“On ne veut ni provoquer, ni être communautaire, juste pouvoir s’amuser”

Interview
le 27 Août 2016
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Pour cette échappée du week-end, Marsactu vous propose une conversation avec deux jeunes femmes qui portent le voile et fréquentent les sorties organisées pour femmes musulmanes. Un échange autour de leurs choix et de leur mode de vie pour donner à découvrir ou à débattre, à l'heure d'une polémique sur le burkini dont elles se disent "fatiguées".

“On ne veut ni provoquer, ni être communautaire, juste pouvoir s’amuser”
“On ne veut ni provoquer, ni être communautaire, juste pouvoir s’amuser”

“On ne veut ni provoquer, ni être communautaire, juste pouvoir s’amuser”

Elles ont la trentaine, parlent avec entrain, colère, lucidité, bienveillance ou ironie. Elles portent le djilbeb, cette ample tunique plissée qui vient enserrer le visage pour lui donner une forme ovale. Stéphanie* est animatrice d’une page Facebook et d’un forum dédiés aux femmes musulmanes marseillaises revendiquant plusieurs milliers de membres. Elle est titulaire d’une licence en arabe et mère au foyer. Nadia* est active au sein de sa mosquée des Bleuets et sur les réseaux sociaux. Elle déclare avoir arrêté de travailler quand son employeur l’a licenciée parce qu’elle portait le voile – en dehors de ses heures de travail, précise-t-elle – elle est mère au foyer depuis. Toutes deux se sont converties il y a plus de 10 ans et ne cachent pas être très pieuses, mais assurent vivre avec leur temps.

La journée burkini au Speedwater park des Pennes-Mirabeau, elles auraient voulu y aller, impressionnées de voir une de leurs “sœurs” parvenir à organiser un tel événement. Elles ont vécu – et vivent – la polémique autour de cette journée, organisée dans un lieu privé, comme une claque dans la figure et se disent aujourd’hui “fatiguées”. Coutumières des activités organisées entre femmes musulmanes, elles sont des actrices d’une certaine forme de communautarisme, à base de réseaux sociaux, de lectures du Coran, d’ateliers cuisine et beauté et, parfois, oui, de burkini. Un communautarisme qu’elles disent avoir adopté par défaut, faute d’être acceptées ailleurs telles qu’elles sont, c’est-à-dire voilées.

Après une période de réflexion, ces deux jeunes femmes ont accepté notre proposition d’une conversation autour de leurs choix et de leur mode de vie. Une parole qui reste, évidemment, un témoignage, pris dans sa longueur, représentatif de leurs seuls choix personnels et non pas une réalité sociologique que l’on voudrait généralisable. Un échange pour donner à découvrir, entendre ou débattre à partir de leur parole, que nous avons accompagné d’un éclairage par le philosophe et sociologue Raphaël Liogier, à la fin de l’article.

* À la demande de nos interlocutrices, nous ne publions par leur nom complet.

Première question simple : portez-vous le burkini ?

Stéphanie : Le burkini, c’est une invention récente, cela fait 2 ou 3 ans qu’on en voit en France. On s’est toujours baignées habillées, mais après on ne va pas aux plages du Prado, on va dans des endroits où il y a moins de monde, où on ne va pas se faire remarquer, au Frioul, dans des criques. Pour ma part je reste habillée sur la plage. Ayant connu le bikini, me baigner avec trois tonnes de tissu ne me fait pas envie.

Nadia : Avant les femmes voilées ne se baignaient pas du tout. J’ai acheté le mien il y a 10 ans en Egypte où c’était déjà très à la mode. C’est en matière maillot de bain, c’est plus pratique, c’est tout.

Stéphanie, vous tenez une page Facebook et un forum à destination des femmes musulmanes. Quel en est l’objectif ?

S : L’objectif, globalement, depuis 10 ans, c’est de se rassembler, faire connaître des petites activités qui nous sont accessibles, des initiatives d’entraide, des sorties, des restaurants qu’on a envie de recommander. Beaucoup d’entre nous sont isolées, cela permet de se voir, se rencontrer. Toutes mes amies actuelles, je les connais de là. Chacun parle de ce qu’il a testé. À la base, c’est vraiment tourné vers la vie sociale. Dans le premier règlement j’avais même interdit les propos religieux pour éviter les propos polémiques ou extrêmes.

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Capture d’écran du forum “Soeurs de Marseille” tenu par Stéphanie.

Sur quels critères se basent les recommandations, pour les restaurants par exemple ?

S : Sur plein de critères classiques, mais bien sûr, si on peut manger de la viande parce qu’elle est halal, c’est quand même mieux.

N : On peut aussi préciser si les femmes voilées sont bien accueillies. Les actes anti-musulmans sont de plus en plus fréquents et les restaurateurs qui ne veulent pas de nous, cela existe.

