Relaxe pour le média d’extrême droite Frontières qui a exposé les noms d’avocats marseillais

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Bref
le 22 Oct 2025
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Lors de l’audience du 3 septembre, il y avait foule au tribunal judiciaire de Marseille. Ce mercredi 22 octobre, pour le délibéré, les couloirs du palais de justice sont quasiment vides. Le fondateur du média d’extrême droite Frontières, Erik Tegnér, a été relaxé dans l’affaire l’opposant à trois avocats marseillais qui le poursuivaient pour “divulgation d’information personnelle permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque indirect d’atteinte à la personne ou aux biens”. Ils lui reprochaient la publication sur le compte X de Frontières, le 8 juillet dernier, de ce message : “Avant même que les casseurs antifas ne dégradent plusieurs villes de France, 3 avocats (Borie Adam, Jules Émeline et Clémence Lachkar) se rendent disponibles pour représenter les personnes interpellées.”

Pour les trois avocats marseillais, cette publication représentait un danger pour eux, en plein contexte politique tendu, entre les deux tours des élections législatives anticipées. Leurs informations, noms et professions, ayant initialement été partagées sur une messagerie privée pour les personnes qui auraient besoin d’un conseil juridique pendant les manifestations au soir du scrutin. La présidente du tribunal judiciaire de Marseille a toutefois estimé que les avocats avaient donc accepté que ces informations soient partagées et ainsi que la publication de Frontières “ne caractérise pas une volonté de les exposer à une atteinte directe”, justifiant la relaxe.

Erik Tegnér et les journalistes du média d’extrême droite n’étaient pas présents au tribunal pour entendre ce jugement. Les avocats marseillais ont quant à eux refusé pour l’instant de commenter la décision et de s’exprimer sur un possible appel. Du côté du Syndicat des avocats de France (Saf), qui s’était constitué partie civile aux côtés du Conseil national des barreaux dans cette affaire, on commente à la sortie de l’audience : “Quelle que soit la décision, le fait de passer par une instance judiciaire pour nous protéger ne nous satisfait pas.” Le syndicat en appelle à une protection de l’État pour les avocats, “pilier du système judiciaire”. Sur le cas de Frontières, on abonde : “La décision n’est pas satisfaisante. Ils viennent dire à leur lectorat, qui est l’extrême droite, que les avocats contribuent à la commission d’infraction. Ils assimilent l’avocat à son client.”

Marie Lagache
marie.lagache@marsactu.fr

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