Pillet 1- Boucaud O, l'ancien PDG de La Provence fait condamner Marsactu
Le 3 septembre dernier j’ai écrit un article sur le limogeage de Didier Pillet, ex PDG de La Provence » Pourquoi Philippe Hersant a débarqué Didier Pillet « . Un article qui n’a pas du tout été du goût de cet ancien patron de presse et qui a réagit par l’intermédiaire de son avocat qui nous mettait en demeure de publier un droit de réponse « dans les 3 jours », et » à la même place et en même caractères que l’article qui l’a provoqué » s’appuyant sur l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881.A l’époque où le seul média était la presse quotidienne, pour éviter que le droit de réponse ne soit diffusé que plusieurs mois après l’article incriminé, dans une sous-rubrique,et en caractères microscopiques, le législateur avait prévu cette précaution. Mais depuis le paysage médiatique a profondément changé, l’internet et les services de presse en ligne sont arrivés, et la loi s’est adaptée à ce nouveau monde. Un décret a notamment été publié par le Premier Ministre François Fillon , le 24 octobre 2007, indiquant que l’exercice du droit de réponse » ne peut être engagé lorsque les utilisateurs sont en mesure, du fait de la nature du service de communication au public en ligne, de formuler directement les observations qu’appelle de leur part un message qui les met en cause ». Ce qui est évidemment le cas pour Marsactu, où en utilisant la rubrique « commentaires » sous l’article, chacun est libre, anonymement ou pas, de nous répondre, de réagir , sans limitation de place. Beaucoup ne s’en privent pas et ils ont bien raison, laisser le commentaire libre, ça fait pleinement partie du projet Marsactu.
C’est aussi la raison pour laquelle j’ai néanmoins décidé de publier intégralement le droit de réponse de Didier Pillet, certes pas 3 jours après avoir reçu la lettre recommandée mais quelques jours plus tard, le 24 septembre précisément. Comme nous le faisons fréquemment lorsque nous publions des documents qui viennent enrichir nos articles, afin de faire partager à nos lecteurs l’intégralité de nos informations, nous avons scanné et intégré dans le logiciel Scribd, édité par la société Adobe, le droit de réponse de Didier Pillet. Ce logiciel de consultation de documents possède de nombreux avantages, il est gratuit, permet de zoomer et d’agrandir pour le confort de lecture, permet de faire circuler les documents et ne nécessite pas de lourds téléchargements. Les plus grands sites d’information comme Rue 89 où Médiapart l’utilisent. Il a en revanche un défaut, comme l’ensemble des produits d’Adobe, il n’est pas compatible avec les I Phones et les I Pad. Ce qui pour Marsactu, n’est pas bien gênant puisque nous n’avons pas développé de version pour ces terminaux. Marsactu est visible sur l’I Phone et l’I Pad en mode dégradé, c’est à dire que nos vidéos et les animations en flash n’apparaissent pas. Ce qui constitue d’ailleurs pour nous un manque à gagner, car nous avons très peu de lecteurs venant de ces mobiles, et nous ne pouvons pas non plus y commercialiser de la publicité.
A ce stade de cette petite aventure qui va mal se terminer ( en tout cas pour l’auteur de ces lignes), je tiens à vous préciser, chers lecteurs, que Didier Pillet et moi nous ne sommes pas des inconnus, l’un pour l’autre. Lorsque j’étais directeur général de LCM, La télévision locale marseillaise, il siégeait avec moi à son conseil d’administration. Je crois même que nous tutoyions à l’époque, j’ai son mobile, il a le mien. Quand j’ai lancé Marsactu, nous sommes devenus concurrents, et je ne l’ai pas non plus ménagé quand il était encore en poste. Tout ça pour dire que si Didier Pillet , où son avocat m’avaient appelé pour m’indiquer que le fait d’avoir mis leur droit de réponse en format Scribd les gênaient, je l’aurai corrigé immédiatement. A la place, ils m’ont envoyé d’abord une demande de « droit de réponse au droit de réponse », sans jamais préciser d’ailleurs qu’ils souhaitaient que celui la ne soit pas diffusé sous scribd, et quelques jours plus tard un huissier est venu me convoquer pour une audience en référé au Tribunal de Grande Instance de Marseille, m’accusant de ne pas avoir respecté la loi, car « ayant mis des obstacles technologiques à l’accés au droit de réponse de Didier Pillet », et de ne pas l’avoir publié dans les 3 jours, soit le 18 septembre, mais 6 jours plus tard le 24 septembre, et réclamant au passage 2500 € de dommages et intérêts et 1500 € pour les frais de justice.
