Propreté : vers un consensus FO-MPM

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le 8 Mar 2012
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Propreté : vers un consensus FO-MPM
Propreté : vers un consensus FO-MPM

Propreté : vers un consensus FO-MPM

"C'est la médiatisation du dialogue social." La formule est du président de Marseille Provence métropole Eugène Caselli et souligne la faible surprise du président de la communauté urbaine après le dévoilement à la mi-journée par Force ouvrière Territoriaux d'un livre blanc sur la propreté, sorte de réponse au rapport propreté de Martine Vassal, Patrick Mennucci, Yves Moraine et Sylvie Andrieux dévoilé le mois dernier.

Face à ces mousquetaires et tout en reconnaissant un bel effort, les syndicalistes se sont positionnés comme les hommes du cardinal. Non à l'intervention des entreprises privés, non à la fin du fini-parti et non aux chronotachygraphes qui permettent de suivre en temps réel les bennes. Et la menace d'employer "l'arme nucléaire" soit la grève sur une thématique locale, "ce qui n'a jamais été fait", rappelle-t-on régulièrement dans les couloirs de MPM. A FO, on veut donc bien changer, un peu, montrer sa bonne volonté "en faisant passer le message pour que le travail soit mieux fait" mais on ne veut pas assumer toute la charge.

 

 

Cette prise à partie de l'opinion a tout d'une mise au point ferme. Elle pourrait laisser croire à des négociations tendues mais, au final, il n'en est rien : la discussion est sereine assure-t-on d'un côté comme de l'autre.

Hier après-midi, Eugène Caselli répondait favorablement à plusieurs attentes syndicales. "Le chronotachygraphe n'est pas un instrument de flicage, estime le patron de MPM. Cela nous permet d'éviter les accidents du travail et donc bénéfique à la santé des agents. C'est ce qu'on essaie de leur faire comprendre. Mais là, on n'est plus dans le fondamental" et l'on comprend donc que ces GPS vont vite être oubliés.

Concernant le fini-parti, l'abolition, y compris pour les agents de maîtrise, n'est plus vraiment d'actualité. Caselli se concentre sur l'objectif.

"Qu'ils finissent une demi-heure avant ou après, ça changera rien. L'important, c'est  que les agents de maîtrise passent après les bennes."

Là encore, FO partage ce point de vue estimant qu'ils doivent effectivement mieux assurer leur travail.

Enfin, concernant les noyaux villageois où devait intervenir le privé, le président de la communauté urbaine ajoute que "si le travail est fait correctement, on n'aura pas besoin de faire travailler le privé dans ces secteurs". Voilà encore un élément où FO et MPM convergent.

Eugène Caselli fixe par ailleurs comme objectif de récupérer "l'heure de travail quotidienne perdue depuis dix ans" suite à "une dérive du fini-parti". Là aussi, ça tombe bien, le syndicat majoritaire dit avoir fait "les efforts nécessaires pour être irréprochable sur la collecte" et donc travaillé plus, ce que le président de la communauté urbaine admet.

FO veut des embauches

Le temps où rien n'était négociable à part peut-être "l'heure des vingt minutes de pause des agents" semble bel et bien révolu. Patrice Ayache, numéro 2 de FO Territoriaux se fait fort de signaler que "deux heures après la publication du rapport, MPM nous appelait pour discuter".

On devrait donc s'acheminer vers un accord à l'ancienne, négocié avec le syndicat de la place Léon-Jouhaux, avant même les réceptions des membres de l'intersyndicale (FSU, Unsa, CGT, CFDT) qui doit commencer le 19 mars. Un seul gros sujet reste encore en suspens. Les moyens mis en place pour atteindre les 120 cantonniers supplémentaires en trois ans. MPM pense que la simple transformation des départs d'agents de collecte en retraite en nouveaux postes au cantonnement suffira. FO n'y croit pas et réclame des embauches. Une divergence qui ne devrait pas constituer, comme le reste, un casus belli. Sauf si les Mousquetaires provoquent en duel les hommes du cardinal.

