Un parc des calanques sans présidente, et maintenant ?

Un parc des calanques sans présidente, et maintenant ?

"Ça va très bien !", assure au téléphone Danielle Milon. Le tribunal administratif a pourtant infligé un cinglant revers à la maire de Cassis en annulant son élection à la tête du parc national des Calanques. Âgé de 65 ans et 11 mois, elle n'était pas, selon le TA qui suit un avis du conseil d'Etat, en droit de se présenter en janvier dernier à la présidence. Elle cesse donc ses fonctions immédiatement sans que cela ne remette en cause les décisions qu'elle a pris durant ce court mandat. Destituée, l'élue UMP n'a pas encore fait de choix quant à un éventuel appel : "Je suis concentré sur mon conseil municipal de ce soir, explique-t-elle. Je rendrai publique ma décision dans les jours qui viennent."

Cet appel serait un chemin aussi tortueux qu'un sentier du parc, explique son avocat Gilbert Sindres. "On pourrait effectivement jeter toutes nos forces dans la bataille, envisage-t-il. Cela voudrait dire à nouveau une grosse bagarre. Il faudrait faire une demande  de suspension d'exécution du jugement. Et, en attendant l'appel, il faudrait déposer un recours contre l'élection du nouveau président pour que celle-ci ne soit pas définitivement validée." Le préfet organisera effectivement un nouveau vote au sein du conseil d'administration "dans les meilleurs délais", stipule le jugement, soit très certainement avant l'examen d'un potentiel appel.

La victoire est d'importance pour son concurrent malheureux à la présidence qui avait saisi la justice Didier Réault (UMP). Le conseiller municipal de Marseille délégué à la mer et au parc national des calanques refusait de se projeter directement vers la suite : "L'heure est à la satisfaction d'avoir fait respecter le droit", estime-t-il avant de concéder qu'il n'a "évidemment pas fait tout ça pour rien". Didier Réault sera encore cette fois-ci candidat.

Réault : "Normal que Gaudin me soutienne"

Il avait perdu de trois voix la dernière fois suite à une alliance Guérini-Gaudin-Caselli au profit de Danielle Milon, il espère aujourd'hui bénéficier du soutien du maire de Marseille. "Je pense que ce serait normal que Jean-Claude Gaudin me soutienne vu qu'il voulait faire de moi un premier vice-président et que je suis son conseiller délégué au parc national des calanques", pousse le Teissiériste Réault.

Le timing mérité d'être regardé avec intérêt. Après la publication du sondage de l'UMP sur les municipales, Guy Teissier continue de faire feu de tout bois contre Jean-Claude Gaudin. Ce nouvel épisode a été l'occasion pour lui de poursuivre dans cette en veine en dénonçant "un accord politique tendancieux avait été passé pour empêcher un des miens de présider le parc national des calanques". Dans ce contexte, un deal sur la présidence du parc pourrait s'inscrire dans un éventuel protocole de paix. "C'est vrai que tout cela ne nous est pas tout à fait défavorable", euphémise-t-on dans l'entourage du député-maire des 9e et 10e arrondissements.

Du côté du maire de Marseille, on reste prudent. Il faut dire que l'édile avait largement soutenu une autre maire Danielle Milon nous assénant par exemple à l'issue d'une cérémonie de voeux qu'"elle avait le droit de se représenter". "On a aucun présupposé pour l'un comme pour l'autre. On va attendre la décision de madame Milon pour en parler au sein de la majorité du conseil municipal et avec l'ensemble des administrateurs du parc. L'essentiel, c'est l'intérêt du parc, il y a un directeur qui vient d'être nommé", commente Yves Moraine, proche de Jean-Claude Gaudin. Si l'on ajoute les incertitudes sur les choix des élus de gauche et d'autres administrateurs lassés de l'épisode judiciaire, la partie semble largement ouverte.