Homme de réseaux et enfant terrible de la recherche, enquête sur le système Raoult
Depuis plusieurs semaines, Didier Raoult est au cœur d'une polémique aux dimensions planétaires sur les meilleurs stratégies pour combattre la pandémie. Loin d'être un chercheur qui fait soudain irruption sur la scène médiatique, le Marseillais a construit patiemment son ascension en jouant de ses réseaux d'amitiés et des travers de la science moderne.
L'enjeu
Depuis plusieurs semaines, le chercheur Didier Raoult est au centre d'une polémique autour du traitement du Covid-19 qui remonte jusqu'au plus haut sommet de l'État. Enquête sur un système.
Le contexte
Depuis le début de l'épidémie en France, le gouvernement maintient que le confinement est l'arme la plus sûre pour contrer la propagation. Didier Raoult défend lui un dépistage systématique.
Depuis la longue file de patients qui mène à l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection, on entend de temps à autres quelques salves d’applaudissements. Les gens venus se faire dépister ont reconnu la silhouette désormais mondialement célèbre du professeur Didier Raoult. L’homme salue brièvement, ne s’arrête pas, tête baissée et mèches au vent. Il a de quoi faire avec ces centaines de malades à dépister, d’autres à traiter, sans compter la controverse internationale qui met soudainement son travail au devant de la scène et son visage à la Une de tous les journaux.
La polémique, Raoult adore. Faire trembler l’establishment. Même ses cheveux longs, sa barbe éparse et ses chemises colorées sont un pied-de-nez permanent aux apôtres de la norme, fussent-ils du bon goût. Son look improbable est devenu un mème sur les réseaux sociaux où tout le monde s’écharpe entre pro et anti. Lui, se place ailleurs, au-dessus forcément. “Il a un comportement de chef de meute, c’est vrai. Pour lui, la science est un sport de haut niveau. Elle ne supporte pas la médiocrité”, explique un journaliste qui l’a longuement côtoyé.
Mâle alpha
Les 144 pages de son curriculum vitae parlent pour lui. Didier Raoult est un géant de la recherche en infectiologie. Lui et ses équipes cumulent les records du monde. Forcément, le colosse fait de l’ombre. Il charrie une cohorte de polémiques et n’en a cure. Sabre au clair, il fait de la science comme Louis Pasteur ou Marie Curie en leur temps. Dépasser Darwin ne lui fait pas peur, assure-t-il. Il est le mâle alpha qui mène sa troupe de médecins. Il en fait même son dogme pour dynamiser la recherche en France.
En revanche, il n’est pas ce savant, génial ou fou, qui fait irruption sur la scène politique et médiatique à l’occasion d’une crise majeure. Chroniqueur au Point, adepte des vidéos d’auto-promo, il cultive depuis longtemps les réseaux politiques et sait jouer à plein des travers de la science pour tenir la ligne qu’il pense juste.
L’équipe qu’il a construit autour de lui est d’une fidélité sans faille, parfois depuis des décennies. Ce sont eux ces professeurs, médecins, chercheurs qui signaient ce dimanche un communiqué défiant les préconisations du ministère de la Santé en précisant qu’il n’était pour eux “pas moral que cette association [de molécules utilisée par l’IHU, ndlr] ne soit pas incluse systématiquement dans les essais thérapeutiques concernant le traitement de l’infection par le covid-19″.
Bras de fer au ministère
Le ministre de la Santé prend un arrêté pour limiter la prescription de l’hydroxychloroquine ? Qu’importe, il claque la porte du comité scientifique qui conseille le gouvernement depuis le début de l’épidémie et poursuit ses prescriptions. Au point d’obtenir du ministre qu’il maintienne celle-ci pour les médecins en première ligne face à l’épidémie.
Une position qui lui revient forcément, et confortée par la vue des centaines de personnes qui, malades, inquiets ou simplement fébriles, patientent à la porte de son institut. Ils espèrent savoir s’ils sont atteints et pouvoir avoir accès au traitement censé faire chuter la charge virale, sans preuve scientifique de cette efficience (lire l’article de notre partenaire Mediapart à ce sujet).
L’ami des politiques
Parmi les thuriféraires parfois béats, il y a aussi les élus majoritairement LR qui sont venus se faire dépister et soigner par les équipes du professeur Raoult avant et surtout après le premier tour des municipales (lire notre article sur les conséquences sanitaires du maintien du premier tour). La députée LR Valérie Boyer multiplie les plateaux TV pour soutenir la thèse du professeur Raoult, faisant fi des méthodes scientifiques et de la rigueur nécessaire à la mise en œuvre d’un traitement médicamenteux, non sans effets secondaires.
Ces élus, Didier Raoult les connaît bien. Il les fréquente depuis de longues années. Médecin, ancien ministre et président de la région Provence Alpes Côte d’Azur, Renaud Muselier fait partie du conseil d’administration de l’institut hospitalo-universitaire que Didier Raoult porte à bout de bras depuis plusieurs dizaines d’années. L’homme politique ne tarit pas d’éloges pour “son ami” et a marqué son soutien dès le début de l’épidémie. Le maire de Nice, Christian Estrosi, monte lui aussi au créneau sur les réseaux sociaux. Lui est un intime du professeur depuis leurs années communes au lycée à Nice.
L’ancien journaliste de La Provence Hervé Vaudoit décrit ce réseau de relations dans l’ouvrage qu’il a consacré à l’homme et son institut, L’IHU Méditerranée infection -Le défi de la recherche et de la médecine intégrées (Robert Lafon). Outre son indéniable talent, Didier Raoult doit son ascension éclair au sein de la faculté de médecine à un baron du gaullisme local Maurice Toga, que Renaud Muselier considère comme son “père politique”, raconte dans son bouquin le journaliste.
Ce député (1986-1988) lui met le premier le pied à l’étrier et lui permet de devenir professeur de médecine puis chef de service dès 1988. Mais l’idée de l’IHU naît vraiment avec la peur du bio-terrorisme et les attentats à l’anthrax qui ont effrayé le monde après les attentats du 11 septembre. “Les politiques avaient une trouille bleue, se souvient Didier Raoult dans l’ouvrage d’Hervé Vaudoit. Pour leur faire péter les plombs, il suffisait de prononcer un mot : bioterrorisme.”
Plus de 100 millions pour bâtir l’IHU
Il profite de l’arrivée au gouvernement Chirac du Marseillais Jean-François Mattéi pour pousser le pion d’un infectiopôle destiné à lutter contre ce risque médical et militaire. En 2003, il écrit un rapport sur ce thème qui finit par convaincre les hauts fonctionnaires et les politiques de la nécessité d’un soutien à ses recherches. Car loin de l’image véhiculée du Marseillais mal-aimé contre le reste du monde, Didier Raoult a des réseaux bien implantés.
À l’orée des années 2010, son projet de pôle d’infectiologie rencontre les programmes d’investissement d’avenir portés par le président Sarkozy. Son entregent lui permet d’obtenir des soutiens dans les ministères. Pour défendre son IHU devant le jury chargé de faire le tri parmi les projets présentés, Didier Raoult est accompagné par Yvon Berland, qui deviendra quelques années plus tard, président de l’université unique, et Jean-Paul Segade, le directeur général de l’AP-HM d’alors. L’infectiopôle du professeur Raoult emporte la mise et le précieux financement d’État.
Son IHU est le plus gros investissement public dans la recherche des 20 dernières années avec plus de 48 millions de l’agence nationale de la recherche uniquement pour le bâtiment high tech qui borde le Jarret. Il a aussi pris soin de réunir autour de table la plupart des collectivités locales pour un investissement colossal. Dans la mise de départ, 1,5 million pour la région, quatre pour le département, un million de la Ville de Marseille et autant de la communauté urbaine d’alors.
Même chose pour les équipements où les collectivités remettent gentiment au pot au nom du rayonnement internationale de ce chercheur et de ses équipes. Récemment, Renaud Muselier a annoncé que la participation de la région était de 16 millions alors qu’elle était de 11 millions en 2018.
Changement de gouvernance
Avec le débarquement de Jean-Paul Segade, en 2012, étrillé par un rapport de la chambre régional des comptes, Raoult perd un soutien. Il correspond aussi au changement politique à la tête de l’État où Didier Raoult doit refaire ses contacts.
