Au comité d’action sociale, FO garde la main malgré son recul dans les urnes

CFE-CGC, CFTC, FSU et CGC en sont sûrs : Force ouvrière a fait en sorte de garder la main sur le CAS, association loi 1901 en charge de distribuer des prestations sociales aux agents de la métropole et de la Ville comme le fait un comité d’entreprise dans le privé. “FO, pressentant son recul aux élections professionnelles, a modifié les règles du jeu pour conserver la quasi-totalité des sièges”, estime Ludovic Bedrossian, de la CFTC.

En effet, depuis les élections professionnelles de décembre, FO est ressortie affaiblie, réunissant 44% des voix à à Marseille et 36% à la métropole. Pour les autres syndicats d’agents, la suite logique aurait donc été de pouvoir siéger largement au sein du conseil d’administration du CAS. Voire, en s’alliant tous, d’y rafler la majorité. Mais le CAS a modifié ses statuts, y introduisant “une dose de proportionnelle”. FO, arrivé premier en nombres de voix, conservera donc au final 3 siège sur 4 pour la Ville, 2 sur 3 pour la métropole. Les autres sièges seront soumis à tirage au sort le 25 février, tirage au sort qui comprendra tous les syndicats, FO compris. “À l’arrivée, Force ouvrière aura donc entre 75 et 100% des sièges, ce qui n’est absolument pas conforme à sa représentativité auprès des agents”, déplore ainsi Pascale Longhi, représentante CFE-CGC.

Actualisation le 19 février à 14h : Force ouvrière a réagi par communiqué et dément plusieurs aspects dénoncés lors de cette conférence de presse. Le syndicat précise que les statuts ont été modifiés en décembre 2017 et non pas en décembre 2018. Et calcule qu’avec les anciens statuts “FO aurait eu 4 sièges sur 5 et 5 sur 5 si pas de liste
unique”. Alors qu’avec les statuts actuels, “FO aura 4 sièges, FSU 1 siège + 2 sièges tirés au sort, ce qui pouvait donner : 6 et 1, 5 et 2 ou 4 et 3”.