Après avoir expliqué notre bonne foi, montrant chiffres à l’appui que seuls 0,03% des internautes de marsactu n’avaient pas eu accés au droit de réponse, expliqué que de notre point de vue une loi de 1881 ne pouvait pas s’appliquer à l’internet, nous nous sommes rendus la semaine dernière avec Grégoire Ladouari, l’avocat de Marsactu, au tribunal.
A la barre du tribunal, nous avons à nouveau essayé de défendre notre cause auprès du juge. De son côté, l’avocat de Didier Pillet, Maître François Teitgen, ancien bâtonnier au barreau de Paris, ancien Directeur Général du groupe Ouest-France, et à ce titre ancien patron de Pillet,nous a enfoncé « Tout ce que nous demandons, Madame la Présidente, c’est que notre droit de réponse soit publié, et pas dans le courrier des lecteurs ». Effets de manche à l’appui, on se serait cru aux assises. Ca à d’ailleurs bien fait rire les autres avocats qui attendaient que deux journalistes aient finis de régler leur compte, pour passer aux affaires sans doute moins amusantes qu’ils ont l’habitude de traiter dans ces audiences en référé.
En tout cas , quand le jugement est tombé hier après-midi, nous, ça nous à moins fait rire. Nous sommes condamnés à diffuser le droit de réponse de Didier Pillet dans le même corps de texte de l’article, ce que nous faisons immédiatement sous astreinte de 100 € par jour de retard, et nous sommes également condamnés à lui payer 1000 € de dommages et intérêts en réparation « du préjudice subi » et 1000 € de frais de justice. Nous allons bien entendu faire appel de cette décision, et pour que vous puissiez chers, lecteurs, vous faire vous même votre opinion, nous mettons en accès libre l’ensemble des pièces du dossier, et forcément en Scribd. Et merci au passage à Steve Jobs. Réactualisé le 2 décembre : j’ai reçu un nouveau « droit de réponse au droit de réponse » qui figure en bas de cette page, je vous laisse en prendre connaissance.
Droit de réponse de Didier Pillet:
Les chiffres de La Provence n’ont jamais été dans le rouge.
L’article paru le 3 septembre 2010 sous le titre « Pourquoi Philippe Hersant a débarqué Didier Pillet de La Provence » comporte plusieurs assertions objectivement fausses.
La diffusion de La Provence était, à mon arrivée en baisse de -3,4% (OJD 2007), soit une baisse nettement plus forte que la moyenne de la PQR (-0,4%). Grâce à d’importants efforts sur le contenu et la présentation du journal, et après une réorganisation complète de la direction des ventes, nous avons pu inverser la tendance. En 2008, la baisse n’est que de -1,8% quand la presse quotidienne dans notre région provençale recule de -3,9%. Ainsi, La Provence qui fermait la marche du Top 20 des performances de vente de la PQR en 2007, montera à la 14e place en 2008, puis à la 10e en 2009. A mi-année 2010, elle était à la 8e place.
Si les efforts engagés sont poursuivis, ce dont je ne saurais douter, La Provence sera, en 2011, dans le quatuor de tête des quotidiens de la PQR affichant les meilleures performances de diffusion. Le fort développement du portage à domicile (passé en quelques mois de 2 500 clients recrutés par an à quelque 10 000) et l’ouverture d’un nouveau canal de distribution avec des grandes enseignes de la restauration rapide et des cafés, ont été des actions déterminantes pour favoriser ce retournement de tendance.
La publicité, après une année 2009 très difficile pour tout le monde, a retrouvé en 2010 le chemin de la croissance. A fin juin, les performances de La Provence (+ 1,20%) la situent en 4e position de la PQR, derrière L’Est Eclair, la Dépêche du midi, Le Dauphiné, mais devant Sud Ouest, Midi Libre, Ouest-France, etc.Bon an mal an, la communication des collectivités territoriales (encarts publicitaires + annonces légales) compte pour quelque 20% des recettes publicitaires de La Provence. On est donc loin de ce que vous avancez! Que les collectivités éprouvent le besoin de communiquer par la voie publicitaire sur leurs choix et réalisations prouve à tout le moins que les journalistes de La Provence ne sont pas les cire-pompes que vous prétendez qu’ils sont. Par ailleurs, les comptes de La Provence n’étaient pas et ne sont pas dans le rouge.Grâce à une saine gestion rigoureuse, La Provence reste l’un des titres de la PQR les plus profitables. Même en 2009, annus horribilis, les résultats sont restés positifs. Et, à fin juillet 2010, nous étions en avance sur notre prévision d’excédent brut d’exploitation. Si la fin d’année ne dément pas les sept premiers mois, le groupe La Provence affichera pour 2010 un EBE que beaucoup de journaux pourront lui envier.