En 2014, avec le changement de gouvernance à l’AP-HM, l’enthousiasme connaît des hauts et des bas. Le successeur de Segade à la tête de l’AP-HM, Jean-Jacques Romatet est beaucoup moins partant. Il voit dans ce projet un formidable outil qui s’installe au sein de l’assistance publique comme un virus qui prospère à son détriment. Les deux hommes ne s’entendent pas, s’accrochent dur tant sur la question du loyer que l’AP-HM devra payer à l’IHU en fonction des lits d’hospitalisation qu’il abrite, mais aussi sur celui de l’autorisation d’occupation temporaire qui lie la fondation de droit privé qui pilote l’IHU au propriétaire du terrain.
Même chose pour le permis de construire, délivré sans aucun aller et retour avec le service d’urbanisme. L’élue chargée de l’urbanisme, Danielle Servant découvre un projet juché sur un haut escalier, au lieu d’être de plain-pied. Maître d’ouvrage du chantier, Raoult n’est pas ouvert à la discussion. Il appelle directement le maire qui somme son élue de donner un avis positif au permis.
Défections
Aujourd’hui, Jean-Jacques Romatet refuse de s’exprimer publiquement sur ces années de tension autour du projet d’IHU. Mais, à certain, il confie volontiers que son départ anticipé de la direction de l’AP-HM en 2015 est aussi dû aux capacités de nuisance et à l’entregent politique de Didier Raoult. Lequel ne le nie pas. Lorsque les négociations piétinent avec l’AP-HM, c’est la ministre socialiste de la recherche, Geneviève Fioraso qui vole à son secours. Comme son prédécesseur Philippe Douste-Blazy avant elle, elle en est remerciée en siégeant au conseil d’administration de l’IHU.
Ce que regrette Romatet, c’est la violence dont Didier Raoult fait preuve dans sa volonté de voir aboutir son projet. Car, en cumulant la recherche et les soins en infectiologie, l’IHU aspire les services qui, éparpillés dans les différents sites de l’AP-HM traitent de bactériologie, de virologie ou de parasitologie. Ainsi les médecins qui depuis des décennies travaillent auprès des malades du Sida à l’hôpital Nord sont contraints de rejoindre le bâtiment de la Timone. Avec le risque de perdre le lien avec des patients des quartiers Nord. Il faudra qu’ils bataillent en interne pour conserver une consultation à l’hôpital Nord.
D’autres ne se sont pas contentés de faire le dos rond. Chef du service parasitologie à la Timone, le spécialiste du choléra, Renaud Piarroux, a fini par claquer la porte des hôpitaux marseillais pour rejoindre la Pitié-Salpétrière à Paris. “J’ai du mal à obéir lorsque je ne suis pas d’accord avec la façon dont les choses sont gérées”, dit-il au Monde en 2016. Son service en pointe sur les questions de parasitologie et mycologie a tout simplement été aspiré par l’IHU, quittant ainsi le seul giron de l’AP-HM pour se retrouver sous la tutelle de Didier Raoult et de ses équipes. Effrayés par la réputation du bonhomme, la moitié des techniciens de laboratoire n’ont pas rejoint l’IHU, préférant parfois quitter le CHU.
“De la science comme on mène une bataille”
“Didier Raoult est un guerrier, explique ainsi un de ses adversaires à l’AP-HM. Il fait de la science comme on mène une bataille. Ceux qui ne sont pas avec lui sont contre lui. Il fout une trouille terrible parce qu’il peut vous détruire professionnellement.” Nombreux sont ceux qui contestent ces méthodes, toujours à mots couverts. Codécouvreurs des virus géants en 2003 avec Didier Raoult, Jean-Michel Claverie et sa femme, Chantal Abergel, ont construit une association scientifique fructueuse avant de rompre brutalement. Contacté par Marsactu en 2018, il refusait de commenter les causes de cette rupture. “On a travaillé ensemble, on a fait de belles publications ensemble et puis on s’est engueulés très fort”, confie-t-il au Monde le 25 mars tout en saluant le brio scientifique du professeur Raoult.
Comme Hervé Vaudoit le décrit dans son ouvrage, Didier Raoult est un des premiers à Marseille à comprendre comment l’indexation scientifique des publications permet de rationaliser la compétition entre les savants. Soudain la réputation ne relève plus de la subjectivité mais de données statistiques, objectives. Le mandarinat vole en éclat, remplacé par des algorithmes qui évaluent les chercheurs en fonction du nombre de publications, de leur impact scientifique mais aussi du nombre de fois où le chercheur est cité par d’autres.
3000 articles scientifiques en 8 ans
Depuis le début des années 1990, Didier Raoult a fait du séquençage génomique l’une des bases de ses recherches pour dénombrer et identifier de nouvelles bactéries parmi la multitude qu’abrite le corps humain. Ouvert sur le monde, ses unités de recherche comme son institut accueillent de nombreux doctorants venus d’Afrique ou d’Asie qui sont les petites mains de son système.
Même s’il publie dans des revues prestigieuses parmi les plus reconnues au monde, la grande partie des milliers de publications qu’il co-signe ont un “faible impact scientifique”. Une recherche récente sur le portail PubMed qui dépend de la Bibliothèque nationale de médecine américaine évalue à plus de 3000 les articles scientifiques signés par lui. Le double de la même recherche effectuée en 2012 par une journaliste de la revue Science dans un article critique sur Didier Raoult.
“Son fonctionnement est très simple, explique un de ses adversaires. Un chercheur apparaît comme auteur d’un article à partir du moment où il y a contribué. Dans un cycle normal de travail, on peut cosigner 10 à 20 articles par an de 3500 mots chacun. Lui, il génère de la matière première en faisant travailler ses doctorants notamment sur de séquençage de gènes de bactéries et il co-signe tout. Il arrive ainsi à un nombre de publications annuel absolument dément. Il est impossible qu’il puisse toutes les vérifier”.
“Je rapporte 11 millions par an”
Or, ce nombre de publications pléthoriques compte y compris financièrement. Ainsi la dotation annuelle attribuée à chaque CHU repose sur les publications de ses chercheurs et praticiens, les fameux sigaps pour Système d’interrogation de gestion, d’analyse des publications scientifiques. Mis en place par le CHU de Lille, il a été étendu à l’ensemble des centres hospitaliers en 2006. Or, Didier Raoult et ses équipes pèsent lourd. “Je rapporte au moins onze millions d’euros par an à l’AP-HM”, lançait-il à Marsactu en 2018, lors de l’inauguration de son IHU. La même année, Hervé Vaudoit évalue ce poids relatif à 25% des crédits de recherche attribués à l’AP-HM.
“Je pense que sans Raoult et ses équipes, Aix-Marseille université serait placée moins haut dans le classement de Shanghai”, affirme le journaliste. Du coup, Didier Raoult étend son influence sur l’AP-HM et l’université, l’une de tutelles de l’IHU dont les personnels et étudiants dépendent.
Compagnon de route scientifique, professeur d’université, médecin et président d’université comme lui, Yvon Berland a suivi de très près l’ascension de son collègue. Quand les histoires de mal-être au travail et de harcèlement finissent par éclabousser l’université, il n’hésite pas à appeler Didier Raoult en déplacement à Dakar pour que ce dernier réponde aux journalistes qui souhaitent recueillir son point de vue.
Retrait de labels
Si Didier Raoult a mal vécu cet épisode que Marsactu a longuement détaillé en son temps (lire notre article sur la visite des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail des quatre tutelles), c’est qu’il venait éclairer son navire amiral au moment où son unité de recherche historique, l’Urmite, devait se transformer en deux unités sœurs.
Or, après des avis négatifs des conseils scientifiques de l’Inserm et du CNRS, les deux principales institutions de la recherche française dans le champ bio-médical ont retiré leur label à Vitrome et Mephi, les deux unités “filles” de l’Urmite. Les personnels CNRS ont été maintenus dans une structure provisoire, FRE, avant d’acter la séparation. “C’est embêtant. Je ne peux pas bien l’accueillir”, reconnaissait Yvon Berland, président d’Aix-Marseille université en 2018. Les deux unités continueront d’avoir le label AMU, et donc le personnel et les financements universitaires.
L’affaire des risques psycho-sociaux et le contrôle des CHSCT n’est qu’un élément périphérique dans les décisions des conseils scientifiques de l’Inserm et du CNRS. Dans celle du CNRS que nous avons pu consulter, l’accent est mis sur les aspects scientifiques qui ne convainquent pas suffisamment les pairs réunis à titre consultatif. “Je crois savoir qu’ils reprochent une approche de la recherche, pas assez fondamentale”, commente encore Yvon Berland.
