Nice-Matin, pendant la (nouvelle ) grève, les (nouvelles) grandes maneuvres continuent

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le 7 Avr 2010
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Comme souvent quand il y a le feu à la maison, Philippe Hersant, l’actionnaire majoritaire du Groupe Hersant Média ( GHM), préfère rester bien au chaud dans sa villa au bord du lac Léman, et envoyer un de ses sbires au combat. C’est normal, ils sont payés pour ça. Pour faire le sale boulot. Il a donc mandaté Dominique Bernard, nouveau Directeur Général de GHM recruté il y a quelques mois, pour aller calmer le jeu chez Nice Matin. Depuis la grève de vendredi dernier, les esprits ont continué à s’échauffer, et la socca commence a sentir sérieusement le brulé du côté de la route de Grenoble. On s’en souvient, après avoir entendu des bruits de couloir sur la vente des locaux de leur journal, via une maintenant bien connue opération de  lease back ( je vends mes murs à un financier, qui ensuite me les relouent, pour ceux qui ne regardent pas Bloomberg Télé) , et la bien classique partie de ping-pong entre le PDG de Nice Matin Eric Debry  » allez demander des explications chez GHM » , et leur actionnaire GHM  » allez demander à Eric Debry des explications »,  » je vous ai déjà dit d’interroger à ce sujet Monsieur Debry »  » je vous ai déjà dit d’interroger à ce sujet GHM » les salariés du groupe Nice Matin s’étaient mis en grève pour obtenir quelques éclaircissements.
Du coup, c’est ce pauvre Dominique Bernard qui est allé hier matin jouer du Zola auprès des salariés de Nice Matin, et leur expliquer pourquoi c’était le lease back ou la faillite. Il a été tellement convaincant que juste après la réunion, les salariés de Nice Matin, se sont immédiatement remis en grève pour 24 heures. Et  comme si ça ne suffisait pas, le Ministre de l’industrie ( les conflits sociaux il adore ça, même le week-end il lui en faut un petit) et Maire de Nice Christian Estrosi s’en est aussi  mêlé. On le croyait pourtant plus proche du Medef que de la CGT, le Christian. Mais juste pour mettre un peu d’huile sur le feu de la soupe au pistou, il a reçu une délégation des salariés en grève, et s’est même fendu d’une dépêche AFP que Jean-Luc Mélenchon aurait pu signer  » je ne pourrai pas concevoir que GHM sacrifie Nice Matin à des préoccupations financières ». Ouh la la !. Cette déclaration a beaucoup, beaucoup fait tousser outre-jura. Idem chez les banquiers du groupe, de plus en plus inquiets par la tournure prise par les événements. Les grèves, maintenant les politiques qui interviennent. Ils n’aiment pas ça du tout les banquiers, mais alors pas ça du tout. Le « che » Estrosi se serait même fendu d’un coup de fil à Philippe Hersant, cet horrible représentant du grand Kapital, réfugié en Suisse. Après cet appel ministériel jugé par Hersant quelque peu cavalier, comme on dit pudiquement dans la Tribune de Genève, Estrosi ne sera vraisemblablement pas invité cet été à venir faire le tour du lac en moto.
Après donc sa brillante prestation, Dominique Bernard a vite filé vers Marseille, pour le siège de La Provence, autre filiale de GHM, ou une poignée de représentants du personnel l’attendait. Mais à Marseille, tout va bien, la vie est belle.On lui a servi le Pastis. De toute façon, le « lise baqueu », c’est à dire la vente de l’immeuble avenue Roger Salengro,  ça fait bien rigoler tout le monde. Il n’y a bien qu’un parisien comme  Bernard pour croire  que des banquiers vont se battre pour financer son machin, surtout ou il est situé. Il doit trop lire les suppléments sur Euroméditerranée de La Provence. Si les salariés sont beaucoup plus calmes à Marseille que sur la côte d’Azur, ça n’a bien sur rien à voir avec le talent de manager de Didier Pillet, le PDG de La Provence, malgré ce qu’il essaie de faire croire dans les diners du Roucas Blanc. Tellement heureux de montrer que par rapport à Nice, ici rien ne bouge. Ni les syndicats, ni les politiques. Rien ne bouge, c’est vrai, comme sa ligne éditoriale . Non, la grande différence c’est que contrairement à La Provence, les salariés de Nice Matin sont actionnaires de leur journal ( un peu moins de 30%), à travers une coopérative. Ils voient donc d’un très mauvais oeil cette opération de lease -back. Ils ont bien compris que le cash résultant de la vente de leur siège social, irait tout droit dans la poche de l’actionnaire GHM, ou plus exactement dans celles de ses banquiers, et qu’ils n’en verraient pas la couleur. Ils l’ont d’autant plus mauvaise que compte-tenu du contexte économique difficile, ils ont déjà accepté de ne toucher aucun dividende pendant une période de 16 ans. D’où la grève, qui pourrait se durcir, si Hersant ne bouge pas. Sachant qu’un jour de grève coûte dans les 200 000 euros, il n’a évidemment pas les moyens que ça dure. Et pendant les conflits sociaux, les ennuis continuent pour Hersant. Les banquiers le pressent toujours pour qu’il cède quelques actifs et qu’il commence à alléger  une  dette estimée à 200/250 millions. Et tout le monde sait que même si ces fameuses opérations de lease-back devaient marcher, on serait encore loin du compte de ce que veulent les banquiers. Le reste des actifs du groupe sera difficile à céder. La Comareg, la filiale de presse gratuite qui édite les journaux paruvendu est en chute libre, face à la concurrence intenable d’internet. Seloger.com, le bon coin, google, ebay, pagesjaunes, tout le monde vient dévorer le gâteau des petites-annonces. Les autres quotidiens régionaux de GHM comme l’Union de Reims ou Paris Normandie au Havre, ils ne sont pas en très bonne santé non plus, et surtout à qui les vendre ?  La presse d’outre-mer ( les nouvelles de Tahiti, France-Antilles) ? sentimentalement compliqué, c’est directement l’héritage de Robert Hersant, le père de Philippe  et de ses autres frères et soeurs, eux aussi actionnaires de GHM, qu’il faudrait alors sacrifier.  Pendant ce temps, quelques vautours commencent à voler au bord des rives de la Méditerannée . Bolloré évidemment, qui fait mine de s’intéresser au dossier pour faire plaisir à son ami Estrosi, mais qui n’a pas forcément envie  d’y aller. Trop cher. Trop de coups à prendre. Trop de syndicats. Il préfère largement la TNT et les gratuits. Mais si le devoir l’appelle… Et puis un revenant, ou plus exactement un couple de revenants regarderait en ce moment les dossiers marseillais et niçois avec beaucoup d’attention. Il s’agirait de Frédéric Aurand, l’ancien PDG de GHM, viré l’été dernier par Philippe Hersant comme une gouvernante suisse, et qui est allé proposer ses services au fonds d’investissement spécialisé dans la Presse Locale, Mecom. Ce même fonds qui au moment ou Lagardère avait mis en vente Nice Matin et La Provence était intéressé, mais les salariés de Nice Matin n’en avaient absolument pas voulu, ils s’étaient même mis en grève ( décidément) à l’époque, pour boutter ces anglais hors de Nice. Et c’est Hersant qui avait remporté l’affaire. Dans les médias, l’histoire repasse parfois les plats… à moins, que comme nous l’évoquions vendredi dernier, Aude Jacques Ruettard, une autre héritière du groupe Hersant, préfère faire un « swap &
raquo; en échangeant sa participation dans la Voix de Nord à Lille, contre une montée au capital à Marseille et à Nice. Et puis comme elle habite Ventimille, ça fera quand même moins loin pour aller au bureau le matin.