Vous êtes-vous étonné du nombre de personnes, 3500 sur Facebook, 1200 sur le forum, que vous touchez ?

Stéphanie : C’est dur d’évaluer la portée. Vu le nombre de musulmans à Marseille, ce n’est pas tant que ça. Mais je ne connais pas d’autres pages semblables. Bien sûr ce n’est pas que pour les femmes voilées ou musulmanes.

Êtes vous coutumières des sorties piscines ?

S : Cela fait au moins 8 ans que je participe à des journées à la piscine au Club pamplemousse. Mais quand Stéphane Ravier [sénateur-maire FN des 13e et 14e arrondissements, nldr] a diffusé sur internet notre programme de sorties piscines entre femmes, le gérant a reçu des pressions et pour le moment nous n’y allons plus. Il y a aussi plein de villas avec piscine que l’on peut louer à la journée, pour à peu près 150 euros, à dix ou quinze c’est abordable. Ça se fait, et ça continuera à se faire. Il n’y a jamais eu de problèmes avec les propriétaires. J’y suis allée plusieurs fois avec mes filles, on se baigne, sans burkini, plutôt en short-débardeur, on peut jouer avec ses enfants. Là, ça change.

Tweet du sénateur-maire FN Stéphane Ravier dénonçant les sorties à la piscines annoncées sur la page de Stéphanie.

Tweet du sénateur-maire FN Stéphane Ravier dénonçant les sorties à la piscines annoncées sur la page de Stéphanie.

Comment expliquez-vous l’essor de ces sorties ?

N : Ces journées, elles se sont développées parce qu’il y a un sentiment de rejet de l’espace public. On ne va pas pour autant rester chez nous enfermées. On veut vivre avec tout le monde, aller au cinéma, au parc, partir en voyage. Ce n’est pas parce qu’on porte le voile qu’on va se couper de tout.

Quelle a été votre réaction quand a démarré la polémique autour de la journée burkini au Speedwater park des Pennes-Mirabeau ?

S : Les pauvres … (soupir). Elles ont fini par dissoudre l’association. Avec ce nom là, elles ne pourront plus rien faire.

N : Sur la journée, j’avais été impressionnée qu’elles arrivent à organiser un événement comme ça. J’allais prendre des billets pour mes enfants et moi, puis j’ai hésité en me disant : il va forcément y avoir une polémique.

S : J’avais aussi trouvé incroyable que le parc ait accepté d’accueillir la journée. Je suis bisounours, je n’ai pas pensé que ça pourrait poser problème.

N : Je connais l’organisatrice, elle a reçu des menaces de mort depuis et elle n’a pas repris contact avec le parc. Maintenant il faut rembourser les participantes qui avaient prépayé leurs billets. Pour éviter le trouble à l’ordre public, des associations ont proposé de payer des sociétés de sécurité pour les abords du parc, mais ça n’a rien changé.

« On n’est pas des bêtes sauvages. On est une communauté comme les autres. On ne peut pas être invisibles. »

S : Il aurait fallu aller au bout, la faire cette journée.

N : Personnellement, pour l’événement au Speedwater park, je n’aurais pas mis certaines conditions, comme la limite d’âge pour les petits garçons, puisqu’il y avait des maître-nageurs hommes de toutes façons. On est entre musulmanes, on connaît les règles, pas la peine de les mettre sur l’affiche. Ça a joué en notre défaveur. Pourtant, du point de vue juridique, il n’y avait rien à reprocher. Les réseaux sociaux nous aident beaucoup à nous développer mais nous rendent aussi trop visibles pour ceux qui veulent nous attaquer.

Comment interprétez-vous cette polémique et les interdictions de burkini qui ont suivi ? 

S : Ce qui embête, c’est que les immigrés d’hier étaient invisibles. Mais aujourd’hui on est là, on est dans les entreprises, on sort, on a des associations.

N : Les arrêtés sont pris dans des villes où il n’y a pas une forte communauté musulmane, à Marseille ce serait plus difficile. C’est bête parce que l’interdit risque de susciter l’inverse, la provocation. Comme les filles qui ont porté le niqab quand il a été interdit.

S : Le rejet fait se développer la haine. Je ne ressens pas de haine personnellement. Mais ce climat fait monter la francophobie, ou plutôt la non-musulmanophobie. Il y a un sentiment de persécution qui peut mener à voir le mal partout. Ce n’est pas un sentiment naturel pour un musulman. Tout ce qu’on voudrait c’est cohabiter. Si on intègre les gens, ils n’ont pas besoin de se replier.