Conflits d’intérêt à la tête
Pour Didier Raoult qui s’en explique longuement dans l’ouvrage d’Hervé Vaudoit, cette crise est un règlement de compte venu de tout en haut : le PDG de l’Inserm, par ailleurs époux de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, ne croit pas au modèle des IHU et aurait tout fait pour qu’une nouvelle génération d’institut ne voit pas le jour. “Nous allons perdre 400 000 euros de dotations que nous versaient l’Inserm et le CNRS, précise-t-il à Hervé Vaudoit en 2018. C’est un mauvais coup mais nous ne sommes pas inquiets : des solutions de financement existent ailleurs. Et, à la fin, ce seront peut-être eux les grands perdants de l’histoire.”
Pour assurer sa survie, Didier Raoult croit en son modèle. Il s’appuie aussi sur des amitiés indéfectibles comme celle de l’ancien président de l’IRD Jean-Paul Moatti. Époux de la présidente de la fondation de l’IHU, Yolande Obadia, il a renouvelé son soutien financier à l’IHU en dépit du conflit d’intérêt patent de signer une convention financière avec sa propre épouse (lire notre article sur ce conflit d’intérêt).
Selon nos informations, cette question figurait dans la liste des sujets soumis à l’inspections des magistrats de l’agence française anti-corruption lors de son contrôle de l’IRD en 2018. Ce rapport n’a pas vocation a être rendu public. Tout comme celui de l’inspection général de l’éducation nationale et de la recherche sur les cas de harcèlement moral et sexuel au sein des unités de recherche abritées par l’IHU. En 2018, Didier Raoult balayait tout ça d’un “ça se dégonfle“. Depuis le Covid-19 achève de gonfler sa renommée.
Commentaires
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Article intéressant, mais titres et photos à charge (pour ne pas dire “putaclic”).
On a l’impression que vous l’avez dans le nez.
Même s’il y a du contenu.
Le fait qu’il sache jouer avec les règles de classement des pôles de recherche me semble plutôt un signe d’intelligence.
Il n’est pas assez “recherche fondamentale” ? Il semblerait qu’il continue à vouloir soigner les gens, et on en voit toute l’utilité ces jours-ci.
Sinon on va en parler à un moment que la super-ministre buzin a probablement bloqué les propositions de Raoult du fait de l’inimitié entre celui-ci et son mari, jusqu’à ce que l’entrejambe de Griveaux (merci à elle) ne l’envoie se prendre une claque à la mairie de Paris ?…
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L’article de Benoît Gilles est au contraire très prudent dans ses formulations et plutôt édulcoré par rapport à la vérité. Pour un complément d’information, vous pouvez lire l’article paru dans le Monde avant-hier : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/25/didier-raoult-le-trublion-du-covid-19_6034364_3244.html
Le consensus des experts qui soignent des gens ailleurs qu’à Marseille, en France mais aussi dans le reste du monde, est que Didier Raoult n’a apporté aucune preuve rigoureuse de l’efficacité du traitement qu’il défend. C’est pour cela que le gouvernement ne suit pas les conseils de Raoult aveuglément, contrairement aux thèses complotistes qu’on voit fleurir un peu partout.
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Cet article résume, avec une prudence de sioux, un certain nombre d’informations qui ressortent déjà plus ou moins de tout ce qui est paru ces dernières semaines ici et là. Les abondante vidéos du professeur Raoult nous donnent déjà un aperçu assez explicite de son brio, de son goût de la notoriété et de ses connexions. Mais, ayant moi aussi attendu Marsactu sur le sujet, j’avoue être un peu resté sur ma faim. C’est sur les dessous de son combat dans le contexte précis de la crise du Covid19 que j’aurais aimé en savoir plus.
De mon point de vue, s’il se place en médecin, il a raison de mettre en application ses convictions auprès des malades, surtout s’il se voit en héros incompris. Il prend le risque de tout soignant face à un choix thérapeutique. Et vu son niveau et ses relations, sa réputation ne pâtira guère d’un échec. Mais je trouve indigne son cinéma vis-à-vis de la communauté scientifique et vis-à-vis du pouvoir en place, confrontés à d’autres responsabilités et qui par leurs décisions exposent l’ensemble d’un pays à des conséquences loin d’être anodines.
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Je réponds au commentaire de “Reuse” en dessous qui dit:
“Le consensus des experts qui soignent des gens ailleurs qu’à Marseille, en France mais aussi dans le reste du monde, est que Didier Raoult n’a apporté aucune preuve rigoureuse de l’efficacité du traitement qu’il défend. C’est pour cela que le gouvernement ne suit pas les conseils de Raoult aveuglément, contrairement aux thèses complotistes qu’on voit fleurir un peu partout.”
Si on prend le temps de lire l’article, l’auteur dit que les résultats sont encourageants « Such results are promising ». On reproche à l’article tout un tas de chose qui sont pourtant évoqués là aussi dans l’article : « Our study has some limitations including a small sample size, limited long-term outcome follow-up, and dropout of six patients from the study, however in the current context, we believe that our results should be shared with the scientific community. » [0]
Donc la question n’est pas de savoir si l’hydroxychloroquine est efficace ou non. La question c’est : est-ce que l’on peut se permettre d’attendre les résultats définitifs ?
Le bénéfice est assez clair : si le traitement s’avère effectivement efficace alors on aura sauvé des gens. S’il ne l’est pas, ce n’est pas grave car le risque est très faible. La molécule est parfaitement connue depuis longtemps (a minima plusieurs millions en ont pris en traitement préventif de la malaria) et donc les effets secondaires sont maîtrisés.
Certains médecins ont pris position là-dessus (mais ils sont noyés dans la masse) : il faut prendre en compte la balance : bénéfice/risque et ils sont donc pour traiter les personnes.
Si vous avez le choix de prendre rien ou un traitement qui est potentiellement efficace je pense que le choix est assez simple.
Cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter la recherche, il faut continuer à chercher et vérifier si les traitements sont efficaces (dont celui à l’hydroxychloroquine).
Laissons de côté la guerre pro ou anti Raoult. Prenez le temps de lire l’article initial qui énonce ces propres limitations et qui explique que le contexte est particulier. En temps de guerre, l’information disponible est toujours imparfaite.
Les journalistes français devraient avoir mis cette question sur le devant. Là, ils passent complètement à côté de la question fondamentale. Si Marsactu veut se démarquer, ça serait un bon moyen.
Note : Je ne suis pas un « pro Raoult », je suis tout à fait d’accord avec ce qui est dit dans l’article. Je ne suis même pas de droite et je n’ai aucun intérêt là-dedans. Juste un citoyen concerné.
[0] https://www.mediterranee-infection.com/wp-content/uploads/2020/03/Hydroxychloroquine_final_DOI_IJAA.pdf
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J’attends un article de Marsactu sur Raoult depuis février. Rien jusqu’à aujourd’hui. La vraie raison, c’est que vous ne pouvez pas l’encadrer. Moi, j’en ai rien à foutre qu’il soit de droite: on parle médecine, là, on parle lutte pour soigner des gens, rassurer une population pendant une putain de pandémie… Vous êtes complètement passé à côté. Je n’aime pas le côté ragot, ce n’est pas le type de journalisme que j’attends en vous lisant. Exemple: si vous voulez avancer qu’il ne lit pas les articles qu’il signe, pourquoi pas, mais avancez des preuves, des témoignages précis, sur des artticles bien précis, non? Sinon, nous, autant acheter Voici ou Gala, bordel. Et quand je vois qu’un des membres de votre rédaction fait des RT de Vincent Glad (l’ignoble ligue du LOL) pour se moquer de l’hydroxichloroquine, je me dis, allez c’est bon, stop.
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J’ai lu dans voici que Valérie Boyer à rencontré Jésus-Christ notre sauveur.
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Cet article aurait dû paraître bien avant pour aider à dégonfler la baudruche.
Il est évidemment absolument, totalement, impossible de co-signer 3000 articles en 8 ans. À ce niveau-là, plus besoin de recueillir des témoignages…
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@ Reuze : tout le monde sait dans le monde de la recherche que de très nombreux articles de publications sont signés part des gens qui n’y ont pas écrit une ligne. Le plus souvent le “vrai” auteur de la publi c’est le premier nom. Dans les suivant il arrive souvent qu’on mette son chef qui n’a pas toujours eu le temps de relire en profondeur.
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@Pascal L : Certains ont rédigé la demande de financement, d’autres ont vraiment dirigé les travaux… mais je n’ai jamais vu d’abus aussi évident que Raoult et sa co-signature systématique des articles des équipes de tout son labo ou presque. 3000 publications en quelques années, c’est juste délirant, ça révèle aussi la pression qu’il met sur tous les membres de son labo pour publier beaucoup et vite.
