ITER : Europe Ecologie maintient la pression
ITER : Europe Ecologie maintient la pression
Bon, on peut vous le dire maintenant, les tentatives des écologistes pour arrêter le projet ITER, un réacteur nucléaire expérimental à plusieurs milliards d’euros, jusqu’à présent on n’y croyait pas trop… Et puis il s’est passé quelque chose d’inattendu au Parlement européen : la commission du budget a refusé ce mois-ci la proposition de colmatage du financement de la Commission européenne.
Duflot en guest star
Il faut dire que l’exécutif européen avait eu la mauvaise idée de vouloir taper 400 millions d’euros dans les fonds de la politique agricole commune : on imagine d’ici la réaction des producteurs de lait ou des vignerons qui comme chacun sait n’ont aucun souci budgétaire en ce moment… L’autre source prévue pour rallonger ITER d’1,4 milliard étaient les programmes européens de recherche (à hauteur de 460 millions). « D’autre pays, comme l’Espagne, qui ne sont pas dans ITER, disent « nous aussi on a des recherches, pourquoi est-ce qu’on mettrait tout cet argent sur ITER ? »« , complète Michèle Rivasi, députée Europe Ecologie à Strasbourg. Quant au reste, la Commission ne savait pas encore trop comment faire, vu que les Etats membres rechignent à mettre la main à la poche.
Sentant le vent tourner, les écologistes ont donc sorti la grosse artillerie aujourd’hui devant le Commissariat à l’énergie atomique de Cadarache pour lancer leur appel européen « Stop ITER » : Michèle Rivasi pour l’Europe, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot pour la France, la tête de liste aux régionales Laurence Vichnievsky et la vice-présidente chargée de l’énergie Annick Delhaye pour Paca. Un appel qui s’adresse avant tout aux scientifiques, « pour montrer que même eux ne sont pas d’accord« , justifie Michèle Rivasi. Chacune y est donc allée de son petit mot, à commencer par Michèle Rivasi, qui a rappelé l’opposition du prix Nobel de physique et grand nucléophile Georges Charpak, décédé avant-hier.
« Il est encore temps d’arrêter ITER »
« Les écologistes avaient dit qu’on pouvait faire bien mieux avec cet argent, notamment dans l’efficacité énergétique, et maintenant on se rend compte que, comme souvent avec le nucléaire, les coûts ont été sous-évalués. Il y a eu une intoxication au niveau des élus locaux visant à présenter ITER comme une solution magique pour leur entourage proche. Aujourd’hui, nous disons : « arrêtons pour les habitants de cette région, arrêtons pour la recherche ». Il est encore temps« , assure pour sa part Cécile Duflot.
C’est-à-dire, précise Michèle Rivasi, que pour l’instant « la construction du réacteur n’a pas commencé, ce qui a été fait jusqu’à présent ne concerne que les infrastructures routières« . Cela dit, à son avis « l’Europe ne dira jamais « on arrête ITER ». Mais elle peut lisser les financements sur 10 ans, reporter les constructions« . Et toutes les entreprises qui espéraient bosser sur le chantier ? « On a vendu ITER avec une incidence en terme d’emplois très mobilisatrice, mais au final c’est 500 emplois pendant la construction et 2000 pendant l’exploitation, ce qui est peu au regard des impacts de ce projet« , estime Laurence Vichnievsky.
Supplément de La Provence
A côté des ténors du parti, Maurice Wellhoff, président du Comité de défense de l’environnement de Joucques et de Peyrolles, a fait partager son expérience de membre de la commission locale d’information (CLI) d’ITER. Ce lundi, il a tenté de connaître lors de la CLI d’ITER la raison du triplement des coûts du projet. « Je n’ai obtenu aucune réponse d’ITER Organization et un représentant du personnel a fini par me dire que le coût initial de 2001 était celui d’un projet virtuel et fictif et qu’il avait fallu tenir compte des contraintes réelles du site, pour le rendre plus sûr, se protéger des séismes et prendre en compte les contraintes environnementales« , témoigne-t-il.
Il s’étonne aussi que « La Provence fasse distribuer gratuitement dans les rues de Manosque et d’Aix, mercredi 29 septembre, une édition spéciale « pour tenter de décrypter l’une des plus grandes aventures scientifiques du moment qui pourrait permettre d’assurer l’indépendance énergétique de la planète« ». Indépendant par rapport à qui ? On aurait dû profiter du tapis déroulé aux représentants d’ITER à la foire de Marseille pour tenter de le savoir… Au passage, on aura appris que le décret d’autorisation d’ITER (le réacteur pas l’organisation internationale) n’est qu’en préparation et que l’enquête d’utilité publique n’a pas encore eu lieu (l’Autorité de sûreté nucléaire a trouvé que le dossier « n’était pas recevable en l’état et qu’il devait être complété sur plusieurs points« ). Espérons que tout cela se déroule bien, sinon on aura bétonné un paquet de routes pour rien…
L’Europe tente de colmater les milliards manquants d’ITER, sur Marsactu
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
si les américains ne se sont pas battus pour l’avoir chez eux,c’est qu’il y a une raison.
la fin d’iter ,serait la fin pour ceux qui comptaient se faire du pognon en vendant ou louant leurs maisons à prix prohibitifs.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le 8 décembre, Michèle Rivasi a organisé un colloque sur ITER à Bruxelles avec notamment le physicien Jacques Steiner et Jean-Marie Brom du réseau sortir du nucléaire. Pour les voir débattre en vidéo, vous pouvez visiter le site http://europeecologie.eu/ITER-pourquoi-il-faut-dire-non-a
Se connecter pour écrire un commentaire.