Aix voudrait que l’État efface un milliard de dette métropolitaine

Actualité
le 18 Oct 2016
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Avant le vote du budget en décembre, le conseil métropolitain débattait ce lundi des orientations budgétaires. À Aix, les élus plaident pour que la métropole demande au gouvernement d'effacer une bonne part de l'endettement. Si le président Gaudin s'est engagé à porter cette initiative, son équipe espère plutôt obtenir des financements supplémentaires.

Aix voudrait que l’État efface un milliard de dette métropolitaine
Aix voudrait que l’État efface un milliard de dette métropolitaine

Aix voudrait que l’État efface un milliard de dette métropolitaine

Qui ne tente rien n’a rien. Dans le cadre du débat d’orientations budgétaires, lors du conseil métropolitain de ce lundi, le vice-président et premier adjoint à la maire d’Aix Gérard Bramoullé avance une nouvelle martingale pour tenter de repeindre en rose un avenir budgétaire plutôt gris. Il recommande tout simplement un coup de chiffon gouvernemental sur l’ardoise métropolitaine.

Pour sauver la métropole corsetée par une dette évaluée à 2,2 milliards (tous budgets confondus) fin 2015, il souhaite qu’elle obtienne “une petite réduction”. En effet, l’institution est née en reprenant à son compte les dettes accumulées par les six intercommunalités dont elle est la fusion. Cela vaut pour le SAN Ouest Provence avec 228 millions d’euros mais surtout pour l’ancienne communauté urbaine et son 1,8 milliard d’euros en 2015. “Il faut faire appel au gouvernement et demander le transfert d’1 milliard d’euros de la métropole. C’est très simple, il suffit d’un simple cavalier budgétaire pour le faire et cela n’est pas grand chose pour le gouvernement. Il faut se battre. Je compte sur vous.”

Sa proposition se distingue des interventions de ses éminents collègues – y compris la maire d’Aix, Maryse Joissains – très centrées sur le soutien aux investissements dans les territoires, le maintien des prérogatives des maires et en particulier le transfert annoncé de la voirie en 2018 qui les privera, disent-ils, d’une compétence de proximité.

Gaudin prêt à porter cette “initiative”

Le vice-président aux finances Roland Blum puis le président de la métropole ont répondu à chaque orateur, y compris à Gérard Bramoulé. Roland Blum se contente de citer ce “moratoire” sur la dette comme un des sujets possibles de discussion avec le gouvernement. Quant à Jean-Claude Gaudin, il répond plus favorablement : “À propos de l’effacement d’un milliard d’euros de dette, je suis prêt à porter l’initiative mais nous avons davantage à nous battre pour l’obtention d’une ressource fiscale propre.” 

À l’instar du communiste Marc Poggiale, l’exécutif de la métropole envisage plutôt la mise en place d’une contribution accrue des entreprises comme c’est le cas encore pour le Grand Paris. Plutôt que la dette passée, c’est l’avenir qui préoccupe les argentiers de la métropole. Selon les prévisions actuelles, la dette devrait gonfler de plus de 150 millions d’euros par an afin de maintenir un programme d’investissement minimal. Mais pour une fois que le dialogue avec le camp aixois reste dans des propos mesurés, la réponse est courtoise.

Une proposition “irréaliste” pour l’entourage de Gaudin

Un scénario à la grecque pour une métropole qu’on n’ose qualifier de phocéenne ? Dans l’entourage du président, le point de vue est moins diplomatique. La demande aixoise est même perçue comme totalement “irréaliste” dans le contexte budgétaire et politique actuel. “Roland Blum va relayer leur demande par simple courtoisie, ajoute-t-on. Mais il est totalement improbable que le gouvernement nous donne raison sur ce point. C’est une demande d’un autre temps.”

Pour l’heure, les dirigeants de la métropole veulent prendre au mot les promesses de Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, lors de leur visite à Marseille en septembre dernier : l’État est prêt à aider le financement d’un plan sur les transports. Lors du repas de presse préparatoire à ce conseil, Jean-Claude Gaudin annonçait une stratégie en plusieurs étapes : “Il faut commencer par sensibiliser le ministre des transports, Alain Vidalies. Avec lui, j’ai un bon feeling. Ensuite, il faudra décrocher un rendez-vous avec le premier ministre avec Roland Blum et le vice-président aux transports, Jean-Pierre Serrus. Il faut que nous ayons une réponse avant le 15 décembre.”

Pour l’heure, Jean-Pierre Serrus peaufine son agenda de la mobilité métropolitaine pour la fin novembre. Juste à temps pour présenter la liste au père Noël au gouvernement avant le vote du budget en décembre.

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