SNCM : préavis de grève pour le 24 juin en espérant un sursaut de l'Etat

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le 28 Mai 2014
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SNCM : préavis de grève pour le 24 juin en espérant un sursaut de l'Etat
SNCM : préavis de grève pour le 24 juin en espérant un sursaut de l'Etat

SNCM : préavis de grève pour le 24 juin en espérant un sursaut de l'Etat

La conférence de presse avait valeur de symbole. À quelques mètres à peine de la salle du parc Chanot où les membres du conseil de surveillance commençaient à arriver, la CGT des marins avait convié les journalistes, en compagnie de représentants de toutes les professions portuaires. Une manière de répondre à la sortie un brin légère du nouveau président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille qui, vendredi dernier, soulignait devant les élus de la chambre de commerce l'absence de solidarité de la CGT du port avec les marins de la SNCM lors d'un récent blocage d'un navire de croisière. 

Ce que le secrétaire général du syndicat des marins CGT Frédéric Alpozzo ne dit pas c'est que la direction de la SNCM sur le départ a reçu un préavis de grève reconductible daté au 24 juin prochain. Pile à la date choisie pour la tenue de l'assemblée générale des actionnaires de la compagnie. Quand on interroge les militants de la CGT des marins, la réponse est toujours la même : "Attendez le 30 juin. Ce n'est pas nous qui avons fixé cette date mais le ministre Cuvillier lui-même quand il évoquait la commande des nouveaux navires au chantier de Saint-Nazaire". Même si le comité d'accueil réservé au PDG de Transdev Jean-Marc Janaillac a été plutôt musclé, seuls l'élégance du langage et un buisson carbonisé sont les victimes à déplorer. 

Exfiltration de Janaillac

De la commande des navires, il n'a pas été question lors de cette longue séance du conseil de surveillance de la SNCM. Alors que nombre de salariés étaient venus apporter leur soutien en campant devant l'ancien pavillon de l'exposition coloniale, leurs représentants multipliaient les interventions pour sonder la position de l'Etat après l'éviction de Marc Dufour et l'enterrement de son plan long terme. L'attente a été longue mais les derniers salariés présents qui ont patienté de longues heures n'ont pas été déçus.

Aux dires des participants, les réponses de l'Etat sur la commande des navires, les licenciements et les départ contraints ou encore le périmètre d'action de la compagnie ont été plus qu'évasives. Ils ont également voté pour la nomination du candidat de Transdev, Olivier Diehl, à la présidence du directoire. À l'issue de ce vote, Jean-Marc Janaillac est sorti sous la double protection de gardes mobiles et de membres d'une entreprise de sécurité qui avaient prépositionné leurs véhicules en prévision de son exfiltration. Les forces publiques et privées unies : tout un symbole. 

Sous les huées des militants de la CGT marins, le patron a fait une courte déclaration pour préciser en termes très flous la feuille de route confiée à Olivier Diehl : "Nous lui avons confié la mission de rencontrer l'ensemble des parties pour assurer d'abord le succès d'une saison d'été primordiale pour la SNCM". La suite en vidéo.

 

 

Quant au nouveau venu, Olivier Diehl, son entrée en fonction est prévue pour le lundi 1er juin. Mais il a déjà fait une première déclaration dans la foulée de celle de son patron. On ne sait si c'est lui qui a pris le soin de la rédiger mais il a su choisir les mots qui résonnent comme un pied-de-nez à l'équipe sortante et à son fameux plan long terme.

Je suis particulièrement fier du soutien et de la confiance du conseil de surveillance qui veut donner toutes ses chances et tous les moyens à la SNCM et à ses salariés pour mettre en place une solution de long terme​ réaliste. 

