Lancement de MP2013 : "certains ont eu le sentiment d'un pétard mouillé"

Lancement de MP2013 : "certains ont eu le sentiment d'un pétard mouillé"

Tous n'ont pas vécu la soirée d'inauguration de l'année capitale de la même manière. Une semaine après, Jean-François Chougnet, directeur de Marseille-Provence 2013, use de son sens de la formule fracassant, détonnant avec son tranquille timbre de voix. "Certains ont eu le sentiment d'un pétard mouillé sur le Vieux-Port. J'y étais. Je le confirme", lance-t-il en marge de l'émission.

Ne surnageant ni dans la béatitude affichée au lendemain de la fête par La Provence ni dans la critique acerbe de certains médias nationaux tels Libération, le directeur se veut plus pragmatique. "Le rôle de l'organisateur n'est pas de se couvrir de louanges". Globalement, il s'estime satisfait. L'air de rien, il renvoie dans ses cordes le journaliste parisien, dont le jugement à charge reflète, tout simplement, "un problème lié à l'économie de la presse".

Fair-play, Jean-François Chougnet admet volontiers les ratés de la soirée, même s'il s'emploie à les relativiser. Comme ce feu d'artifice qui n'en était pas un, mais plutôt une "vague de lumière, un spectacle de pyrotechnie". "Enfin, ajoute-t-il, nous ferons mieux la prochaine fois". Une critique, récurrente, concerne un étalage de propositions – trop peu nombreuses – jusqu'au Silo et au J4 alors que le public est resté concentré sur le Vieux-Port. "Notre pari avec Bernard Souroque avait été de dilater le centre-ville […] Le réflexe Vieux-Port a beaucoup joué et nous avons été un petit peu débordés".

En quête de mécènes

Une semaine après la soirée d'ouverture, les 400 000 personnes serrées comme des sardines dans le centre-ville paraissent déjà (bien) loin. Certes, les expositions comme Méditerranées au J1 ou encore celle d'art contemporain Ici, ailleurs, à la Tour Panorama de la Friche Belle de Mai font régulièrement le plein de visiteurs. La création d'Abou Lagraa, El Djoudour au Grand théâtre de Provence a fait salle comble pour ses représentations. Mais l'affluence des Marseillais samedi a prouvé les attentes claires envers des événements populaires, gratuits et en plein air.

Entre Transhumance et le GR2013, il y aura bien d'autres projets qui devraient permettre de prendre le frais. Pourtant Jean-François Chougnet se montre catégorique, l'association ne dispose pas d'une enveloppe supplémentaire pour sortir du chapeau et au gré de la demande, une deuxième fête dans le style du week-end d'inauguration. Le budget, qui n'est "pas confortable mais plus que raisonnable pour une période de difficulté économique" ne le permet pas. D'ailleurs MP2013 poursuit sa quête inachevée de mécènes.

En attendant, MP2013 a réussi un premier pari, celui d'attirer un public large, et pas seulement des Marseillais. Le week-end dernier, l'on pouvait entendre plusieurs langues étrangères résonner au coin des rues. Il semblerait que la communication ait contre toute attente porté ses fruits, au-delà des espérances initiales. Finalement, les quelques affiches collées dans le métro parisien sont peut-être moins passées inaperçues que prévu. En tous les cas, l'association oriente sa stratégie vers les grandes villes françaises desservies en liaison direct avec Marseille, comme Montpellier, Lyon et Nice. Car, nous rappelle Jean-François Chougnet, "il ne faut pas toujours penser le touriste comme un Américain en short ou un Japonais à appareil photo".

Quant aux touristes éventuels de l'autre côté de la Méditerranée, "nous essayons de promouvoir la programmation en lien avec la Méditerranée, événement par événement, pour la faire connaître dans ces pays-là." Reste à savoir si nos voisins pourront franchir la frontière sans avoir à subir un contrôle trop zélé ou une suspicion excessive. "Nous sommes en liaison avec les consuls, lorsqu'ils nous signalent un problème on essaie de le résoudre. Mais la situation est toujours tendue et il n'est pas toujours évident d'obtenir un visa dans ces pays-là." Encore faut-il que l'enjeu en vaille la chandelle, et pour cela l'année capitale doit impérativement montrer qu'elle n'est pas prête de s'essoufler.

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