SNCM : il faut imaginer Sisyphe heureux
Un marché absurde
C’est l’histoire d’un business de fou. Un marché qui marche sur la tête. 3 millions de billets vendus chaque année pour 9 millions de places à vendre. Des entreprises subventionnées à coup de dizaines de millions d’euros d’argent public. Des règles du jeu qui changent tous les jours. Des syndicalistes à la sulfureuse réputation et qui font peur à tout le monde. Une concurrence incroyablement faussée, pour ne pas écrire déloyale. Des grèves à répétition. Des politiques qui ne veulent surtout pas entendre parler de tout ça.
Et, donc forcément il va y avoir des morts. Le premier à quitter la table, c’est l’armateur italien Moby Lines, qui avait tenté l’an dernier de rentrer sur ce marché de fada. La compagnie aux Looney Toons était surtout alléchée par l’aide sociale, cette subvention offerte aux armateurs par la collectivité territoriale de Corse (CTC) pour tout passager transporté entre la Corse et le continent. Moby Lines avait obtenu l’an dernier ce deal de l’ancienne majorité UMP de la CTC , à la veille des élections régionales.
Comme ce n’est pas vraiment le genre des nouveaux patrons de subventionner des compagnies low-cost avec de l’argent public, la nouvelle majorité Front de gauche/PS a rangé le carnet de chéque. Du coup, malgré les dizaines de milliers de passagers transportés entre Toulon et Bastia, l’armateur gênois de Moby Lines a préféré larguer les amares définitivement.
Et bien évidemment, les autres armateurs ne sont pas au mieux non plus. Notamment la SNCM dont les bateaux sont paralysés par une grève qui dure depuis plus de 15 jours et dont on arrive pas à voir l’issue malgré les vacances de février des académies Paca et Corse qui démarrent demain. Car si pour l’instant l’impact économique de cette grève n’est pas encore catastrophique, les choses pourraient changer si les négociations n’aboutissent pas dans les heures qui viennent.
Le vrai/faux prétexte niçois
Nous avons rencontré Marc Dufour le directeur général de l’armateur du boulevard des dames la semaine dernière pour essayer de comprendre la situation. Il nous explique pourquoi il a dû retirer de sa flotte le Liamone II, un navire qui faisait les traversées depuis Nice, faisant tomber sa flotte à 9 bateaux, ce que les marins CGT considèrent comme un casus belli. C’est Eric Ciotti, le président du conseil général des Alpes-Maritimes, fidèle parmi les fidèle du maire de Nice Christian Estrosi, et dont l’institution est responsable du port, qui a souhaité limiter le nombre de ferries, notamment en pleine saison.
Estrosi et Ciotti, comme leur vénéré patron Sarkozy – préférent les grands yachts genre le Paloma de leur ami Bolloré – à ces gros navires remplis à raz-bord de Cégétistes, de caravanes et de camping-car, et qui, à chacun de leur départ et de leur arrivée font avaler de travers les pan-bagniats de leurs bien-aimés électeurs du Vieux-Nice. Du coup, Dufour a dû supprimer le Liamone II, mais assure qu’il n’y aura aucune répercussion sur l’emploi à la SNCM :
La CGT n’y croit pas une seconde. Ils prétextent le fait que quand Veolia était entré au capital de la Compagnie en 2006 lors de sa privatisation, les nouveaux actionnaires leur auraient garanti que la flotte resterait à 10 bateaux. Mais comme dans les contrats d’assurance , les syndicalistes avaient oublié, ou fait simplement mine de ne pas voir la petite ligne en bas de l’accord où il était écrit que cette condition ne pouvait s’appliquer que quand la compagnie serait redevenue rentable. Et bien évidemment, elle en est aujourd’hui très loin. Et la CGT sait très bien que de toute façon Ciotti ou pas Ciotti, cette ligne entre Nice et la Corse n’était absolument pas profitable pour la SNCM, et quoi qui qu’il arrive elle avait prévu d’arrêter le Liamone. Dufour ne veut donc pas céder sur ce dixième navire :
La belle utopie d’une compagnie régionale
Devant cette situation totalement bloquée, certains, du côté des indépendantistes et des autonomistes corses, se sont mis à rêver à une « régionalisation » de la SNCM. Leur idée serait de racheter, bien entendu à vil prix, ce qui fait s’étrangler par avance Dufour, à Veolia, leurs bateaux et de les exploiter eux-mêmes. Pour cela il faudrait faire rentrer au futur tour de table, à côté de l’assemblée Corse, la Région Paca, ce dont Vauzelle ne veut absolument pas entendre parler. Déja qu’il a évité de trop se faire racketter par Gaudin pour son new Vélodrome, ce n’est pas pour aller jeter des millions dans la Méditerranée et se fader des marins CGT. Pas fou non plus, l’Arlésien.
