Petit atlas illustré du bétonnage à Marseille

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le 7 Juin 2011
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Petit atlas illustré du bétonnage à Marseille
Petit atlas illustré du bétonnage à Marseille

Petit atlas illustré du bétonnage à Marseille

Dans une ville qui manque de logements, les projets immobiliers sont pourtant loin de faire l’unanimité. 3000 logements sont bloqués suite à des recours de riverains, soit plus de la moitié de ce qui est construit en un an à Marseille. Une situation qui commence à agacer les promoteurs et certains élus comme Roland Blum, premier adjoint au maire de Marseille, qui souhaite depuis longtemps rendre plus difficile le dépôt de recours, et pourrait bien finir par être suivi. Le maire lui aussi ne cache pas son irritation et dénonce «l’égoïsme» des riverains «au détriment de l’intérêt général».

Mais les mouvements structurés par le collectif Laisse Béton utilisent-ils réellement les recours de manière abusive, voire comme un «racket» ? Patrick Alary, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) et patron régional de Bouygues, qui emploie ce mot, n’a pas donné suite à nos sollicitations. Dans la Marseillaise, son vice-président Cyril Simon, reconnaît toutefois que certains recours sont «compréhensibles» et que «les gens en ont peut-être un peu marre d’avoir des nuisances et des grues partout».

Transports et espaces verts

Si tous les projets ne rencontrent pas une opposition franche, comme aux Chartreux par exemple – 224 logements sociaux, 334 places de parking et la possibilité de construire une crèche – ceux contestés le sont souvent pour les mêmes raisons. Les plaignants, que ce soit les riverains ou même des élus – comme Christian Pellicani (PCF) à la Corderie ou encore Nathalie Pigamo (PS) et Marie-Françoise Palloix (PCF) à Montredon – et les maires de secteur qui donnent des avis défavorables pour les permis de construire, pointent généralement du doigt le manque d’espaces verts et d’équipements publics, des problèmes de circulation et de voirie.

C’est par exemple le cas de Guy Teissier, maire du 9e et 10e arrondissements qui réclame des aménagements de voirie pour accompagner la construction de la ZAC Régny. – à La Rouvière, il déclare s’opposer désormais à «tout projet de construction» -Guy Teissier qui, il est vrai, multiplie ces derniers temps les signes de détachement vis-à-vis de la politique du maire Jean-Claude Gaudin, dont il pourrait être tenté de briguer le fauteuil. Petit tour (appelé à être enrichi n’hésitez pas à apporter votre pierre à l’édifice), des projet contestés et des arguments avancés de part et d’autre :

Une pluie de recours qui pour certains illustrent les carences de la ville en terme de planification urbanistique. «Nous travaillons par rapport à des opportunités foncières pour construire n’importe quel type d’habitation. Il faudrait regarder secteur par secteur pour répondre efficacement aux besoins du territoire, a expliqué Philippe Chantraine, directeur départemental d’ADOMA lors du premier atelier des Etats Généraux du Logement. Avant de conclure : «si le politique local ne s’intéresse pas à la problématique des administrés, nous ne pouvons rien faire».

Un plan pour Marseille

« On a du mal ici à anticiper les choses. On attend que les opportunités arrivent pour changer les documents d’urbanisme au lieu de dire « on va se développer de telle manière et donc prévoyons des stations d’épuration, de la voirie etc. », nous confiait récemment Sandrine Dujardin, directrice du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Bouches-du-Rhône. Une idée que partage Samia Ghali,Vice-présidente de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), qui prône le manque de «vision globale de la ville».

Pour remédier à cela le Plan local d’urbanisme, sur lequel planchent les services de la Ville et de MPM depuis plusieurs années, semble l’un des outils évidents. Sa partie diagnostic/orientation, qui répond au doux nom de PADD et qui a pour objectif de fixer la vision du développement de la métropole à moyen terme, mais sans rentrer dans les détails réglementaires (le résumé ici, la version complète ) est d’ailleurs passé, sans trop de bruit, au conseil municipal du 16 mai.

L’idée étant de densifier le territoire autour des équipements publics et des transports en commun – et inversement d’implanter intelligemment ces derniers – on y trouve notamment une carte des « centralités » : outre un grand ovale d’Euromed au Prado, il distingue entres autres clairement la vallée de l’Huveaune (Saint Loup, La Pomme, Saint Marcel et surtout La Valentine et La Barasse).

Passer du conflit au dialogue

Mais ce n’est pas non plus une recette miracle, prévient Arlette Fructus, adjointe au logement, qui souligne que ce document, ne verra pas le jour avant fin 2012. Rien n’empêche de commencer à prendre en compte ses orientations dans la politique municipale… Pour l’heure, pour réduire le nombre de recours, il faut avant tout selon elle plus de concertation en amont entre les riverains et les promoteurs. «Les entreprises doivent aller parler aux riverains. En passant par le dialogue, il y aura moins de conflit. Et ça leur évitera ensuite de devoir négocier le retrait des recours à l’amiable… » estime-t-elle.