Après ce départ, le conseil de surveillance s'est poursuivi alors que l'ensemble des points mis à l'ordre du jour était épuisé. Clairement, les organisations syndicales tenaient à avoir une discussion franche avec les représentants de l'Etat sur la commande et le financement de nouveaux navires, condition inscrite dans le contrat de délégation de service public avec la Corse, la recherche d'un nouvel actionnariat, la réponse face aux amendes européennes…

Abandon total de l'Etat

À voir la mine déconfite et les mâchoires serrées des représentants syndicaux à la sortie de cette entrevue, là encore, les réponses attendues n'ont pas été formulées. Maurice Perrin pour la CFE-CGC puis Frédéric Alpozzo pour la CGT des marins ont dit à la fois leur déception et leur détermination. 

Fervent défenseur du plan long terme mis sur pied par Marc Dufour, Maurice Perrin a clairement énoncé d'une voix étranglée que ce dernier "n'était plus d'actualité". Avant d'égrainer tous les points sur lesquels  il constatait un "abandon total de l'Etat"

Forcément, le représentant des marins Frédéric Alpozzo a tenu un discours beaucoup plus politique sur les engagements du gouvernement et la nécessité d'une large mobilisation. "Il faut que rapidement le gouvernement nous reçoive et soit sérieux puisque nous avons des représentants de l'Etat soit totalement absent, soit avec un discours financier voire liquidateur". Sans citer la date du 24 juin prochain, début du préavis de grève, il a clairement  énoncé un avis personnel : "Ce gouvernement n'est capable d'entendre que le rapport de force et la grève". La suite des interventions en vidéo.

 

 

 

 

Dès ce lundi, les salariés de la SNCM devraient attendre Arnaud Montebourg au tournant de sa visite dans le département. Ils seront également attentifs à l'issue de la rencontre prévue entre une délégation d'élus de la communauté urbaine conduite par Guy Teissier et le premier ministre Manuel Valls. La pression monte et, en juin prochain, la grève risque d'embraser l'ensemble des bassins de Marseille et le trafic avec la Corse.

 

>> Le communiqué de Transdev

 

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Commentaires

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  1. indignezvous13 indignezvous13

    C’est bien la confiance des clients va revenir avec cette nouvelle grêve ! Vous avez scié la branche sur laquelle vous êtes assis, la chute est inéluctable…

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  2. onyxa onyxa

    Cette compagnie tout le temps en grève….Ils ne se rendent pas compte que personne ne veut plus investir pour des gens si peu fiables….On ne veux plus que nos impôts servent à ça!!!
    On ne peux jamais prévoir de voyager avec eux!!!!!

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  3. Anonyme Anonyme

    Les personnels et les clients de la SNCM, remercient la CGT pour son acharnement à mettre cette CIE en faillite !!!et maintenant on va vous entendre jouer les pleureuses pour la perte de vos emplois !!! dans quelques temps vous allez pouvoir faire grève à Pôle Emploi !!!

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  4. onyxa onyxa

    Cette compagnie tout le temps en grève….Ils ne se rendent pas compte que personne ne veut plus investir pour des gens si peu fiables….On ne veux plus que nos impôts servent à ça!!!
    On ne peux jamais prévoir de voyager avec eux!!!!!

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  5. Anonyme Anonyme

    Pour ceux qui ont un cerveau et cherchent a comprendre les dessous de la situation et pas seulement a vomir sur la SNCM; allez sur le blog d Alain Verdi FR3 Corse “E PERICOLOSO SPORGERSI”.

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  6. marin marin

    Ce baroud d’honneur du 24 juin indiquera le clap de fin de notre compagnie. Dommage car une petite minorité va mettre des centaines de personne au chômage. C’est la lutte finale…non simplement la dernière lutte…

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  7. Anonyme Anonyme

    Continuons de tuer les entreprises Françaises. Je vous souhaite bien du courage. Il est vrai que la Corsica Ferries est au delà de tout soupçons. Quand il n’y aura plus de concurrence et que vous payerez plein pot, ça sera bien fait pour vous…

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  8. Carpathian Forest Carpathian Forest

    Merci à l’état Français de soutenir ses entreprises.

