Marseille Carticipe : la démocratie à la carte
Marseille Carticipe : la démocratie à la carte
Un casino sur le Vieux-Port ? Un aquarium à Saint-Loup ? Un village de marques dans la Crau ? Un funiculaire sur la Sainte-Victoire ? La campagne municipale qui s'annonce va voir fleurir les propositions comme des coquelicots au printemps ? Mais qu'en pensent vraiment les citoyens ? Souvent peu consultés par les politiques et les pouvoirs publics, leurs voix restent souvent inaudibles si ce n'est par le biais des bonnes vieilles pétitions numériques ou sur papier.
Or, avec l'avènement de la métropole en janvier 2016, le territoire est censé connaître une mutation en profondeur, pour laquelle les deux millions d'habitants n'ont pas ou peu été associés. Dans cette double perspective, Marsactu s'associe au cabinet Repérage urbain pour lancer Marseille Carticipe, un outil interactif destiné à créer du débat public, à l'échelle du quartier comme du territoire métropolitain. Marseille Carticipe se présente sous la forme d'une carte du territoire sur laquelle vous pourrez poser une bulle pour signaler une envie, débattre d'un projet ou formuler un voeu qui s'inscrit dans l'espace public.
Chacune de ces bulles colorées renvoie à un thème précis (mobilité, bâti, commerce, sports, culture, environnement…), elles-mêmes réparties en sous-thèmes représentées par des icônes. La vidéo ci-dessus vous explique tout, depuis la création du compte jusqu'à l'ajout d'une proposition. Une fois la bulle accrochée à un point précis de la carte, les autres participants peuvent s'emparer de la proposition, la critiquer, l'amender, la commenter, y ajouter des photos… Les idées les plus actives gagnereront automatiquement en visibilité. À moins que vous décidiez d'aller voir au coin de votre rue.
"Gain de productivité démocratique"
Une manière ludique et interactive de renouveler le débat public souvent coincé dans des formes un peu vieillotes qui exclut une bonne part de la population active. "L'idée est justement partie des démarches de concertation pour lesquelles nous sommes amenés à venir en appui aux collectivités, explique Eric Hamelin, le fondateur du cabinet Repérage urbain. Très souvent, nous utilisons des cartes en papier comme support pour relayer l'opinion et les envies des populations. Depuis longtemps, nous cherchions à utiliser les outils du web pour améliorer notre démarche sans rien trouver de satisfaisant".
Chargé d'accompagner la concertation publique autour du projet de plan local d'urbanisme de Laval en 2013, l'équipe de Repérage urbain a décidé d'investir ses frais de mission dans le développement d'un outil spécifique basé sur une carte interactive : la première version de Carticipe est née. "Avec mon frère, nous sommes des geeks depuis l'enfance. Nous nous sommes donc pris au jeu et avons développé une version que nous avons proposée à la ville de Laval. Pour nous, cela correspond à un gain de productivité démocratique". Une version plus sophistiquée a été mise en ligne à Strasbourg en lien avec Rue89 Strasbourg en août, avant Marseille en ce mois de décembre.
"Notre idée est de créer un outil générateur d'idées avec l'ambition de générer de l'intelligence collective et d'élargir le débat sur les questions d'urbanisme", reprend Eric Hamelin. Avec l'arrivée de la métropole et à l'orée des municipales, les citoyens ont donc un outil supplémentaire pour faire connaître leurs envies, leurs revendications ou même l'objet de leur colère. Histoire de prouver aux politiques bientôt en campagne que l'intelligence collective est aussi du côté des citoyens.
Commentaires
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Les premières propositions c’est presque plus mauvais que ce que propose la mairie. On dirait que c’est pour l’instant squatté par les fans du “développement” qui remplissent les forums soit-disant spécialisés type “pss-archi” ou “skyscrapercity”.
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Bah, je ne sais pas si j’ai trop le temps ni l’envie, mais le premier truc sur lequel je tombe c’est “construire trois les trois tours à Arenc pour ne pas laisser la tour CMA-CGM seule”… bon.
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moi, je trouve que c’est enfin la possibilité pour les habitants de s’exprimer! A nous de nous en emparer pour faire valoir notre expertise d’usage!
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Enfin un authentique (?) exercice de démocratie participative avec des moyens et supports appropriés!!!! Mais le diable se cachant dans les détails…..il faut être attentif à la qualité de son dévelloppement !!!
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Comment les outils numériques nous permettent de réinvestir la question démocratique ?
La transformation urbaine d’une ville ne se délibère plus uniquement entre un Maire, un adjoint, un chef de service et quelques investisseurs plus ou moins puissants.
Maintenant, nous devons agir pour que cet outil ne serve pas de caution à un système politique marseillais verrouillé dont l’enjeu principal est de rester opac !
Nous sommes au cœur des enjeux de l’éduc pop ! Finis les discours, les promesses, les belles images dessinées par des archis qui nous assurent que tout va bien se passer…”on s’occupe de tout !” Non, l’urgence, à Marseille particulièrement, est de reprendre le pouvoir pour construire notre ville, notre quartier de demain.
Ce sera la plus belle réponse et la plus efficace à celles et ceux qui veulent dessiner Marseille autour d’une table en échange de quelques intérêts financiers bien partagés.
