L'UDI se rêve en tandem derrière Gaudin

L'UDI se rêve en tandem derrière Gaudin

Difficile d'émerger dans une ville tenue par un maire UMP élu depuis 18 ans, surtout quand on partage son bilan. C'est donc logiquement que les centristes de la jeune Union des démocrates et des indépendants (UDI) se prépare à mener une nouvelle bataille au côté de Jean-Claude Gaudin. Sa chef de file Arlette Fructus sait que son parti à une carte à jouer dans un contexte où l'élection s'annonce serrée avec un FN en potentiel arbitre. "On a bien vu, avec cette majorité étroite [ndlr, 51 élus de droite sur 101 au conseil municipal] lors de ce mandat que cela a permis de revendiquer certaines orientations collectives", argumente cette proche de Jean-Louis Borloo.

L'UDI s'avance avec au compteur cinq conseillers municipaux avec le renfort de Childéric Muller, transfuge du Modem en cours de mandat. Tous a priori vont y retourner à l'image de Maurice Di Nocera dans le 4/5. "Ce qui importe, c'est d'engranger des élus. On travaille à faire émerger des nouvelles têtes", avance Arlette Fructus. Mais avec ces cinq élus, "c'est déjà pas mal ce qu'ils ont aujourd'hui", glisse une adjointe au maire UMP. Autant dire que les négociations qui n'ont pas formellement commencé s'annoncent compliquées. "On pourra peut-être en faire rentrer une sixième qui pourrait être Anne Zakarian", pondère un des fondateurs locaux de l'UDI.

Du coup, la formation de centre-droit insiste sur "des tandems" qui permettraient "d'afficher le partenariat UMP-UDI", théorise Arlette Fructus. Tout en sachant que l'UMP a déjà officiellement nommé ses futures têtes de liste dans tous les secteurs de la ville, à l'exception du 15/16 où la croix du candidat de droite est toujours difficile à porter. C'est a priori ce secteur que l'équipe de Jean-Claude Gaudin semble encline à laisser à ses alliés comme elle l'avait fait avec le non moins à gauche 2/3 en 2008 où la liste était conduite par Jacques Rocca Serra. Ce poste dans le 15/16 aurait été proposé à la fois à Sonia Léon, déjà implantée dans le secteur, et Arlette Fructus.

Un ticket Tian-Fructus dans le 1/7 ?

Mais cette dernière vise plutôt le 1/7. Aux dernières législatives, elle s'était faite balader du centre-ville au 13/14 pour ne finalement pas obtenir d'investiture du principal parti de droite. "Il n'y a rien d'évident selon moi dans leurs choix, confie l'actuelle adjointe au maire au logement. Le gros du travail que j'ai mené sur l'habitat indigne se situe dans le 1er arrondissement. Il se trouve qu'à la faveur d'un redécoupage électoral, [la circonscription de] Dominique Tian a glissé dans le 7/8. On parle aujourd'hui d'un ticket avec Sabine Bernasconi qui est élu conseillère générale d'un petit canton du 7e arrondissement. Je redis qu'il n'y a rien d'automatique à cela."

Cela impliquerait de se positionner aux côtés de Tian, pilier de la droite populaire qui a affiché sa proximité avec le conseiller régional Stéphane Durbec juste après son départ du FN. "Nous avons toujours été très clair avec le Front", réplique Fructus qui veut incarner l'autre jambe de la droite :

Plutôt que de balayer d'un revers de main le centre, il faut en faire un supplétif indispensable et déterminant.

Les négociations formelles à venir seront un bon indicateur de l'orientation de campagne souhaitée à droite. Un cas devrait épicer le débat. Robert Assante, le maire UDI des 11e et 12e arrondissements, a franchi le Rubicon en se présentant à la députation face à Valérie Boyer pour ne récolter au final que 7 % des voix au premier tour. "J'ai certainement été candidat à un moment où il ne fallait pas que je le sois, admet-il. Aujourd'hui, Jean-Claude Gaudin m'a évacué de toute place de parlementaire. Moi-même je l'ai intégré mais je suis candidat à tout le reste."

En clair, Assante demande toujours la tête de liste du 11/12 promise au tandem Blum/Boyer et promet la foudre en cas de refus. Cela inclut y compris un éventuel rapprochement avec le président de la communauté urbaine qui avait, sur Marsactu, ouvert grand les bras au maire de secteur. Voilà qui gênerait aux entournures l'UDI, à moins que, comme on le suggère en interne, Assante soit tout simplement exclu de la négociation : "Lui traitera en direct avec Jean-Claude Gaudin."