 

En intégralité, le livre blanc de Force ouvrière, entre analyse du contexte politique et mesures concrètes. On notera notamment ce succulent passage : "Depuis au moins les années 60, le service de la propreté a longtemps été un service d'accueil pour agents ayant rendu des services signalés (notamment dans le cadre des scrutins électoraux) aux exécutifs locaux de tous bords"

 

 

 

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Commentaires

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  1. Massiliensis Massiliensis

    “Qu’ils finissent une demi-heure avant ou après, ça changera rien. L’important, c’est que les agents de maîtrise passent après les bennes.”

    Ah oui ? Et si le travail a ete baclé ? L’agent de maîtrise il va faire quoi ? Faire revenir les gars de suite parce que c’est pas fini ? Il va rien faire l’agent de maîtrise, parce que si il la ramene trop, le syndicat va lui tomber dessus …

    Marseille va rester un ville sale ! Merci monsieur Caselli, merci FO !

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  2. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    En fait tout est déjà habilement négocié en coulisses comme d’habitude .
    Je prends le pari que FO pour dire oui, va obtenir l’octroi de primes mensuelles pour cette pseudo augmentation de tâche de travail au quotidien.
    Et ce sont les contribuables marseillais qui payeront l’addition comme toujours!

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  3. Incrédule Incrédule

    “l’émergence de mentalité plus exigeante en matière de propreté”…
    FO,n’a jamais entendu parler des impôts que les maresillais paient au titre de la propreté de Marseille.
    Les marseillais sont des imbéciles qui n’ont pas compris que FO est un syndicat philantrope.
    Plus c’est gros,et plus ça……!et plus ça dure,malheureusement.
    Tous virés,c’est la seule solution.
    Mais ça on ne le verra jamais.
    C’est la malediction de Marseille.

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  4. Céhère Céhère

    Bon ben ce n’est pas demain que la ville sera propre. C’est limite désespérant.

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  5. geneker geneker

    il faut remette au boulot les cantonniers, qu’ils mettent leur téléphone portable dans leur poche et leur balai dans la main ! ils n’ont même pas de conscience professionnelle… que les rues soient propres n’est pas leur préoccupation première… seule finir rapidement et tranquillement. il faut dire aussi qu’ils ne sont pas aidés par trop de marseillais inciviques notamment les propriétaires de chien… mais que fait le police de la propreté ? combien de PV dressés ? eus aussi on le téléphone à l’oreille.

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  6. Marseille capitale de la saleté Marseille capitale de la saleté

    IL’affaire de la double billetterie des musées marseillais est, pour certains, un symptôme de ce climat. Huit agents municipaux, dont un cadre FO, responsable des ressources humaines à la direction des musées, ont été mis en examen en 2010 dans le cadre d’un détournement de fonds publics qui pourrait atteindre les 100 000 euros. Ils ont depuis été réintégrés dans d’autres services en attendant leur procès en correctionnelleLa communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), créée en 2000, n’a fait que répliquer le système. Propulsé par surprise à Par contre, FO garde un vrai pouvoir sur les nominations. « C’est simple si vous voulez faire une carrière normale, vous devez adhérer à FO », résume notre ancien haut fonctionnaire de MPM. « Jusqu’au début des années 2000, les promotions à MPM se décidaient avec FO avant la réunion de commission paritaire, raconte-t-il. Le représentant FO était présent à la réunion préparatoire, avec le président de MPM et quelques hauts fonctionnaires, et il barrait les noms. On ne nommait que des gens recommandés par le syndicat. »sous la pression du duo Argy-Alexandre Guérini. Son directeur adjoint de la propreté, Michel Karabadjakian, un cadre FO depuis mis en examen dans l’affaire des marchés truqués, lui fut même imposé par Elie-Claude Argy et Alexandre Guérini.sa tête en 2008, le président PS, Eugène Caselli, s’est dépêché de remballer les promesses de réforme du fini-parti et de s’appuyer sur les réseaux en place Mastercarte FO

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