La mairie d’Istres à nouveau perquisitionnée dans l’enquête pour favoritisme
Selon nos informations, la mairie d'Istres a fait l'objet d'une deuxième perquisition menée dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier notamment pour prise illégale d'intérêt et favoritisme dans la gestion de la Ville.
François Bernardini, lors du meeting d'Emmanuel Macron à Marseille, le 1er avril 2017.
Les gendarmes et leurs brassards se sont rappelés au souvenir du maire d’Istres François Bernardini et de son équipe mardi 20 juin. Les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Paris ont à nouveau perquisitionné l’hôtel de ville. Selon nos informations, il se sont notamment invités dans les bureaux de la directrice de cabinet du maire Marlène Picon-Prospéri.
C’est donc le deuxième acte visible posé dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte notamment pour les chefs de favoritisme et de prise illégale d’intérêt par le parquet national financier sur la gestion de la mairie d’Istres. Celui-ci s’est saisi d’une série d’irrégularités potentielles débusquées par la chambre régionale des comptes. “On interroge le fonctionnement général de la mairie”, confirme-t-on de source proche de l’enquête.
“Une perquisition complémentaire”
De même source, on indique qu’il s’agissait ce mardi d’une “perquisition complémentaire de la première”. Le 29 mars 2017, trente à quarante gendarmes étaient arrivés de bon matin à la mairie et en étaient repartis avec des documents administratifs et des ordinateurs. Selon les éléments que nous avons pu recueillir, ils avaient notamment ciblé l’ordinateur de la directrice de cabinet mais avaient eu le plus grand mal à l’obtenir puisque celui-ci avait mystérieusement disparu… avant de réapparaître sur la demande insistante des gendarmes.
Selon nos informations, des écoutes menées en même temps que les perquisitions ont suscité de nouvelles questions et cette nouvelle perquisition. Un échange entre la directrice de cabinet et une collaboratrice aurait été intercepté dans lequel Marlène Picon-Prospéri demandait de placer son ordinateur hors de la vue des gendarmes. Celle-ci aurait par la suite regretté son geste et cette demande.
La plus proche collaboratrice du maire est réputée avoir beaucoup d’influence au sein de la mairie et c’est elle qui, plus que le directeur des services, gérerait une partie de l’administration et notamment les ressources humaines. Or, les enquêteurs disposent d’éléments troublants tant concernant des rémunérations a priori trop élevées, au moins un emploi soupçonné d’être fictif ou encore la mise à disposition de chauffeurs à des élus sans autorisation.
Les enquêteurs s’intéressent aussi aux conditions particulières dans lesquelles celle-ci a fait l’acquisition d’une villa, initialement propriété de l’intercommunalité, le SAN Ouest Provence dont François Bernardini était vice-président. Ce dossier, documenté par Marsactu, a déjà fait l’objet d’une décision circonstanciée du tribunal administratif avant que Jean-Claude Gaudin, héritier à la métropole de la gestion du SAN par le biais du conseil de territoire Istres Ouest Provence, ne décide de régulariser la situation de la maison. Pour les enquêteurs, il s’agit de mettre au clair les conditions d’achat en 2007 de ce qui n’était qu’un corps de ferme mais aussi de comprendre les conditions d’embellissement du lieu auquel la nouvelle propriétaire n’était contractuellement pas censée toucher. Des soupçons de prise illégale d’intérêts pèsent sur ce dossier.
Pas de garde à vue pour l’heure
Le maire François Bernardini, déjà condamné en 2001 pour détournement de fonds publics, est quant à lui visé pour son rôle dans des marchés publics. La justice se demande pourquoi et comment certains entrepreneurs reviennent avec une régularité de métronome [Lire notre précédente enquête] dans les marchés publics de la Ville d’Istres. Ces entreprises omniprésentes auraient-elles pu en retour récompenser le maire ou ses proches d’une manière ou d’une autre ? C’est une des questions face auxquelles se trouvent les enquêteurs. La chambre régionale des comptes n’ayant pas de capacité d’investigation financière, c’est donc un champ nouveau pour l’enquête judiciaire.
A ce stade, aucune garde à vue n’a été décidée. “Ils gardent leur contingent pour plus tard”, croit savoir un bon connaisseur du dossier. En mars, François Bernardini avait affiché sa sérénité sur Facebook après la première perquisition : “Je n’ai rien à me reprocher et rien à cacher”. Cette fois-ci, comme sa directrice de cabinet, il n’a pas souhaité faire de commentaire.
Commentaires
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Décidément, M. Gaudin est l’ homme providentiel de la régularisation!!!!Après la piscine de Mme Ghali, voici la villa de Mme Picon!!!
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« Je n’ai rien à me reprocher et rien à cacher » on a déjà entendu ce refrain non ?
Tous blancs comme des nouveaux nés !
Ils sont tellement englués dans leurs magouilles qu’ils n’en mesurent même pas la gravité !
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