Cirque Romanès : "En 20 ans de métier, nous ne nous sommes jamais désistés"

Cirque Romanès : "En 20 ans de métier, nous ne nous sommes jamais désistés"

Le parc Jean-Moulin de la Penne-sur-Huveaune restera désert à l'automne prochain. Ni les caravanes colorées, ni le chapiteau au rouge flamboyant du cirque tsigane Romanès ne s'enracineront sur le sol du pays d'Aubagne. Comme l'a révélé La Marseillaise, une lettre envoyée quelques jours plus tôt à la communauté d'agglomération du pays d'Aubagne et à la Ville, écrite par Alexandre et Délia Romanès, les deux directeurs du cirque, annonçait leur décision de ne pas venir.

Face à "cette annonce brutale et incompréhensible" selon ses mots, Pierre Mingaud, le maire de la commune s'est fendu d'un communiqué adressé à ses administrés, où il évoque "l'immense déception que cette nouvelle a provoqué parmi toutes celles et ceux qui espéraient la tenue d'un événement aussi exceptionnel […] Ce cirque tsigane, connu internationalement, constituait en effet l'une des manifestations majeures […]" Et de rappeler l'implication de la ville dans la valorisation de la culture tsigane. "Les raisons de cette annulation sont très confuses, alors que l'événement est prévu depuis un an et que des services, des élus et des écoles ont été mobilisés pour ça!" ajoute-t-il, amer.

S'il se montre peu disert sur les raisons de cette subite annulation, Hugues Kieffer, coordinateur artistique pour la capitale européenne de la culture de l'agglo affirme qu'"il subit cette décision, tout comme les autres partenaires. C'était une coproduction entre Marseille-Provence 2013, la Penne-sur-Huveaune, la communauté d'Agglo et le Cirque Romanès. Chacun apportait sa contribution." Le principal financeur devait cependant être l'Agglo. L'association se dit également surprise de cette annulation face à la fréquence des sollicitations émises pendant des mois par le cirque Romanès, en vue d'intensifier la communication.

La crainte du flop

Problème de communication, problème de financement, de logistique ou un peu tout cela à la fois, semblent déplorer Alexandre et Délia Romanès, cette dernière apparaissant particulièrement remontée même si elle refuse d'attiser la polémique : "En 20 ans de métier, nous ne nous sommes jamais désistés. Mais les conditions étaient trop incertaines. Il était important de mettre l'accent sur la communication. Or nous voulions venir dès le mois de mai pour rencontrer les acteurs locaux, coller des affiches. On nous a imposé la date d'arrivée du 20 août. Les mois d'été, tout le monde est parti en vacances, c'est bien trop tard pour assurer la communication d'un spectacle qui devait avoir lieu en septembre. La diffusion aurait dû commencer deux ou trois mois à l'avance ! Nous devions tout de même remplir 500 places pendant un mois !"

Pour le couple, il n'était pas question de prendre le risque d'un flop avec une trentaine de salariés à payer. Délia Romanès poursuit son laïus, flot d'amertume longtemps contenue : "Nous n'étions annoncés nul part, alors que MP2013  annonce pourtant des spectacles programmés des mois à l'avance. [Sur le site de MP2013, le cirque apparaît tout de même – ndlr] Nous avons appelé tout le monde depuis des mois, et à la communauté d'agglo du pays d'Aubagne, on nous a même répliqué que le service de communication n'avait pas que cela à faire." Alexandre Romanès, ajoutant un point final aux doléances de sa femme, lâche en conclusion : "Si la communication avait été bonne, on aurait, comme d'habitude, refusé du monde".

Actualisation : Après publication, l'association MP2013 est revenue sur ses premiers propos en précisant qu'il s'agissait bien d'une coproduction avec une subvention directe de 70 000 €. D'autre part, un mail du cirque Romanès lui a bien été envoyé pour la prévenir de l'annulation.