Logement : Marseille lance ses états généraux
Logement : Marseille lance ses états généraux
37 000 demandes de logements sociaux en attente sur MPM, 80% des Marseillais qui y seraient éligibles : preuve que le constat est partagé, ces deux chiffres ont été cités ce lundi à la fois par Samia Ghali, vice-présidente PS de Marseille Provence Métropole (MPM) chargée du logement, et par le préfet délégué à l’égalité des chances Raphaël Le Méhauté, lors du lancement des Etats généraux du logement de MPM.
L’idée : réunir – autour de neuf réunions étalées de mai à septembre et divisées en trois thèmes – élus, offices HLM, promoteurs, associations… Une initiative de l’association régionale des HLM Paca et Corse qui veut transposer à Marseille l’esprit des Etats généraux qui ont eu lieu en 2010 au niveau national : « des associations, des habitants à qui on laisse la parole pour exprimer, proposer, parler aux pouvoirs publics », résume Philippe Oliviero, directeur de la structure. Un événement où, de l’aveu de Marie Martin-Raget, directrice de l’Habitat et de la Cohésion sociale de MPM, qui s’attendait à « une énième grand messe, on est sorti des discours convenus ».
Si la version nationale a abouti à 15 propositions dont l’application, comme le renforcement et même tout simplement l’application des sanctions pour les communes qui ne respectent pas la proportion de 20% de logements sociaux, reste encore à mesurer, celle de MPM « s’inscrit dans le calendrier de la révision du programme local de l’habitat (PLH) et ne sera donc pas un corpus éthéré mais sera à disposition de la collectivité », a souligné Philippe Oliviero. Un document rédigé en 2006 et doit être renouvelé en 2012, qui fixe pour six ans la politique du logement du territoire, avec un champ étendu récemment par le Grenelle en matière de prise en compte des transports, de répartition des logements sociaux (les 20% s’imposant désormais par arrondissement à Marseille) etc.
De quoi fournir, en creux, l’occasion à Samia Ghali de livrer quelques critiques à la mairie de Marseille :
Une position reprise quasiment mot pour mot par la suite par Lionel Royer-Perreault, au nom de Guy Teissier, maire du 9/10 : « la charge de logement social doit être équitablement répartie. Parler de logements, c’est aussi parler de « fonctionnalités dérivées » : on ne peut pas concevoir de développement urbain sans que nous ayons les équipements, les transports publics pour que la ville que nous récréons soit harmonieuse pour ses habitants ». Un nouveau missile envoyé vers le fauteuil du maire, que l’ancien para pourrait bien être tenté de prendre d’assaut en 2014…
Pas qu’un ravalement de façade
En tout cas, l’avis que le gouffre quantitatif à combler ne justifie pas que l’on laisse de côté le qualitatif semble plutôt partager : « On prépare demain mais aussi après demain, la ville dans laquelle nos enfants vivront », a résumé Bernard Oliver, président de l’association régionale des HLM. Un bon rappel alors que Marseille traîne toujours les conséquences des cités construites dans les années 50 à 70… D’ailleurs, « pour la rénovation urbaine, qui est un des gros chantiers, il ne s’agit pas uniquement de refaire les façades, mais des quartiers complets, de ramener des stades, des services publics », a-t-il poursuivi.
Et d’envoyer à son tour un message à Jean-Claude Gaudin : « pour construire, nous avons besoin de foncier à un prix très bas. Ce qui peut être le fait d’un maire qui veut avoir une vocation sociale… » Une demande également envoyée par Samia Ghali, qui lorgne aussi sur les terrains préemptés par Euromediterranée : « Euromed II, c’est 12 000 logements prévus, mais on ne peut pas attendre 15 ans. J’ai rencontré Guy Teissier (président de l’établissement public), qui semble partager ce point de vue, pour que nous nous réunissions avec les bailleurs sociaux et pourquoi pas les promoteurs ».
Le nerf de la guerre
En attendant, « le nerf de la guerre » quand on veut faire un plan Marshall, ce sont les financements, rappelle Philippe Méjean, enseignant-chercheur à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement d’Aix-en-Provence, sur lesquels les Etats généraux ne pourront pas faire l’impasse. Or, l’Etat à qui Samia Ghali fait un appel du pied, « MPM n’ayant pas les finances » pour faire face à la situation, n’est pas dans une période où les bourses se délient facilement. Ces derniers mois, il a provoqué la fronde des offices HLM en instituant une taxe sur les loyers, puis en réduisant l’aide à la pierre, autrement dit les subventions aux constructions de logements sociaux.
« Les solutions ne sont pas que des majorations de subventions », s’est contenté de répondre Frédérique Manouri à la préfecture de Région, Raphaël Le Méhauté s’étant éclipsé pour recevoir le directeur de l’Agence nationale de rénovation urbaine. Plus de moyens, c’était en tout cas la demande incontournable adressée au secrétaire d’Etat Benoist Apparu, qui avait eu une séance mouvementée à la Mutualité. En octobre 2011, où sera tiré le bilan des Etats généraux de MPM, le même appel risque d’être lancé. Adjointe au logement à la mairie de Marseille, Arlette Fructus (Parti Radical), y est elle aussi allée de sa doléance, estimant que la ville portait « à bout de bras » la lutte contre l’habitat indigne, pour laquelle elle a un partenariat avec l’Etat. Mais il serait bon que les poids lourds locaux portent la voix de Marseille jusqu’aux candidats à la présidentielle dans les mois qui suivent…
La carte des logements sociaux sur MPM :
Pratique :
Inscriptions pour les ateliers par mail à l’adresse ateliers@habiter-mpm.info (préciser nom, organisation, fonction, adresse, mail et téléphone). Les débats auront tous lieu au siège de la communauté urbaine (58 a
v Charles Livon, 7e).
– Atelier 1 : développer l’offre pour répondre aux besoins en quantité et en qualité. Les 25 mai, 14 juin et 6 septembre de 16h30 à 19h30.
– Atelier 2 : améliorer les parcours résidentiels et les conditions de vie. Les 31 mai, 20 juin et 12 septembre. Aux mêmes heures.
– Atelier 3 : mobiliser les acteurs. Les 6 juin, 4 juillet et 14 septembre. Idem.
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