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  9. sergio sergio

    Une grève dure à partir du 24 juin, c’est exactement ce qu’il faut à cette compagnie agonisante. Cela devrait plomber (un peu plus) les comptes, dissuader les passagers d’envisager une réservation pour l’été, et aboutir à ce qu’il n’y ait plus rien à sauver.

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  10. JLS74 JLS74

    Désolé, mais moi je refuse tout simplement de voyager avec la SNCM, pour les raisons de grèves permanentes. Corsica me donne entière satisfaction.Quand je pars je veux revenir. Sans commentaire.

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  11. savon de Marseille savon de Marseille

    Poker menteur. La SNCM, c’est bel et bien fini : tout le monde à une voie d’enterrement de première classe . Les 2 sujets qui semblent émerger : 1. le montant des indemnités pour les travailleurs Marseillais – 2. la sanctuarisation des emplois des encartés du STC au sein d’une SEM . La séquence MONTEBOURG de lundi , ce sera de l’enfumage habituel en attendant la clôture du dossier.

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  12. Anonyme Anonyme

    C est quand on va dans les commentaires que l on comprends bien la mentalité de la grande majorité des Français, on comprends alors beaucoup mieux ce qui s es passe sous l occupation en terme de collaboration.

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  13. Anonyme Anonyme

    Une entreprise est une unité institutionnelle, mue par un projet décliné en stratégie ou en politiques et plans d’action, dont le but est de produire et de fournir des biens ou des services à destination d’un ensemble de clients ou usagers. Pour ce faire :
    · l’entreprise s’organise, fait appel, mobilise et consomme des ressources (matérielles, humaines, financières, immatérielles et informationnelles) ;
    · l’entreprise exerce son activité dans le cadre d’un contexte précis auquel elle doit s’adapter: un environnement plus ou moins concurrentiel, une filière technico-économique caractérisée par un état de l’art, un cadre socio-culturel et règlementaire spécifique ;
    · l’entreprise peut se donner comme objectif de dégager un certain niveau de rentabilité, plus ou moins élevé.
    Aucune entreprise ne peut s’exempter de l’équilibre entre le niveau de ses revenus et de ses charges. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise. SNCM n’est pas en ligne avec ses prescriptions et cela a assez duré.

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  14. jardin jardin

    L’ÉTAT NE VEUT PAS SURSAUTER
    Tout est résumé par le responsable du Syndicat des Travailleurs Corses qui n’est pas dans l’intersyndicale. M. Alain Mosconi s’exprime sur les médias insulaires: “la SNCM est morte. Les personnels iront devant Pole Emploi. Dans la société qui va remplacer la SNCM, seuls des insulaires seront embauchés”. On ne peut-être plus précis sur le non “sursaut de l’État”.
    PS: L’émission “La voix est libre” de France 3 Provence Alpes est consacrée à la SNCM. Vous entendrez Madame Marie Arlette Carlottiet M. Roland Blum.

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  15. savon de Marseille savon de Marseille

    Vive le syndicat des Travailleurs Corses. Les masques tombent.

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  16. Anonyme Anonyme

    Compagnie corse pour les corses

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  17. jardin jardin

    LE STC CONFIRME
    Il suffit d’écouter le podcast de l’émission de France 3 Alpes “la voix est libre” de ce samedi. Vous entendrez comment “un syndicaliste” parle de la mort de la SNCM et de l’embauche “des résidents corse”. Non “savon de Marseille”, ce n’est pas seulement le “masque” du STC qui tombe, c’est aussi le masque d’une collusion de ce dernier avec les services de l’État.
    “La voix est libre”:
    http://provence-alpes.france3.fr/emissions/la-voix-est-libre-provence-alpes