Contrairement à ce que vous affirmez, M. Hersant n’a pas, ni en février ni à aucun moment, écrit pour réclamer une amélioration des recettes de diffusion et de publicité. Il ne m’a pas, non plus, envoyé de lettre de licenciement. Celle-ci émane de M. Dominique Bernard, directeur général de Groupe Hersant media, qui siège à Paris, lequel m’a depuis remplacé à la présidence de La Provence. Je m’élève, en outre, contre le procédé qui consiste à rappeler un fait qui n’a pas existé, qui a été démenti par tout le monde, et que vous-même reconnaissez comme faux (mes soi-disant relations tendues avec M. Guérini). Enfin, M. Maurice di Nocera, conseiller municipal de Marseille, n’est pas cadre à La Provence, il est salarié de la société Eurosud publicité.
« Pourquoi Philippe Hersant à débarqué Didier Pillet », l’article incriminé
Pour en savoir plus , les pièces du dossier en consultation libre :
L’assignation en référé :
Notre réponse :
La décision de la justice
Actualisé le 2 décembre : « le droit de réponse au droit de réponse de Didier Pillet »
Droit de réponse de Didier PILLET
J’ai demandé la publication de mon droit de réponse dans les conditions prévues par la loi afin de faire valoir mon point de vue, mais aussi de défendre le journal et les hommes et les femmes qui y collaborent. Je ne suis pas procédurier.Marsactu a été condamnée et le jugement n’a pas manqué de relever le « comportement spécieux des défendeurs ».Il est singulier que malgré cette triple condamnation (publication du droit de réponse sous astreinte, 1.000 € de dommages et intérêts, 1.000 € au titre des frais de procédure), vous ne puissiez résister à multiplier les commentaires polémiques.Pour moi l’incident est clos, sauf à nous revoir devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Commentaires
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Pour les sites sous WordPress, il y a un plugin qui transforme automatiquement le site pour les possesseurs de iPhone, Android, etc Cela prend 5 minutes à installer et cela marche du tonnerre. Quand aux logiciels propriétaires sous Flash, il faut effectivement se poser la question de leur utilité.
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Mouais, encombrer la justice de ce type de pinailleries n’est pas vraiment une attitude des + responsables … Franchement ça ne redore pas le blason de ce monsieur, bien au contraire.
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Si je ne peux juger les informations contestées par M. Pillet, il me semble que, justes ou pas, elles ne méritent pas un procès, droit de réponse et tout le reste.
Par contre, en tant que lecteur, je me permets de juger le contenu de “La Provence”, et sincèrement, des villes comme Marseille – ailleurs ce n’est pas mieux – méritent vraiment autre chose. Si je compare “La Provence” avec la presse allemande de villes comparables (Munich, Francfort, Hambourg, etc.), c’est tout simplement lamentable. Marseille est une métropole, une ville ouverte sur le monde, et le monde méditerranéen en particulier, et on nous raconte des histoires de clocher et de comptoirs, des compétitions de pétanque, des commentaires superficiels et convenus; c’est indigeste – on dirait le Réveil d’Aurillac ou le Bien Public (Dijon).
Après les chiffres… ils sont tout sauf un indice de qualité; si vous voulez vraiment savoir ce que “La Provence” vaut, enlevez tous les articles sur l’OM – il restera pas grand monde;
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Monsieur PILLET a l’indignation perchée très haut, plus haut manifestement que ses ambitions professionnelles pour la Provence. En tant que lecteur assidu, je considère que sous sa direction, ce quotidien a continué à régresser, en matière de qualité rédactionnelle. Quant à la Provence en ligne c’est carrément désolant de médiocrité.Pas de quoi être fier donc et se percher sur des principes quand on a tant et tant servi la soupe aux pouvoirs locaux dans les pubs rédactionnelles et autres suppléments de complaisance….. Notre cité a besoin d’un “grand quotidien populaire”, respectueux, indépendant, exigeant, divers…presque tout reste à faire…..courage les journalistes! courage aussi les entrepreneurs!
