Bus, cars, voitures et vélos auront rendez-vous au futur métro capitaine Gèze

Bus, cars, voitures et vélos auront rendez-vous au futur métro capitaine Gèze

C’est un petit bout de métro qui viendra, d’ici fin 2014, prolonger de 900 mètres la ligne 2 de Bougainville jusqu’au boulevard Capitaine Gèze, à la lisière des 14e et 15e arrondissements. « Une station de métro supplémentaire c’est bien, mais c’est ce qui est à côté qui est important », a précisé d’emblée ce lundi Eugène Caselli (PS), président de Marseille Provence Métropole (MPM), à l’occasion d’une réunion publique de concertation préalable sur le projet (pour les infos pratiques voir ci-dessous).

Une phrase illustrée par le chiffrage des coûts : 35 millions d’euros pour le métro – qui a l’avantage de profiter de voies préexistantes – et 31,7 millions pour le pôle d’échange multimodal qui viendra donc « à côté ». Au programme : la future ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) vers Saint Antoine, avec « quand la L2 sera finie » une autre venant de Saint-Jérôme, six lignes de bus dont cinq terminus, deux lignes interurbaines de Cartreize, un parking-relais de 630 places et un parc à vélo.

« Cela va aussi permettre de soulager le terminus actuel de Bougainville dont les bus et les parking sont aujourd’hui saturés », a-t-il ajouté. Et pour les passagers des lignes de bus transférées qui veulent prendre le métro d’éviter la dernière portion de la rue de Lyon, où le blocage est fréquent.

« Pas un terminus »

Pour Samia Ghali (PS), dont la mairie des 15/16 se situe à quelques encablures de la future station, dans le parc Billoux, « capitaine Gèze n’est pas un terminus ». Et d’évoquer « la restructuration complète » des environs prévue dans le cadre d’Euromed II, mais aussi le prolongement évoqué du tramway d’Arenc jusqu’à Saint Antoine via le lycée Saint-Exupéry, « un des plus gros de la région », et l’Estaque en traversant « des territoires qui comptent des milliers d’habitants ».

Dans les interventions des riverains, c’est d’ailleurs plus du BHNS, qui a déjà fait l’objet de plusieurs réunions, du gâchis des TER (les 14e, 15e et 16e arrondissements comptent six gares et haltes), de l’aide insuffisante de l’Etat, du métro qui devrait déjà depuis longtemps aller jusqu’à l’hôpital Nord, en train de devenir un pôle majeur, des batobus qui pourraient bientôt relier directement l’Estaque au Vieux-Port…

Les élus ont eux aussi dérivé vers la vidéo-verbalisation pour faire respecter le couloir du BHNS – Eugène Caselli s’engageant à « prendre sa part du budget des caméras » qui doivent être installées par la ville de Marseille sur ces axes – ou encore, du côté du président de la commission Transports de MPM André Molino, de la nécessaire « harmonisation » en terme de titre de transports dans le département.

Esquisse à préciser

Peut-être habitué aux projets déjà ficelés (après la concertation préalable celui-ci doit être finalisé pour la fin de l’année avant l’enquête publique en mars 2012), face aux cinq planches présentées et  sans esquisse architecturale , le public n’a donc pas, par exemple, poussé sur la manière dont on pourra rejoindre la station en vélo, sur les prévisions en terme de trafic généré par le parc relais, et sur les éventuels aménagements pour faciliter l’un et l’autre.

On sait toutefois que le parking se fera en silo au dessus de la gare de bus, ces derniers accédant tout comme les voitures via le boulevard capitaine Gèze, afin de déposer leurs passagers à quelques mètres du quai de métro. Et, histoire de coller avec la labellisation Eco Cité d’Euromed II, le projet sera attentif à la « qualité des cheminements piétons », « l’aération et l’éclairage naturel », la « gestion des eaux pluviales » ou encore « l’utilisation d’énergies renouvelables » a assuré une technicienne de MPM.

Attentes sur le parking

C’est Samia Ghali qui a mis le doigt sur l’un des points clés, appuyée par la suite par des habitants ayant fait l’expérience de la gestion de villes comme Montpellier : « pour le parking relais on ne peut pas réserver la gratuité qu’aux seuls abonnés, il faut que celui qui vient occasionnellement de Septèmes puisse y accéder avec son ticket de métro (les détenteurs de la carte Transpass non abonnés paient 1 euros de l’heure pendant 3 heures puis 25 centimes, ndlr) », a-t-elle plaidé. Réponse d’Eugène Caselli : « si cela se fait, cela sera sur toute la ville », ce qui demande à être chiffré. Qu’il n’oublie pas dans ce cas de demander une évaluation du coût, économique, social et environnemental, d’une voiture qui serait découragée et pousserait jusqu’au centre-ville (au hasard  via l’avenue Camille Pelletan).

Car, avec une situation « à proximité de l’A7 et de l’A55″ et avec « un espace beaucoup plus confortable » que d’autres pôles, comme celui de La Rose, note la vice-présidente de MPM chargée des transports Marie-Louise Lota (UMP), une démarche ambitieuse sur capitaine Gèze pourrait amputer les autoroutes en aval d’une partie de leurs automobilistes. Outre les tarifs, à en juger par les premières remontées des habitants la question de la surveillance, actuellement limitée (prière de ne pas rire) du lundi au vendredi de 6h30 à 20h. MPM pourrait commencer par une simple signalisation de la présence du métro – et rêvons un peu du nombre de places disponibles en temps réel dans le parking – au niveau des sorties correspondantes…

Vous pouvez consulter le projet et déposer vos remarques du 7 juin au 6 juillet au siège de MPM (du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et 13h30 à 17h, palais du Pharo) ou à la mairie des 15/16 (du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 16h30, parc Billoux).

Si les Marseillais pouvaient l’utiliser pour leurs déplacements domicile-travail, ça ferait déjà baisser le mauvais score de la ville pointé la semaine dernière par l’Insee, sur Marsactu