"A la Savine, on va construire avant de démolir"
"A la Savine, on va construire avant de démolir"
Lors de l'une de ses premières visites à Marseille, le ministre de la Ville, François Lamy, a délimité trois sites prioritaires dans la mise en oeuvre de la rénovation urbaine : La Castellane, Air Bel et la Savine. Les deux premières cités ne font pour l'heure pas l'objet d'une convention signée entre l'Agence nationale de rénovation urbaine, les collectivités locales et les bailleurs. En revanche, la Savine et le vallon des Tuves en contrebas sont concernés par un projet de rénovation.
D'ailleurs, en 2009, sur l'éperon rocheux couronné de grands pins, la Savine a vu tomber la tour A, sans qu'aucun habitant n'ai très bien compris pourquoi. Au vallon des Tuves aussi, les choses ont bougé puisqu'un petit ensemble HLM est venu se nicher entre les villas. Et, depuis 2011, le projet s'est arrêté. D'abord, parce qu'un écueil de taille s'est présenté au logeur, Logirem. L'ensemble des bâtiments de la Savine comporte de l'amiante dans les cloisons comme aux Flamants. Pas au point d'être dangereux pour les locataires, mais suffisamment pour qu'il devienne urgent d'attendre.
Ce temps de latence a permis aux différents partenaires de tout remettre à plat : tout raser ? Tout refaire ? Quoi mettre à la place et pour qui ? Cela a également permis de rebattre les cartes de la concertation. Depuis que les tours de la Savine ont poussé au milieu des années 70, les relations balançaient entre indifférence et défiance entre les Savinois et les propriétaires des villas qui parsèment les quatre vallons qui l'entourent.
La mixité sociale n'est pas négociable
Lors des réunions de concertation, cet état de fait était entériné : élus et techniciens faisaient des réunions en bas, avec les propriétaires et, en haut, avec les locataires. Cette situation, la présidente du CIQ des Trois vallons, Patricia Frèche-Gristi, souhaite y mettre fin. Depuis l'automne, le CIQ qu'elle dirige s'est ouvert aux Savinois. Et les gens d'en bas ne craignent plus de monter à la cité pour participer aux réunions de concertation misent en oeuvre par le ministre lui-même. "La préfète déléguée à l'égalité des chances, Marie Lajus, nous a dit qu'il y avait deux choses qui n'étaient pas négociables : la mixité sociale sur laquelle tout le monde est d'accord, résume la présidente. Et le fait qu'il fallait tout démolir et reloger les habitants dans le vallon et ailleurs. Il y avait aussi l'idée de ne rien reconstruire sur le haut, à la place de l'ancien bâtiment A".
Or, les Savinois ne veulent pas entendre parler d'une destruction totale pas plus qu'ils ne veulent que l'emprise du bâtiment A reste nue tant ils craignent de voir arriver un projet de promotion immobilière en lieu et place du bâtiment "dont ils se sentent dépossédés". A force de réunions parfois conflictuelles, les habitants ont obtenu que les démolitions aient lieu après la construction de leurs logements d'une part et d'autre part que l'emprise du bâtiment A soit conservée pour de l'habitat social.
Derrière les avancées concrètes de la concertation, un autre phénomène se déroule : les habitants du vallon et les Savinois trop souvent dos à dos se retrouvent "côte à côte". "Quand on se connaît, on s'accepte mieux. Ce qui est de bonne augure pour la suite", espère Patricia Frèche-Gristi.
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