Pour que ce système fonctionne, il faut que les chercheurs prennent des raccourcis méthodologiques (d’où les soupçons de falsification d’étude qui lui ont valu un an de suspension d’un ensemble de revues) et que certains de ces chercheurs montent et gèrent des revues scientifiques médiocres à moyennes, qui leur permettront de passer tous leurs papiers rapidement et sans risque.
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Je ne trouve aucun ragot dans cet article, que des faits et plutôt tamisés par rapport à la réalité !
Si vous êtes scientifique, vous ne pouvez pas cautionner la signature de 3000 articles en 8 ans… même pas la moitié non plus en se targuant de les avoir “au moins” lus.
Alors, en effet, STOP… mais pas à ceux que vous pensez !
Cordialement,
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Waouh ! Un article sur Raoult qui n’est pas dithyrambique. Ça va chauffer pour vous Benoît Gilles (et entre commentateurs).
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Commentaire d’un médecin urgentiste : “c’est un malin!…”
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Benoît Gilles fait son métier de journaliste comme le professeur Raoult exerce la medecine. Avec courage et à contre courant s’il le faut. Bravo, les informations apportées ne mettent pas en cause la compétence de notre héros local, mais nous permettent de prendre la distance nécessaire pour ne pas attraper le virus de l’idolâtrie. C’est ce que j’attends de Marsactu et je ne suis pas déçu
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L’article de Benoit Gilles est excellent : non seulement il ne nie pas le talent et l’inventivité du professeur, mais il souligne que ses façons d’intervenir dans l’espace public sont originales et souvent difficiles à comprendre.
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Michel SAMSOM, ce n’est pas à vous très bon journaliste que l’on va apprendre que tout est réseau en France. En partant de la Maçonnerie , en passant par les Ponts & Chaussées , les Mines , ENA , etc. Je ne parlerais même pas de la Fac de Médecine pour les nominations . IL n’est pas dans le moule , il en a crée un autre avec comme support ses propres connexions
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Faire tout ce Raoult autour de cet homme pourquoi pas ?. C’est un personnage, cela est sûr, au même titre que le matheux Cedric Vilani et ils peuvent êtres énervants tous les deux. Néanmoins des gens brillants.
Ce qui est sûr aussi c’est que la médecine, le monde hospitalier, la recherche ne sont pas animés par des poètes et que nous ne sommes pas chez les bisounours. Le père Levy un drôle de client aussi. Budget, carrières, moyens, nomination, copinages, parisianisme en sont les enjeux. Alors Raoult à sûrement utilisé ce moyen scénique pour se sortir de ce système, pourquoi pas, l’important c’est que peut être il doit en train de trouver une partie de la solution.
Après qu’il se laisse pousser les cheveux, qu’il’ n’ait pas le look du prof de médecine, qu’il ne soit pas copain avec le directeur de l’inserm, qu’il soit de droite, chapeau à l’imbécile qui a écrit cela, un médecin est un médecin, on s’en tape. Encore un faux débat, un de plus.
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Un médecin n’est pas (toujours) qu’un médecin, c’est aussi un homme qui exerce un pouvoir plus ou moins grand : il dirige une institution avec un budget et du personnel, il recrute, mobilise des budgets publics et privés très importants… Donc connaître ses réseaux dans une autre sphère de pouvoir qu’est le monde politique est en soi une information et elle n’est infamante ni pour l’intéressé, ni pour le journaliste qui la rapporte. Après, Marsactu n’est pas une revue scientifique, donc le propos n’est pas ici de juger la valeur scientifique ou médicale des propositions du Dr Raoult.
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Je partage le commentaire de Michel Samson. Marsactu s’impose de plus en plus.
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Audio =Aussi
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En tant que scientifique, je connaissais le nom de Raoult comme un des “meilleurs chercheurs” du monde, classement basé sur son nombre de publications et son nombre de citations. L’université d’Aix Marseille l’a souvent honoré à ce titre. Curieusement, silence radio de la part de son employeur depuis plusieurs mois. Il n’a donc pas que des détracteurs à la Capitale.
Il est l’un des fervents défenseurs de ce système de classement quantitatif qui veut qu’on juge la qualité d’un chercheur à son nombre d’article et nombre de gens qui en parlent (que ce soit en bien ou en mal, légitimement comme illégitimement). J’ai l’impression qu’il maîtrise parfaitement l’outil, effectivement, dans le monde académique, comme dans les médias. Avec ce classement, je vous laisse imaginer quels seraient les plus grands personnages politiques.
Au vu de ses dernières publications bâclées et publiées dans des conditions de conflit d’intérêt éditorial flagrant, au vu ses prises de positions dans Le Monde, où il méprise la rigueur scientifique et la méthodologie, je vais finir par m’inquiéter d’une possible imposture.
Souhaitons que son pari (car on en est là) sur le remède soit le bon.
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Pour moi, très bon article, éclairant, mesuré, détaillé. Du journalisme. Etant incompétent en la matière (parmi d’autres..) je n’en retire pas une opinion, mais j’ai lu des informations qui me semblent pertinentes. Merci.
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D’accord avec vous. Un éclairage sur la position de l’horrible-gang-de l’establishment-et-des labos-qui-elabos-qui-est-derrière-le gouvernement :
https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/24/francoise-barre-sinoussi-ne-donnons-pas-de-faux-espoirs-c-est-une-question-d-ethique_6034231_3244.html
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Dans cette affaire, des gens souffrent, des gens meurent, et des gens ont peur. Et c’est rendre un bien mauvais service à la médecine que de mélanger la recherche médicale, la tambouille politicienne et les “croyances” des ignares.
On voit sur les médias et les réseaux sociaux des politicien·ne·s professionnel·le·s, donc rigoureusement incompétent·e·s, s’aviser de prononcer des phrases définitives sur les bénéfices du traitement expérimenté par Raoult. Comme si l’on apprenait la médecine à Sciences Po. Tous ces gens devraient, par simple décence, fermer leur gueule et ranger dans leur poche, provisoirement, leur ego et leur campagne permanente d’autopromotion.
Quant aux ignares qui croient avoir trouvé “le” sauveur du monde, ce serait risible s’ils ne s’avisaient d’insulter, voire de menacer, tous ceux qui ne pensent pas comme eux, jusqu’à propager des ragots antisémites visant l’ancienne ministre de la santé et son conjoint. Beurk ! Au moins la crise sanitaire actuelle nous permet-elle de confirmer que le virus de la connerie est bien plus répandu et bien plus dangereux que le coronavirus, et que certains sont prêts à croire tout ce qui les arrange : c’est inquiétant à la fois parce que cela montre que l’esprit critique et le rationalisme sont des denrées rares, et parce que cela dit aussi que si l’on trouvait, dans ce pays, un démagogue autoritaire à la Trump capable de mystifier les électeurs, il n’aurait aucun mal à accéder au pouvoir.
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Il faut couper de twitter, ce n’est pas le monde réel. Pas besoins de supposer je ne sais quelle appartenance religieuse de Buzin pour dire que ça ne sent pas bon ce qu’elle a fait. Le conflit d’intérêt, la collusion, sont partout.
J’ai écouté quelques interviews de Raoult, directement, je le trouve assez posé. Et clair, et ayant l’air de connaître son métier aussi.
Je n’aime pas les statues ni les médailles, et ne lui en dresserai pas plus qu’à d’autres.
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comme quoi il y a encore de “bons” électeurs dans le 8ème
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Notez que le mode de communication de Raoult est assez politique également puisque le chargé de com de l’IHU est un jeune député LREM suppléant et présent sur la liste Berland (4ième). Cette personne est également chef de projet, et a un doctorat sur le financement et l’évaluation de la recherche scientifique. Ces gens savent parfaitement ce qu’ils font, ils savent que leurs processus cassent les codes et en font la promotion à dessein.
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Quel que soit le responsable de la com à l’IHU, quel que soit son parcours et ses orientations, je ne pense pas qu’il soit le stratège de quoi que ce soit (même s’il approuve peut-être).
A l’IHU, on obéit ou on dégage. Raoult n’a pas besoin de conseils sur comment procéder pour faire le buzz, c’est dans ses gènes.
