Nouveau look mais vieilles méthodes pour Jean-Noël Guérini à la Fédération du PS des Bouches-du-Rhône

« Les fonctions de Président de Conseil Général sont incompatibles avec celle de premier Secrétaire Fédéral » . C’est l’article 16.2 des statuts du Parti Socialiste visant à limiter le cumul des fonctions. C’est on ne peut plus clair, mais comme d’habitude dans les Bouches-du-Rhône, la Fédération du PS et Jean-Noël Guérini s’apprêtent à s’asseoir dessus, dans une traditionnelle indifférence locale, et avec le coupable silence d’une direction nationale du Parti qui a toujours préféré regarder ailleurs quand il s’est agit de la troisième fédération de France.
Un PS pourtant aujourd’hui dirigé par une Martine Aubry qui promettait encore, lors de sa rentrée politique de la semaine dernière, à l’université d’été de La Rochelle, un PS exemplaire. Ca commence bien à Marseille.

Et tout ça dans un contexte où quelques grandes pointures du PS local passent en ce moment plus de temps dans les bureaux des Juges d’instruction qu’au siège de la Fédé. Et dans « les milieux bien informés » comme on dit dans ces cas là, on sait que ce n’est sans doute qu’un début. Mais pendant que la justice travaille, les petites affaires du PS des Bouches-du-Rhône continuent.

C’est hier midi, sur le plateau de France 3 Méditerranée, que le toujours très afable Eugène Caselli est venu expliquer pourquoi « à l’insu de son plein gré » comme disaient les Guignols, il avait décidé d’abandonner son fauteuil de Premier Secrétaire du PS 13, un an avant la fin de son mandat, au profit de Jean-Noël Guérini. Et bien entendu, personne n’a poussé dehors le bon Eugène, et surtout pas son ami Jean-Noël, « Je suis le premier Secrétaire Fédéral des Bouches-du-Rhône qui s’en va de son plein gré, et qui part de sa propre volonté depuis au moins 30 ans » a-t-il osé déclarer sans rire au journaliste de France 3, qui l’écoutait, l’air bien goguenard. Un journaliste décidément bien inspiré et qui osait la question qui fâche : « Mais vous appelez à ce que Jean-Noël Guérini vous remplace, c’est pourtant formellement interdit par les statuts du PS ? »
Et on a pu voir en direct, sur le plateau de France 3, le magicien Caselli avaler quelques couleuvres et son Panama en répondant « oui, mais euh, ben, ce ne sera pas le seul cas en France… Martine Aubry est bien Présidente du Grand Lille et François Hollande était Député et premier Secrétaire ». Une réponse évidemment totalement à côté de la plaque puisque ce que le PS interdit ce sont les cumuls locaux, pour éviter qu’une collectivité locale ait la main mise sur la Fédération, cela n’a donc rien à voir avec Aubry ou Hollande.. Mais c’est vrai aussi que Guérini n’en est pas à son coup d’essai. Il s’était déjà, là-aussi dans l’indifférence générale, auto-proclamé « Président du PS 13″ cet hiver. Un titre « non statutaire » avait pudiquement écrit La Provence à l’époque. Cela avait bien fait rigoler rue de Solférino, mais comme d’habitude on avait laissé faire. « L’exception marseillaise », a semble-t-il encore de beau jour devant elle.

Pendant ce temps, Guérini se serait donné quelques jours de réflexion, pour savoir si il accepte ou pas le job. Un suspense insoutenable. Pourtant comme l’a écrit il y a quelques jours La Provence, Jean-Noël doit se sacrifier : « En sortant de son costume non exécutif pour endosser celui de premier secrétaire fédéral, il enverrait un signe fort à des troupes qui apprécient modérément les querelles internes ». C’est beau comme de l’antique. Cela permettrait surtout à Guérini de reprendre la main sur le PS local, et de pouvoir négocier en direct avec la rue de Solférino les futures investitures pour les prochaines élections…
Et malgré son nouveau look à la Strauss-Kahn et ses lunettes à la Ghandi, l’intouchable Jean-Noël Guérini aime toujours autant la bouillabaisse du PS local. Bon appétit

Les statuts du PS

Pour revoir l’interview d’Eugène Caselli sur le site de France3 c’est ici, mais prenez votre mal en patience car pour retrouver l’interview intégrale c’est pas simple. Il faut retrouver le JT de l’édition de Provence Alpes du 12/13 du 10 septembre, et le regarder dans son intégralité, car sur le résumé en vidéo, les bonnes questions du journaliste et les mauvaises réponses de Caselli, n’y sont pas.

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