Hollande élu, les projections pour les législatives s’affinent
Hollande élu, les projections pour les législatives s’affinent
Dimanche soir, peu après 20 heures, Bruno Gilles et Renaud Muselier voulaient encore croire à “un sursaut marseillais”. Derrière, pour eux, la soirée a ressemblé à un quadruple revers. La ville, le 4e arrondissement, le 5e et la circonscription législative de Renaud Muselier ont tous placé en tête le candidat socialiste François Hollande. Certes, dans la 5e circo, redécoupée – croyait-on – aux petits oignons par Alain Marleix, le Corrézien ne recueille « que » 50,2 % des suffrages mais la symbolique est forte. Le duo qui avait battu Guérini en 2008 aux municipales et permis à la droite de garder la main sur Marseille n’a pas connu la même réussite.
L’optimisme affiché il y a quinze jours avait pâli. La théorie des courants, chiffrée par Bruno Gilles, “donne un bonus de trois ou quatre points aux candidats qui représentent le président élu”. Reste alors au maire du troisième secteur à se raccrocher à d’autres données. “On a beaucoup dit qu’il y avait un rejet de la personne de Nicolas Sarkozy, peut-être qu’avec quelqu’un d’autre aux législatives, cela peut être différent”, glissait-il juste avant que son champion n’annonce à la télévision sa mise en retrait (partielle) de la vie politique. Toute la force de frappe sera donc nécessaire pour réussir à barrer la route à Marie-Arlette Carlotti qui, hier soir, bien qu’annoncée à Montgrand, avait préféré fêter la victoire à Paris au terme d’une campagne où elle s’est montrée bien discrète alors même qu’elle faisait partie du staff de campagne du candidat.
Heureusement pour l’UMP, la casse marseillaise n’a pas été si impressionnante ailleurs. Ainsi, on a encore pu admirer la science de Marleix dans le maniement de ciseaux dans la troisième circonscription. Sa technique ? Renforcer de bureaux du nord du 12e (classés à droite) et délester de territoires du 14e (à gauche)la circonscription de Sylvie Andrieux au profit de son opposante, déclarée sur le tard, Nora Preziosi. A l’arrivée, Hollande s’y impose avec un score minime de 50,7 %. Un résultat peu reluisant qui n’a pourtant pas de quoi effrayer Andrieux. Le score du Front national au premier tour de la présidentielle (25 %) semble en effet garantir une triangulaire qui reconduira à coup sûr la sortante, qui plus elle quand l’on sait que le parti d’extrême-droite a choisi d’y investir le conseiller régional Stéphane Ravier plutôt qu’un de ces candidats fantômes qu’on avait vu fleurir aux cantonales…
Effet amplificateur
Autre effet du redécoupage électoral, la projection sur certaines circonscriptions fait apparaître des bastions qui amplifient fortement les variations. Du côté de Hollande, la 4e (qui a récupéré des bureaux à gauche de la 5e) et la 7e (qui a fait de même avec la 3e), on note une progression en nombre de voix supérieure à la somme de celles de tous les candidats de gauche – plus François Bayrou – au premier tour. Et ce malgré un nombre de voix totales inférieur…
A l’inverse, on constate une importante mobilisation dans la circonscription du littoral, celle du député UMP sortant Dominique Tian : dans un contexte difficile, le président sortant gagne entre les deux tours près de 2000 voix de plus que celles du cumul Marine Le Pen/Nicolas Dupont-Aignan.
Mêmes scores mais combats inégaux
Dans les deux dernières circonscriptions – les 1ère et 6e, celles du sud-est de la ville – Nicolas Sarkozy a plutôt bien résisté à la percée d’Hollande avec un score quasi identique : près de 56% des voix. De quoi assurer une confortable avance théorique en cas de duel. Mais les deux députés UMP sortants en lice sont loin d’être dans la même situation.
Avec un bon report du FN hormis dans les quartiers plus populaires du 10e et surtout la perspective assez peu probable d’une triangulaire, Guy Teissier – candidat dans la 6e qui regroupe le 9e arrondissement et le sud du 10e – ne se fait pas trop de mouron. Dans la 1ère (11e arrondissement, sud du 12e et nord du 10e), la dissidence du maire Nouveau Centre Robert Assante ne permet pas à Valérie Boyer de pouvoir compter sur la totalité des voix de son champion. Beaucoup se jouera donc, comme nous l’avons déjà vu en détail, au premier tour.
En bonus, le bilan du second tour à Marseille, circonscription par circonscription. A chaque fois, en cliquant sur un des territoires de la carte, vous retrouverez les résultats des deux tours comparés à la moyenne sur l’ensemble de la ville. Le tout, bien sûr, grâce au boulot de notre développeur, François Bourgault, qui y a laissé une partie de sa nuit.
Commentaires
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Quand connaîtra-t-on les différents candidats? par exemple, quelle est l’alternative à Tian dans la 2ème circonscription, quand bien même il l’emporterait dès le 1er tour?
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Pour le PS, c’est l’avocat Jean-Pierre Mignard qui est candidat.
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