Pendant ce temps, Bucchini (Front de Gauche) et Giacobbi (PS), les patrons de l’Assemblée et de l’exécutif corse laissent rêver tout le monde à cette belle utopie, car ils ont d’une part, besoin de caresser dans le sens du poil les indépendantistes modérés, qui sont suffisament nombreux dans la nouvelle assemblée pour ne pas les négliger, et d’autre part pour gagner du temps. Car les millions versés à la SNCM pour la délégation de service public (DSP) et ceux sous forme d’aide sociale, également versés à la SNCM mais surtout à la Corsica commençent à sacrément plomber les comptes de l’institution, et il va falloir qu’ils prennent une décision très prochainement. Ils annoncent une renégociation de ces coûteux contrats pour avril prochain. En attendant, ils regardent les jeux des uns et des autres. Et ça Dufour le sait bien, c’est la raison pour laquelle cette compagnie régionale, il n’y croit pas une seconde :
le maçon polonais des mers
Ceci dit, il faudra bien un jour où l’autre régler ce problème de concurrence avec Corsica. Comment la SNCM peut-elle lutter contre une compagnie qui paye ses marins 30% moins chers, car navigant sous pavillon italien de deuxième catégorie, opérant principalement depuis le port de Toulon, qui est 30% moins cher que le port de Marseille, et 60 milles plus près de la Corse, et qui en plus bénéficie elle aussi de subventions publiques ?
On a beau jeu, et souvent à juste titre de taper sur la CGT marin et ses actions totalement irresponsables, mais on oublie un peu vite aussi la responsabilité des politiques français qui ne se sont pas vraiment battus contre une déréglementation ultra-libérale du transport maritime imposée par Bruxelles, pour protéger leur compagnie nationale.
C’est même l’un d’eux, l’UMP Jacques Barrot en tant que commissaire européen en charge des transports qui, sur le modèle du « plombier polonais », a permis que la Corsica vienne tailler des croupières à la SNCM, considérant que les « jaunes » pouvaient entre la Corse et le continent concurrencer l’armateur marseillais, tout en embauchant des marins à des salaires bien évidemment largement inférieurs à ceux des marins français. Résultat : plus d’un million de passagers perdus par la SNCM au profit de Corsica en moins de 10 ans, et une baisse d’activité l’an dernier de – 11% du port de Marseille – qui n’avait pas pourtant besoin de cela – sur le trafic passager avec la Corse au profit du port de Toulon.
Falco se frotte les mains et Gaudin s’en fout. Comme ses potes sarkozystes niçois, il préfère les touristes des ibis flottants et les yachts de miliardaires aux marins et aux dockers marseillais. Ils sont plus polis, mieux habillés et jamais en grève. Et ça tombe bien, car Dufour aimerait bien revenir à Toulon, pour pouvoir se bagarrer réellement avec les jaunes :
Dufour qui souhaite, en prévision de la future renégociation sur sa DSP avec l’assemblée de Corse, se montrer plus agressif avec Corsica, maintenant que la majorité a changé et que ses interlocuteurs ne sont pas vraiment des fans de l’ultralibéralisme, contrairement aux précédents. Il va pouvoir aussi compter sur l’appui de Vauzelle qui a annoncé hier vouloir déposer un projet de loi contre le « dumping social » de Corsica.
Le bluff du dépôt de bilan
Personne ne sait donc vraiment ou va la SNCM dans les semaines et les mois qui viennent. En tout cas, contrairement à ce que veut bien faire croire la CGT, surement pas à un depôt de bilan. Veolia est venu dans cette galère par la force des politiques, en 2006 à la demande du premier ministre Dominique de Villepin, et n’en sortira qu’à la demande de ces mêmes politiques. Et à quelques mois des présidentielles Sarko à autre chose à faire que de se mettre ce genre de dossier sur les bras : il a déjà assez à faire avec la réforme des ports.