N : Qu’on l’interdise ce n’est pas vraiment le problème. Ce qui me dérange c’est qu’on restreigne les libertés. Je n’ai jamais entendu de femmes musulmanes critiquer une femme non musulmane à cause de sa tenue ou de quoique ce soit d’autre. On ne pourra bientôt plus mettre les pieds à la plage. À Nice, on interdit la visibilité de l’islam. Pour l’instant c’est sur la plage, et après ? L’islam fait peur. C’est normal, comme n’importe quelle communauté. Mais on n’est pas des bêtes sauvages. On est une communauté comme les autres. On ne peut pas être invisibles.

S : Les gens qui ont lancé la polémique ont l’impression qu’on provoque, qu’on veut imposer notre mode de vie. Mais il y a de la place pour tout le monde. On veut juste notre place. On ne veut ni provoquer, ni être communautaire, juste s’amuser.

N : Et comme les portes nous sont toutes fermées …

S : Si on ne nous veut pas sur les plages, qu’on nous laisse le Club pamplemousse !

La polémique va-t-elle changer votre façon de communiquer ?

S : Oui, j’ai relancé le forum que j’avais un peu laissé de côté pour avoir des espaces ouverts et des espaces fermés, plus organisés que sur Facebook. Je posterai les événements à venir dans les discussions fermées où ne sont acceptées que les personnes que je connais ou qu’on me recommande. Il faudra montrer patte blanche.

Quel genre d’autres événements diffusez-vous ?

N : Il y a souvent des locations de salles pour des après-midi avec esthéticiennes, coiffures, tatouages au henné, épilation, dans un lieu clos, entre femmes, et avec des jeux, des structures gonflables pour les enfants, des ateliers cookies. Au printemps il y en a plusieurs dans le coin. C’est un phénomène récent à Marseille, contrairement à Paris où cela existe depuis 7 ou 8 ans.

S : La génération de musulmans avant nous ne sortait pas trop. C’était l’homme au chantier, la femme à la maison…

N : … qui ne sort que pour aller faire des gâteaux avec la voisine… Nous on veut les loisirs, le sport…

S : Notre génération s’affirme plus, elle a étudié.  L’époque a changé. On ne peut pas nous demander d’être discrets. On est citoyens français, et moi d’autant plus, je m’appelle Stéphanie ! Mais on ne sait plus par quel moyen le faire comprendre aux gens.

Comment se financent ces activités ?

« On est en France, si demain j’ai envie d’enlever mon voile, personne, ni mon mari ni qui que ce soit n’aura son mot à dire. »

N : On ne demande jamais de subventions. L’association de la mosquée [des Bleuets] fonctionne avec les dons des fidèles.

S : En général, on s’arrange sur les prix entre nous, pour que la participation de chacune suffise à payer l’activité. Les associations font peut-être des marges, mais ça reste des petits événements qui ne demandent pas de gros investissements.

Que répondez-vous quand on dit que votre mode de vie est archaïque ?

N : Un mode de vie à l’ancienne ? Non. C’est des clichés. Beaucoup pensent qu’on nous impose le voile. On est en France, si demain j’ai envie d’enlever mon voile, personne, ni mon mari ni qui que ce soit n’aura son mot à dire.

S : En occident, des femmes forcées de porter le voile, je n’en ai jamais vu. Dans les pays arabes, bien sûr, on ne peut pas le nier et je suis évidemment contre.

N : Je n’ai connu qu’une fille qu’on avait forcée, c’était au collège. Aujourd’hui elle a 30 ans et elle ne le porte plus. Moi non plus je ne suis pas d’accord avec l’idée qu’on puisse forcer des femmes. Mais j’ai le droit d’être libre et mon combat, c’est de le porter. On dit que nous ne sommes pas féministes, moi je dis que si, je me bats pour mes droits de femme. J’ai arrêté de travailler, j’ai renoncé à beaucoup de choses pour pouvoir le porter. Mon voile, c’est la finalité de ma foi, le petit plus que j’ai voulu quand je suis allée assez loin dans mon parcours religieux. Mais ça ne me rend pas plus musulmane. Certaines non-voilées sont plus rigoureuses que d’autres qui sont voilées. Ca reste un bout de tissu…

S : En France, porter le voile, il faut vraiment le vouloir ! Cela nous coupe l’accès au travail presque automatiquement. Dans la tête des gens, le voile, c’est la soumission à l’homme. Ça n’a rien à voir. C’est pour Dieu, et seulement pour ça. On en arrive à des dialogues de sourds, je n’ai plus envie d’expliquer tout ça… Ce n’est pas parce que je porte le voile que je suis soumise, ce n’est pas parce que j’ai porté le bikini dans le passé que j’étais une prostituée.

Au fond, comment décririez-vous votre mode de vie ?

S : Nous voulons vivre dans la modernité, dans cette société qui est la nôtre, mais aussi avec nos valeurs, nos principes.

