Le maire de Mimet Georges Cristiani élu président du CDG, discrète “maison des communes”

Actualité
le 25 Sep 2017
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Méconnu mais pourtant central pour la quasi totalité des maires, le centre de gestion des Bouches-du-Rhône règle les questions sociales pour 12 000 fonctionnaires. Si ses administrateurs disent ne pas y faire de politique, l'élection du président a tout de même opposé deux candidats. Président de l'union des maires, Georges Cristiani s'installe à la tête de cet organisme confortablement rémunéré.

Le maire de Mimet Georges Cristiani élu président du CDG, discrète “maison des communes”
Le maire de Mimet Georges Cristiani élu président du CDG, discrète “maison des communes”

Le maire de Mimet Georges Cristiani élu président du CDG, discrète “maison des communes”

“Vous vous intéressez à ça ?” On aura rarement connu président élu moins triomphant. Ce vendredi, le maire de Mimet Georges Cristiani a été désigné pour prendre la tête du centre de gestion des Bouches-du-Rhône (CDG 13), en remplacement de Michel Amiel, atteint par le cumul des mandats. Un scrutin très discret, donc les protagonistes minorent tous l’enjeu, mais qui a quand même pour la troisième fois consécutive vu deux candidats s’opposer. Comme en 2008 et 2014, Roland Giberti a dû s’incliner, par 9 voix contre 14.

Qu’est-ce qui peut bien pousser le maire de Gémenos à briguer avec insistance ce poste en apparence sans lumière ni honneurs (mais qui s’accompagne d’une indemnité de 1935 euros par mois) ? L’intéressé n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. “C’est une prolongation logique de ma fonction – bénévole – de président de l’union des maires”, estime pour sa part Georges Cristiani, pour qui le CDG est “la maison des communes”. Avant Michel Amiel, c’est le président historique de l’union des maires, Christian de Barbarin, qui a occupé ce poste sans discontinuer et sans candidat rival.

Pour 107 des 119 communes du département, auxquelles s’ajoutent plus de 70 établissements publics et syndicats mixtes, c’est en effet au CDG que se règlent de nombreuses questions liées au personnel. En plus de faire bénéficier les maires de conseils, d’une veille juridique et de la publication des offres de recrutements, le CDG a surtout la main sur les promotions et les sanctions de 12 000 agents, soit l’équivalent des effectifs de la ville de Marseille.

“Une petite aura”

Si les grandes collectivités disposent de leurs propres instances de dialogue avec les syndicats (comité technique, commission administrative paritaire, conseil de discipline), les plus petites communes passent toutes par celles du CDG. “Cela permet de se faire une petite aura, glisse un syndicaliste. Un maire qui veut pousser quelqu’un peut vous passer un coup de fil pour qu’il soit promu à la CAP [commission administrative paritaire, ndlr].”

“Au-dessus des partis”, “pas d’histoire de gauche ou de droite”, “pas politique du tout” : de toutes parts, on décrit pourtant le CDG comme un organe purement administratif. “C’est un bel outil quand on s’intéresse à la vie des communes, au déroulement de la carrière des agents, que ce soit fait dans l’équité”, commente Jean Montagnac, président du conseil de territoire Marseille Provence et maire de Carry-le-Rouet (LR), qui a soutenu son “ami” Roland Giberti.

Mais le fait que Georges Cristiani, résolument sans étiquette, et Roland Giberti (divers droite) soient respectivement initiateur et président des deux différents groupes de maires au conseil de la métropole n’est pas anodin. Sans nécessairement y voir une illustration de la rivalité de ces deux composantes de la majorité de Jean-Claude Gaudin, ce statut les place idéalement pour revendiquer le rôle de pacificateur du CDG 13. “C’est un travail politique, au sens noble du terme, formule Michel Amiel. Il faut donner confiance à tous les maires, qu’ils se sentent chez eux et il est aussi important d’avoir des relations apaisées avec les syndicats.” Chef de file des anti-métropole et des communes carencées en logements sociaux, Georges Cristiani envisage sans crainte ce rôle de négociateur social : “Je suis administrateur territorial, mes patrons c’étaient Defferre et Gaudin à la Ville et la Région. J’ai l’habitude de servir.” Tout en s’imposant l’air de rien en patron parmi les patrons.

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Commentaires

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  1. Alceste. Alceste.

    Du bénévolat à 1935 euros par mois , c’est pas mal !

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    • neomars neomars

      Sauf erreur, c’est président de l’union des maires qui est bénévole.

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  2. Alceste. Alceste.

    Cher NEOMARS , vous avez raison .
    Mais je suis toujours très étonné de la capacité quasi illimitée de ces hommes politiques à gober une fonction ou un poste dès qu’il se présente. Maire de MIMET , vice-président métropolitain, président de l’union des maires, délégation des équipements métropolitains et maintenant le centre de gestion . Qu’elle puissance de travail !
    Je ne parle même pas des activités professionnelles ou politiques ,vraisemblablement en sus.
    En somme,quel dommage que ces gens là ne se soient pas tourné vers les sciences ou la recherche , notre pays aurait quintuplé les prix NOBEL

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