Cet outil doit être utilisé et diffusé par autant de médiateurs et d’acteurs afin qu’il ne reste pas dans un “entre soi’. Nous pouvons imaginer des ateliers d’éduc pop avec des habitants qui agissent avec un outil ludique et interactif.
Je lance un appel à toutes les structures d’éducation populaire, centres sociaux, MPT dirigés par Fédération Léo Lagrange, MJC, CCO, AIL13, Union des centres sociaux.
La communauté du “logiciel libre” autour d’OpenStreetMap (http://www.openstreetmap.org) a défriché le terrain dans l’utilisation de la cartographie collaborative. Nos usages avec GoogleEarth sur nos smartphones ont fait le reste ! Les associations http://www.arenes.org avec son atelier citoyen d’urbanisme ou http://designthefuturenow.org/ ont déjà expérimenté des interventions très utiles.
Alors allons-y partageons nos idées et inventons des modes de rencontres, de débats pour faire la ville ensemble, avec ses habitants !
Merci Marsactu et Carticipe !
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Belle initiative.
Outil intéressant à développer
A condition que les citoyens s’en saisissent et participent nombreux.
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Je m’étais résolu à participer, mais l’inscription ne marche pas. Pas de mail de confirmation (ni dans les spams ni ailleurs).
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A ce stade, il est intéressant de voir que la majorité des contributions demande plus de transports collectifs, plus de place pour les piétons et les vélos, et moins de prééminence de la bagnole-reine. Quand je regarde la carte de Strasbourg (http://strasbourg2028.carticipe.fr/), la dominante des contributions n’est pas la même… Nos chers élus n’auraient-ils pas loupé quelque chose ?
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« Une manière ludique et interactive de renouveler le débat public souvent coincé dans des formes un peu vieillotes qui exclut une bonne part de la population active ».
Ce truc est super, follement bandant pour des gens comme vous et moi qui échangeons ici. Ce serait un bon outil pour préparer des réunions de niveau agences d’urbanisme avec des cadres des collectivités et les services déconcentrés de l’Etat. Voire les réunions publiques traditionnelles (les formes vieillottes de la concertation évoquées dans l’article) où le public est représenté par quelques associations aguerries mais sans beaucoup d’adhérents.
Cet outil intègre-t-il pour autant cette bonne part de la population active exclue ? Et pourquoi se limiter à la population active, des seniors à la retraite peuvent aussi apporter leur expérience ?
On ne sort pas, encore une fois, du milieu des clercs. Et d’ailleurs, quelle part des utilisateurs d’un tel outil aura-t-elle l’information préalable nécessaire ?
Il m’est arrivé de participer, en tant qu’animateur-contributeur, à des débats publics que l’on a tenté de décoincer de leurs « formes un peu vieillottes ». Sauf d’organiser un débat public bidon, probablement la majorité des cas, en dépit des comptes-rendus officiels des commissaires enquêteurs, il faut faire un énorme travail d’information préalable, pour permettre aux participants de se comprendre et d’intégrer des paramètres comme les règles d’urbanisme, la diversité des opinions, les temps de réalisation, les coûts et la nécessité d’arbitrer. Il faut ensuite ne pas laisser les associations et leurs éternels habitués confisquer la parole au détriment de la diversité des participants.
L’outil présenté ici ne permet pas cela. Il s’adresse toujours encore exclusivement aux mêmes « experts » que ceux qui font la décision aujourd’hui. Il peut même être habilement subverti par tel ou tel groupe de pression politique ou associatif. A de rares exceptions près, le citoyen de base n’ira pas s’y exprimer.
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Pour lancer Marseille Carticipe,le cabinet Repérage urbain a-t-il reçu une commande de la mission de préfiguration de la Métropole ?
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Quelle belle idée ! Je suis ravie qu’un tel outil soit à la portée du plus grand nombre. Que les idées jaillissent ! La population a du bon sens et sait ce qui est bon pour elle. Je souhaite qu’il sorte de ce laboratoire d’idées de jolis projets pour Marseille qui reste chère à mon coeur.
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D’une façon générale, le piéton ne compte pas à Marseille où c’est encore le tout voiture : potelets dangereux, parcs de stationnement sur des trottoirs de promenades piétonnes, comme le cours Pierre Puget, trottoirs exigus obligeant les voitures d’enfant ou les fauteuils à circuler sur la chaussée (Fort Notre-Dame) aucun souci des non-voyants, etc, etc…Et si le tramway desservait les Catalans? Promesse non tenue par le maire diesel!
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Super outil démocratique mais il faut aller plus loin…
C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi les évaluer grossièrement, déterminer à qui ça rend service de façon à approfondir les idées les plus pertinentes pour la collectivité et poursuivre le travail…
Vous vous dites que c’est l’affaire des politiques au pouvoir ? Eh bien non ! Eux aussi, ils ont leur idées qu’ils veulent faire passer coute que coute sans évaluation préalable.
Nous devons nous organiser dans des “agences d’évaluation” avec des gens compétents dans le domaine pour poursuivre les réflexions sur les bonnes idées et s’assurer que les idées des élus (ce qui s’appelle des projets mis à la concertation) ne sont pas trop mauvaises.
Je suis partant pour créer cette agence d’évaluation dans le domaine des transports. Je mets mes compétences d’économiste en transport à la disposition de ceux qui veulent y participer.
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