N : On essaye de s’adapter. Par exemple, je ne me vois pas aller au Speedwater Park en burkini, je me sentirais mal à l’aise, je sentirais les regards. Le plus dur c’est d’expliquer tout ces problèmes à nos enfants. Une fois, une femme m’a insultée dans la rue à cause de mon apparence. Mon fils de dix ans était tout énervé, j’ai du lui dire que ce n’était rien, que l’islam c’est la paix… Avant, c’était les arabes, les “bougnoules”, qu’on rejetait, il y a toujours eu de ça. Comment ils vont le vivre nos enfants, ce rejet ? Comment ça va ressortir quand ils seront grands ? Ça fait peur.

S : On ne sait pas trop vers quoi on va. Avec la présidentielle …

N : Mais comme l’a reconnu Brice Hortefeux [interrogé à ce sujet sur BFMTV, ndlr], la campagne de 2017 va se faire sur l’islam… Mais les Français ne sont pas… enfin, ils ne vont pas élire le FN, quand même !

S : Mais tous les partis ont le discours du FN … Et quand on a comme gourou BFM, c’est vite fait.

Vous qualifieriez-vous comme des modérées ?

N : Oui. Enfin, ma pratique n’est pas “modérée”, je fais mes 5 prières par jour, je n’en fais pas “moins”.

S : C’est difficile à évaluer, comme pour un niveau en langues étrangères ! Ceux que moi j’appelle intégristes se définissent comme modérés aussi. Mais pour moi, l’intégriste c’est celui qui a la haine des non-musulmans. Forcément on a la même pratique, le voile, la prière, la djellaba, mais eux ont de la haine dans leurs têtes.

N : C’est souvent ceux-là qui disent qu’il ne faut pas rester en France… On ne peut pas dire que les gens de Daech ne sont pas musulmans. Mais ce qui les anime c’est la haine de l’occident. Ce sont des anciens gros délinquants, qui n’ont pas le sens de la religion. (…) Ils jouent sur le sentiment de rejet. Et les gens qui vivent ce rejet sont pour eux des proies potentielles.

Quel regard portent vos conjoints sur cette polémique ?

S : Ils sont fatigués, comme nous. On ne comprend pas. Tout le monde devient parano, depuis les attentats, tout le monde est sur la défensive.

 


Raphaël Liogier : “Elles adaptent leurs valeurs, inventent leur façon de vivre.”

“Ces femmes sont exactement celles que je rencontre dans mes enquêtes :raphaelliogier elles sont tout simplement normales.” Raphaël Liogier, philosophe et sociologue, professeur à Sciences Po Aix et auteur d’un livre intitulé “La guerre des civilisations n’aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIe siècle“, estime que les musulmans sont, à l’instar de toutes les communautés, pris dans les dynamiques de la globalisation qui poussent à inventer de nouveaux modes de vie.

Ces jeunes femmes sont dans l’hypermodernité, elles font des études, veulent faire du sport, choisissent souvent un foulard qui soit chic. Elles adaptent leurs valeurs, inventent leur façon de vivre.” Pour le chercheur, cette tendance qu’il juge majoritaire est à différencier des “fondamentalistes qui veulent vivre comme à l’époque du prophète et sont comparables aux amish, en retrait de la modernité” ou encore des “terroristes potentiels, musulmans ou pas, qui ont d’abord des problèmes de narcissisme, de délinquance, n’ont souvent pas le courage d’apprendre l’arabe et à qui Daech offre de devenir des super-héros”. D’après lui, ces femmes sont, à l’inverse “désidéologisées”, et dans une démarche individualiste.

“Ce sont des gens qui veulent recomposer leurs vies, recherchent à se structurer dans les croyances, les racines, sans verser dans le fondamentalisme, mais ont besoin de valider leur changement de vie, de trouver des balises morales”, de la même façon, assure-t-il, que d’autres organisent leurs vies autour “de l’alimentation bio ou de la méditation”. La polémique sur le burkini relève donc selon lui d’un “mauvais ciblage sociologique”.

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Commentaires

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  1. Alain Fourest Alain Fourest

    Un très grand bravo pour ce remarquable reportage. Merci de nous donner les moyens de comprendre le point d vue des autres.

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  2. barbapapa barbapapa

    Bien heureusement que ces encapuchonnées ne sont pas toutes des terroristes ou liées à Daech ! Mais dans ma vie de tous les jours, dans la rue, au marché ou à la plage, elles me dérangent au plus haut point, athée et laïc, je n’aime pas à avoir penser à la religion, et encore moins à cette pratique plutôt obscurantiste de l’islam.
    De plus, aujourd’hui, en 2016, nous somme en France en guerre : 260 morts, des milliers de blessés, des dégâts considérables en termes économiques, un traumatisme rarement vu dans une population… et un responsable : la salafisme (+ wahabisme) qu’il serait bon d’interdire et plus. Ces personnes apparemment gentilles qui serinent “pas d’amalgames” sont le creuset, le parapluie des centaines de fichés S et non fichés qui adoptent toutes stratégies de dissimulation pour détruire encore plus nos sociétés.