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Le professeur Raoult c’est trompé sur le coronavirus, comme les autres spécialistes assurément, mais avec plus de morgue, de mépris, de suffisance. Le 23 janvier dernier, il déclarait par exemple, sur une vidéo toujours visible sur son site : « Le fait que des gens soient morts de coronavirus en Chine, vous savez, je ne me sens pas tellement concerné ». Sa personnalité a fait qu’il n’a pas accepté de ne pas avoir été précurseur sur ce sujet qui était SON sujet. Quand les premiers essais sur la Chlorhydrine sont publiés en Chine on le voit, sur une autre vidéo annoncer la bonne nouvelle. Pourquoi bâcle-t-il sa propre étude sur ce médicament si ce n’est pour être le premier et essayer de reprendre la main. Et c’est réussi ! Quand il organise des tests « sauvages » qui mettent en dangers ceux qui s’y pressent, c’est aussi pour sa gueule. Pour augmenter sa cohorte, pour pouvoir se targuer d’être celui qui teste le plus en France. Pas un mot pour les malades, pour les soignants. Juste des cas, des points sur ses courbes et LUI, LUI, LUI, avec son obsession d’avoir raison seul et d’être le meilleur.
Ce n’est pas l’histoire d’un médecin qui défend ses convictions c’est l’histoire d’une personnalité qui dégoupille.
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C’est exactement ça, hélas…
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Confiance méfiante. Le maitre mot et adjectif en ce qui concerne le personnage en question.
Comme pour ”l’Affaire Polanski ou Matzneff” nous pouvons séparer l’homme de l’artiste, en l’occurrence du scientifique. Le personnage n’est peut -être pas sympa, cool, recommandable mais, confiance méfiante, reconnaissons lui l’entregent et sa volonté inexorable de poser des jalons dans son domaine.
Quand on dine avec le diable, faut se munir d’une longue cuillère. Sûr que ce n’est pas le diable mais faut éviter de cliver le personnage qui d’abord s’en fout et poursuit sa course et de l’autre coté qui profite d’avoir des esprits ”non tiers exclu” pour avancer.
De toute façon la science est politique car tout est politique et à défaut social.
Si je suis malade j’irais chez lui.
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“Si je suis malade j’irais chez lui.”
Le citoyen lambda pourra-t-il choisir son lieu d’hospitalisation en urgence à Marseille dans quelques jours ?
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8e tout est bien résumé dans votre propos. Vous remettez l’Eglise au milieu du village. Nous avons même eus l’avis de Jacques ATTALI . Je me demande comment j’ai vécu sans ce dernier. J’attends celui de Jack LANG , je me lang-uis.
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“science sans conscience n’est que ruine de l’âme” (Rabelais)
S’applique autant aux spécialistes refusant de tester en 1er lieu ce médicament (obligeant l’équipe de l’IHU a utiliser la pression sociale et les média), qu’au professeur usant d’une volonté à être le premier au détriment du respect de la méthodologie scientifique.
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On ne peut pas matériellement lancer des essais cliniques sur tous les traitements en même temps, il faut prioriser.
L’hydroxychloroquine (même en combinaison) n’était pas considérée par la majorité des experts comme l’un des traitements les plus prometteurs.
Aucun complot ni problème de conscience là-dedans, par contre Raoult a bien fait le forcing par la bande médiatique pour imposer son traitement.
Avant de déclarer cette semaine, que de toute façon l’essai DISCOVERY ne permettrait pas de conclure quoi que ce soit car son traitement ne fonctionne pas sur des patients dont l’état est trop dégradé…
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Finalement ce que vous reprochez à cet homme c’est d’avoir des amitiés à droite et celui d’avoir un foutu caractère. Pour le premier point je m’étonne que la seule chose que vous ayez à avancer contre lui c’est que Muselier ou encore Estrosi aient aidé au financement de son établissement. 100 millions d’euros, pour 11 à 16 euros d’euros par le Conseil Régional dites vous, ok mais alors mettez en perspective d’autres financements pour d’autres projets chers à Michel Vauzelle et ses amis socialistes ou écolos membres de sa majorité d’alors et que l’on a vu refleurir dans la campagne des municipales : plusieurs millions d’euros pour son université régionale des métiers envolés car à part la première dalle rien n’a jamais abouti. Plus de 65 millions d’euros pour la mégalomaniaque Villa Méditerranée, sans compter ce qu’elle nous coûte en entretien chaque année, pour un bâtiment qui prend l’eau et dans lequel encore récemment Michel Vauzelle, pourtant sensé être retiré de la politique, voulait installer son Parlement de la Méditerranée qu’il aurait présidé. Des dépenses somptuaires à gauche pour aucun bénéfice collectif je peux encore en citer beaucoup d’autres donc 100 millions pour sauver des vies cela me semble raisonnable.
Autre argument : ce monsieur aurait un foutu caractère. Je vous dirais que dans ce monde il vaut mieux avoir du caractère que pas de caractère du tout car il est impossible de faire avancer un projet ambitieux pour l’ensemble des citoyens en faisant preuve de tiédeur et de caractère arrangeant et accommodant. C’est justement ce que nous reprochons à nos politiques : l’absence de vision, de projet, de ténacité et surtout de courage. Cet homme en a et tant mieux. En ces temps où nos vies sont en danger je préfère me fier à de telles personnages. Chrurchill ne plaisait pas à tous mais tous reconnaissait son courage. Il a sauvé son pays du jouge hitlérien.
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La comparaison avec Churchill est gonflée. Quand l’un promettait « du sang et des larmes » c’était la vérité que personne ne voulait entendre alors que la petite musique que nous joue Raoult (Le confinement ne sert à rien… Et on a le médicament… Et 10 000 morts c’est pas beaucoup…) c’est exactement les mensonges qui nous rassurent et qu’on veut tous croire. Le courage d’un côté la manipulation de l’autre.
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Que ses amitiés soient à droite ou à gauche n’est pas important. Ce qui est important, c’est que ses amitiés politiques sont à la tête des collectivités locales qui ont financé et financent encore abondamment l’IHU bâti par Raoult pour lui-même et sur lequel il a tout contrôle.
Aucun chercheur en France n’a la mainmise, sans aucun contre-pouvoir interne et en échappant largement au contrôle d’organismes extérieurs, sur un institut aussi largement financé et aussi bien doté.
Admettons qu’il ne soit pas si problématique de s’affranchir des tutelles. Raoult s’affranchit aussi des consignes de l’ARS et du ministère de la santé, des avis de l’OMS et de l’avis collégial d’experts scientifiques du monde entier tout aussi brillants que lui (sinon plus). Tout le monde serait devenu irrationnel sauf lui ?
PS: Félicitations d’avoir atteint le point Godwin aussi rapidement.
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Article qui sonne juste et ménage la chèvre et le choux. Raoult n’est pas un enfant de chœur c’est clair et ses amitiés politiques sont plutôt à droite. Quelle importance, il n’a même pas ” inventé” la chloroquine, il était bébé joufflu quand les premiers malades atteint du palu en ont pris. En revanche il préconise l’utilisation de cette molécule pour lutter contre le corona et cela marche, faute de mieux ( à ce jour) pourquoi s’en priver ? Il me semble que c’est la seule chose importante. Si j’ai le virus demain, j’aime autant être soigné par Raoult et ses équipes. Si ses adversaires parisiens s’étaient montré plus fluides et moins coincés la polémique n’aurait pas eu lieu d’être et le cabotin Raoult ne ferait pas la couverture de Paris-Match cette semaine. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé … un gars comme Raoult plus on veut le faire taire, plus on l’entend.
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Attention, précision utile, il est faux, aujourd’hui 27 mars 2020, de dire “cela marche” alors que rien n’a été prouvé. Nous n’en sommes qu’au stade de la croyance. L’université, dans sa grande sagesse, s’est bien gardée d’apporter quelque caution à ces croyances.
Cela étant dit, je fais partie de ceux qui aimeraient bien que cela marche effectivement, bien sûr.
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Et si il avait été à Gauche ? 😎
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A propos des réseaux, je lis que “tout est réseau en France”
Oui, tout est réseau en France, en Syrie, aux USA, et même à Marseille -comme dans le Pas de Calais
Il me semble que tout est réseau, partout. Je n’ai jamais compris que ce mot “réseau” soit péjoratif. Ou mélioratif.
Les décrypter c’est juste comment fonctionne la médecine, la politique, le cinéma, l’Etat, les cousinages, le bistrot et même…les journaux !
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Ce n’est absolument pas péjoratif chez moi, comme le mot lobby d’ailleurs . Il faut simplement nommer les choses.
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Une nouvelle fois, c’est un excellent article ! J’ai lu également celui du “Monde”, moins informé, plus lointain… Et je me dis que vraiment “Marsactu” est précieux ! A compléter avec l’autre excellent article de “Médiapart”, publié sur “Marsactu”, sur l’historique de la recherche sur les traitements. Mais vous avez dû tous le lire !