Un lien Nice Matin, pendant la grève, les grandes maneuvres continuent sur marsactu

Un lien le site internet de Mecom

Un lien Nice Matin de nouveau absent des kiosques aujourd’hui sur le site internet niçois webtimesmedia

Un lien SOS Nice Matin, le site des salariés en grève de Nice Matin, et en plus ils disent du bien de nous, alors forcément il faut les soutenir, il a raison Estrosi !

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Commentaires

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  1. henry elie henry elie

    Belle mobilisation ouvrière et publique .
    Allez Monsieur hersant ,ne vendez pas les mur de Nice-Metin .
    Enrichissez vous du bonheur de vos ouvrier de Nice -Matin .
    Un bien fait n’est jamais perdu.

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  2. Kheplin Kheplin

    Le P’tit Caporal ne laissera jamais tomber Nice-Matin, soutien inconditionnel de la droite dans un des derniers départements de…droite. Il va demander à Bolloré de vendre sa barcasse pour sauver ce fleuron de l’information nationale.

    Et puis, moi ça m’em….que Nice Matin disparaisse l’hiver, c’est un super combustible pour allumer la cheminée.

    Bon, cela étant, cela ferait suer que ces pauvres gars se retrouvent chômistes, encore et toujours pour la même raison: plus de pognon pour le patron.

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  3. Zadig Zadig

    Vous ignorez que les syndicats, la CGT Livre en tête, ont bradé la Coopé ouvrière du Groupe Nice-Matin, remontant à la Libération, condition incontournable des Résistants, avec Louveau, envoyé par Hersant , pour réduire la coopératiove ouvrière à néant, moyennant quoi journalistes et surtout syndicalistes sont partis avec un viatique,; dans le plan dit social.
    La Coopé était le premier actionnaire de Nice-Matin, avec un droit de véto, mais avec quelques félons (On connaît les noms, dirait Coluche) Bavastro, Comboul, Lagardère et surtout Hersant ont réduit les droits de la Coopé à rien du tout: Je suis bien placé pour le savoir…Le personnel du Groupe Nice-Matin n’a plus que le droit de se taire!

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  4. Jacques Jacques

    Dominique BERNARD a été mon interlocuteur il y a quelques mois. Je suis Délégué Syndical et il était le DG de l’entreprise. C’est un cow boy, qui se moque du code du travail et des IRP. Vous avez de la chance qu’il ne soit pas arrivé avec son DRH libéral rustique, vous auriez pu mettre le feu à la boite!

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