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    • Benjamin Tubiana Benjamin Tubiana

      Bienvenue en démocratie, cette horrible doctrine qui vous oblige à vivre dans une société où des gens ont des vies, des croyances et des opinions différentes des vôtres.
      Par vos propos, vos amalgames, vous êtes le creuset des fascistes de tout poil qui rêvent d’une société totalitaire… Ce qui est d’ailleurs un point commun avec les terroristes.

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    • Titi du 1-3 Titi du 1-3

      Michel (Amiel) sors de ce corps !…..

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    • VitroPhil VitroPhil

      Il n’est ni possible ni souhaitable d’interdire tout ce qui nous dérange!

      Je suppose qu’en athée convaincu (comme moi même) vous tenez le blasphème comme une liberté fondamentale.

      Si le fait de se baigner dans un costume trop pudibond vous choque : tolérez le comme un blasphème anti-laic (ce qui reste à prouver)!

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  3. JL41 JL41

    Oui, merci à Lisa Castelly pour cette approche toute en douceur.

    J’ai trouvé aussi dans les propos de Raphaël Liogier, un point de vue qui rejoint mes interrogations :
    “Ces jeunes femmes sont dans l’hypermodernité, elles font des études, veulent faire du sport, choisissent souvent un foulard qui soit chic. Elles adaptent leurs valeurs, inventent leur façon de vivre.” Pour le chercheur, cette tendance qu’il juge majoritaire est à différencier des “fondamentalistes qui veulent vivre comme à l’époque du prophète et sont comparables aux amish, en retrait de la modernité” ou encore des “terroristes potentiels, musulmans ou pas, qui ont d’abord des problèmes de narcissisme, de délinquance, n’ont souvent pas le courage d’apprendre l’arabe et à qui Daech offre de devenir des super-héros”.

    Est-ce à la mosquée qu’on se radicalise, ce qui a pu arriver dans certains cercles salafistes ? Il semblait plutôt que ça pouvait être dans les salles de musculation, dans un certain culte de la violence physique et une expérience de la délinquance, qui ne concerne pas spécifiquement les musulmans d’ailleurs. C’est dans les familles que les traditions se transmettent, ou se mettent à jour. Lorsqu’un petit garçon vient au monde, il est considéré comme un empereur, avant parfois de devenir un criminel en poursuivant sa sœur avec un ceinturon jusqu’à ce qu’elle se jette par la fenêtre. C’est arrivé à Marseille. Mais dans bien des familles de culture française, le petit garçon est également considéré comme un empereur et il peut ressembler très tôt à papa dans son look. Cette prééminence du mâle reste assez courante à travers le monde.

    Nous avons dans la famille un mariage mixte. Il est le fils d’un combattant algérien mort pour la France. Il ne pratique pas mais il est très immergé dans son milieu familial. A la question de savoir comment cette radicalisation peut se produire, il m’avait répondu que c’était le fait de plus grands, dépassés par des plus jeunes. Le départ vers Daech était une façon de montrer qu’ils pouvaient encore être des héros.

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  4. neplusetaire neplusetaire

    Bonjour Lisa Castelly

    Merci pour cet article, vous avez donné la parole à ces jeunes femmes, elles ont pu s’exprimer. Que dire, chacun a son propre parcours de vie et la religion comble les personnes à la recherche de spiritualité. Ce qui me choque c’est la médiation d’un vêtement que porte quelques personnes.

    BARBAPAPA ecrit :
    “elles me dérangent au plus haut point, athée et laïc, je n’aime pas à avoir penser à la religion, et encore moins à cette pratique plutôt obscurantiste de l’islam. De plus, aujourd’hui, en 2016, nous somme en France en guerre : 260 morts, des milliers de blessés, des dégâts considérables en termes économiques, un traumatisme rarement vu dans une population… et un responsable : la salafisme (+ wahabisme) qu’il serait bon d’interdire et plus”.