Et comme quand il voit Gaudin, ce dernier ne lui parle que de son stade de foot et de son Opéra, il est tranquille. Pour Veolia, même si la SNCM lui coûte quelques millions par an, ce n’est pas grand chose pour un groupe dont les bénéfices dépassent le milliard d’euros. Quand à Dufour, même si la CGT lui reproche d’avoir lâché en son temps la compagnie aérienne Air Littoral après l’avoir reprise, entrainant dans son dépot de bilan le crash de centaines d’emplois, il n’est pas venu pour ça.
D’ailleurs si son expérience de grand patron d’une compagnie aérienne et d’homme politique – c’est un grand pote de François Bayrou, et il est toujours conseiller Modem à la mairie de Montpellier – fait qu’il prend mieux les flashes des photographes que son président Couturier, c’est bien l’actionnaire Veolia qui continue à tenir la barre de la compagnie du boulevard des Dames. Et ils n’ont absolument aucune envie ni de faire des vagues, ni de couler la compagnie, ce qui pour le coup leur coûterait très, très cher. Veolia est donc condamnée à rester, et Dufour à ramer, avec ses amis de la CGT, et le plus longtemps possible. Il faut imaginer Sisyphe heureux, comme l’écrivait Camus.
» la cour des comptes épingle la politique de continuité territoriale Corse » sur Corse Matin
Le communiqué de la Sncm à ses clients publié dans Corse Matin :
> et sur le même sujet, ci-joint le rapport ( complet) de la Cour des Comptes sur le Port de Marseille
Commentaires
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Dufour a dû supprimer le Liamone II, mais assure qu’il n’y aura aucune répercussion sur l’emploi à la SNCM
– pas bon en math lui, 1 bateau en moins = 2 équipages en moins
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Intéressant l’article et l’entretien au Dufour. Il montre bien le caractère protéiforme de ces affaires SNCM
Vous pourriez quand même préciser que Veolia a constaté un badwill de 70 millions d’euros en 2009 sur la SNCM
Autrement dit que Veolia, même sous la pression des politiques, a fait une superbe affaire en 2005 au plan comptable
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… “On a beau jeu, et souvent à juste titre de taper sur la CGT marin et ses actions totalement irresponsables, mais on oublie un peu vite aussi la responsabilité des politiques français qui ne se sont pas vraiment battus contre une déréglementation ultra-libérale du transport maritime imposée par Bruxelles, pour protéger leur compagnie nationale … C’est même l’un d’eux, l’UMP Jacques Barrot en tant que commissaire européen en charge des transports qui, sur le modèle du « plombier polonais », a permis que la Corsica vienne tailler des croupières à la SNCM, considérant que les « jaunes » pouvaient entre la Corse et le continent concurrencer l’armateur marseillais, tout en embauchant des marins à des salaires bien évidemment largement inférieurs à ceux des marins français “…
Merci qui ? Merci Les Cow boys, Merci L’Europe, Merci L’UMP, Merci Jacques Barrot et merci notre clique régionale d’incompétents notoires au premier rang desquels, le pauvre Gaudin qui ferait bien de penser à aller s’acheter un cerveau comme une humanité… Il n’est plus que temps ! DEHORS BORDEL !!!
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ON PEU CRAINDRE SISYPHE MALHEUREUX
Enfin un très bon article sur ce dossier. Denrée rare. Il n’y a pas grand chose à enlever, mais il en manque encore. Vous avez très bien compris que les responsables politiques, de Nice et de Marseille, préfèrent avoir des ports de plaisance et de croisière. Mais, si c’est le cas, vous pouvez penser que l’opération a été lancée il y a très longtemps. Dans ce scénario, il faut craindre que le film soit en train de se terminer. Scénario:
Nice en port de plaisance et de croisières, avec quelques rotations estivales avec la Corse, pour amortir les pointes. Ce dernier point n’est pas certain, car avec la suppression des subventions sur Nice-Corse, la compagnie italienne va rapatrier sa clientèle sur le port de Savone. Alors qu’avec les subventions, elle détournait sa clientèle de Savone vers Nice pour toucher l’argent public.
Toulon, port de passagers pour la Corse, avec un monopole privé possible, nous y reviendrons.
Marseille (ville), en port de croisière et de cargos mixtes (fret-passagers) pour la Corse. Avec nettement moins de passagers offerts au concurrent toulonai.
La formule: la Compagnie Méridionale de Navigation entre dans une Société d’ Économie Mixte, qui comprend l’actionnaire de la CMN (STEF TFE) et l’assemblée de Corse. Quel intérêt? Double:
-pour la CMN, une garantie de voire l’assemblée de Corse lancer un appel d’offres “aux petits oignons” (que des cargos mixtes subventionnés).
