Région et département veulent la suspension des financements publics à Ibn Khaldoun

Il suffit d’un petit paragraphe dans un rapport sur “les Frères musulmans et l’islam politique en France” pour que Martine Vassal et Renaud Muselier dégainent un courrier commun aussitôt envoyé à Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, révélé par Le Figaro. La présidente du département et son homologue à la région annoncent la suspension des aides de leurs collectivités au collège-lycée privé musulman Ibn Khaldoun à la Cabucelle (15e). Ils demandent également à la ministre de suspendre le contrat d’association avec l’État, à titre conservatoire, en attendant “une inspection académique rigoureuse“.

“Nos collectivités ne peuvent cautionner, même contraintes et forcées (…) comme c’est le cas aujourd’hui, le développement de réseaux séparatistes grâce à l’abondement d’argent public“, écrivent-ils de concert. Le rapport rendu au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne donne aucun élément factuel sur le développement de ces réseaux au sein de l’établissement, si ce n’est l’appartenance de son fondateur, Mohsen Ngazou, à la mouvance des Frères musulmans. Le rapport atteste de l’existence d’un “islam municipal” à Marseille et le soutien “capitalisé sur la proximité entretenue avec les précédentes municipalités pour développer sa structure“.

Le permis de construire du collège-lycée Ibn Khaldoun et de la mosquée Mariam, collée à l’établissement, a été accordé par Jean-Claude Gaudin au début des années 2000. Quand il était président d’Euroméditerranée, en 2005, Renaud Muselier avait validé le permis de construire d’une mosquée tabligh, autre courant rigoriste de l’islam, près de la place Marceau (2e).