    Vous avez le droit d’être athée et laïc mais cela ne vous donne pas le droit de vouloir interdire une femme voilée, 260 morts et des milliers de blessés : Pas très loin en ALGERIE il y a eu plus de 200 000 algériens (hommes, femmes, enfants, bébé) assassinés dans les années 90. J’ai personnellement eu deux cousins enlevés de la maison et assassinés. Toutes les familles d’origine algérienne ont souffert de cette guerre, croyez bien que nous sommes encore plus traumatisés que le citoyen franco Français.
    Le massacre des Moines de THIBIRINE en 1996, a été un frein pour les relations commerciales entre la France et l’Algerie mais il y avait des importations de métaux d’une façon illégale en France sans que cela choque :
    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/baron_cuivre.htm
    http://www.algerie-dz.com/article1103.html
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000023494821
    Je me suis retrouvée dans un pays en guerre civile en ALGERIE en juillet 97
    Mon employeur m’a envoyé en ALGERIE pour régler un litige : je me suis retrouvée en plein fief islamiste hébergée chez un fournisseur où il y avait des traces d’impacts de balles sur les murs, les sorties rapides avec des barrages, ne pas faire de gestes brusques, les bombes qui explosent, des militaires qui surveillent sur les routes, les tanks, la pose de graviers sous les voitures pour sécuriser vérification avec une tige et un miroir pour vérifier s’il n’y a pas un explosif déposé sous la voiture.Interdiction de sortir dès le coucher du soleil. Voilà ce que j’ai vécu” Mon préjudice n’a pas été reconnu, mes souffrances rejetées par la Cour d’appel, Prud’hommes et TASS”.Plus de 6 ans de procédures et rien, j’ai été condamnée par la COUR D’APPEL D’AIX ET LE TASS. Je suis née dans le pays des droits de l’homme mais force est de constater que moi je ne dois avoir aucun droit. Discrimination dans la Justice qui juge que vous êtes parti travailler dans le cadre d’un voyage d’agrément dans un pays en guerre civile ! Elle est belle la justice”. Votre stress post traumatique n’est pas pris en compte malgré les certificats de spécialiste.
    Je viens de lire l’article de Libération : née à MARSEILLE, je n’ai pas connu cela, nos mères étaient voilées depuis les années 60. Auparavant elles portaient le foulard, elles avaient des tenues longues. Elles étaient à la maison et s’occupaient des enfants. Elles accompagnaient les enfants à l’école. Elles arrivaient malgré à se débrouiller mais dans les années 90 tout à été détruit, elles se sont retrouvées seules. Les projets de ville, l’ANRU, on a carrément tout cassé.
    Que des femmes s’organisent pour se retrouver et passer de bons moments où est le problème si aucune structure ne les accueille, si leur foi les empêchent de se déshabiller est ce que cela va déstabiliser la France ou dévaluer le cours de l’euro, est ce que cela met en danger la soi-disant cohésion sociale que je cherche à ce jour mais je ne l’ai pas trouvé ! Quant au slogan “LE VIVRE ENSEMBLE” désolée mais il est où le vivre ensemble ? Nous sommes tous renfermés sur nous peur de son voisin.
    Quant à Monsieur Stephane RAVIER qui se permet de faire une capture d’écran sur le site des soeurs de MARSEILLE pour informer d’une sortie :
    c’est une sortie de femmes musulmanes qui met le pays en faillite ! fuites de capitaux, vols, dégradation du service public, trafics, détournements de fonds, abus de biens sociaux, crimes économiques, injustices ….. la liste est longue.
    un post également sur une agression à VITROLLES qu’il a retiré dès qu’il s’est avéré que c’était une fausse accusation : “Un Vitrollais agressé par 4 délinquants pour sa croix chrétienne : après 30 ans de capitulation la racaille se “…..TWITT SUPPRIME..
    http://www.bfmtv.com/societe/un-jeune-homme-attaque-a-cause-de-sa-croix-chretienne-a-vitrolles-1029960.html
    force est de constater qu’un mensonge fait réagir d’une façon choquante. La racaille se trouve de partout même chez des gens bien propres sur eux et qui s’expriment bien. Nos politiciens sont payés avec notre argent pour travailler et redresser la FRANCE et non pour polémiquer sans cesse sur des sujets qui ne rapportent rien si ce n’est qu’à diviser pour mieux régner.
    On ne s’intéresse pas à ce que rapporte financièrement ces personnes qui travaillent. Allez aux impôts voir les artisans lorsqu’ils doivent payer.
    Ce que le RSI récupère financièrement. Personnellement j’ai plus d’année de bénévolat que d’années de travail. Beaucoup d’associations aident et viennent en secours sans distinction de couleur ou d’origine.
    Ces femmes voilées sur lesquelles on crache, elles sortent à 4 heures du matin pour aller faire des ménages et essayer d’éduquer les enfants. Combien de femmes sont agressées lâchement parce qu’on distille le venin de la discorde.
    Désolée de faire un commentaire fourre-tout mais on n’en peut plus. Que les politiciens s’occupent des Français ! Pour ma part, je ne crois pas en la justice, aux politiques c’est à chacun de faire entendre sa voix et je compte bien m’exprimer. Je rêve d’un Président qui rassemble et non qui fasse un discours hypocrite.
    Je tiens aussi à signaler que je ne touche pas d’argent aucune ressource si ce n’est le travail de mon mari. je n’ai pas droit aux allocations car un enfant n’existe pas si ce n’est qu’à certaines conditions. On pense toujours que les gens vivent seulement d’allocations mais non ce n’est pas le cas . On ne vit pas non plus de subvention, Il suffit de télécharger les subventions accordées pour se rendre compte de la réalité.
    Je fais des actions bénévoles ponctuelles quand je suis capable d’aider réellement sans aucune distinction et j’ai aussi la chance de parler arabe parce que j’ai suivi des cours dispensé à l’époque par le Consulat d’Algerie à MARSEILLE.
    Par ailleurs, j’ai eu des diplômes grâce au Consulat d ‘Algerie en 1982 dans le cadre des relations bilatérales Franco-Algériennes, stage de secrétariat ce qui m’a permis d’avancer car en trente ans je n’ai eu que deux stages et que des emplois tels que femme de ménage, aide ménagère. Je n’ai travaillé en qualité de secrétaire qu’à la suite de bénévolat dans des associations mais malheureusement discriminée et harcelée aucune possibilité de me défendre. Mon argent a payé des avocats, des associations de défenses de victimes mais au final j’ai dépensé plus de 5000 euros pour rien, seule une avocate sur trois méritait les honoraires, j’ai été aidé par une personne bénévolement dans le cadre associatif.
    Un grand merci et bravo pour MARSACTU qui ne censure pas les commentaires contrairement à un journal local.