-pour l’assemblée de Corse, l’illusion de participer à une “compagnie régionale” et de contrôler “une politique des transports. En fait, l’assemblée économise des millions d’euros et espère contrôler cette SEM. Le vrai patron restera l’opérateur industriel (STEF TFE) qui se voit offrir un marché captif, subventionné et quasiment garanti, car les élus corses auront intérêt à rédiger des Délégations de service public “aux petits oignons”. Pourquoi pas, après tout, si cela marche?
Il y a un obstacle de poids. C’est la casse sociale à la SNCM, même si cette SEM récupère une partie des personnels des cargos de la SNCM qui seraient rachetés par la Corse. Les économies réalisées seraient orientées vers d’autres objectifs que les transports (tourisme, projets…). C’est un gros marché de dupe, puisque l’État reventilerait sa dotations,après casse sociale, vers des domaines où il a été absent depuis des décennies. Ces serait aussi une honte morale, car on offrirait le monopole du transports des passagers au concurrent toulonai. Le sauvant ainsi de la faillite.
Vous avez très bien montré, dans votre article, l’écart entre les billets vendus et les places à vendre.
Rien que pour le concurrent toulonai, l’écart est saisissant: plus de 6 millions de places, pour moins de 2 millions de passager. Cela veut dire que la situation financière a été particulièrement mauvaise, c’est un euphémisme. Comme différentes enquêtes ont montré que ce concurrent vit à perte depuis des dizaines d’années, le plan décrit ci dessus sert, notamment, à lui sauver la vie.
En résumé, pour donner à la Corse, les moyens du développement, qu’il lui doit depuis très longtemps, l’État détruit une entreprise (en faisant jouer le rôle de l’idiot utile à la CGT), crée du chômage, et sauve une compagnie qui vit à perte (subventionnée depuis neufs ans) et à qui on ne demande jamais aucun comptes. Dernier exemple en date, la Cour des Comptes pointe la DSP et oublie que le “déséquilibre” qu’elle constate est dut à un concurrent subventionné, sans contrôle de l’état financier de la holding de tête. C’est encore plus grave que le “dumping social”.
Si ce plan, préparé de longue date, s’avère, Sisyphe pourrait prendre son cailloux sur la tête.
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P.S. à “SISYPHE MALHEUREUX”.
Le départ de la Moby Lines de la ligne Toulon-Bastia est, officiellement, du au “surcout du carburant”, mais il faut savoir de les autorités insulaires ont tout fait pour décourager ce concurrent Non pas que la Moby soit une référence, mais le motif est simple: si le scénario décrit, dans “SISYPHE MALHEUREUX” se confirme, il n’y a pas de place pour un concurrent à Toulon. Il est savoureux de noter que ceux qui ce sont fait les défenseurs de la “concurrence”, s’arrangent pour se retrouver en situation de monopole. Condition obligatoire pour absorber ses pertes. Décidément, Sisyphe est sur la mauvaise pente.
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Et les usagers, qui en parle ? il est nécessaire d’avoir de la concurrence sur ces dessertes. Un monopole de la SNCM verrait les prix s’envoler et qui trinquera encore ? OUI à la concurrence, OUI aux subventions à toutes les compagnies, OUI à la Corsica Ferries à Marseille. OUI au retour de GLD à Marseille. OUI au rétablissement des liaisons TOULON-ROME.
Moi en tant que passager, je m’en fou du fonctionnement des compagnies, de leur lien avec un tel ou un tel, ce que je veux C’EST POUVOIR PARTIR D’OU JE VEUX, VERS OU JE VEUX ET QUAND JE VEUX (La liberté quoi) et avec la SNCM c’est quasiment impossible, et ce n’est pas SARKO qu’y m’en empêche, déplaise à certains, mais bel et bien la CGT.
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LES USAGERS, PARLONS EN
Les tarifs sont artificiellement bas. Ils ont été maintenus à un niveau bas, pour justifier la surabondance des offres de places. Le temps d’asphyxier la SNCM. Quand elle aura disparu, les tarifs vont remonter. Rien ne justifiait des prix aussi bas, sauf la volonté de tuer un concurrent. Le plan que je décris n’est pas une volonté du rédacteur de ce courrier, mais une volonté politique masquée.
