LGV : "éviter de construire des gares au milieu de la campagne"

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le 16 Sep 2011
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LGV : "éviter de construire des gares au milieu de la campagne"
LGV : "éviter de construire des gares au milieu de la campagne"

LGV : "éviter de construire des gares au milieu de la campagne"

Alors que la deuxième phase de consultation publique autour du projet de ligne à grande vitesse en région Paca a débuté mardi, le vice-président de l’association représentant les usagers des transports pour la région (FNAUT PACA) répond aux questions de Marsactu :

Qu’attendez-vous de cette grande concertation publique lancée par Réseau ferré de France (RFF) ? Vous sentez-vous écoutés ?

Elle ne fait que commencer, mais c’est évidemment un moyen de faire passer nos idées. Je n’en suis pas à ma première LGV, j’ai connu celle reliant Paris à Lyon dans les années 80 et, à l’époque, il n’y avait aucun débat, donc c’est déjà une grande amélioration. Après, je pense que c’est efficace dans la mesure où tout le monde peut s’exprimer. La dernière concertation (qui a duré quatre ans, entre 2005 et 2009, NDLR) a coûté dans les cinq millions d’euros cela en valait le prix, c’est comme ça qu’on a obtenu la création d’une gare TGV souterraine à Marseille.

Quelles sont les attentes des usagers tant au niveau de cette ligne grande vitesse que sur les trajets locaux ? Privilégiez-vous un scénario plutôt qu’un autre ?

Les habitants de la région niçoise seront les principaux bénéficiaires d’une ligne comme celle-là puisque avec un temps de trajet de moins de 4 heures pour Paris, les usagers se tourneront moins vers l’avion. Il faut savoir que l’aéroport de Nice est proche de la saturation, il accueille aujourd’hui neuf millions de passagers par an et ne pourra en accueillir plus de 12 millions et demi. C’est un enjeu primordial. Il faut donc expliquer aux agriculteurs varois – farouchement opposés au projet et dont je comprends à priori la position – que si cette ligne ne voit pas le jour, c’est un doublement de l’autoroute ou carrément un troisième aéroport (après Nice et Marignane, NDLR) qui risque de voir le jour. L’autre enjeu de cette LGV, c’est aussi le développement du TER. Une nouvelle ligne permettrait de libérer des sillons pour mettre en place plus de rames, notamment le long du littoral azuréen très souvent congestionné. Mais tout cela doit s’accompagner d’une intermodalité efficace. C’est pour cela que nous sommes favorables au scénario n°1, qui desservirait les centres-villes pour éviter de construire des gares au milieu de la campagne.

Etes-vous confiant dans l’aboutissement du projet ?

C’est quelque chose d’indispensable pour le bien-être des usagers alors on se force à l’optimisme. Après je suis très inquiet pour le Var où la pression des agriculteurs et très forte et les discussions impossibles. Cette concertation est faite pour trouver un terrain d’entente. Au-delà de tout ça, la question qui se pose, c’est : qui fait le chèque ? Nous pensons qu’un phasage de la construction de cette ligne est peut-être la solution, y aller petit à petit : d’abord Marseille-Toulon, puis Toulon-Nice. Cela permettrait d’étaler le financement et de trouver un accord.

Un lien Retrouvez sur le site Internet de la FNAUT PACA la synthèse de leurs travaux au sujet de la LGV.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Ce tracet LGV est une aberration sur tous les points de vue ; financier tout d’abord (car , oui “qui fait le chèque?”). La population ne veut pas plus des nuisances visuelles, sonores et assumer en plus les frais que cela va engendrer ( augmentations d’impôts…)que les agriculteurs qui ne sont pas les seuls à être farouchement opposés à ce projet.
    Nous avons fait le choix d’une qualité de vie donc pas de gares ni de trains qui les traversent dans nos campagnes.Merci.

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  2. Patrice Patrice

    “Je n’en suis pas à ma première LGV” dit ce monsieur représentant des usagers. Mais pas un mot sur la qualité de vie des populations qui vivent et travaillent le long de ce littoral ! Surpopulation … pas un mot. Pression immobilière … pas un mot. Multiplication d’infrastructures consommant un espace immense … pas un mot. Oui, les agriculteurs s’inquiètent que des terres arables soient sacrifiées au Dieu Vitesse; mais pas seulement, tout le monde ici voudrait pouvoir mieux respirer, avoir plus d’espace vert, pouvoir utiliser leur vélo ou aller à pied en toute sécurité. N’est-il pas tant de modifier nos habitudes de vie ? Serons-nous plus heureux en doublant les autoroutes, en construisant d’autres aéroports ! Il est urgent de consommer différemment. Pourquoi continuer à perdre son temps “à courir” ??

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  3. Guixa Guixa

    Je suis assez en désaccord avec les commentaires précédents.
    En effet : les gens ont besoin de cette mobilité. Tous les transports en PACA sont actuellement saturés (train, routes et avions). Alors reste à choisir comment régler cette question.
    1) Interdir de se déplacer plus de x fois dans un mois. Je ne pense pas que cette solution soit pérenne, par ailleurs elle sera mauvaise économiquement et socialement. Et les plus touchés seront ceux qui y vivent.
    2)Privilégier les modes de transports déjà existants? Alors on double les autoroutes, on agrandit et on crée les aéroports? Cette solution n’est ni écologique, ni pérenne, ni même exempte de nuisances pour ceux proches de ces infrastructures. Et comme aujourd’hui, il sera plus rapide de faire Marseille-Nice par la voiture que par le train (je vous promets c’est le cas, j’ai essayé à plusieurs reprises).
    3)Faire en sorte de développer le train pat une ligne nouvelle. En créant une ligne nouvelle, on put rejoindre les grandes villes entre elles rapidement (même sans parler de Paris, le train deviendra compétitif entre les grandes villes de PACA). On réduit notre dépendance au pétrole car certaines personnes préfèreront le train à la voiture. Et SURTOUT, on libère des sillons sur la ligne existante qui est saturée (par des trains de vitesses différentes) pour faire passer des trains de fret et des TER.
    Oui, c’est vrai, il y aura des gens qui seront touchés négativement par cette ligne, mais c’est le cas avec toutes les infrastructures. Qui aujourd’hui voudrait revenir sur la ligne TGV Lyon-Marseille, ouverte en 2001 mais qui semble toujours avoir été là? Par ailleurs c’est une des seules voies qui seraient rentables rapidement après la création…

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  4. SP SP

    C’est une question qui mériterait d’être traité par la démocratie et pas un coup de sang, non ?

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