Les écoliers marseillais sont-ils si connectés que ça ?
Les écoliers marseillais sont-ils si connectés que ça ?
Qu'est-ce que le cartable numérique ? Interro dès avant la rentrée, pour l'adjointe à l'éducation, Danielle Casanova. "On ne communique pas là-dessus", répond-elle d'emblée. Pourtant, le terme est écrit en toutes lettres dans la communication de la ville. "Eh bien, le cartable numérique, c'est l'ENT, l'environnement numérique de travail", finit par admettre l'élue.
On est loin de l'hyperconnexion vendue sur les affiches placardées à l'entrée des écoles ou plutôt des futures "e-écoles". Devant un mur virtuel, un garçon plonge dans Minority report pour… résoudre une division et une équation. L'affiche a de quoi faire sourire quand on sait que les tableaux numériques interactifs, deuxième priorité académique dans le premier degré, tardent à s'installer.
Quant à l'ENT, il est au coeur de la politique du numérique lancée dans l'académie d'Aix-Marseille. Dans ce cadre, les municipalités comme la Ville de Marseille interviennent alors comme partenaires pour les écoles primaires. Cet ENT est d'abord "un carnet de liaison et un cahier de textes en ligne", résume Danielle Casanova. Il doit aussi permettre à terme aux enseignants d'échanger des fiches pédagogiques. Ce n'est donc pas (encore) le cartable numérique où les livres seraient dématérialisés et les dos des minots ménagés. "Depuis l'an dernier, les caisses des écoles peuvent acheter sur leurs crédits tant des livres papier que des logiciels", pondère Casanova pour souligner l'effort effectué.
Un ordinateur pour 18 élèves
Danielle Casanova en est pourtant persuadé : "Mettre l'accent sur l'équipement informatique, c'est bien sûr lutter contre la fracture numérique mais aussi contre la fracture sociale." Dans la foulée, elle déroule les chiffres visant à étayer l'effort de la mairie. "4000 ordinateurs, 450 imprimantes, 500 scan-to-mail", voilà pour le détail. Mais derrière les gros chiffres, les pourcentages ont de quoi rafraîchir l'enthousiasme. 4 000 ordinateurs pour 72 000 élèves, cela donne un poste pour 18 enfants. Et si l'on ne compte que les 40 000 enfants en élémentaire (où est concentré l'essentiel du parc informatique), on atteint un poste pour 10 en moyenne. Au même jeu des calculs, on compte une imprimante et un scan-to-mail par école dans la ville.
"Il y a des matériels obsolètes"
Les ratios paraissent bien sûr insuffisants au SNU-IPP (FSU), le syndicat majoritaire dans le premier degré. "Cette propagande est limite scandaleuse, juge Florimond Guimard, secrétaire de la sous-section 1er, 2e et 3e arrondissements du syndicat. On parle d'être 'en chemin vers la e-école'. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le chemin est encore long. Dans les écoles maternelles, il n'y a souvent qu'un poste pour le directeur. Pour le reste, il y a rarement plus de dix postes. Et il est très compliqué pour un enseignant de faire travailler sur informatique la moitié d'une classe pendant que l'on fait faire autre chose à l'autre."
Les critiques du syndicaliste comme celles de l'opposition municipale se rejoignent sur un point : la vétusté des matériels existants. "Sur certains ordinateurs, on peut seulement aller sur Internet – mais ça rame – et mettre en route quelques programmes", pousse Florimond Guimard. Danielle Casanova entend ces critiques et convient de ces difficultés. "Il y a des matériels obsolètes, ça, c'est sûr. Il y a des nouveaux logiciels qui ne marchent pas sur les ordinateurs existants. Il va falloir les remplacer.". Elle justifie ces ennuis par le matériel choisi, des Mac, "deux à trois fois plus chers que des PC" tout en assurant que "le renouvellement existe et est conséquent". Elle donne pour gage les 800 000 euros du budget exceptionnels exclusivement dédiés au numérique.
Ce premier budget dédié – auparavant, les crédits du numérique étaient noyés dans la masse éducative de 165 millions annuels – devrait notamment permettre d'acheter du matériel innovant comme des tablettes tactiles si toutefois, des projets existent en face dans les écoles. Au centre départemental de documentation pédagogique, organisateur des rencontres de l'Orme, le directeur Philippe Rajon ne doute pas de la mise en place d'un cercle vertueux :
Dans un établissement, on constate qu'il suffit d'un projet pour que d'autres enseignants s'intéressent et que le numérique se développe.
Le tout doit d'abord permettre aux élèves de valider en fin de primaire le B2i (brevet informatique et internet), aujourd'hui validé selon les chiffres de la mairie par 79 % des enfants. A leur entrée en sixième, ils doivent ainsi maîtriser les usages et les spécificités des réseaux sociaux, savoir évaluer la pertinence d'un document, connaître les règles de droits d'auteur… Tout un programme.
Commentaires
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“… le B2i (brevet informatique et internet), aujourd’hui validé selon les chiffres de la mairie de 79 % des enfants” ? Jamais entendu parler dans l’école primaire où mes enfants sont ou ont été scolarisés ! Le vrai pourcentage, c’est pas plutôt 7,9 % ?
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bonjour à tous
et si l’on faisait en sorte que les enfants écoliers, donc encore à l’école (et non au collège ou au lycée), apprennent à lire et à compter, simplement, “classiquement”. C’est simple, moins cher et , à en juger par la chute du niveau de l’orthographe, peut être plus urgent.
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Ce qu’il faut surtout c’est un projet éducatif déployé par des appreneurs dans le cadre de séquences didactiques cohérentes et synchronisées avec le potentiel des apprenants.
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Pourquoi faire ce genre d’annonce sans moyens derrière ? Ah comment ? Les élections municipales c’est dans 6 mois ? ah ok.
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Et ça se passe comment a Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes?
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