Personne ne peut, raisonnablement, souhaiter un retour à la situation ante 1996 (l’arrivée d’un concurrent sur Nice). Mais le monopole de fait, induit par le plan, démontre à contrario que la marge de manœuvre est étroite sur le marché entre la corse et le continent (3 millions de passagers). Si vous subventionnez tout le monde (comme aujourd’hui) vous manquez d’argent. Si vous ne subventionnez qu’une compagnie de cargos, vous obligé la compagnie de ferry non subventionnée à être en situation de monopole pour survivre.
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Excellent article, qui permet de mieux comprendre la situation, juste une précision, M. Dufour n’est plus un “pote” de M. Bayrou, il a dans un premier temps l’année dernière était suspendu du Mouvement Démocrate, pour entre autres ses méthodes peu démocratiques et a été entendu par les instances parisiennes. Résultat, la fédération Mouvement Démocrate de l’Hérault, dont M. Dufour fut le Président a été mise sous tutelle et aujourd’hui il est simple adhérent du Mouvement Démocrate, il n’a plus aucun poste à responsabilité, il achève simplement ses mandats.
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et les camarades cgt officier ? ils attendes comme d’habitude que cela se passe et profiter des aquis! sans se mouiller …nous voulons des officiers phillippins..
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et nos Amis officiers cgt… ils attendent comme d’habitude la fin de la greve et proffiter des accords sans se mouiller???? NOUS VOULONS DES OFFICIERS PHILIPPINS!! mais j’y pense ce n’est pas la cgt qui avait voter la privatisation a 77%…,,? TU LA VOULU LA bicyclette ALORS MAINTENANT PEDALE!!!!
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LE LOUP SORT DU BOIS
Le 18 Février, nous faisions la démonstration de l’ existence d’un “plan”. Arguments compliqués , mais si vous faites l’effort c’est finalement logique. Simplement, vous n’êtes pas obligé de le croire. Encore la “théorie du complot” pouvez vous penser. Pourquoi pas? Mais un loup sort du bois et vient démontrer que ce plan existe. Tout est dans la présentation. Le STC -syndicat nationaliste corse- vient d’ouvrir un site consacré à “la création d’une compagnie régionale” en lieu et place de la SNCM. Le STC veut diviser la compagnie en deux “pôles”, un “Corse” et un “Maghreb”. Au pôle Corse, on peut lire: “ossature publique sous forme de SEM avec introduction de la CMN pour la partie privée”. Le chapitre poursuit:”récupérer 30 millions d’euros par an pour la CTC (assemblée de Corse)”. A peu de choses prêt, c’est notre propos du 18 février, bizarre n’est ce pas? Si vous lisez, ci dessus, notre post vous verrez qu’il s’agit, ni plus ni moins, d’abonder le budget de l’assemblée de Corse avec une partie de la dotation de “continuité territoriale”. Autrement dit, l’État reverserait d’une main ce qu’il reprend de l’autre. C’est une confirmation.
L’HABILLAGE D’UN NAUFRAGE
Derrière toutes ces théories, intellectuellement alléchantes, il y a les réalités et les arguments fallacieux.
LES RÉALITÉS
Ces propositions entérinent l’abandon de la majorité du marché des passagers au concurrent, en difficulté financière. Elles entérinent un plan social humainement couteux, argument surprenant de la part d’un syndicat, si des idées émanent vraiment d’un syndicat. Nous y reviendrons plus loin.
Cela sous entend que la SNCM vend ses actifs et que les collectivités (Corse et PACA) mettent la mains à la poche. Drôle de projet qui suggère que le contribuable doit payer deux fois la même chose. Toutes ces belles idées sous entendent que les deux collectivités sont en phase et que la SNCM veut vendre. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de plan B. Terrible…
LES ARGUMENTS FALLACIEUX
Dans la partie “historique”, on peut lire que les Navires à Grande Vitesse de la SNCM étaient déficitaires car le “scénario se répéta” (Sous entendue leur construction en France). Pourtant tout le monde sait que c’est le prix du carburant qui rendait ces NGV couteux à l’usage.
