Bernard Latarjet out, mais encore un peu in

Bernard Latarjet out, mais encore un peu in

Marseille Provence 2013 s’est une nouvelle fois illustrée avec une vraie-fausse démission de son directeur général Bernard Latarjet, révélée hier en pleine soirée électorale par LibéMarseille, puis démentie dans La Provence par l’intéressé, avant d’être confirmée à demi-mot ce matin dans un communiqué. Décryptage d’un cas d’école.

Scoop ou rumeurs ?

Tout part d’une info qu’Olivier Bertrand, nouveau correspondant de Libération à Marseille, tient depuis vendredi : Bernard Latarjet « a décidé de passer la main ». En amont d’une publication dans les pages Culture du quotidien, il la lance sur son blog, histoire d’être repris le lendemain dans la presse.

C’est là qu’entre en scène La Provence, qui s’est fait souffler le scoop par ce nouveau venu, et interroge Latarjet sur « les rumeurs de démission le concernant ». Pas de citation de la source, qualificatif de « rumeurs » pour le travail d’un confrère : un sans faute.

De quoi ouvrir un boulevard au patron de MP2013, qui assure que « jamais il n’a été question de démission, ni de fatigue de ma part. Jamais, je n’ai songé à jeter l’éponge. Mes collaborateurs, le sénateur-maire de Marseille et le ministère savent que j’envisage, depuis quelques temps, une restructuration de l’équipe de Marseille-Provence 2013 qui sera soumise au conseil d’administration ». Qui en remet une couche le lendemain, dans un communiqué titré : « l’association Marseille Provence 2013 renforce renforce sa direction générale ».

Electrochoc

C’est une façon de voir les choses… Sauf que « ce communiqué confirme entièrement ce que l’on a écrit. Après, c’est plus une question d’habillage. Ne serait-ce que pour conforter les budgets, on comprend bien que Bernard Latarjet ne veut pas apparaître comme jetant l’éponge, commente Olivier Bertrand. Ce que je sais, c’est qu’il y avait ces derniers jours une vraie fatigue avec l’impression de ne pas s’en sortir face aux critiques. »

D’où l’idée selon lui d’« un électrochoc pour relancer » la capitale européenne. « Le projet est en train de passer dans une phase de production plus opérationnelle. Bernard Latarjet ne pouvait pas cumuler d’être à la fois l’incarnation de MP2013 et suivre l’élaboration. Il touchait des limites physiques », explique Michel Cerdan, dir com de l’association. Tandis que Latarjet, âgé de 69 ans, reste dans le In en tant que « conseiller placé auprès du président », son successeur probable, Jean-François Chougnet, qui le secondait au parc de La Villette, aura d’ailleurs le titre de « directeur général opérationnel », précise le communiqué.

Le coup est parti…

Communication quand tu nous tiens… Sauf qu’au final, la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire pour organiser la passation, au lieu d’un passage par le CA prévu début mai montre qu’elle n’est pas aussi sereinement menée que MP2013 veut bien le faire croire. « On a été un peu pris de court, même nos équipes n’étaient pas au courant », reconnaît Michel Cerdan.

Au passage, et c’est peut-être d’ailleurs la leçon la plus significative de ce cas d’école, après l’imbroglio du logo, les bisbilles politiques au grand jour à deux pas du passage devant Bruxelles, la gêne mal assumée lors du lancement du Off, le scénario de cet électrochoc qui part avant l’heure montre bien que le plus grand problème de la capitale, c’est sa communication. Heureusement pas ce dont on se rappellera en cas de succès.

En attendant, ça fait toujours matière à rire pour ses camarades du Off, qui lancent un sondage pour désigner le candidat favori au remplacement de Bernard Latarjet avec Santons Mirasierra, le chien Saucisse, Renaud Muselier ou Jean-Noël Guérini, et même Gaston Defferre…

et Rudy Rucciotti a gagné son pari ….

« Ma proposition date de septembre », assure Bernard Latarjet dans Le Monde du 24 mars et estime que « 70 ans, ce n’est pas le bon âge pour le sprint final »