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  5. Happy Happy

    Une fois de plus merci à Marsactu, pour cette façon si simple et malheureusement exceptionnelle de faire du journalisme : simplement laisser du temps et de l’espace aux gens, donc de la place pour la finesse et la complexité.
    La vie de ces deux jeunes femmes au foyer me paraît finalement bien banale (un certain morceau de tissu mis à part) : elles organisent leurs loisirs et leur vie sociale avec des femmes qui leur ressemblent, comme font la plupart des gens, du comptoir du bistro du coin au Cercle des nageurs, en passant par les barbecues entre collègues ou copains de lycée.
    Dans le climat d’hystérie médiatique, exposer cette banalité est tout sauf banal.

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    • VitroPhil VitroPhil

      Oui, cet article donne un autre son de cloche salutaire dans cette période hystérique.

      Cependant, moi je ne vois rien de banal dans ce discours plein de contradiction.
      Nadia, se revendique comme «féministe» mais accepte de renoncer à son travail pour un «bout de tissu» tout en revendiquant «les loisirs, le sport»…
      Stéphanie nous explique que le voile est soumission à dieu et non aux hommes: cela reste une soumission… non exigée pour les hommes.

      Cela reflète également une sociabilité réduite aux personne de même genre et même confession: je ne vois la rien de banal dans la société française du 21eme siècle ou alors j’ai raté quelques épisodes.

      Il est vrai que nous avons tous tendance à fréquenter des gens à nos images mais les exemple que vous donnez illustre qu’en général nous appartenons à plusieurs cercles impliquant de facto une certaine diversité dans nos relations sociales.

      Ces femmes me font penser à des bonnes sœurs voulant s’offrir un petit tour à Aqualand… C’est leurs droits mais la vie monacale ne peut concerner qu’une toute petite minorité dans une société comme la notre.

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  6. JL41 JL41

    Le type de blessure que vous évoquez, « Neplusetaire », assise sur la cassure d’un mode de vie, qui s’enracinait dans une culture partagée par une communauté, n’est pas si rare. Comme cette culture n’est pas forcément admise ou en compatibilité suffisante avec les normes en usage dans le pays de retour, on se sent évidemment incompris et seul. Sauf au sein de la communauté qui partage les mêmes valeurs. Des rapatriés lambda le plus souvent, alors que d’autres plus riches ont pu créer en France, en Corse ou plus loin, des exploitations agricoles florissantes.

    Ces différences de culture ont pu inspirer des comportements parfois diamétralement opposés. Pas mal d’enseignants plus cultivés que le commun des mortels, se sont engagés du côté du FLN, alimentant des réseaux d’aide. D’autres comme moi qui n’avaient pas beaucoup de références culturelles, ont oscillé entre l’objection de conscience (58 mois de prison à l’époque) et « jouer le jeu ». Ce que j’ai fait en acceptant même de faire les EOR, d’où je suis sorti assez bien classé pour pouvoir choisir mon arme et mon affectation, une unité non combattante qui s’occupait de l’administration du district, de tournées de santé avec des médecins au sein de la population et de la distribution de vivres dans ce pays en guerre.

