Droite : l'inconnue de la troisième circonscription

Droite : l'inconnue de la troisième circonscription

A trois mois des législatives, Sylvie Andrieux n'a toujours pas de rival connu à droite dans la troisième circonscription. Officiellement, celle-ci est réservée à une femme pour lutter contre la surreprésentation des hommes parmi les parlementaires, qui avait valu à l'UMP une amende de 4 millions d'euros lors du précédent scrutin. Mais elle a aussi été proposée à un homme, le maire du 11/12 Robert Assante, qui a rejeté avec fracas cette candidature pour concurrencer Valérie Boyer dans la première.

Suspendue aux lèvres de Borloo

Surtout, elle doit entrer dans un éventuel accord électoral avec les formations de centre-droit, nouveau centre et parti radical en tête. Dans cette optique, le congrès parisien du parti radical valoisien ce samedi revêt un caractère décisif. L'ambiance risque d'être chaude à l'hôtel Marriott après que Jean-Louis Borloo a été annoncé, parmi d'autres ralliés, comme participant au grand meeting sarkozyste de Villepinte ce dimanche, piétinant de fait la démocratie interne.

Cet écart a été très peu apprécié en interne, notamment par la secrétaire générale adjointe du parti, la Marseillaise Arlette Fructus, déjà prévenue du renoncement à la présidentielle d'un texto une minute avant le 20 heures. Cet agacement ne devrait cependant pas modifier le choix final. Et, comme le suggère Bruno Gilles, secrétaire départemental adjoint de l'UMP, un ralliement de Borloo devrait ouvrir la voie à Arlette Fructus dans la 3e.

Sauf que, et c'est là que ça se corse, la radicale n'en veut pas. Elle prétend qu'on la lui a déjà proposé, en même temps qu'à Robert Assante et qu'elle l'a refusé. A ses yeux, la seule solution reste d'obtenir la quatrième, celle du centre-ville. L'option paraît tout de même improbable, la candidate investie par l'UMP, Solange Biaggi, ayant déjà installé à grands renforts de banderoles bleues et rouges sa permanence de campagne sur la Canebière.

Nora Preziosi veut l'investiture

Malgré nos multiples relances, Arlette Fructus se refuse à tirer un trait définitif sur le fief de Sylvie Andrieux. Il ne faut pas insulter l'avenir. Un futur pourtant assez sombre pour elle dans cette circonscription. Elle y est attendue au tournant par Nora Preziosi, elle aussi adjointe au maire et président du comité régional de soutien à Nicolas Sarkozy.

L'élue, déjà candidate en 2007, réclame depuis des semaines l'investiture, notamment dans le feuilleton dominical de France 2 où elle apparaît régulièrement en compagnie de sa cousine, la sénatrice-maire du 15/16 Samia Ghali. A Marsactu, elle lâche : "Si elle part, tant pis pour elle, elle va se faire fracasser. Parce qu'ici, il faut y aller hein, y a des socialistes, y a des communistes, y a un Front national fort." Elle raccroche puis rappelle : "Surtout, dites bien que j'ai plus de légitimité que la blonde, là !" Mise au parfum, Arlette Fructus calme le jeu : "On est amies depuis trente ans avec Nora. Elle a raison, elle a la légitimité… comme moi dans la quatrième !"

Fructus mise sur le fait que l'UMP ne pourra se passer de ses partenaires dans "cette élection présidentielle qui s'annonce difficile pour la droite". Mais aujourd'hui, un responsable UMP qui, il y a quelques semaines, souriait ironiquement à l'évocation des demandes de Nora Preziosi, lance : "S'ils continuent à se faire prier, on n'ira pas indéfiniment les chercher."