Pour les évacués de la rue d’Aubagne, un retour espéré mais sans calendrier
Rue d'Aubagne et autour, c'est une bonne nouvelle qui a été annoncée lundi par la préfecture aux habitants évacués. Celle-ci a fixé la réintégration des logements ne présentant pas de péril imminent comme l'une des priorités des pouvoirs publics. Mais l'espoir d'un retour se heurte à plusieurs problématiques.
Pour les évacués de la rue d’Aubagne, un retour espéré mais sans calendrier
Rue d’Aubagne. Plusieurs riverains, valises vides en mains, sont escortés par les pompiers vers leurs logements. Sans avoir de date de retour, les habitants de cet immeuble ont tout de même reçu une bonne nouvelle lundi : leur îlot n’est pas exposé à un risque d’effondrement. En effet, selon des riverains présents, lors d’une réunion entre la préfecture et plusieurs collectifs du quartier tenue ce lundi, la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a assuré que si les 79, 81 et 83 de la rue présentent bel et bien des “problèmes de structures”, cela n’est le cas pour “aucun des immeubles du côté pair de la rue d’Aubagne”. * Aussi, trois immeubles de la rue d’Aubagne, à savoir les numéros 91, 93 et 95, ont pu être réinvestis. Ce jeudi matin, les commerces en rez-de-chaussée de ces immeubles avaient rouvert les portes.
La nouvelle laisse surgir l’espoir d’un futur retour des habitants chez eux. Mardi, Julien Ruas, adjoint à la gestion des risques, s’est dit même porteur de “bonnes nouvelles” et promet de présenter un “échéancier” de cette réintégration, délivré par les experts qui planchent sur la rue d’Aubagne sous l’égide de la DDTM. Problème, à la préfecture, personne ne confirme cette annonce. On renvoie même à l’envoyeur : “La Ville annonce les possibilités de retour dans les logements, c’est une excellente nouvelle pour les personnes concernées, indique ainsi la préfecture. Pleinement dans son rôle, la Ville s’assure à son niveau des garanties de sécurité nécessaires.”
À défaut d’échéancier, et à défaut d’information tout court, la confusion règne toujours dans le secteur. “J’aide une amie à récupérer des affaires à son domicile au 74. Nous avons tenté de nous renseigner à la mairie, explique une femme venue en renfort. On nous a dit qu’aucun retour n’était programmé pour le moment.”
Selon Henri-Louis Bottin, président de l’Asra (Association des sinistrés de la rue d’Aubagne), “les habitants acceptent l’idée de ne pas pouvoir réintégrer leur logement tout de suite”. Comme les autres, cet avocat dont le cabinet est situé rue d’Aubagne attend la mise en place d’un “calendrier”. Lundi, la DDTM a annoncé aux riverains partager cet objectif, tout en révélant que la mission présente une difficulté de taille : sécuriser les passants. Puisqu’en face de ces immeubles hors de danger se trouvent notamment les numéros 79, 81 et 83 qui, eux, présentent un risque.
Circulation interdite jusqu’au 30 mai
Cette difficulté, Henri-Louis Bottin ne songe à la résoudre que par la construction d’un “tunnel. Mais ce sont mes mots. La DDTM n’a pas encore présenté d’hypothèses”. Selon lui, exit en tout cas l’hypothèse de renforcement des immeubles : “La DDTM nous a expliqué que des étais ne serviraient à rien car les murs ne sont pas en béton armé. Des étais pourraient même, au contraire, fragiliser la structure à cause de la pression qu’ils exerceraient.”
Cette délicate problématique devrait être abordée lors des réunions de pilotage qui se tiennent chaque matin depuis lundi entre la préfecture, la mairie et la métropole, sur demande du ministre Julien Denormandie, venu sur place le 28 novembre. La préfète déléguée pour l’égalité des chances Marie-Emmanuelle Assidon a aussi prévu une réunion hebdomadaire avec les associations de riverains. “Nous faisons confiance à la préfecture et attendons donc le point de lundi prochain”, conclut le président de l’Asra.
Autre chose inquiète les riverains : un arrêté municipal signé le 30 novembre qui interdit toute circulation jusqu’au 30 mai 2019 sur le périmètre actuellement bouclé de la rue d’Aubagne. Or, cette interdiction a déjà été prononcée par un premier arrêté le 11 novembre, mais sans limite de durée. Le deuxième arrêté a donc pour nouveauté de fixer une date. Mais cette date étant lointaine, “cela fait peur aux habitants évacués et ils perdent espoir”, se soucie Nassera Benmarnia, militante socialiste très active auprès du Collectif du 5 novembre. Certains craignent de ne pas retrouver leur logis avant le printemps.
Pendant ce temps, aux numéros 100 et 102 de la rue d’Aubagne, d’autres habitants se dépêchent d’empiler toutes leurs affaires dans leur voiture. Même si la raison de leur départ n’est pas directement liée aux immeubles effondrés, la Ville continue d’évacuer des habitants de la rue d’Aubagne.
*actualisation faite le 6/12 à 16h30
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un article tres interessant merci; pourriez vous vous interesser aux 1400 personnes environ qui ont ete arraches de chez eux manu militari avec un mot : logement insalubre ! ils sont noyes sans aucune aide associative ou mediatique ; certains sont des familles tres modestes qui ont achete un logement en s’endettant et se retrouvent SANS AUCUNE AIDE FINANCIERE de la ville du GC ou du CR paca ou de la CAF à la rue ou dans un hotel avec une ecole loin et peu d’argent en caisse; merci d’avance d’alerter les citoyens marseillais sur cette situation
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