Voisine d’un immeuble en péril imminent, l’école Sainte-Cécile ne voit pas le bout du tunnel
Menacée par un immeuble voisin frappé d’un péril imminent, l’école Sainte-Cécile (5e) est amputée d’une partie de sa cour de récréation et de sa salle polyvalente. La mairie a exigé des travaux de la part des propriétaires du bâtiment, mais la procédure est partie pour durer.
Voisine d’un immeuble en péril imminent, l’école Sainte-Cécile ne voit pas le bout du tunnel
Rentrée des classes pleine de surprises pour les 215 élèves de l’école Sainte-Cécile (5e). Et pleine de questions pour leurs parents. Tous s’interrogent sur le long mur bâti avec des panneaux de bois qui coupe désormais la cour de récréation en deux. Et ce tunnel par lequel les enfants doivent passer pour se rendre sous le préau. Installé par la mairie durant les vacances, il doit maintenir les enfants et le personnel enseignant loin de l’immeuble voisin, 8 rue du capitaine Galinat, frappé d’un arrêté de péril imminent depuis le 21 février. Voilà pour le début d’une drôle d’aventure, avec cour rabougrie et tunnel d’entrée. Pour la fin en revanche, la perspective est longue.
Des parents inquiets
Lundi matin, des membres de la mairie dont Danièle Casanova, adjointe aux écoles, et des inspecteurs de l’Éducation nationale se sont rendus sur place. Ils ont confié aux parents s’attendre à ce que la situation s’étende sur plusieurs mois. De son côté, le directeur de l’école, Stéphan Challet, estime quant à lui que “cela durera jusqu’à la fin de l’année”.
Pour les parents, prévenus par courrier et email en fin de semaine dernière, c’est le flou.”Ils ont fait une réunion pour nous dire qu’ils ne savaient rien”, lâche, dépitée, Gaëlle en amenant sa fille. “Si un immeuble s’effondre, je doute qu’une palissade puisse protéger quoi que ce soit”, ajoute-t-elle.
“Ils nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas intervenir parce que c’était un espace privé. Un point doit être fait après les vacances de Pâques mais sur l’avancement du dossier pas sur la réalisation des travaux, s’inquiète Clémence une autre mère d’élève. Ils font de la communication, mais pas de l’action”. Gérôme, qui fait partie des représentants des parents d’élèves, ne se fait pas d’illusion. “Ils sont dépendants des procédures judiciaires”, souffle-t-il.
La salle polyvalente bloquée
Selon des parents présents lors de cette réunion et le directeur, certains parents auraient signalé leur intention de ne plus emmener leurs enfants à l’école. Le nombre d’enfants concernés n’a pas été précisé.
De son côté, la mairie assure avoir fait son maximum : “La Ville a fait ce qu’elle devait faire pour sécuriser le périmètre à l’intérieur de l’école pour les élèves et maintenant on attend que les propriétaires agissent”. Selon la collectivité, des réunions devraient se tenir tous les mois pour suivre l’évolution du dossier.
Des travaux de sécurisation étaient toujours en cours ce mardi matin. “La palissade et le tunnel sont terminés, il reste à consolider le toit du préau”, nous fait savoir la mairie. Après la sonnerie, les écoliers se rangent deux par deux le long des palissades. “Certains petits ont fait un pas de recul en voyant cela, ils se demandaient s’ils pouvaient y aller ou non”, raconte le directeur de l’établissement. Ces constructions bloquent bel et bien certaines parties de l’école, à savoir des toilettes, un espace de stockage mais aussi la salle polyvalente dédiée aux activités sportives des écoliers. Et l’école se retrouve amoindrie jusqu’à nouvel ordre.
Tout débute avec l’inquiétude de l’un des quatre propriétaires du 8 rue capitaine Galinat quant à l’état de ce “trois-fenêtres” marseillais. Face à l’absence de syndic dans la copropriété, il décide de saisir le tribunal de grande instance qui désigne le syndic Fergan comme administrateur judiciaire fin janvier. “J’ai une mission, faire face à la carence de syndic et aux difficultés financières”, explique Laurent Fergan du cabinet éponyme. Face à l’état de l’immeuble de deux étages, il décide d’alerter la mairie.
La question du financement des travaux
C’est ensuite l’expert du tribunal administratif qui rend son rapport entraînant l’arrêté de péril. Le document qui évoque “une importante lézarde dans le mur pignon constituant un risque de basculement de la façade latérale sur l’école voisine”, ordonne aux propriétaires de “réaliser les travaux nécessaires (…) sous 28 jours”. Soit d’ici le 20 mars.
Mais un dénouement d’ici à un mois est loin d’être assuré. “La difficulté, c’est de trouver des fonds, les ressources financières des propriétaires sont très légères”, prévient Laurent Fergan. L’administrateur monte un dossier auprès de la nouvelle cellule d’accompagnement habitat, installée par la métropole rue de la République, mais les études aussi, nécessitent des fonds. Il a par ailleurs diligenté un bureau d’études, comme cela est exigé, et veut “faire la mise en sécurité préalable”. C’est-à-dire réaliser les travaux signifiés dans l’arrêté. Viendront ensuite les travaux de pérennisation.
Si Laurent Fergan ne parvient pas à trouver les fonds pour des premiers travaux, il compte “demander à la municipalité de faire des travaux d’office”. Cette solution ne peut se déclencher qu’après le délai de 28 jours. Mais la procédure n’étant que très peu utilisée par la municipalité, impossible de définir la durée qu’elle pourrait prendre.
Commentaires
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Concernant la lézarde sur la façade, un tour sur Google Street View montre que l’immeuble est dans cet état depuis au moins septembre 2017…
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C’est tout aussi flagrant sur la photo Street View de juillet 2014, et certaines fissures sont déjà visibles sur la 1re photo qui remonte à avril 2008…
L’une des sources du problème, c’est que la ville ne fait pas respecter l’obligation décennale de ravalement des façades.
Le ravalement permet (quand il est fait correctement) de détecter les problèmes structurels des immeubles et surtout d’éviter qu’ils s’aggravent.
À défaut de le faire à l’échelle de la ville (ce qui serait normal mais est visiblement impossible pour la municipalité), il est absolument inadmissible que les services municipaux ne fassent pas respecter cette obligation de ravalement de façade sur les immeubles mitoyens de son patrimoine, et en particulier des établissements recevant du public.
La situation dans cette école est révélatrice de l’état de non-gestion absolue de cette ville.
C’est honteux.
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Les ravalements de façades comme cache misère ont été subventionnés dans toutes les ruines de la ville et les entreprises ne vont pas se priver d’un revenu juteux en signalant un danger quelconque : on cache la fissure et jusqu’à la prochaine catastrophe tout le monde est content …
Rue Potier ( 3 ème ) ,une maison en ruine irréparable menace la rue : reste de toiture envahi par les pigeons ,murs lézardés et maison habitée adjacente …
Il y a 1 an que des responsables de la mairie ou autre administration ( cela change tous les mois …) sont venus faire semblant de s’affoler, à ma demande , puis plus rien …le propriétaire serait un peu gourmand ….
Au sacro saint respect de la propriété privée et de l’appât du gain des vies sont ainsi mises en danger alors qu’il est du devoir des pouvoirs publics se protéger les citoyens .
Avec un peu de courage politique des mesures peuvent être prises , mais il faut des victimes ..et .cela ne va pas tarder …
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Il convient de préciser que ,malgré son nom, cette école n’est pas une école privée !
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