La plus belle, si j’ose dire, c’est “2004 au bord du dépôt de bilan”. Mais il y a une impasse et une grosse: QUI A FAIT GRÉVE TROIS SEMAINES EN 2004? Une grève pour la “corsication des emplois” à la SNCM, qui n’a débouché sur aucun emploi, bien au contraire. Avant ces grèves, la compagnie publique était bénéficiaire et disposait de fonds propres conséquents. Au même moment, son concurrent perdait près de 10 millions d’euros et vivait sans fonds propres (et si, c’est possible avec une holding au Luxembourg, mais impossible en France). A cette époque, la SNCM assurait 70% du trafic sur les lignes de Nice. Après trois semaines de grève, la proportion commençait à s’inverser. Pour être tout à fait honnête, c’est ajouté à ces grèves la vente par l’État d’un puis de deux NGV. Comment, l’État et un syndicat nationaliste “mano nella mano”? A vous de voir.
Vous remarquerez que ce même État est absent du débat depuis quatre semaine, alors qu’il possède encore 25% de la SNCM. A vous de voir.
Encore un argument fallacieux et non des moindres: VEOLIA qualifié, à longueur de communiqués de “multinationale”. C’est la vérité. On peut trouver scandaleux la privatisation de la SNCM. On peut s’interroger sur la vente et la revente avec plus valu des part de BUTLER Capital Partner’s. On peut craindre une volonté de VEOLIA de vendre les “bijoux de famille” (le siège et les navires). Mais on ne peut pas faire autant d’impasse sur les autres… multinationales.
MULTINATIONALES CONTRE MULTINATIONALES
-Commençons par la CMN, tant louée par le STC et certaines autorités politiques. Trois cargos (peu d’équipages), 28 millions de subvention par an. A ce compte là, encore heureux qu’elle fasse des bénéfices. Mais au fait, qui est le véritable patron de la CMN? C’est le groupe frigoriste européen, STEF TFE (15 000 employés) cela ressemble à une “multinationale”, non?
-Le concurrent “toulonnais”. Une myriade de sociétés, près de vingt. Trois situées en France (Bastia) et les autres dans différent pays et paradis fiscaux: Italie, Luxembourg, Jersey, Bahamas. Avec la holding de tête cachée en Suisse (comptes inaccessibles). N’est ce pas la description d’une “multinationale”? Pourtant, ces deux multinationales sont protégées. Une est oubliée dans toutes les attaques sur le “capitalisme vorace” et l’autre est encensée.
ÉCRAN DE FUMÉE
A la lecture de ce qui précède, vous aurez compris le “plan”, le vrai. Vous noterez, au passage, que la “technicité” du projet STC ne peut émaner d’un syndicat fut il remplit de grands esprits. A vous de voir. Si vous faites l’effort de rechercher les arguments avancés par certain concurrent, vous trouverez les points de convergence.
Les citoyens ne sont pas des imbéciles si on leur explique, ils comprennent. Dans l’espoir d’avoir été assez clair. Vous pouvez faire circuler. Il n’y a pas qu’en Égypte que le net peut servir la parole démocratique.
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MOBY LINES, RADIOSCOPIE D’UN “DÉPART”
En apparence, les bleus la compagnie italienne Moby Lines ont abandonné la ligne Toulon-Bastia (démarrée début avril 2010), fin février, au prétexte d’un “carburant trop cher et du non versement des subventions par l’assemblée de Corse”. Cela c’est la version officielle. Mais si on gratte un peu, on s’aperçoit que l’histoire est plus subtile.
GUERRE ET… PAIX
GUERRE
Il y a deux ans, les jaunes de Corsica Ferries ont accentuée leurs attaques sur des lignes entre l’Italie et la Sardaigne, où la Moby était leader. Cette offensive est mal vécue par la compagnie bleue. Elle riposte en lançant une contre offensive sur le “territoire” des jaunes, Toulon. Autrement dit, la guerre. En 9 mois (d’avril à décembre), avec un vieux navire loué, les bleus raflent plus de 123 000 passagers à Toulon. Majoritairement, ces passagers ont été pris aux jaunes. Si l’assemblée de Corse avait payé la subvention aux bleus, ils auraient touché plus de 700 000 euros pour cette période de neuf mois. Comme la subvention sur Toulon est plafonnée, l’argent que gagne les bleus est pris aux jaunes.
Si les bleus étaient restés, ils auraient augmenté leur nombre de passagers et le montant de la subvention, pour l’année 2011. Quand on voit le niveau de remplissage des navires jaunes (moins de deux millions de places vendues, pour plus de six millions de places à la vente), le résultat 2011 aurait put être encore plus terrible, si la Moby Lines était restée. Les jaunes ont compris le message. La réponse bleu a été le révélateur de cette “compréhension”.