Ca ne pourrait pas faire de mal : dans un indiscret de La Provence, Lionel Royer-Perreault, bras droit de Guy Teissier, s’indignait récemment – sans toutefois donner de noms – que « certains promoteurs immobiliers n’hésitent pas à commercialiser leur programme avant même d’avoir obtenu le permis de construire, et même si le maire de secteur a donné un avis défavorable ! »

Un lien Préempter, utiliser le Scot, créer un établissement public foncier, miser sur les Zac : les recettes d’autres villes comme Rennes, Chambéry et Montpellier
Un lien Marseille lance ses Etats généraux du logement, sur Marsactu

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Commentaires

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  1. BLANCARDE BLANCARDE

    Bonjour
    Rien que dans mon quartier Bd de la Blancarde , alors que nous manquons cruellement de place de parkings 3 projets immobiliers sur une distance de 300 m, même si certains projets ont quelques places de parking, l’on sait actuellement que sur un même appartement le nombre de voitures peut aller au de là de trois véhicules… aucune réflexion,
    du béton pour le profit….

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  2. Chris Chris

    C’est vrai que ce serait dommage de gâcher ce paradis urbain qu’est d’ores et déjà Marseille…

    Paradis urbain construit par de courageux politiques, n’ayant jamais hésité à lutter contre les méchants bétonneurs..

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  3. Johnny Johnny

    Si « certains promoteurs immobiliers n’hésitent pas à commercialiser leur programme avant même d’avoir obtenu le permis de construire, et même si le maire de secteur a donné un avis défavorable» est-ce parce qu’ils savent qu’au final, ils auront gain de cause en versant leur cotisation aux décideurs ?…

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  4. etranger etranger

    Comment vouloir construire sans avoir au préalable organisé la voirie et imposé des places de stationnement.
    C’est la sagesse même

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  5. céhère céhère

    Il est honteux d’entendre ces politiques ou le secteur du BTP et de l’immobilier invoquer la crise du logement ou la densification urbaine, alors qu’ils ne font que de la promotion immobilière, du bétonnage et du fric.
    Même euroméditerranée, opération soit disant d’ensemble, n’est qu’une grosse pompe à €€€. Il suffit pour s’en rendre compte de se rendre sur place… 15 ans après le lancement, a-t-on l’impression d’être dans un nouveau quartier agréable, fonctionnel et vivant, ou dans un empilement d’opérations immobilières ?

    Quand on voit ce qui se fait ailleurs, à Amsterdam par exemple, ou plus près de nous à Grenoble, nous en sommes à des années lumières.

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  6. astrin astrin

    Montredon: effectivement, la route est deja saturee en ete, a tel point que les pompiers ont bien du mal a passer en cas de probleme… A part construire une 2eme route passant par Pastre, quel sera la solution aux problemes de circulation engendres par l’afflux de nouveaux habitants?

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  7. Marius Marius

    Depuis les années 50, l’urbanisation de Marseille s’est beaucoup étendue, mais n’importe comment, par morceaux incohérents.

    Aucun projet, aucune vue d’ensemble, sans prévoir une voirie suffisante et les transports en commun, sans vraies piste cyclables alors que les Marseillais font volontiers du vélo.

    La lourde responsabilité de Gaston Defferre est à mettre en cause, il ne s’est jamais intéressé à l’urbanisme, trop préoccupé par les joutes politiques. Ses successeurs, d’ailleurs, n’ont pas fait mieux.

    Il est faux de dire que Marseille manque de logements : on manque de logements à un prix convenable, voilà la situation.
    Des logements hors de prix et sans locataire, il y en a un certain nombre. Car des promoteurs bâtissent du cher, qu’ils refilent à des couillons d’investisseurs qui ne trouvent des locataires que de temps en temps, parfois jamais.

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  8. Onyx Onyx

    Il est curieux de constater l’ambiguïté entre les dires et les faires de certains de nos élus!
    Certains disent sans faire, d’autres font sans dire…..Une chose est sûre , ils sont tous atteints de la fièvre ” bétonneuse”même et, peut être surtout, ceux qui clament haut et fort ne pas en souffrir!
    La réalité est malheureusement bien là: Promenez vous en périphérie du futur Parc des Calanques, Observez le nombre d’immeubles récents ou actuellement en construction, prenez connaissance de ceux en projets , faites une addition , vous en aurez la preuve concrète.
    Le projet ANRU du secteur de la Soude sacrifie au béton, entre autres, trois ilots de verdure le long de l’avenue de la Barquière. Un de ces ilots est actuellement une petite place ombragée par sa douzaine de muriers , à laquelle il ne manque que des bancs , un peu de propreté et d’entretien pour ajouter une touche de convivialité dans le quartier.Elle eut , par le passé , une animation sympathique de marché.
    Cette fièvre bétonneuse est accompagnée de symptômes très graves et contagieux: Elle prive ceux qui en sont atteints du plaisir de la communication et de la concertation et contamine certains CIQ environnants trop proches d’eux.
    “Tous n’en mourraient pas mais tous étaient atteints”…….
    Onyx

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