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Les médecins ont une éthique, les chercheurs une méthodologie. On est en période d’épidémie qui tue des milliers de personnes en France. Un médecin ne pet pas rester les bras croisés en attendant que les chercheurs de l’Inserm finalisent des études avec une méthodo parfaite. Le médecin a tout à fait le droit de faire des études appliquées avec des méthodos “quick and dirty”. J’ai été confronté ce dilemne dans un pays en guerre, où des milliers d’enfants mourraient de rougeole et autres maladies infantiles, et où des “experts” me demandaient de démontrer le bien-fondé d’une méthode que nous avions mise au point pour vacciner les enfants et leurs mères malgré les conditions défavorables du conflit (“On ne vaccine que dans un pays en paix”, avaient-ils décidé…). On a réalisé des “quick and dirty surveys”, on a été financés et on a sauvé des centaines de milliers de vie, sans respecter de méthodo “parfaite”. Nous étions des médecins, pas des experts de plateau télé ou des gens qui plaisions aux journaleux…
De toutes les façons, toutes les campagnes de haine contre Raoult – dont celle du Monde, qui est ignoble – n’ont servi à rien : de plus en plus de services en France et dans le monde appliquent le protocole de l’IHU de Marseille, en vertu de l’éthique médicale… D’autant que ces produits, chloroquine et hydroxychloroquine, sont employés dans le monde depuis des décennies et que leurs effets secondaires sont parfaitement connus et maitrisés, ce qui ne sera pas le cas des nouvelles molécules très chères que proposent certains gros labos qui financent la plupart des opposants à DR. Quant à la jalousie que cet outil extraordinaire qu’est l’IHU se trouve à Marseille et pas à Paris, elle joue un rôle certain dans ces oppositions. Quant à l’argument sur les origines politiques de ses soutiens, elles sont ridicules (Pasteur n’était il pas un vieux “réac”?). Idem pour “l’argument qui prête à Raoult les opinions des complotistes qui le soutiennent : c’est un sophisme vieux comme le monde, qui ne marche que chez ceux qui ont renoncé à utiliser leur cerveau et se contentent de leur moelle épinière (suivez mon regard).
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Vitamines, une intervention de bon sens enfin de la part d’un toubib visiblement de terrain.
Concernant le Monde, l’ancien était d’un’ tout autre niveau, mais comme dit l’autre, c’était avant.
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, ” Jeunes gens ! Ne vous laissez pas atteindre par le scepticisme dénigrant et stérile, ne vous laissez pas décourager par les tristesses de certaines heures qui passent sur une nation » Louis Pasteur Historiquement la médecine, science expérimentale, a toujours progressé à tâtons et a fait l’objet de multiples controverses entre spécialistes et chercheurs. Voici quelques exemples William Harvey, découvreur de la circulation du sang, en 1628 fut confronté à l’opposition acharnée des anti-circulateurs dont Descartes. La vie de Louis Pasteur, qui mit un terme à la théorie millénaire la génération spontanée des êtres vivants, qui découvrit les maladies infectieuses , qui’inventa non sans difficulté le vaccin contre la rage, fut un véritable combat comme cela ressort des articles qui lui sont consacrés sur Internet. S’agissant des transfusions sanguines, celles-ci sauvèrent de nombreuses vies au cours de la guerre de 1914 1918. Cependant des accidents mortels continuèrent après la découverte des groupes sanguins. En effet ce ne fut qu’en 1940 que fut découvert le facteur rhésus. Au regard de ces précédents historiques, je me garderai bien de polémiquer sur l’efficacité du traitement préconisé par le professeur Raoult, alors que surtout je ne suis pas médecin En revanche, faute d’autre solution , si je suis atteint par le coronavirus, je suis prêt à donner mon consentement libre et éclairé pour recevoir, sans attendre une dégradation irréversible de mon état de santé,, le traitement préconisé par le professeur Raoult. À mon âge je fais partie des « personnes » à risque, je n’ai pas le temps d’attendre que les autres scientifiques se soient mis d’accord
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Pour s’informer sur “La dangerosité de l’hydroxychloroquine: une fable politico-médiatique? 11 mai 2020 Par Laurent Mucchielli Voir le Blog sur Médiapart
Prescrite en Chine, aux États-Unis, au Brésil, en Inde, dans la plupart des pays africains, au Proche-Orient et dans certains pays d’Europe, l’HCQ est déclarée dangereuse voire mortelle par les autorités françaises. Et les journalistes suivent. L’affirmation ne résiste pourtant pas à l’analyse. Connus de très longue date, les effets secondaires sont bien contrôlés à l’IHU de Marseille.
Épisode 12
Le 5 mars 2020, dans un « Avis relatif à la prise en charge des cas confirmés d’infection au virus SARS-CoV2 », le Haut Conseil de la santé publique (Direction générale de la Santé) indiquait que « on ne dispose pas à ce jour de données issues d’essais cliniques évaluant l’efficacité et la sécurité d’options thérapeutiques spécifiques dans la prise en charge des infections ». Toutefois, se référant à des recommandations d’un comité de l’OMS datées du 24 janvier 2020, il faisait déjà un choix : « le traitement spécifique à privilégier selon une approche compassionnelle est le remdesivir » (le très coûteux médicament du très influent laboratoire pharmaceutique américain Gilead). Et dans les médias, certains caciques de l’administration sanitaire (à l’instar du directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, dès le 1er mars) déclaraient déjà que le traitement différent proposé par le professeur Raoult (IHU de Marseille) ne servait à rien et qu’il était dangereux.
Ainsi, avant même la constitution du Conseil scientifique chargé de la gestion de la crise du Covid, le 11 mars, le choix du ministère de la Santé était déjà fait. La sécession de Raoult s’éclaire d’un jour nouveau. Et l’on comprend mieux comment est arrivé dans le débat l’argument de la dangerosité cardiaque de l’hydroxychloroquine.
Le ministère de la santé donne le La
La suite est connue. Constatant cette mise à l’écart et après sa mise en retrait du Conseil scientifique, D. Raoult lance sa propre communication par vidéo le 5 mars, date à laquelle son équipe teste encore différentes combinaisons d’anti-virus et d’antibiotiques en s’inspirant notamment des recherches chinoises signalées 10 jours plus tôt, puis annonce son protocole définitif et ses premiers résultats le 16 mars. L’IHU teste alors déjà environ 600 personnes par jour.
Face au succès populaire que rencontre Raoult, la riposte générale s’organise au ministère. Le 27 mars, l’Agence Nationale de Sécurité du médicament communique sur la dangerosité cardiaque potentielle des composants du protocole marseillais, aussitôt relayée par la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (« l’emploi de ces médicaments [hydroxychloroquine et azithromycine], en particulier en association, fait courir des risques d’effets indésirables graves, en particulier cardiaques. Plusieurs cas viennent d’être rapportés aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance ») et le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (« la chloroquine, l’hydroxychloroquine (mais aussi l’azithromycine et le lopinavir, à un moindre degré) bloquent les canaux potassiques hERG. Les patients recevant concomitamment ces traitements sont exposés à des prolongations possibles de l’intervalle QT corrigé (QTc) de l’électrocardiogramme de surface. La toxicité cardiaque de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine est dose-dépendante et des cas d’arythmies graves ont été rapportés lors de surdosage mais aussi à dose thérapeutique »). Enfin, les Agences Régionales de Santé (ARS) relayaient localement.
Toutes les agences du ministère de la Santé dégainent donc l’artillerie lourde pour éteindre l’incendie allumé par Raoult. Et la presse médicale comme la presse généraliste vont suivre presque comme un seul homme la communication gouvernementale. A ce moment-là, les 3 seuls décès suspects signalés dans le réseau régional de pharmacovigilance (en l’occurrence celui de Nouvelle-Aquitaine) sont pourtant des cas d’automédication (signalés par exemple par Sud-Ouest). Rien à voir avec la prescription médicale dont le dosage comme les effets sur l’évolution clinique des malades sont contrôlés par les médecins. Aucun de ces communiqués (et aucun des articles de presse qui les relayeront) ne rappelle en outre que les effets indésirables graves de l’hydroxychloroquine, connus de longue date (on y reviendra), surviennent essentiellement dans les traitements de longue durée de certaines maladies graves, tandis qu’il est ici question d’un traitement de quelques jours. Mais qui se soucie de tous ces « détails » ?