PAIX
Le retrait des bleus de la ligne de Toulon doit être décodé. Si vous regardez les chiffres de l’offre des jaunes sur les lignes italiennes, pour 2011, vous assistez à une baisse. En clair, je baisse sur l’Italie (les jaunes), tu parts sur Toulon. CQFD. De plus, en partant avant la date anniversaire de son arrivée, la Moby ne touchera pas les 700 000 euros que lui devait l’assemblée de Corse (décision du Tribunal Administratif de Bastia). En effet, le contrat pour toucher la subvention sur les lignes de Toulon oblige à naviguer une année pleine. Il y a de fortes chances que cette somme soit versée aux jaunes.
Voila comment on habille un retrait négocié.
Partage du territoire.
Effectivement, le prix du carburant “rend la concurrence difficile et obligera à monter les prix” c’est l’explication que donne le Président de la Moby France sur les radios de Corse, le 4 Février pour expliquer le retrait de la compagnie italienne. Mais ce carburant est cher pour tout le monde.
En se partageant le territoire et en baissant le nombre de places mises en vente, le bleu et le jaune limitent la casse. C’est comme cela que l’on se fait la guerre dans le milieu maritime. Chacun a montré ses armes et maintenant voici le temps de la paix des braves. Les frontières sont, provisoirement, tracées. Reste une victime de poids, la SNCM.
DU MONOPOLE PUBLIC, AU MONOPOLE PRIVÉ
Les règlements européens n’interdisent pas à une compagnie non subventionnée, de concurrencer la compagnie qui a gagnée un marché public sur une ligne. A part que, comme cela ne vaut pas le coup (coût), personne ne vient. Ce raisonnement économique est encore plus valable si on est sur une ligne non subventionnée. Décodage:
Si l’assemblé de Corse ne subventionne (à partir de 2012) que les lignes de cargos à partir de Marseille, aucun texte n’interdirait à un concurrent de naviguer sans subvention, mais cela serait financièrement intenable. Même raisonnement sur les lignes de Toulon, si l’assemblée de Corse décide de ne plus les subventionner
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MOBY LINES, RADIOSCOPIE D’UN « DÉPART »
En apparence, les bleus la compagnie italienne Moby Lines ont abandonné la ligne Toulon-Bastia (démarrée début avril 2010), fin février, au prétexte d’un « carburant trop cher et du non versement des subventions par l’assemblée de Corse ». Cela c’est la version officielle. Mais si on gratte un peu, on s’aperçoit que l’histoire est plus subtile.
GUERRE ET… PAIX
GUERRE
Il y a deux ans, les jaunes de Corsica Ferries ont accentuée leurs attaques sur des lignes entre l’Italie et la Sardaigne, où la Moby était leader. Cette offensive est mal vécue par la compagnie bleue. Elle riposte en lançant une contre offensive sur le « territoire » des jaunes, Toulon. Autrement dit, la guerre. En 9 mois (d’avril à décembre), avec un vieux navire loué, les bleus raflent plus de 123 000 passagers à Toulon. Majoritairement, ces passagers ont été pris aux jaunes. Si l’assemblée de Corse avait payé la subvention aux bleus, ils auraient touché plus de 700 000 euros pour cette période de neuf mois. Comme la subvention sur Toulon est plafonnée, l’argent que gagne les bleus est pris aux jaunes.
Si les bleus étaient restés, ils auraient augmenté leur nombre de passagers et le montant de la subvention, pour l’année 2011. Quand on voit le niveau de remplissage des navires jaunes (moins de deux millions de places vendues, pour plus de six millions de places à la vente), le résultat 2011 aurait put être encore plus terrible, si la Moby Lines était restée. Les jaunes ont compris le message. La réponse bleu a été le révélateur de cette « compréhension ».
PAIX
Le retrait des bleus de la ligne de Toulon doit être décodé. Si vous regardez les chiffres de l’offre des jaunes sur les lignes italiennes, pour 2011, vous assistez à une baisse. En clair, je baisse sur l’Italie (les jaunes), tu parts sur Toulon. CQFD. De plus, en partant avant la date anniversaire de son arrivée, la Moby ne touchera pas les 700 000 euros que lui devait l’assemblée de Corse (décision du Tribunal Administratif de Bastia). En effet, le contrat pour toucher la subvention sur les lignes de Toulon oblige à naviguer une année pleine. Il y a de fortes chances que cette somme soit versée aux jaunes.
Voila comment on habille un retrait négocié.
Partage du territoire.
