Andrieux sourit, ses avocats s'occupent du reste
Andrieux sourit, ses avocats s'occupent du reste
La matinée a commencé par un grand classique des procès à têtes d'affiches : Sylvie Andrieux a pris une porte dérobée pour éviter la haie de caméras venue l'attendre à l'entrée du tribunal correctionnel de Marseille. Toutefois, la députée socialiste jugée pour "détournement de fonds publics" s'est pliée de bonne grâce à une rapide interview dans la salle d'audience. Mais seulement pour préciser qu'elle s'exprimerait "en temps et en heure". Magnéto Esther :
Lors d'une interruption d'audience, l'élue tout sourire a même trouvé le temps et l'humeur de faire son marché auprès d'un dessinateur qui lui tirait le portrait. C'est par la voix de l'un de ses avocats, Gérard Bismuth, qu'est venue la riposte, lourde à l'encontre du procureur et du juge d'instruction : "on a voulu nuire à l'image" de sa cliente qui serait victime d'un "petit complot judiciaire" écartant les responsabilités du président Vauzelle et son directeur de cabinet. On y retrouve également l'argumentaire déroulé dans son interview au Parisien (lien payant) : elle n'est pas soupçonnée d'escroquerie, quant à la distribution de subventions dans sa circonscription, c'est bien normal vu qu'"on ne fait pas la politique de la ville dans les quartiers Sud". Au pire, ce serait du clientélisme, terme assumé d'autant plus facilement qu'il est difficile à qualifier pénalement.
La députée, qui risque dix ans d'emprisonnement, 150 000 euros d'amende et cinq ans d'inégibilité, a mis toutes les chances de son côté. En plus de ses spin doctors ès "communication sous contrainte judiciaire" et du discret François-Noël Bernardi, avocat et président du groupe socialiste à la communauté urbaine, elle s'est entourée de Mes Di Marino et Haik. C'est ce tandem qui est monté au front pour obtenir un renvoi du procès pour cause de "violation de l'égalité des armes" face à l'accusation. En résumé, ils se plaignaient de ne pas avoir pu accéder – contrairement au procureur – à 48 scellés. Ceux-ci contiennent les dossiers de demandes de subvention accordées par le conseil régional à des associations fictives, "le coeur" de l'affaire.
On a retrouvé les scellés
Sylvie Andrieux "n'a déposé aucune demande" pour les consulter depuis sa mise en examen en juillet 2010 alors que "leur présence était parfaitement connue", a répondu la juge Christine Mée. De plus, comme l'avait indiqué le procureur Blachon, lui-même n'en a eu connaissance qu'indirectement, via "les procès-verbaux réalisés par les services de police". Raté. Malgré le rejet de la demande, la matinée s'est conclue par un moment de flottement lorsqu'il a été question d'ouvrir les épais dossiers qui occupaient toute une étagère dans un coin de la salle : la plupart des scellés manquaient. En début d'après-midi, les petites mains du palais de justice ont fini par mettre la main dessus, écartant le risque d'une annulation de la procédure faute de pièces à conviction. Encore raté.
Après une très longue lecture de l'ordonnance de renvoi qui détaille les charges contre les 22 prévenus, la présidente s'est offert un cours d'introduction aux grands principes des associations et des subventions. Un exercice plutôt laborieux mais qui lui a donné l'occasion de glisser quelques messages notamment sur la nécessité d'un projet associatif, tout comme celle d'avoir des adhérents, une assemblée générale, l'exercice d'un "droit de contrôle des élus"…
Trois témoins appelés par Andrieux
En pratique, le planning du procès devrait suivre peu ou prou le schéma de notre article résumant l'affaire. D'abord, dès cet après-midi et toute la semaine, le tribunal s'intéressera aux deux "mouvances" – terme que semble affectionner la présidente – gravitant autour de Boumediene Benamar et Benyoub Same. Avec leur casier judiciaire déjà bien rempli – surtout le premier, condamné plusieurs fois à de la prison ferme – ils sont soupçonnés d'être les chevilles ouvrières de la constitution d'associations bidon, du recrutement de leurs dirigeants et de l'encaissement des fonds.
En deuxième semaine, le déroulé débouche naturellement sur les services du conseil régional, qui ne comptent qu'un prévenu, l'ancien directeur de l'aménagement du territoire, aujourd'hui recasé aux relations internationales. Certainement pour faire contrepoint aux déclarations de certains fonctionnaires mettant en cause la députée, ses avocats ont prévu deux témoins issus de l'administration : Bernard Farny, qui était au service politique de la ville de 1998 à 2002, et Robert Chauvin, inspecteur général des services.
