

    A vomir!!

    Quand est ce que les élus auront des c……. et lâcheront une bonne fois pour toute Guérini & ses pratiques clientélistes?

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  8. julijo julijo

    Circulez y a rien à voir.
    Les magouilles en tout genre ont toujours été de mises aux élections sénatoriales,. C’est vrai que cette fois ci avec Guérini en rupture de PS et en attente de procès cela devient plus goûteux.
    Mais rien de nouveau sous le soleil…on prend les mêmes et on continue.
    A croire, pour les mauvais esprits dont je suis, que toutes les analyses fines des élections par les experts aussi profonds les uns que les autres ne servent à rien !

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  9. Anonyme Anonyme

    Que d’âneries écrites qui révèlent le niveau déplorable de conscience politique de nos contemporains: les gens ne raisonnent plus qu’ne termes d’indemnités, de retraite, sans comprendre un traitre mot aux textes qui sont débattus, discutés, amendés, votés ou pas. Il faudrait presque se réjouri que cette lection se fasse sur un collège de grands électeurs.

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  10. Anonyme Anonyme

    Que d’âneries écrites qui révèlent le niveau déplorable de conscience politique de nos contemporains: les gens ne raisonnent plus qu’ne termes d’indemnités, de retraite, sans comprendre un traitre mot aux textes qui sont débattus, discutés, amendés, votés ou pas. Il faudrait presque se réjouri que cette lection se fasse sur un collège de grands électeurs.

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  11. Anonyme Anonyme

    le sénat coûte 6 bras à la France (des salaires inouïs, des trains de vie de seigneurs-sénateurs, une télévision, des voyages d’études jamais en Roumanie), des retraites de patachons, des sénateurs faiseurs de loi qui ne captent rien au droit (voir guérini, povinelli, ghali…???) tellement qu’on est obligé de surpayer des armées de juristes et d’énarques pour faire ou refaire leur boulot… cette m…e de sénat est à jeter !

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  12. PS masqué PS masqué

    Le PS m’a fait grand électeur mais il peut se gratter pour aller voter la Nabila des Quartiers Nord. Tous avec Nono !

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  13. boulegan boulegan

    Finalement dans ce chaos, une seule chose est quasi sûre : pour la 1ere fois depuis 1944 il n’y aura pas de sénateur communiste dans le 13 …… la vraie raison d’être de la liste guerini est sans doute là !!!!!

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  14. Anonyme Anonyme

    Le seul enjeux c est de faire en sorte que Ghali soit la dernière quille que Guerini va faire tomber,et cela pour notre plus grande joie.
    Je ne sais pas s il va y réussir ,mais nous sommes nombreux à être de tout cœur avec lui depuis sa trahison et son travail aux côtés de Mennucci.
    Nous on ne peut pas pardonner.

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  15. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Il serait grand temps avec l’évolution de notre société de supprimer dans un premier temps le Conseil Economique Environnemental puis le Sénat
    Notre pays a besoin de faire des économies et d’avoir une seule Assemblée avec des députés responsables et non pas des godillots qui se couchent devant les instructions de leurs chefs de partis.
    Le rôle du Sénat est mineur car c’est l’Assemblée Nationale qui vote la Loi en dernier ressort .

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  16. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Pour information :
    1° Le Sénat coûte 346, 76 millions d’euros par an Il compte 348 sénateurs, 1140 fonctionnaires et 48 contractuels .
    2° Le Conseil Economique Environnemental coûte 37, 6 millions d’euros par an .Il compte 293 membres qui se réunissent au maximum 4 demi journées par mois .
    Si on supprimait ces deux institutions, l’Etat économiserait donc au minimum 384, 36 millions d’euros par an .

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  17. Electeur du 8e Electeur du 8e

    C’est intéressant de relire cet article avec un an de recul… Et si l’on compare le résultat des élections sénatoriales dans les Bouches-du-Rhône à celui des élections départementales qui ont eu lieu moins de six mois plus tard, on voit à quel point le collège des “grands” (sic) électeurs est représentatif, pas du tout manipulé par les candidats (qui en désignent eux-mêmes une partie !) et, surtout, rigoureusement insensible aux charmes d’un carnet de chèques. L’immense succès de Nono Guérini aux départementales en est la preuve.

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