Quand Le Monde travaille à charge
Après une première salve d’articles de presse à la fin du mois de mars, le 9 avril c’est Le Monde qui relance le sujet avec un article de Sandrine Cabut intitulé « Coronavirus : les effets indésirables graves s’accumulent sur l’hydroxychloroquine ». Dès la première phrase, le ton est donné : « l’hydroxychloroquine (Plaquenil), seule ou associée à l’antibiotique azithromycine, n’a toujours pas démontré son efficacité chez des patients atteints du Covid-19, mais les signaux de pharmacovigilance s’accumulent ». Les faits seraient les suivants : « depuis le 27 mars, 54 cas de troubles cardiaques dont 7 morts soudaines ou inexpliquées (3 de ces personnes ont pu être sauvées par choc électrique) relatifs à ces médicaments ont été analysés au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Nice, chargé de la surveillance nationale des effets indésirables cardiaques des médicaments évalués dans l’infection au nouveau coronavirus ». Dans 36 des 54 cas, il s’agirait d’une altération du rythme cardiaque (le fameux « allongement de l’espace QT »).
La journaliste a téléphoné au professeur Milou-Daniel Drici, responsable du CRPV de Nice, qui explique que « quand il s’agit de molécules comme des anticancéreux, le rapport bénéfice/risque reste positif. Dans le cas de l’hydroxychloroquine, le bénéfice n’est pas prouvé et le risque est avéré. La prescription ne devrait pas se faire en dehors d’essais cliniques ». Elle conclut que « le spectre d’un accident cardiaque est l’une des raisons pour lesquelles les autorités de santé ont réservé le traitement hydroxychloroquine et azithromycine aux patients hospitalisés ».
Enquête du quotidien le plus célèbre de France ou exercice de traduction vers le grand public de la communication gouvernementale ? Par naïveté ou en service commandé de sa rédaction en chef ? Ces questions se posent malheureusement. En effet, l’article souffre d’une quadruple carence d’analyse :
1- Savoir compter. Combien y-a-t-il eu de morts ? L’article dit « 7 morts » mais « 3 ont pu être sauvé » (sic !). Donc 4 morts et non 7. L’article précise : « depuis le 27 mars ». Or le précédent bilan de pharmacovigilance qui annoncé 3 morts par automédication date du 29 mars. Se pourrait-il qu’il n’y ait en réalité que 1 mort supplémentaire depuis cette date ? Le communiqué de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) du 10 avril le confirmera : il y a eu en tout et pour tout 4 décès « en lien avec des médicaments utilisés chez des patients infectés par le COVID-19 ». Et ce, sans que l’on sache du reste si le médicament en cause est l’hydroxychloroquine ou/et le lopinavir (de même que les rapports de pharmacovigilance n’indiquent rien au sujet des associations de médicaments).
2- Savoir estimer la valeur d’une information. Si tous ces décès sont le fait de personnes qui se sont auto-médiquées, en quoi cela constitue-t-il une information pertinente pour comprendre le problème posé ? Tout surdosage de médicament est potentiellement dangereux voire mortel. C’est un truisme. En 2019, une équipe de chercheurs australiens a montré que près de 100 000 hospitalisations et plus de 200 morts ont été causé dans ce pays de 25 millions d’habitants au cours des dix dernières années par simple abus de paracétamol. Et, en France, un collectif de médecins estimait par ailleurs en 2018 que le mauvais usage des médicaments était probablement responsable d’environ 10 000 morts en France chaque année. La question qui est posée ici est celle de l’usage d’un médicament sur prescription médicale, dans un contexte précis et avec des dosages précis. Soit l’information est liée à cet usage et alors elle est intéressante, soit elle n’a rien à voir et alors elle n’a aucun intérêt.
3- Savoir interpréter les chiffres. Si on constate 1 mort pour 100 patients traités avec un médicament, alors on a un taux de mortalité de 1%. Mais combien de patients ont été traités avec l’hydroxychloroquine en mars 2020 ? Les données de l’assurance-maladie l’indiquent clairement : la délivrance sur ordonnance a augmenté de 145% durant la deuxième quinzaine de mars. « Nous estimons à environ 28 000 le nombre de personnes supplémentaires ayant acquis sur ordonnance un traitement d’hydroxychloroquine (ou plus rarement de chloroquine) sur les semaines 12 et 13 de 2020 », écrit le rapport public (page 11). Si l’on constate 1 mort pour 28 000 patients traités avec un médicament, le taux de mortalité n’est plus du tout de 1% mais de 0,0035%. Et il est même beaucoup plus faible encore car il s’agit ici de 28 000 « personnes supplémentaires ». Auxquelles il faut y ajouter toutes celles qui achetaient déjà et continuent à acheter en pharmacie de l’hydroxychloroquine pour d’autres maladies que le Covid : environ 1 500 personnes par jour (hors dimanche) en janvier 2020 (ibid., page 13), soit environ 45 000 personnes par mois (les ordonnances se renouvèlent tous les mois). La base de calcul du taux de mortalité se situe donc plutôt entre 70 et 75 000. Et ceci ne compte pas les dizaines de milliers de voyageurs. Au final, le taux de mortalité est donc insignifiant.
4- Ne pas manipuler les sources. L’informateur du Monde est donc le CRPV de Nice, ce qui est logique puisque le CRRPV de Dijon a été chargé par l’ANSM de « recenser l’ensemble des effets indésirables déclarés dans la base nationale de pharmacovigilance », tandis que celui de Nice a été chargé de « réaliser une enquête complémentaire portant spécifiquement sur les effets cardiovasculaires de ces traitements ». Le quotidien local Nice-Matin l’avait du reste déjà annoncé une semaine plus tôt, le 1er avril, publiant une interview du Dr Drici. Ce dernier s’y montrait beaucoup plus circonspect et démentait les informations alarmistes déjà distillées dans la presse :
« Question : confirmez-vous cette information de nos confrères du Point selon laquelle des effets toxiques cardiaques et même des décès auraient été recensés chez des personnes ayant pris de l’hydroxychloroquine ?
Réponse : L’auteur de l’article auquel vous faites référence dit tenir ses informations d’un pharmacien correspondant d’un centre de pharmacovigilance. Or tout le réseau français nous redirige ses notifications pour lesquelles nous faisons, mon équipe et moi-même, une analyse très poussée au cas par cas et sans délai. Si ces informations étaient avérées, nous les aurions.
Question : Il reste que la semaine dernière, un patient atteint de Covid-19 et sous hydroxychloroquine est décédé sans qu’on en sache la cause…
Réponse : Ce cas nous a été signalé et nous enquêtons à son sujet. En réalité, d’autres causes de décès sont malheureusement tout à fait possibles pour ce patient. Cependant il existe effectivement quelques cas suspects, avec des modifications de paramètres électrocardiographiques, mais souvent discutables, du fait d’autres facteurs associés ».
Ainsi, le 1er avril, le CRVP de Nice n’a pas de nouveau cas à déclarer, et par ailleurs il alerte sur le problème majeur d’interprétation de tout cas signalé qui arriverait : ce n’est pas parce qu’un patient traité avec de l’hydroxychloroquine est décédé que c’est ce médicament qui est la cause du décès. D’une part il peut avoir reçu concomitamment d’autres traitements, et d’autre part il peut décéder du fait de l’évolution de la maladie face à laquelle le médicament est impuissant passé un certain stade (ce qui est précisément le cas avec le Covid).
L’article du Monde est ainsi en réalité un cas d’école, qui pourrait être enseigné dans les centres de formation aux métiers du journalisme comme l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire : travailler à charge, pour démontrer quelque chose qu’on a fixé par avance, trier dans le réel ce qui semble soutenir le préjugé de départ, surinterpréter, ne pas vérifier les informations, ne pas relever les contradictions de son informateur, ne pas chercher les arguments opposables, ne pas diversifier les sources, etc.
Un médicament utilisé depuis près de 70 ans et consommé des milliards de fois
Le paludisme (ou malaria) est une maladie infectieuse provoquée par un parasite sanguin transporté par certains moustiques. Elle décime l’humanité depuis au moins plusieurs dizaine de milliers d’années, constituant l’un de ses principaux fléaux depuis toujours. Et même si la situation sanitaire mondiale ne cesse de s’améliorer ces dernières décennies, selon le dernier rapport de l’OMS, le paludisme a touché encore près de 230 millions de personnes en 2018, principalement en Afrique sub-saharienne, et plus de 400 000 en sont mortes.
Face à une telle menace, la médecine européenne a cherché de longue date des parades. La quinine est isolée dès le début du 19ème siècle et, dans la première moitié du 20ème siècle, les chimistes en extrait diverses molécules dont le sulfate de chloroquine baptisé Résoquine. La formule finale est mise au point durant la Deuxième Guerre mondiale et elle est commercialisée à partir de 1949 sous le nom de Nivaquine. Dès cette époque, il est également bien connu que le surdosage de ces antipaludéens peut entraîner des effets secondaires importants et dangereux en termes neuromusculaires, auditifs, gastro-intestinaux, cutanés, oculaires, sanguins et cardiovasculaires (on y revient juste après). Enfin, la molécule d’hydroxychloroquine est isolée et démontrée moins dangereuse que la chloroquine, elle est commercialisée depuis 1955 (la marque la plus connue étant le Plaquenil).
