La boîte de Pandore des virus géants s'ouvre à Luminy

La boîte de Pandore des virus géants s'ouvre à Luminy

Pandoravirus. C'est le nom de la dernière découverte des chasseurs de virus de Luminy. Il est moins trompeur que le Mimivirus, qui a été relié à des pneumonies, mais plus cryptique que Megavirus, jusqu'à présent le plus gros connu. Derrière le mythe de la boîte de Pandore, la charge symbolique de ce choix est forte, comme le détaille Chantal Abergel, l'une des signataires de l'étude publiée le 19 juillet dans la revue Sciences.

Fille d'un titan, Pandora rappelle directement les dimensions exceptionnelles du nouveau n°1 des virus géants. Lequel présente aussi une forme étrangement semblable à celle de la fameuse boîte. Mais l'explication principale de cette référence, c'est que cette trouvaille du labo marseillais – en fait double, l'un des virus venant du Chili, l'autre d'Australie – devrait "ouvrir sur de nouvelles découvertes mais surtout [remettre] complètement en question les dogmes de définition de ce qu'est un virus".

Depuis qu'ils se sont lancés il y a quelques années dans le filon des virus géants, les chercheurs s'interrogent en effet sur une remise en cause des classifications traditionnelles de la biologie. Plus gros que certaines bactéries, avec des gènes en grande partie jamais vus, le Pandoravirus pourrait représenter une "nouvelle forme de vie", comme a failli l'appeler l'équipe. Que les amateurs de scénario catastrophe se rassurent, celui-ci n'est pas dangereux pour l'homme. Mais pour Chantal Abergel, cela n'en rend pas moins nécessaire ces recherches fondamentales, dont les budgets ont eux plutôt tendance à rétrécir…