Non-assistance à quartiers en danger !
Deux semaines après la fusillade de la Busserine, suivie du discours du président de la République sur les quartiers populaires, près d'une centaines de militants et élus marseillais dénoncent "le manque de courage et l'obstination du gouvernement dans sa volonté de ne pas prendre toute la mesure de l'enjeu de société auquel nous sommes confrontés".
Au regard de la situation critique de nos quartiers et des politiques inopérantes qui sont appliquées dans la panique et la réflexion inaboutie. Nous, citoyens, habitants, acteurs associatifs et travailleurs sociaux, personnes engagées dans la défense des intérêts des habitants des quartiers populaires et/ou épris d’un absolu dans lequel l’égalité et la justice sociale seraient des réalités et pas des concepts abstraits ! Nous prenons en toute conscience nos responsabilités et nous demandons d’une part à toutes les femmes et les hommes de bonne volonté de nos quartiers et d’ailleurs sans exclusive, de participer à la dynamique de ce rassemblement. Et d’autre part à dénoncer le manque de courage et l’obstination du gouvernement dans sa volonté de ne pas prendre toute la mesure de l’enjeu de société auquel nous sommes confrontés. La montée de la violence dans nos quartiers est une menace pour l’ensemble de l’édifice sur lequel repose la République ! Nous condamnons aussi sans équivoque le mépris et la distance indifférente avec laquelle notre autorité municipale appréhende la situation. Notre démarche n’est pas une posture, nous entendons faire avancer des idées et des propositions qui nous semblent pertinentes : – De toute urgence nous demandons au ministre de l’intérieur d’abandonner cette politique spectacle et d’allouer des moyens conséquents à la lutte contre le trafic et le recel d’armes ! Nous ne pouvons pas supporter de savoir que les filières d’approvisionnement sont connues, les receleurs potentiellement identifiés sans que l’état ne fasse cesser cette atteinte à son autorité et à la sécurité des habitants ! – Nous exhortons le gouvernement et le Président de la république à abandonner l’idéologie qui a poussé à la rédaction puis à l’enterrement du projet Borloo qui n’était définitivement pas à la hauteur. Nous demandons des moyens pour les quartiers parce que le retard en dispositifs sociaux, éducatifs, culturel et sportifs des Quartiers prioritaires de la politique de la ville est abyssal. Nous demandons un plan coercitif et efficace de lutte contre les discriminations et les inégalités ! Les bonnes intentions ne suffisent plus ! – Enfin nous demandons, non pas une réflexion mais l’ouverture d’un débat national sur la légalisation sociale du cannabis. Il est temps de sortir des approches morales et des à priori culturels pour réfléchir sur l’échec de 40 ans de prohibition et sur les expérimentations qui ont donné des résultats. L’Insee intègre désormais les revenus de cette économie, il est temps de tirer toutes les conséquences de ces années d’entêtement et d’essayer une alternative à cette prohibition hypocrite et à des années de lâcheté politique !
Premiers signataires :
BERRICHE Karima, TAGAWA Anne Marie, TAGUELMINT Hanifa, FRAPPAS Mylène, DJOUAD Moufida, BRAHIM Rachida, FOUREST Alain, ATTALAH Yazid, MAILLARD Lise, HAOUACHE Jamila, AOUGACI Rania, BAKAR Ida, CAMARD Sophie, JOHSUA Samy, GORD Franck, VACHER Kevin, MAZOUZ Souad, JOHSUA Babette, TAGUELMINT BOUALIA Djenna, GUENDOUZ-ARAB Soraya, CHAILLE Annick, SOILIHI Sarah, BERRICHE Rachida, MAHYOUB Yamina, CHEVALIER Amandine, BURGOS Céline, BERRAHMA Kader, BENABDEKADER Sid-Ahmed, DELOGU Sébastien, ABDOURAHIM MOHAMED Simba, BRINIS Ouali, SISSANI Fatima, IDJERI Christine, NEDELEC Patrick, BOUKHELIFA Hassen, EL YAKOUBI Mounia, HAOUACHE Vanessa, CAPARROS Hasni Jeremy, ASSOUMANI Khadidja, MODR Muriel, BOUBEKER Cherif, BEITONE Alain, ITRISSO Mohamed, HONDE AMIAR Marion, BENMARNIA Nassera, MOULIN Jacqueline, CHEKKAT Soraya, BOUREAU Bertrand, DREYFUS Agathe, MEDJBAR Bahia, DORIVAL Michèle, BENAMAR Driss, DJENDOUBI Sarah, SICARD Jean, ZERDOUM Heydi, ROSSI Julien, MEGHENNI TANI Lakhdar, LALAOUNA Samira, PIGNEROL Bernard, BOUAZIZI Khadija, TERZIAN Daniel, BOUAMEUR Inesse, MOSTEFA Djamila, BENAZIZA Lahouaria, MESGUEN Jean-Joseph, DURAND Marc, MOURIDI-MILLE Helene, BOUKENOUCH Zohra, EYNAUD Bernard, MOURIDI Abou, MOURIDI Kaïs, GRABSI Salim, LEZEAU Pierre, MEGUENNI Zoubida, REBHORA Claude, KALDOU Boujemaa, BONNET Sylvie, KAMIR Ouis, BARRAL Estelle, BENTEGHAR Lamria, STAMBUL Pierre, FOURNIER Sébastien, BENSAADA Mohamed…
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C’est sans doute le point faible et alarmant du tandem Macron/Collomb, ne pas s’attaquer de front (comme sur d’autres…) à ce dossier qui semble prendre de l’ampleur de mois en mois (cf lettre du maire de Toulon à Gérard Collomb). Il va falloir vite mettre des moyens (conséquents) en place pour commencer l’éradication d’un système qui tend à s’enkyster dans certains quartiers et infuser progressivement dans des zones jusque là “épargnées”. C’est le combat de la République et de l’Etat face au chaos à venir. On sait très bien les craintes sous-jacentes qui semblent “freiner” des actions d’envergure mais il en va de la sauvegarde future de notre société.
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