Voici donc 70 ans que ces médicaments sont consommés dans le monde et on peut probablement parler d’au moins un milliard d’utilisateurs. Le Dr Drici l’indiquait à la journaliste du Monde dans l’entretien déjà cité : « sur la période 1975-avril 2020, soit quarante-cinq ans, 393 cas d’arythmies cardiaques tous azimuts, relatives à l’hydroxychloroquine ont été enregistrés au niveau mondial, et aucun cas de mort subite ».
En France, en réponse à l’interrogation de Martine Wonner, médecin et députée du Bas-Rhin, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) indiquait le 9 avril qu’environ 4 millions de boîtes de Plaquenil ont été vendues en France entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019. Durant ces 3 ans, la pharmacovigilance a rapporté 312 cas d’effets indésirables essentiellement oculaires et cutanéo-muqueux. Seuls 21 cas sont des effets cardiovasculaires. Enfin 3 ans, 2 décès ont été rapportés, dont 1 cas est une intoxication médicamenteuse chez un sujet prenant 6 psychotropes en plus de l’hydroxychloroquine (suicide ?). En résumé, s’agissant principalement du traitement de personnes atteintes d’une maladie chronique auto-immune grave (le lupus) qui s’attaque aux organes vitaux (entre autres le cœur), pour 4 millions de boites de médicaments, on enregistre 21 cas de troubles cardio-vasculaires et 1 ou 2 cas de décès peut-être liés à un effet du médicament.
Ceci indique que la multiplication des cas signalés aux agences régionales de pharmacovigilance depuis le mois de mars 2020 (que la presse continue de relayer à la façon du Monde, comme ici Mediapart [sic !] et le Figaro) ne procède pas de l’usage de ce médicament en lui-même, mais des maladies dont souffrent les personnes à qui il est administré officiellement à l’hôpital, dans des cas graves pour lesquels l’IHU explique depuis le début qu’il est inutile.
Des effets secondaires indésirables bien connus et étroitement surveillés à l’IHU de Marseille
Les effets secondaires néfastes de l’hydroxychloroquine (Plaquenil) sont surtout de type hépato-gastro-entérologique (nausées, vomissements, diarrhées) et ophtalmologiques (rétinopathies). Certains cas sont reportés chaque année par les centres de parmacovigilance concernant le plus souvent les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde ou de lupus (voir un exemple avec un bulletin mensuel d’un centre de pharmacovigilance d’une année récente). Bien que plus rares, les effets secondaires cardiaques de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine sont également connus de longue date, du fait cette fois de leur usage classique contre le paludisme (voir par exemple ici une synthèse sur « The cardiotoxicity of antimalarials » du programme Malaria de l’OMS, 2017). La grande revue internationale de pharmacovigilance Drug Safety a également publié en 2018 une méta-analyse de 86 articles scientifiques consacrés aux complications cardiaques engendrées par un usage intensif de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine. Tout ceci est donc classique et parfaitement connu des médecins.
L’IHU de Marseille traite les malades du Covid avec des médicaments dont le risque cardiaque, bien que rare, est très connu et très surveillé. Dans l’équipe, un professeur de l’hôpital de La Timone, spécialiste de cardiologie et de rythmologie, le Dr Jean-Claude Deharo, l’explique dans un communiqué repris sur le site de l’IHU le 1er avril :
« Nous avons pratiqué de façon systématique un électrocardiogramme à tout patient COVID-19 candidat au traitement et, en cas de prescription, nous avons répété l’électrocardiogramme après deux jours de traitement. A ce jour, les patients concernés étaient tous les patients consécutifs traités pour COVID-19 par l’équipe du Professeur Raoult, soit en ambulatoire soit en hospitalisation conventionnelle. L’intervalle QT a été mesuré sur le premier électro-cardiogramme et corrigé selon la formule de Bazett. Les recommandations étaient les suivantes :
* Autorisation de prescription si le QT corrigé était inférieur à 460 ms
* Discussion au cas par cas du bénéfice-risque en cas de QT corrigé 460 ms et 500 ms
* Contre-indication en cas de QT corrigé supérieur ou égal à 500 ms.
* Indépendamment de la valeur du QT corrigé, une liste de médicaments pouvant allonger l’intervalle QT était fournie aux prescripteurs afin d’éviter toute co-médication avec l’un de ces médicaments.
* Par ailleurs, en cas de doute, il était recommandé de contrôler la kaliémie du patient.
* Enfin une « hot-line » était mise en place entre infectiologues et cardiologues pour traiter les problèmes au plus vite.
Actuellement, sur un nombre conséquent d’électrocardiogrammes avant prescription (plus de 500), le traitement n’a été contre-indiqué que dans des cas exceptionnels. Le traitement n’a été ensuite arrêté pour raison cardio-vasculaire qu’encore plus exceptionnellement.
Le suivi strict des patients par l’équipe du Pr Raoult n’a pas révélé d’événement clinique significatif ».
Par ailleurs, le suivi des patients est particulièrement attentif et s’effectue dans la durée. Une de nos collègues (Claire B., directrice de recherche au CNRS), qui l’a suivi (ainsi que son mari) sur les conseils « pragmatiques » de leurs médecins généralistes respectifs, nous l’a raconté par courriel le 15 avril puis le 10 mai. Voici son témoignage :
« Nous avons eu plein d’examens préliminaires dès notre premier rendez-vous à l’IHU à la suite du test positif (27 mars) : prise de sang, ECG, scanner (qui ont montré que nous avions déjà des atteintes aux poumons), et un second prélèvement PCR pour l’étude épidémiologique en tant que volontaires. Suite à ces examens, un médecin nous a interrogés, puis nous a donné le traitement d’hydroxychloroquine et antibiotique. Nous l’avons pris pendant 10 jours. Les symptômes ont disparu au bout de 2 ou 3 jours, même si il restait une grosse fatigue qui a duré plus longtemps. Nous avons bénéficié d’un suivi médical que nous estimons tout à fait exceptionnel : des rendez-vous à l’IHU tous les 2 jours jusqu’à la fin du traitement (10 jours), puis un compte-rendu quotidien sur une application (ou par SMS pour mon mari). Pendant le traitement, l’IHU nous appelait par téléphone tous les deux jours, nous pouvions discuter tranquillement et demander des conseils. A la fin du traitement le suivi sur l’application s’est poursuivi quotidiennement pendant un mois. Dès qu’une réponse ne montrait pas une absence totale de symptômes, ils nous rappelaient dans les 10 minutes. Ensuite, nous avons eu encore deux appels téléphoniques de l’IUF, le dernier pour moi date du 5 mai. J’ai rempli un dernier questionnaire sur l’application le 8 mai. Ce suivi médical très prolongé et sérieux, mais aussi la communication régulière qu’il a permis d’avoir de vive voix avec les médecins ont contribué à nous rassurer et à nous aider à surmonter l’épreuve, autant qu’à vérifier notre état de santé. ».
On peut difficilement faire mieux dans la surveillance des malades et des médicaments qui leur sont administrés. Tout ceci confirme – à qui veut bien s’en enquérir honnêtement – l’extrême sérieux avec lequel est mené le traitement médical du Covid dans l’équipe du professeur Raoult.
Conclusion
Que ce traitement soit efficace ou pas est un autre débat, qui relève de la connaissance d’études scientifiques dont on a proposé récemment sur ce blog un bilan provisoire. La conclusion de l’enquête de ce jour amène, elle, à une conclusion on ne peut plus claire : dire que l’hydroxychloroquine constitue un médicament dangereux et que cela justifie sa mise à l’écart dans le traitement du Covid constitue une exagération tellement importante de la réalité qu’elle s’apparente à un mensonge d’Etat que le professeur Raoult est parfaitement fondé à dénoncer comme tel. Ceci constitue de surcroît une infantilisation des médecins (bien comprise comme telle par ces derniers) qui connaissent parfaitement et depuis très longtemps les éventuels effets secondaires nocifs de l’hydroxychloroquine, de même que les moyens d’en contrôler et d’en prévenir la survenue.
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De qui est cette citation placée entre guillemets?
Merci
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oops : la grande partie des milliers de publications qu’il co-signe ont un “faible impact scientifique”.
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