Fralib et Netcacao : l’incertitude
« Ils vont nous retrouver une fois de plus dans leurs pattes. On ne se laissera pas mettre à la porte. Nestlé qui a beaucoup plus de poids que les banques n’y est pas arrivé ». C’est en ces mots que Norbert Sanchez, délégué CGT Netcacao réagit au report au 2 février de la décision du Tribunal de Commerce, qui devait statuer ce mercredi sur l’avenir de l’entreprise : la liquidation, un redressement judiciaire ou la poursuite de l’activité. Repris à la multinationale suisse en 2006, Netcacao affiche un carnet de commande bien rempli mais a besoin d’un fond de roulement d’entre 6 et 8 millions d’euros.
D’autre part, le syndicaliste nous indique que Netcacao a déjà dû se séparer d’une entreprise de nettoyage comptant trois salariées. Des licenciements que le délégué syndical impute directement à Netcacao. « Moi j’ai beaucoup perdu. Ces gens qui se retrouvent au chômage pour moi c’est horrible ».
Du côté de Fralib, les salariés sont aussi dans l’attente. Hier, trois d’entre eux étaient assignés en justice au Tribunal Correctionnel de Nanterre. Une cinquantaine d’employés se sont donné rendez-vous, devant le Tribunal de Grande Instance de Marseille pour les soutenir. Tous se souhaitaient la bonne année dans une ambiance chaleureuse et détendue. Une année qui aura probablement un goût amer pour les 182 employés de l’usine de Gémenos, menacés de licenciement.
Fralib : trois salariés devant la justice
Le motif : diffamation et atteinte à l’honneur de Fralib après la diffusion d’un tract. Celui-ci accusait l’entreprise « d’évasion fiscale vers la Suisse » et de baisser le grammage des sachets de thé sans en informer la clientèle. « Nous voulions faire une action en convergence à Marseille pour soutenir nos collègues » explique Serge Bonutti, responsable régional de la FNAF-CGT. De son côté, Dominique Basset, élu CGT, indique : « Au printemps dernier, une employée a été agressée physiquement par la direction. Et celle-ci n’a d’ailleurs toujours pas été assignée en justice alors que nos collègues l’ont été à peine un mois après la distribution des tracts. Nous voulions savoir où en était le dossier et avons été reçus par le Procureur de la République ». Avant d’ajouter : « On ne comprend pas cette différence de traitement. Une situation inadmissible. Nous refusons cette justice à deux vitesses. Il nous a assuré que le dossier serait traité dans quelques temps ».
Vers 15 heures, coup de théâtre. Les trois salariés indiquent par téléphone que le jugement est reporté au 6 septembre prochain. La raison : l’encombrement des tribunaux.
Gérard Cazorla, secrétaire CGT Fralib et salarié depuis 30 ans à l’usine de Gémenos n’est pas soulagé pour autant. « On maintient notre position. Nous avons des preuves que nous avons déjà transmises à la justice et d’autres que nous dévoilerons au moment opportun. » Cet ajournement n’entache en rien la détermination des employés de Fralib qui restent plus que jamais mobilisés. Depuis septembre dernier, ils se battent pour éviter la fermeture du site. Un site jugé moins rentable par la direction que les autres usines de Grande-Bretagne, Belgique et Pologne.
Le projet alternatif des Fralib
Les employés de l’usine Fralib persistent et contre-attaquent. En début de semaine, ils proposaient lors d’un comité d’entreprise extraordinaire, un plan alternatif à la fermeture du site : reprendre leur activité et leur outil de travail. La forme juridique restant encore à déterminer. « Nous n’avons pas voulu nous enfermer dans une forme juridique précise. Toute personne intéressée peut ainsi tenter l’aventure » explique Gérard Garzola. Il précise : « Cette marque est née en Provence et on fera tout pour qu’elle y reste. Des familles y travaillent depuis plusieurs générations. Elle fait partie du patrimoine local ». Installé depuis 118 ans, Fralib est l’unique site de fabrication de thé et d’infusion de la marque Elephant en Provence. De son côté, la direction campe sur ses positions. Elle assure que cette offre de reprise nie les réalités économiques et ne présente aucune alternative sérieuse à la fermeture. Selon ses chiffres, « la surcapacité de production fragilise la compétitivité ». En contrepartie, elle se propose de « reclasser tous les salariés dans le bassin d’emplois de Gémenos et de participer à la création de 182 emplois nouveaux au niveau local ». Pour l’heure, les salariés de Fralib restent dans l’impasse. Un autre comité d’entreprise doit se tenir le 10 janvier prochain.
Le courrier de Jean-Marc Coppola (PCF) au président de la Région envisageant une garantie de l’institution pour NetCacao
Retrouvez la position de Fralib sur leur site…
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