Nouvelle montée d'un cran le mardi, avec le témoignage attendu du président Michel Vauzelle, qui viendra on n'en doute pas expliquer comment il a pu laisser se développer un budget aussi important sans contrôles ni critères. L'après-midi, place à la troisième carte jouée par Andrieux, l'ancien grand argentier du conseil régional, Alexandre Bizaillon. L'élu socialiste, qui siège toujours en conseil d'arrondissement et à la communauté urbaine, tout comme ses deux avocats Gérard Bismuth et François-Noël Bernardi…
Balalas, "personnage central" absent
La deuxième semaine d'auditions se clôt avec la députée elle-même – la dernière semaine étant consacrée aux réquisitoires et aux plaidoiries de la défense. En revanche, le mercredi sera un peu vide en l'absence de Rolland Balalas. A l'époque secrétaire général du groupe socialiste, il "n'est pas audible pas le tribunal", a précisé la présidente Mée. En effet, quelques jours après sa mise en examen, il a été victime d'un accident vasculaire cérébral qui l'a laissé aphasique et partiellement paralysé.
"Nous souffrons indiscutablement de son absence car c'est un personnage central qui a géré l'intégralité des subventions", commente Me Haik, qui aurait souhaité une confrontation avec Sylvie Andrieux. Il faut dire que l'ancien attaché parlementaire d'Andrieux pendant la période clé de la campagne législative 2007 n'a pas été tendre avec elle lors de ses auditions. Même si "on ne tire pas sur une ambulance", là aussi la riposte se prépare.
Commentaires
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Avocat,quel métier NOBLE…..
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Ouh, Ouh !
Que cela sent mauvais !
Des élus peu regardants. Des élus avocats des premiers. Où est l’intérêt du citoyen dans tout ça ?
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Une honte cette élue de pacotille…La démocratie selon le PS : faire barrage coûte que coûte contre le FN même si cela nécessite des moyens détournés…
J’ai rendu ma carte au PS avec des pratiques pareilles dans la fédé PS 13… entre Jean Nono et Alex, Jibrayel, Jean David et Patrick sans oublier SISI l’impératrice …
En plus, elle a le QI d’une huitre ! je comprends même pas que des avocats aussi chevronnés la défende….
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vide en l’absence de Rolland Balalas. A l’époque secrétaire général du groupe socialiste, il “n’est pas audible pas le tribunal”, a précisé la présidente Mée. En effet, quelques jours après sa mise en examen, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé aphasique et partiellement paralysé !!!! Avec ça c’est tout pour lui le pauvre , vous allez voir !
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Magouilles et cie .. qui distribue l’argent ??? là tout en haut , c’est lui oui tout en haut , un grand ami qui en détient la bourse Qu on cesse de s’attaquer aux petits élus qui n’ ont qu’ un simple pouvoir de piston mais pas les clés du trésor Ok ??? Merci
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Très bonne synthèse : le personnage central du procès, le nommé Roland Balalas est en effet absent du procès suite à d’importants problèmes de santé : la justice s’est elle intéressé à son train de vie, à ses comptes personnels ? C’est le seul tort de Mme Andrieux dans ce dossier: avoir fait confiance à Balalas qui a magouillé dans son dos avec des voyous. Quel intérêt aura t’elle eu d’acheter les voix des cités qui votent à gauche depuis toujours à 70 ou 80 % ?
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3 avocats, un ancien procureur chargé de communication, de vrais truands bénéficiaires de centaines de milliers d’euros pour faire régner la loi de Sylvie Andrieux dans le quartier qu’elle connaît par coeur pour le labourer à longueur d’années, c’est très très choquant
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Quand la démocratie est prise en otage par les familles de Marseille ( les fils, filles, neveux, nièces d’anciens élus etc…..) , quand le pouvoir local se transmet en toute impunité au moyen de réseaux s’apparentant au systéme mis en place par les mafias, quand l’intégrité et la compétence sont les dernières qualités requises pour se présenter…. Madame Andrieux est la figure emblématique de cette exception marseillaise . Pour une mise en perspective de cette affaire, reportez vous au livre de Michel Samson et Michel Peraldi ” Gouverner Marseille” et vous aurez la bonne grille de lecture et d’analyse du milieu politique marseillais.
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Voilà un très bon exemple du système socialo – front National. Le PS laisse les cités aux mains des trafiquants et détourne l’argent destiné à ce que les enfants ne deviennent pas des voyous. Ensuite, l’argent aux mains de personnes avec un casier long comme le bras est utilisé pour acheter tout et n’importe quoi et peut être même la drogue vendu dans les cages d’escaliers.
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