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L’attitude de Didier Pillet est une fois de plus consternante. Courage à vous et à toute entreprise d’information honnête.
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consternant… de vouloir couler un confrère alors que l’on est soi-même en cours de noyade… ceci étant, viré par La Provence, Didier Pillet fait un remarquable éloge de son ancien employeur… d’habitude, ce n’est pas celui qui est licencié qui défend le licencieur… non? ça promet pour les prud’hommes!
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“Quand j’ai lancé Marsactu, nous sommes devenus concurrents” Ouhhh, il a fallu que je relise deux, trois fois cette pharse ! Marsactu concurrent de la Provence, comment on dit déjà ” avoir le teston qui gonfle” c’est ça ? Restons humble,évitons les comparaisons qui relève du délire. Comparer Marsactu avec la Provence, c’est comparer LCM (que vous connaissez je crois) à TF1, est ce bien raisonnable….Cela dit, le papier rose, ça fait jamais plaisir de le recevoir
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Le comportement de ce monsieur est pathétique.
Il aurait mieux fait d’utiliser son temps à rendre qualitatif son journal et surtout son site internet qui est d’une médiocrité sans nom.
Je ne suis pas toujours d’accord avec vous, mais force est de constater que vous êtes un site libre, qui ne censure pas les commentaires, à l’inverse des sbires de Monsieur PILLET, qui censure à tout va.
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franchement ce monsieur pillet ne semble pas voir une éthique de journaliste et heureusement
il n’en fait plus partie apparemment mais son attitude et son rapport de lèche bottes à l’égard de son ancien patron me fait penser que comme d’habitude dans le sud est ça sent l’embrouille “mafieuse”
alors courage mon cher pierre boucaud et gardez bien l’ame propre
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Outre la petitesse du personnage, ca montre aussi combien la législation et les mentalités sont en retard par rapport au web encore géré, pour ce qui concerne la presse, par la loi de 1881….Comment faire avancer les mentalités avec ce genre d’affaires ? Que la Provence soit dépassée , cela ne fait nul doute, mais que le législatif n’avance pas un peu plus rapidement sur les nouveaux médias à l’économie fragile, c’est bien dommage.
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Il n’a que ça à faire ce Monsieur Pillet, encombrer les tribunaux ?
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Bonjour Monsieur Boucaud. Je veux bien que vous censuriez mes courriers puisqu’il est vrai que je n’ai guère le choix et que pour ce qui est du précèdent je citais des noms … J’espère que c’est la raison de la disparition de ce courrier car pour ce qui est du fond et bien que vous soyez vous même un ancien de La Provence, il me semble que les gens ont le droit de connaître les procédés, les pratiques et les méthodes misent en œuvre par ce journal afin de “sucrer” les “droits de réponses” qui ne viennent pas gentiment alimenter le fruit d’une information erronée toute vouée aux intérêts du locataire de l’hôtel de ville, au détriment de la réalité.
Ceci dit peut-être est-ce tout à votre honneur que de ne pas vouloir publier un courrier qui plaidait plutôt en faveur de votre cause … mais peut-être aussi donnait-il matière à jeter de l’huile sur le feu. Vous semblez vous garder du feu, une forme de sagesse louable … quant à moi, je suis dans la situation du chiot d’un jour qui ne craint pas le tigre. Ma parole est libre mais je respecte votre choix si vos mobiles sont ceux que j’imagine car pour le reste, il serait dommage que Marsactu ne vaille pas la peine que l’on s’y intéresse.
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Je comprend. Il n’y a pas de honte à s’éviter quelques obus supplémentaires quand on est sur le front … car il s’agit bien d’une guerre.
Merci pour votre réponse.
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On fait dire aux chiffres ce que l’on veut. Mais si tout allait si bien à la Provence, pourquoi a t il été licencié.
On peut raisonnablement penser qu’il manquait de confraternité.
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J’ai fait des piges pour La Provence et je n’ai jamais été payé (les prévisions d’euros étaient en plus très maigres) le comportement de son ancien directeur ne me surprend pas puisque ce n’est guère plus brillant aujourd’hui, les plumes sont tristes et je souhaite à marsactus toute la réussite possible, je reviens vers vous après un intermaide médical important et continuerais à vous lire avec plaisir
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qui est le PDG de La Provence aujourd’hui ?
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