    Evidemment, du côté des enseignants qui s’étaient engagés à promouvoir l’indépendance de l’Algérie, de cercles plus politisés, on considérait que c’était prolonger la politique de l’Etat français sous une autre forme, voire de faire survivre un néo-colonialisme qui a fait la prospérité du port de Marseille jusqu’à la fin de la guerre, et d’installer la France dans l’illusion de notre génie, alors que beaucoup plus simplement, une économie de traite, épargnait le monde du travail français.

    Chacun vit un peu dans sa bulle, une sorte d’isolat culturel plus ou moins poreux, plus ou moins étendu. Cette porosité permet de constituer des groupes qui adoptent le même crédo et qui s’attachent à faire du prosélytisme, comme au PS et dans ses variantes (je ne veux pas m’épuiser à parler des autres partis que je connais moins). Lorsque pour ceux qui sont à l’extérieur, l’écart entre les idées professées et ce qui a pu se développer dans le monde où nous vivons est trop grand, on parlera des « bien pensants » du PS, qui ont leur place dans les commentaires de Marsactu.

    On découvrira un jour, notamment en lisant Marsactu, que cet isolat culturel où l’on est si bien, n’existe que parce qu’il est borné par des préjugés où on fait tourner rond des idées fausses, et une frontière qui est celle du déni de la réalité. Dans le monde politique et syndical, où l’on est figé dans un certain immobilisme, c’est difficile de franchir cette ligne du déni. Ce franchissement est peut-être plus facile dans le monde syndical, moins éloigné de la réalité que le monde politique ?

    On mesure alors mieux certains faits, qui nous apparaissent d’abord dans l’histoire « stylisée » enseignée à l’école, à moins qu’ils n’aient été laissés hors champ. Comme le rôle joué par l’Armée d’Afrique dans nos guerres, où participaient notamment les Tirailleurs Algériens : http://mondafrique.com/soldats-indigenes-ont-sauve-marseille/
    Ces hommes, acclamés à la libération de Marseille, livreront leurs derniers combats sur le Danube. On les plaçait en première ligne, puis venaient les forces combattantes « plus français que moi tu meurs ». Un million de ces « indigènes » sont morts pour nous. Quelle reconnaissance ?
    Il y a eu dans les déclencheurs de la guerre d’Algérie, les massacres de Sétif. Quelques dizaines de français étaient morts dans les premières escarmouches. La répression de la police, plus la population française aux fenêtres, ont fait des milliers de morts parmi nos « frères musulmans » de l’Armée d’Afrique. Bon, je ne suis pas historien.

    Mais je retiens que le jour du cessez-le-feu en Algérie, et avant qu’une organisation politique clandestine ait fini par gâcher tout cela, les femmes étaient descendues de la montagne en kyrielles joyeuses, toutes dévoilées, nous prenant dans leurs bras. Je me disais ça y est, la guerre est finie et une réconciliation est possible…

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    • Paul_ Paul_

      “Ces hommes, acclamés à la libération de Marseille, livreront leurs derniers combats sur le Danube. On les plaçait en première ligne, puis venaient les forces combattantes « plus français que moi tu meurs ». Un million de ces « indigènes » sont morts pour nous.”

      Il y a eu environ 550’000 morts Français, militaires et civils, de métropole et des colonies, de 1939 à 1945. Quel est ce chiffre d’un million d'”indigènes” morts que vous avancez ?

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  7. Avé Avé

    Je suis en partie d’accord avec ce que dit Raphaël Liogier. Effectivement le zèle religieux est devenu pour certains et certaines une manière de “suivre sa propre voie”, de s’individualiser dans un monde où l’impératif individualiste est extrêmement fort et où le vide idéologique amène les gens à trouver de nouvelles règles. Il est cependant triste que les seules règles que trouvent les personnes interrogées dans ce reportage (il est par ailleurs extrêmement intéressant de recueillir leur témoignage) soient celles d’une vie monacale, amputée de la liberté qu’offrent les études qu’elles ont faites, en tous cas plus que leurs aînés. Il me semble nécessaire de compléter avec l’analyse d’Olivier Roy qui explique que non seulement ces personnes sont totalement hypermodernes, mais qu’un tel phénomène ne peut arriver que dans un âge de déculturation avancée. C’est d’ailleurs ce que Raphaël Liogier évoque lui aussi dans un article récent dans Le Monde.
    Et tous comptes faits, c’est également une manœuvre communautariste et bigote, et non simplement un choix libre, une différence comme une autre. Il faut cependant prendre au sérieux leur sensation de stigmatisation, d’emballement dont elles ne sont pas seules responsables (c’est un euphémisme…), et je suis enfin surpris par leur intelligence dans leur analyse des ressorts de la radicalisation et de leur différenciation par rapport à cette, répétons-le, infime minorité.

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