Eliane Zayan fait son cinéma
Eliane Zayan fait son cinéma
Dans la salle pleine du pôle média de la Belle de Mai, Eliane Zayan se tient bien droite sur l'estrade. Ainsi elle personnifie la "volonté de la ville de Marseille d'être à vos côtés". Vous? Les associatifs, professionnels de l'audiovisuel et autres acteurs culturels. A grand renfort de paroles enjôleuses, l'élue déléguée au cinéma et aux spectacles de rue assure que ses promesses ne sont pas du vent. Tout de même, les manifestations populaires prévues pour 2013, année capitale ne sont pas légion. "Carnaval, feu d'artifice, etc", annonce le communiqué de presse. Derrière cet accrocheur "et caetera" comprenez, toujours, la fête du vent. En termes de nouveauté, c'est un peu du cinéma.
D'ailleurs, entourée de comédiens tel Moussa Maaskri (Cherchez le garçon, Dorothée Sebbagh) "à qui j'ai remis le trophée du meilleur acteur marseillais" et d'autres comédiens dont "je suis fière, on a fait un bout de chemin ensemble", Eliane Zayan met surtout en avant, la promotion et le soutien au secteur audiovisuel. De ce côté-là, l'année 2013 réserve quelques surprises, comme le Festi'life, festival international du court-métrage sur le Handicap à Marseille, qui se déroulera, entre autres lieux, au château de la Buzine. En espérant que les travaux réalisés récemment sur le site permettront un accès facile aux personnes handicapées. Autre nouveauté, un festival dédié aux webseries.
"Tout le monde se méfie"
Aux côtés d'hommages rendus à Marcel Pagnol et Robert Guédiguian, de la Quinzaine des réalisateurs qui se poursuit à l'Alhambra, quelques associations de cinéma proposeront leurs festivals annuels avec plus ou moins de soutien de la part de la Ville. Certains l'obtiennent, comme le festival sud-américain, l'un des plus anciens festivals, congratulé pour son "très beau travail. Vous faites la richesse de Marseille". Mais si l'élue tente un trait d'humour "avec moi, tout le monde se méfie, allez, approchez, je suis gentille", il semblerait qu'au pays du 7e art, elle distribue les palmes comme bon lui semble.
Ainsi l'association marseillaise Aflam qui diffuse depuis dix ans des films arabes n'est pas en odeur de sainteté. Dans le cadre de l'année capitale, elle a lancé un festival, "Les rencontres internationales de cinémas arabes". Et lorsque l'on évoque une éventuelle réticence de la Ville à aider l'association, l'élue ne cache pas son énervement : "Je ne suis pas réticente, mais j'estime qu'il est anormal et inéquitable de donner plus à ce festival qu'aux festivals de cinéma espagnol, sud-américain ou israélien par exemple." Le favoritisme est clairement dénoncé :"Il est indécent que l'ancienne présidente de l'Aflam, Solange Poulet, chef de projet cinéma de MP2013 ait favorisé cette association. Elle s'est mal conduite et Bernard Latarjet a sa part de responsabilité. Il fallait que tout le monde soit servi de la même manière. Au lieu de cela, certains ont obtenu 3000 euros alors que l'Aflam a obtenu 180 000 euros de MP2013. Les autres associations sont desservies et dévalorisées."
Seulement des Arabes ?
Concernant la nature même du festival, l'élue qui l'avait quelques mois plus tôt taxé de communautaire maintient ses propos : "Vous croyez qu'il y a seulement des arabes de l'autre côté de la Méditerranée ? Certes c'est important, mais la culture arabe est seulement une composante de l'autre rive de la Méditerranée". Face à cette attaque, le président de l'Aflam, Marcel Siguret se désole. "Eliane Zayan est malveillante. Elle raconte des choses qui ne sont pas vraies. D'abord, MP2013 nous a donné exactement 150 000 euros sur deux ans pour notre coproduction. Il n'y a pas longtemps, Eliane Zayan racontait que l'on avait obtenu 210 000 euros. La Ville nous a donné 5000 euros l'année dernière, cette année je ne sais pas si on aura quelque chose. Elle n'aide pas les associations, à part peut-être ses copains… Et quand elle parle de communautarisme, c'est électoral. Il me semble qu'elle ne dit pas ça pour le festival de cinéma israélien ou espagnol".
Pourtant Eliane Zayan le répète à l'envie, elle aime le cinéma et pour cause, "c'est la première activité culturelle à Marseille. On va relancer Mk2, car on manque de fauteuils dans la ville. On souhaite que MK2 s'installe en haut de la Canebière, mais ils sont un peu frileux. Peut-être ont-ils des préjugés sur la ville". Autre projet en suspens, l'hypothétique création d'un studio de cinéma à Marseille. "Nous sommes en pourparlers avec Pinewood pour trouver un endroit. S'ils viennent, ils ne vont pas se contenter de 6000 m2. Nous pensons notamment à la caserne de Muy, ou à la maternité de la Belle de Mai. Implanter des studios ici constitue vraiment l'une de nos volontés car il s'agit de développer toute une économie avec de nombreux emplois à la clé." Rien n'est encore gagné dans la mesure où d'autres villes se battent pour emporter ce trophée. Verdict dans quelques mois. S'ils n'empochent pas le saint Graal, les Marseillais pourront toujours se rabattre sur le feu d'artifice. Ou commencer dès à présent à fabriquer leur cerf-volant.
Commentaires
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“On va relancer Mk2, car on manque de fauteuils dans la ville. On souhaite que MK2 s’installe en haut de la Canebière, mais ils sont un peu frileux. Peut-être ont-ils des préjugés sur la ville”
Mais bien sûr… Je vois gros comme un complexe ciné que, de peur que l’implantation du MK2 profite à Mennucci, la mairie va imposera de grosses contraintes(comme ne pas dépasser une hauteur maxi, ce qui impliquera une réduction du projet, qui en l’état n’intéressera plus MK2. Les Marseillais seront les perdants de la tambouille politique locale.
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Il y aurait une autre raison qui est que Le patron du Variétés ait obtenu l’accord qu’aucun autre cinéma ne soit implanté sur la Canebière. Un monopole pour justifier son investissement à l’époque. Et il y a les patrons du Prado/Chambord, une famille influente dans la distribution qui attaque les permis de construire des nouveaux cinémas……………
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