Aller retour sur le Border-bus
Jeudi dernier, on avait rendez-vous en face de la Caravelle sur le Vieux-Port avec le Collectif Borderline, cette quinzaine de potes qui excitent les soirées marseillaises depuis un an. Ce soir, c’est un bus à l’impériale qu’ils ont décidé de revisiter : la recette peut paraître simple, un bus décapoté, 3 DJ de talent, un bar, et on va du Vieux-Port à la Pointe Rouge.
Avec pas plus de soixante personnes à bord, « on aime les soirées intimistes » dixit un des organisateurs, le bus est prêt à partir pour un premier tour, celui de l’apéro (20h – 21h30). Le soleil caresse encore les trottoirs Quai de Rive-Neuve, les Ray-Ban de couleurs sont donc encore de mises. On voit beaucoup de pastel, du bermuda bleu foncé et des tropéziennes dorées, tout ça remue calmement au doux son de « Why Am I Mister Pink ».
« Tu m’aurais vu… »
C’est qu’on est tout en retenue pour ce premier tour de bus, plus occupé par le regard ébahi des passants que par ce qu’il se passe dans le bus. Impression confirmée par une jeune fille arrivée à Marseille il y a quelques années après avoir longtemps travaillé dans le milieu de la nuit à Paris: « Ici il y a des soirées canons, les gens aiment bien aller là où c’est interdit, mais une fois dedans, ils se lâchent pas vraiment ». Un peu Aixois les marseillais branchés ? « Oh! C’est la première fois que je prends le bus à Marseille ! » s’exclame, un brin fière d’elle, une jeune marseillaise, daïquiri de fraise à la main. Une autre dit au téléphone « C’est dommage que tu ne passes pas par la Corniche, tu m’aurais vu »…
Alors c’est vrai qu’il est encore tôt. La deuxième et la troisième fournée (22h – 23h30 et 23h30 – 1h) seront plus remuantes (si l’on en croit cette vidéo). « On fonctionne beaucoup avec un noyau durs dont on sait qui vont mettre l’ambiance, on leur garde toujours quelques places, on veut pas se laisser déborder par ceux qui viendraient que pour être vus » nous explique Christian, membre fondateur du Collectif. C’est dans le même esprit qu’ils organisent régulièrement des soirées réservées à ce fameux noyau.
Quoiqu’il en soit, le concept Borderline fait l’unanimité autour de nous… « Les gens savent qu’ils vont trouver du bon son », sans oublier le cadre…
On a visité Marseille en musique
Il faut dire que le collectif s’est fait une spécialité dans l’organisation de soirées originales et différentes, ils ont par exemple « hacké » le tramway pour la dernière fête de la musique. Les apéros du bateau, c’est eux, le loft sur le Vieux-Port, c’est aussi eux. Et le festival qui se prépare fin août s’annonce alléchant. « Les gens savent qu’ils vont trouver du bon son » dit Christian avant d’annoncer une liste des artistes avec qui ils collaborent : Pilooski, Hyphen hyphen, Dinner at the Thompsons, DJ Oil… Pour les néophytes, « ce sont des DJ qui jouent dans de grands festivals sauf que là on les a dans un cadre exceptionnel et intimiste ».
Borderline, qu’es aco ?
« C’est un petit réseau qui finit par être grand » pour Kenya, « C’est des marseillais qui organisent des soirées pour leurs réseaux d’amis » pour une habituée qui nous explique comment tout le monde connaît tout le monde : Oogie, Passe-temps, Soirées Loisirs, Radio Grenouille… le premier cercle est dans la place.
Christian nous fait l’historique « on est une bande de potes, on a commencé à organiser des soirées avec des amis en 2009, et comme c’était bien, on s’est dit qu’on pourrait le faire pour plus de monde ». Le collectif nait officiellement en juillet 2010, « une addition d’énergies », personne ne fait que ça « chacun travaille à côté et on se réuni pour monter ces soirées de temps en temps ».
N’allez pas croire pour autant que ces petites sauteries s’organisent à la va-vite. Il faut compter un an d’organisation pour les apéros du bateau et le festival. Surtout le bateau, parce que quand on veut bien faire, pour avoir le droit de mettre 200 personnes sur un bateau et servir de l’alcool… « Faut être super carré : licences, douanes, autorisations… on est blindés ! ».
Marseille la nuit, version trentenaires !
Attention, Borderline ne fait pas dans la nuit mais dans la soirée ! C’est une nuance de taille qui leur vaut d’être plutôt hors du radar préfectoral, très occupé par ailleurs à annihiler toute forme de vie nocturne sur le littoral. De plus, « en étant itinérant, tu as quand même cent fois moins de soucis », il vaudrait donc mieux être un peu mal vu par tous les CIQ que détesté par un.
Et puis pourquoi se forcer, quand on a « jamais été de la nuit », Christian rappelle que « Borderline a un public qui a des enfants et n’a pas forcément envie de se coucher à 7h du mat ». Leur succès semble faire école puisqu’on a l’impression que l’apéro prolongé et itinérant devient le meilleur moyen de faire la fête à Marseille sans se prendre les scuds des CIQ et de la Préfecture. La fête Bleue a plié la tente à 1h, pareil pour les fêtes de quartier rescapées…
Et pour les amateurs de nuits blanches en plein air qui rêvent d’un Berlin-sur-mer, il faudrait qu’une génération de Borderliner juniors se bouge et que la Pref et la Mairie se décoincent, « mais c’est beaucoup d’organisation ! » met en garde Christian… Chiche ?
La programmation détaillée du Festival, c’est par là
Fabien Pecot & Esther Griffe
Commentaires
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J’aime beaucoup le concept. C’est Rock& roll à souhait, le côté bus à l’impérial Anglais … et puis cette idée de se donner des moyens subtils et nomades pour s’aménager des espaces de liberté irréductibles au nez et à la barbichette de tout ceux qui sont là pour plomber une ville magnifique tel que Marseille … les CIQ ne sont pas les moindre à ce jeu là, avec la défense systématique de leurs petits intérêts perso et leur si courte vus pour tout le reste …
Un petit slogan pour les CIQ, au passage … ” vous êtes obtus ? intégrez un CIQ ! “
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Des bonnes idées, mais il faut toujours faire attention à ne pas déranger le voisinage. Le problème à Marseille : des soirées mais surtout pas trop tard, et pas à proximité des habitations, mais surtout pas en pleine nature…
Marseille essaye de bouger, mais on lui donne de temps en temps des petits coups de rames pas qu’elle ne s’excite pas trop.
Les soirées Grenouille n’arrivent pas à s’organiser cette année, la préfecture traîne pour leur donner les autorisations.
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