Thon rouge : nouvelles négociations sur fond de surpêche et marché noir
Thon rouge : nouvelles négociations sur fond de surpêche et marché noir
Avec un sens parfait du timing, un collectif international de journaliste a publié il y a quelques jours le résultat de sept mois d’enquête sur les dérives de la pêche au thon rouge. Des révélations qui tombent mal pour les thoniers de Méditerranée, représentés par le bouillant marseillais Mourad Kahoul. Comme chaque année, l’ICCAT, la commission internationale chargée de cette espèce, se réunit en effet cette semaine à Paris pour fixer les quotas 2011.
A la base, tout semblait bien parti pour Kahoul et les siens. Malgré une bataille navale sanglante pendant la campagne 2010 – les pêcheurs avaient harponné un activiste de Greenpeace – les stocks semblaient sur la bonne voie, comme l’indiquait au Midi Libre le chercheur de l’Ifremer Jean-Marc Fromentin. Alors qu’un moratoire international était évoqué au début de l’année, le comité scientifique de l’ICCAT proposait donc de reconduire le quota de 13 500 tonnes appliqué en 2010.
Far West
Sauf que l’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) sonne comme un puissant rappel. Celle-ci fait le tour de la planète thon rouge, du port de Sète, bastion des thoniers français, aux marchés de Tokyo, où les prises s’arrachent jusqu’à 500 000 euros, en passant par les fermes d’engraissement espagnoles, qui permettent de multiplier les kilos et donc les euros. Constat commun : la fraude est partout.
A Sète, les journalistes ont recueillis des témoignages de pêcheurs. Ils ont aussi interrogé Jean-Marc Fromentin. Le discours est clair : c’était le Far West. « Tout le monde pêchait autant qu’il le voulait », confie Nicolas Giordano, « capitaine de quatrième génération issu d’une des familles de pêcheurs les plus puissantes de France », qui a ramené à lui seul 1200 tonnes dans ses filets en 2004. « Jusqu’à 2006, nous déclarions ce que nous voulions, et le gouvernement disait « OK ». L’administration ne faisait pas son travail et personne ne prenait véritablement la chose au sérieux », raconte-t-il.
Les ONG en piste
Un temps révolu, pour lequel la France a fait son mea culpa et rembourse aujourd’hui encore les tonnes pêchées en trop, assure en réponse le ministère. C’est oublier un peu vite que les dérives n’ont pas été stoppées du jour au lendemain : des nouveaux eldorados lybiens et turcs, où les contrôles ne sont pas très regardants, aux failles du système de traçabilité des poissons basé sur des bouts de papier, la filière reste sujette à caution.
Les ONG écologistes, WWF et Greenpeace en tête, en ont profité pour se faire entendre. La première rappelé que l’état du stock, qui avait touché le fond avec 85% de sa taille initiale, est des plus incertains, comme le reconnaît d’ailleurs le comité scientifique de l’ICCAT. Quand à la seconde, fidèle à son habitude des coups médiatiques, elle suit désormais le ministre au volant de sa « thon mobile » et a bloqué le ministère il y a quelques jours. Bref, Mourad Kahoul va devoir reprendre du service.
Bataille navale entre Greenpeace et les thoniers, sur Marsactu
Quand on parlait d’interdire le commerce du thon rouge, sur Marsactu
L’enquête du CIJI, à lire absolument pour les anglophones
Le rapport du comité scientifique de l’ICCAT, pas si rassurant que le Midi Libre le laisse entendre…
« Il y a trois ans encore, c’était le Far West », interview de la journaliste Kate Wilson par votre serviteur dans Terra eco
Mourad Kahoul dans ses oeuvres, dans l’émission Strip Tease
Commentaires
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moi je suis tt jour avec mourad kahoul.
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Mourad Kahoul a ka rentrer chez lui……saucisson
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