Les élections municipales ont lieu demain
NOUVELLES CONFIGURATIONS DES IDENTITÉS POLITIQUES À MARSEILLE
Sitôt passées les élections européennes, de nouvelles identités politiques se cherchent, à Marseille, à la fois parce que les anciens acteurs politiques de la ville se reconfigurent et parce qu’à la fois à l’occasion des élections européennes et dans la perspective des élections municipales à venir, de nouvelles identités politiques viennent habiter l’espace public.
Un nouvel espace politique
Des voix multiples viennent dire, ici et là, que l’opposition entre la gauche et la droite doit être dépassée, qu’elle n’a plus de sens aujourd’hui. Quand j’entends de tels propos, il me vient à l’esprit une phrase d’Alain, un philosophe avec qui j’ai, par ailleurs, du mal à me trouver en accord. Lorsqu’on me demande, écrit-il en 1930, si la coupure entre partis de droite et partis de gauche, hommes de droite et hommes de gauche, a encore un sens, la première idée qui me vient est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche ». Sans doute, même si de nouvelles logiques politiques naissent aujourd’hui pour tenter de dépasser le clivage entre la gauche et la droite, ou plutôt, de le neutraliser, de l’effacer, l’opposition est encore vivante, notamment à Marseille où les inégalités sont plus violentes qu’ailleurs, entre la droite qui ne cherche pas réellement à les faire disparaître et la gauche qui fonde son projet et son identité sur la perspective d’en finir avec les inégalités. C’est ainsi que, sur le plan national, ce que l’on appelle le macronisme tente, justement, de réunir autour de son projet des acteurs de gauche et des acteurs de droite, mais on se rend bien compte, après deux ans, que la politique engagée autour de ce projet est bien une politique de droite. À Marseille, le nouvel espace politique qui est en train de se construire ne va certainement pas échapper au clivage entre la gauche et la droite, même si des mouvements comme « Mad Mars » semblent cultiver une certaine ambiguïté par rapport au macronisme. Le nouvel espace politique marseillais qui se dessine à l’approche des municipales va surtout se fonder sur de nouvelles approches de la vie politique à Marseille, sur de nouvelles méthodes d’analyse de la vie urbaine et de nouveaux projets d’urbanisme pour la ville et pour l’espace urbain.De nouvelles identités à droite
La droite aussi est appelée à en finir avec l’héritage de l’ère de G. Defferre, dont le maire sortant, J.-C. Gaudin, fait partie, quoi qu’il puisse dire. La droite est appelée à former de nouvelles identités et à trouver de nouveaux acteurs après le retrait de la vie politique de J.-C. Gaudin. C’est, d’ailleurs, dans la perspective de la construction de nouvelles identités à droite que des voix multiples se font entendre, comme celle de M. Vassal ou celle de B. Gilles chez les Républicains. Mais ces différences qui se manifestent à droite entre les partis que l’on peut appeler les partis classiques, s’expriment aussi, à Marseille, dans des mouvements nouveaux comme le macronisme. Toutefois, si la République en marche cherche à être présente dans la campagne électorale qui s’ouvre dans la perspective des élections municipales, pour tenter de bénéficier, à Marseille, de l’audience d’E. Macron dans l’espace politique national, cette parenté pourrait lui porter tort, dans la mesure où les macronistes, à Marseille, pourraient pâtir de la baisse la popularité du président de la République. Par ailleurs, à Marseille plus peut-être que dans d’autres villes, la relation avec le Rassemblement national fait partie des éléments qui s’imposent à la droite pour construire et exprimer ses identités.La gauche est en train de se reconstruire
Après avoir connu des élections européennes qui furent dures pour elle, la gauche est en train de se reconstruire, sans doute dans toutes les villes françaises voire européennes, et, en particulier, à Marseille. Il semble, en particulier, qu’une dynamique d’union soit en train de s’engager entre les partis et entre les mouvements de gauche. Des appels à l’union de la gauche sont en train de paraître dans l’espace public, des mouvements et des associations sont en train de s’organiser, issus de militants et de personnes engagées dans tous les partis de gauche, pour dépasser les clivages et les conflits entre les partis, pour susciter une dynamique d’unification en vue d’aborder les élections municipales sous la forme d’une candidature unie plutôt que fragmentée dans des candidatures dispersées et divisées. En ce sens, il ne s’agit pas seulement, à gauche, de construire une sorte de front uni, mais, au-delà, sans doute, d’en finir avec l’héritage, encore vivant, de la gauche de l’époque de G. Defferre. Il s’agit, pour la gauche, d’aborder ces élections de 2020 en imaginant des identités politiques et des projets urbains différents, lui permettant de faire face aux exigences et aux défis de l’urbanité contemporaine. Comme on peut le voir, c’est tout un nouvel espace politique qui est en train de se dessiner à Marseille.Vous avez un compte ?
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