L’écologie et l’urbanisme à Marseille
LA MER DANS L’ÉCOLOGIE URBAINE À MARSEILLE
La mer structure la dimension écologique de l’urbanisme dans les espaces urbains méditerranéens : l’écologie urbaine, à Marseille comme dans les autres villes qui bordent la Méditerranée, fonde ce que l’on peut appeler des écolopoles.
L’écolopole de Marseille
L’écologie, qui désigne ce que l’on peut appeler une politique fondée sur l’environnement, sur la situation dans l’espace (oikos désigne, en grec, l’espace dans lequel on vit), fait de la mer à la fois un espace dans lequel se situe la politique urbaine et une ressource pour une politique de la ville repensée : l’écolopole intègre l’environnement maritime à la politique de la ville, au-delà du tourisme, de l’énergie et du commerce qui sont les premiers usages de la mer dans la politique de la ville. L’écolopole désigne une métropole urbaine fondée et structurée par les usages rationnels de l’espace dans lequel elle se situe. Finalement, il s’agit d’articuler l’urbanisme et l’environnement dans une sorte de rupture : avant, l’urbanisme cherche à neutraliser, en les maîtrisant, les contraintes imposées par l’espace ; aujourd’hui, l’urbanisme cherche à faire de l’espace une des données qui le structurent, il ne s’agit plus de neutraliser l’espace, mais d’en faire une des logiques qui fondent l’urbanisme et l’aménagement de la ville.
Comment la mer structure l’espace, à Marseille
Quand on regarde un plan de Marseille, on se rend compte de l’existence de deux époques, de l’enchaînement dans le temps de deux logiques urbaines par rapport à la mer : tandis que les lieux anciens, comme le Panier, tournent le dos à la mer, l’aménagement de la Corniche accompagne la mer qui, de cette façon, accompagne le développement de la ville. Il s’agit de deux approches de la place de la mer dans la ville. Cette évolution de la place de la mer dans la structure de l’espace urbain se perçoit, en particulier, dans l’évolution du marché de l’immobilier et de la valeur des espaces d’habitation. Tandis que, dans un premier temps, autour du Lacydon, la ville se construit autour de la mer en l’absorbant, en quelque sorte, dans l’espace de l’habitation et du transport, dans un second temps, la ville fait entrer la mer dans l’espace qu’elle institue, à la fois dans l’aménagement de la Corniche et dans l’articulation entre les espaces urbains et les espaces maritimes. Mais, finalement, ces deux époques distinctes de l’urbanisme à Marseille montre comment la mer structure l’espace de plusieurs façons différentes qui se distinguent en se succédant dans le temps.
L’espace urbain mis en scène sur la mer
La mer ouvre l’espace de la ville sur une forme d’infini, et, par ses aménagements, la ville donne la mer à voir dans l’espace urbain : c’est ainsi, par exemple, que le quartier de l’Arsenal des galères, aménagé au dix-septième siècle, désigne un quartier né de la mer, puisqu’il est bordé par le canal, de la même façon que le quartier de la Joliette désigne un quartier né de l’extension du port, au dix-neuvième siècle. Mais cette mise en scène de l’espace de la ville par la mer et par ses usages se retrouve aussi dans la littérature, comme on peut le voir, par exemple, dans le roman d’Alexandre Dumas, Le comte de Monte-Cristo, ou dans les arts plastiques, comme on peut le voir dans les tableaux de Vernet. Finalement, la culture marseillaise met en scène l’espace urbain en l’ouvrant sur la mer, et, au-delà, sur les relations avec le monde.
Une écolopole méditerranéenne
Mais cette écolopole ne se situe pas n’importe où, il ne s’agit pas de n’importe quelle mer. C’est le lien à la Méditerranée et aux pays qui se situent de l’autre côté de cette mer, comme la Corse, les pays d’Afrique du Nord ou les pays du Proche-Orient, qui fonde l’écolopole en lui instituant une place dans l’espace. C’est ainsi, à la fois, que la richesse de Marseille est née de la situation de son port dans les relations avec ces pays, et que la migrance qui a peuplé Marseille depuis sa naissance, est née de la mer : c’est l’activité du port qui fonde la richesse de la ville et qui fait d’elle une métropole, et c’est l’ensemble des migrations qui donnent à Marseille une dimension multiculturelle et internationale en l’ouvrant sur le monde. C’est bien de cette façon qu’il importe de comprendre la signification du mythe fondateur de Marseille : selon ce mythe, la ville naît de l’union entre une habitante du site et un marin venu du dehors. Mais c’est aussi la signification contemporaine des institutions urbaines qui structurent l’activité de Marseille dans l’espace méditerranéen, à la fois dans le domaine commercial et dans le domaine culturel.
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