L'UMP à Marseille accélère

L'UMP à Marseille accélère

Rachida Dati chez Solange Biaggi, François Baroin avec Bernard Reynès et Guillaume Peltier à la fédération. Le tout pour la seule journée de jeudi. Après Chantal Jouanno lundi et avant Christian Estrosi reçu ce soir à 20 heures. Pas de doute, la campagne UMP accélère à un mois du premier tour comme le confirme Bruno Gilles, le maire du 4/5 et secrétaire départemental adjoint de l'UMP :

Bien évidemment, c'est une accélération, on a repris le moral. On ne l'a pas dit officiellement mais bon, il y a des moments où on avait le moral dans les chaussettes. Les derniers sondages nous ont fait du bien.

La journée d'hier se voulait donc placée sous le signe du renouveau et de l'espoir. Les Parisiens étaient là pour ça. A Marseille, c'est l'invitée de Jean Roatta, l'ex député national devenu européen suite à une jolie bataille interne, qui ouvrait le bal. Rachida Dati descendait à Marseille pour se divertir un peu loin de la capitale où elle porte une candidature dissidente face à François Fillon. Une entorse à la discipline de parti qui n'a pas semblé gêner Renaud Muselier et Dominique Tian venus l'accueillir dans la permanence fraîchement inaugurée de Solange Biaggi. Pas plus que n'a paru les choquer l'amas de clichés portés par l'ancienne ministre de la justice, résumé en une phrase :

Ici, on n'a pas besoin de discours. Il suffit qu'on dise "On est bien", qu'on vous aime, qu'on se ressemble et qu'on se sent chez nous, ça finit finalement à faire campagne !

Pour les idées, il faudra attendre car ce n'est pas les discours successifs des trois hôtes qui auront su relever le niveau. Résumé : "Rachida est une belle femme", "elle a une silhouette divine", "un charme exceptionnel". Et il aura fallu que la députée européenne montre, légèrement mais ostensiblement sa gêne pour qu'au détour d'une phrase, on souligne "sa compétence" et "sa ténacité". Ouf.

Du coup, on a plutôt filé au siège rue Sainte-Cécile où un homme, un vrai, allait intervenir, une équipe de France 2 collée aux basques. L'ancien du FN, ex porte-parole de Villiers avant de devenir pour cette campagne celui de Nicolas Sarkozy venait donner un cours à la centaine de militants entassés dans une salle surchauffée, au sens propre plus qu'au figuré.

Le prof et ses élèves

A Marseille, les anciens profs d'histoire-géo qui transforment les assemblées en salle de classe, on connaît. En l'absence du titulaire du poste pourtant annoncé, on a eu droit à de nouvelles méthodes. C'est parti pour un défilé à vitesse grand V graphiques et statistiques. Le but ? Convaincre l'assistance, des militants UMP même si on en a déniché un qui "ne votera pas Sarkozy", de la qualité du bilan de leur candidat.

"Vous prenez des notes, les gars, hein ? Pour aller sur le terrain après…", glissera Renaud Muselier à ces militants trop près d'une oreille indiscrète de Marsactu. "Le but c'était que les gens retiennent les arguments et soient rodés à quelques questions rapides. Il ne suffit pas de tendre un tract et d'attendre que ça se passe", sous-titre Bruno Gilles. Au fur et à mesure, Peltier égraine les mesures à valoriser : port de la burqa, peines plancher, statut d'auto-entrepreneur, suppression des droits de succession, service minimum, défiscalisation des heures supplémentaires. Puis les thèmes porteurs : droits et devoirs, justice, nucléaire, immigration, éducation.

Les militants écoutent mais, à les interroger à l'issue de l'exposé, la leçon ne semble pas avoir encore porté ses fruits. "Tu nous donneras tes slides à la fin", a lancé un Renaud Muselier prévoyant. Les élèves n'auront pas beaucoup de temps pour réviser la leçon. Dès ce week-end, ils sont sur le terrain pour les 72 heures de l'UMP. Samedi, c'est tractage. Dimanche, phoning. Seul hic, les graphiques ne passent pas par téléphone.