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  18. julijo julijo

    Pour tenter de circonscrire un déferlement de propos…. voici des extraits du statut du STC : Art. II.1 : Le S.T.C a pour but de regrouper sans distinction d’opinions politique,philosophique et religieuse ou d’origine ethnique, les salariés, les fonctionnaires, et autres personnels, qui veulent mener une lutte résolue contre les différentes formes
    d’exploitation, privées ou d’Etat, liées à la domination de type colonial subie par la
    Corse et au mode de production Capitaliste.
    Le S.T.C. a pour mission la défense de tous ceux qui vivent de leur travail contre un
    salaire, un traitement, sans exploiter autrui, quelle que soit la fonction qu’ils
    occupent. Leur place dans la production déterminant une situation concrète
    caractérisée par un ensemble d’intérêts moraux, matériels, économiques et
    professionnels irréductibles à ceux du patronat, le S.T.C. affirme sa vocation à
    défendre exclusivement leur intérêt : en ce sens il est un “Syndicat de classe”.
    Art. II.3 : Fidèle à lui même le S.T.C. affirme que, dans son combat, “Libération
    Sociale” et “Libération Nationale” sont liées et complémentaires.
    Le contenu de son indépendance ne saurait donc aboutir à l’isolement du Syndicat
    dans la lutte du Peuple Corse. Le S.T.C. ne peut rester indifférent :
    – ni à la forme de l’Etat dominateur, parce qu’elle détermine les conditions de
    sa propre existence,
    – ni à la nature des liens de dépendance imposés à la formation sociale Corse,
    parce qu’elle fonde la dimension de son propre combat,
    – ni au contenu de la démarche du projet d’émancipation du Peuple Corse,
    parce qu’elle concrétise les aspirations fondamentales des travailleurs.

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  19. Anonyme Anonyme

    On voit bien que l’Etat s’est pris les pieds dans ses contradictions économiques . Les directives Européennes sont la porte ouverte aux Entreprises qui échappent à toute fiscalité Française. Le bon vieux diction “PRIVATISATION des BENEFICES et MUTUALISATION des PERTES” est parfaitement applicable au dossier SNCM. Honte à l’EUROPE …. Elle se fiche bien des charges de la Continuité territoriale. C’est la fin de la SNCM et un Grand avenir se profile pour la CORSICA + une autre Entreprise opaque . Merci pour le lien qui nous a donné quelques éléments sur ce jeu de dupes SCANDALEUX. http://provence-alpes.france3.fr/emissions/la-voix-est-libre-provence-alpes

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  20. Gabatch Gabatch

    Tout simplement écœurée : nous partons pour la première fois en Corse et avons décidé de partir à 2 couples et 4 enfants en bas âge c’ est le projet de quelques années qui tombe à l’ eau et pour le coup la SNCM c’ est la première et dernière fois qu’ on s’ adresse à eux : oui ils se sabotent eux- même et sabotent les congés et projets des autres: écœurés désormais on passera par d’ autres compagnies …. Beau coup de pub continuez vous aurez plus personne qui passera par vous !!!!!

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  21. Anonyme Anonyme

    toujours les memes des nantis pourris gates! pourtant on aurait reve d’un service permanent pour la corse

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  22. DIDIER DIDIER

    IL Y A BIEN LONGTEMPS QUE JE NE VOYAGE PLUS AVEC EUX POUR ALLER, CHAQUE ANNEE, PLUSIEUS FOIS SUR L’ILE DE BEAUTE…

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  23. polo2b polo2b

    La grève es un droit..mais que monsieur alpozzo commence d’abord à balayer devant sa porte avant de faire grève moins de grèves et moins de magouilles leurs pars peut être qu’il ne serait pas arrivé là où ils en sont sncm et tétanie même tragédie. Il ont touché le fond…

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  24. ajosserand@yahoo.com ajosserand@yahoo.com

    Deux mois et le pôle emploi.
    Il n’ont pas compris que SNCF et SNCM ça ne se termine pas par la même lettre. On ne peut pas mettre la SNCF en faillite mais la SNCM oui. Le scecrétaire d’Etat leur a pourtant dit : la solution privilégiée c’est le redressement judiciaire (comprenez le pôle emploi). En tous, faillite ou pas, jamais je ne reprendrai un billet chez eux, et je ne pernse pas être le seul …

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