L'Europe tente de colmater les milliards manquants d'ITER
L'Europe tente de colmater les milliards manquants d'ITER
6,6 milliards d’euros au lieu de 2,7. C’est la rallonge budgétaire que doit trouver l’Europe pour honorer sa part dans la réalisation du projet de recherche ITER sur la fusion nucléaire, dont la construction a démarré en 2007 à Cadarache (à environ 40 km au nord-est d’Aix-en-Provence). Pour faire court, il s’agit de prouver qu’il est possible de reproduire la réaction physique des étoiles pour produire de l’énergie, le tout à un coût compétitif.
« Extrêmement néfaste »
Vu la longueur du chantier, les financements doivent s’étaler jusqu’en 2030 et sont donc saucissonnés. Bref, pour la première période (2007-2013), il manque 1,4 milliards d’euros. Comment combler le trou ? En mai, la Commission européenne excluait de redéployer des fonds affectés à d’autres budgets de l’UE. »En raison de l’ampleur du déficit de financement et de la nécessité de mettre en place une approche systémique pour toute la durée du projet ITER, un redéploiement si vaste des fonds existants de l’Union serait extrêmement néfaste pour une série de politiques et de programmes (…) Du point de vue de la politique générale, il ne serait pas souhaitable d’opérer des réductions aussi importantes dans ces secteurs », expliquait-elle.
Elle comptait plutôt sur les Etats membres pour mettre la main à la poche. Vous imaginez la réponse en cette période de restrictions budgétaires… Du coût le plan de financement présenté mardi propose ni vu ni connu « le redéploiement de fonds alloués au 7e programme-cadre de recherche, à hauteur de 100 millions d’euros en 2012 et de 360 millions d’euros en 2013. Elle propose aussi aujourd’hui un virement initial de crédits inutilisés provenant d’autres budgets de l’UE vers le budget consacré à ITER, pour un montant de 400 millions d’euros. » Un argument de plus pour ceux qui accusaient le projet d’assécher les crédits pour les autres domaines de recherche, notamment sur les énergies renouvelables.
Abandon exclu
Ou qui, comme les Verts régionaux, demandent qu’ils soient « réaffectés à un grand programme d’isolation thermique des bâtiments datant d’avant 1975« . Ce qui reviendrait à abandonner ITER, une possibilité exclue par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno, interrogée la semaine dernière à Marseille sur le sujet par Sébastien Barles, président dugroupe des Verts au conseil municipal.
Et par les commissaires européens au Budget et à la Recherche qui déclarent qu’ »ITER peut nous apporter une source d’énergie sûre, propre et inépuisable pour l’avenir. Cela lui confère une immense valeur, surtout si l’on se souvient que le déficit commercial de l’UE en énergie était de près de 400 milliards d’euros en 2008. L’UE doit donc faire preuve d’imagination et de détermination pour surmonter les difficultés financières actuelles et honorer son engagement envers ce projet au niveau international. »
Plan incomplet
En principe, les chefs d’Etats et de gouvernement des 27 se réuniront la semaine prochaine pour approuver le plan de financement. Mais si vous avez calculé, vous avez remarqué qu’il manque 540 millions d’euros pour arriver à 1,4 milliards d’euros. La Commission précise en effet qu’ »un autre transfert du même type sera précisé plus tard ». C’est à dire au moment des prochaines discussions budgétaires européennes en novembre. Et ce n’est qu’un début : il reste encore 5,2 milliards d’euros à trouver d’ici 2030.
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