Effectivement, le prix du carburant « rend la concurrence difficile et obligera à monter les prix » c’est l’explication que donne le Président de la Moby France sur les radios de Corse, le 4 Février pour expliquer le retrait de la compagnie italienne. Mais ce carburant est cher pour tout le monde.
En se partageant le territoire et en baissant le nombre de places mises en vente, le bleu et le jaune limitent la casse. C’est comme cela que l’on se fait la guerre dans le milieu maritime. Chacun a montré ses armes et maintenant voici le temps de la paix des braves. Les frontières sont, provisoirement, tracées. Reste une victime de poids, la SNCM.
DU MONOPOLE PUBLIC, AU MONOPOLE PRIVÉ
Les règlements européens n’interdisent pas à une compagnie non subventionnée, de concurrencer la compagnie qui a gagnée un marché public sur une ligne. A part que, comme cela ne vaut pas le coup (coût), personne ne vient. Ce raisonnement économique est encore plus valable si on est sur une ligne non subventionnée. Décodage:
Si l’assemblé de Corse ne subventionne (à partir de 2012) que les lignes de cargos à partir de Marseille, aucun texte n’interdirait à un concurrent de naviguer sans subvention, mais cela serait financièrement intenable. Même raisonnement sur les lignes de Toulon, si l’assemblée de Corse décide de ne plus les subventionner. Pour rentabiliser ces lignes, sans subvention, il faut être seul.
Voila comment ceux qui prônaient la “fin du monopole” public (de fait et non de droit,comme démontré ci dessus), se retrouveront en monopole de fait. Après avoir organisé le départ de la concurrence. Est ce asses clair?
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LA CONFIRMATION
Dans la conclusion de notre post du 24 Février 2011 intitulé “Moby Lines radioscopie d’un départ”, nous vous annoncions la fin du film. Nous approchons de cette fin, elle n’est pas glorieuse pour les autorités politiques et judiciaires. Vue votre connaissance du dossier, nous attendons un article sur l’attitude de l’Autorité de la concurrence qui vient de publier un “avis”, le 17 Février. Cet “avis”, bien que consultatif, pourrait servir d’appuis à l’assemblée de Corse, au gouvernement et à… la concurrence pour couler…. son concurrent. En écrivant, le 24 Février 2011: “Voila comment ceux qui prônaient la “fin du monopole” public (de fait et non de droit,comme démontré ci dessus), se retrouveront en monopole de fait. Après avoir organisé le départ de la concurrence. Est ce asses clair? “VOILA COMMENT CEUX QUI PRÔNAIENT LA “FIN DU MONOPOLE”, SE RETROUVERONT EN MONOPOLE DE FAIT”. Il est parfois inquiétant d’avoir raison trop tôt, mais on peut déplore le silence de la presse (à de rares exceptions comme MARSCATU)ou pire son conformisme à taper sur les compagnie d’État ou assimilées (SEA FRANCE, SNCM….) sans vérifier les turpitudes des concurrents (P&O, Corsica Ferries…). Dans un post précédent, nous vous parlions d’un “naufrage organisé”, voila une des dernière torpille contenue dans un “avis” qui fait preuve d’une faible curiosité. http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/avisdec.php?numero=12-A-05
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CORRECTIF SUR LES SUBVENTIONS MOBY LINES ET SUITE DU NAUFRAGE
CORRECTIF
Finalement, la Moby Lines a touché les 700 000 Euros de subvention. Cet argent amorti, en partie, l’opération que nous décrivons dans notre post intitulé “RADIOSCOPIE D’UN DÉPART”.
SUITE DU NAUFRAGE
C’est presque fait. L’assemblée de Corse va retirer plus de trente millions de subvention à la SNCM, exit le service des ferries, c’est le PDT de l’exécutif de l’assemblée de Corse qui le dit le 20 Janvier dernier.
http://www.corsematin.com/article/corse/desserte-maritime-paul-giacobbi-na-pas-tourne-autour-du-pot.588128.html
Conséquence annoncée dans notre post intitulé “LE LOUP SORT DU BOIS”: des centaines d’emplois supprimés à la SNCM, un concurrent qui avait du mal à remplir ses bateaux sauvé par l’argent public et l’opacité, ainsi que par l’absence de curiosité des autorités.
http://www.bakchich.info/societe/2012/01/26/avant-le-costa-concordia-le-desastre-du-sardinia-express-61098
Tout cela dans le plus grand silence, quelques exceptions près dont MARSACTU.
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